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Romane D. Firebird
Hear me roar
Let it go ✹ Percy Sam 8 Mai - 14:23
Let it go
Ce sont les bruits qui t’ont fait comprendre ce qui se jouait avant tes yeux. T'avais bien trop entendu les coups rageurs, les grognements emprunt de frustration. Les contre coups de la défaite, la colère qu'on doit à tout prix extérioriser sous peine de s'en faire une ennemie vicieuse qui ne fera que nous faire échouer de nouveau. On savait aussi très bien qui on trouverait là, à cette heure, dans les salles d’entraînement. Des années qu'on arpente ces couloirs, dans les bons comme les mauvais jours. T'en avais vu, Romane, des heures sombres de détresse, des nuits de haine. Le pire, c'est ce que n'est jamais tourné plus vers les autres que vers soi-même. C'est peut-être pour ça que tu l'aimes bien, dans le fond, il est du même bois que toi.
— Percy.
Dans l'encadrement de la porte, t'es là, bouteille qu'on agite devant ses yeux. Comme prévu, plutôt que de se saouler avec de l'alcool, il se saoule avec ses poings. Tu as connu ça aussi, Romane. Pourtant, ce n'est pas tant de coups que d'un bon verre dont tu as besoin. On avait perdu, Percy, il allait falloir l'accepter. Peut-être que t'es venu aussi le chercher pour ça. Seule, c'est dur d'accepter d'avoir perdu.
— Cesse de t'acharner sur ce mannequin et vient m'accompagner. Toi comme moi, on besoin d'un remontant.
Pose sans cérémonie la bouteille sur le sol alors qu'on se sert un premier verre. Le regard que tu lui jettes, loin d'être innocent.
— Comment tu te sens ? Me mens pas, Percy, omettre la vérité devant sa supérieure, c'est quinze coups de fouet.
Il avait un goût amer dans la bouche, Perceval, depuis la défaite contre les Dark Shadows ; ne sait pas, Perceval, si c'est à cause de son incapacité à les faire reculer, à cause de leur composition trop bien pensée ou si c'est par qu'il n'était pas assez fort, tout simplement (peut-être un peu des trois, finalement) mais surtout, l'incapacité d'avoir sur protéger ses hommes, en avoir laissé un dépérir sous ses yeux sans qu'il n'ait rien pu faire ─ mille scénarios aux si hypothétiques qui se bousculent dans sa tête et toujours la même conclusion Perceval, t'as pas géré, c'est de ta faute si on en est là
Alors pour faire taire ces voix pour faire taire les remords on s'enferme dans la salle d'entraînement, là où personne ne nous importunera, et on ne s'arrête que lorsque le corps nous lâche enfin ─ n'écoute même pas son corps, Perceval, forçant jusqu'à l'épuisement complet et sans jamais attendre d'être pleinement rétabli pour s'y remettre (le sommeil manque mais il n'en a cure) Il y était encore, à une de ces séances à la fois salvatrice et destructrice, quand il entend ta voix ─ s'arrête soudainement Perceval, se tournant vers toi et cette bouteille que tu tiens dans ta main
Ah, Romane ! Tu viens t'entraîner avec moi ?
Mais tu n'étais pas là pour ça et tu lui demandes de t'accompagner ; intrigué il s'approche et comprends alors que tu poses le verre par terre et te sers ─ c'est que tu savais comment lui parler, Romane Perceval s'assoit lourdement au sol et sent toute la fatigue accumulée ces derniers jours ; ne peut s'empêcher de laisser échapper un rire
Tu ferais pas ça, quand même !
Il avait tendance à oublier que tu étais plus haut gradé que lui, maintenant, mais ça lui importait peu, à vrai dire se sert à son tour, Perceval, avant d'avaler une grande gorgée
Mal, j'ai pas assuré. Mais je pense que ça t'as pas échappé ; et toi ?
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Romane D. Firebird
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Let it go ✹ Percy Mer 12 Mai - 15:24
Let it go
— Tu veux parier ?
Sourire provocateur, ce n'est peut-être pas le moment, vos cœurs sont encore maussades de la défaite, les rires sont forcés. Mais c'est peut-être de ça dont vous avez besoin aussi, d'un peu de force, d'un peu de semblant, ne serait-ce que pour prendre conscience que, même après ça, on avait encore la force de maintenir la mascarade en état. La première gorgée d'alcool arrive rapidement, tu lui lances un regard, Romane, essayes de jauger ses sentiments. Tu ne te fais pas d'illusion, y aurais peut-être qu'Anaël pour se retrouver globalement satisfait de la situation. En ce qui te concerne, t'as pas cet optimiste, cette capacité à trouver du positif dans le pire. Tout cela avait été d'un échec sans nom. L'effet de surprise n'y changeait rien, la secte vous avait tourné en ridicule et vous n’étiez pas n'importe qui.
— Idem de mon côté, ça a été un vrai massacre. On a bien tué quelques-uns des leur, mais le constat est sans appel : on a perdu.
Nouvelle gorgée, on fait passer l'amertume avec le feu de la boisson. Technique lâche, mais t'as pas trouvé mieux pour palier à la frustration, Romane.
— On a été pris par surprise mais surtout on s'est relâché. Avec la paix annoncée, les soldats sont moins sur leur garde, ça n'a traversé l'esprit de personne qu'on pouvait se faire surprendre entre nos propres murs. J'aurai dû être plus vigilante, ce n'est pas parce qu'on a signé un traité de paix que nos ennemis vont se tenir à distance pour autant.
Et au final, t'en es arrivé à la conclusion que la guerre n'aurait jamais de fin, que ce n'étaient pas trois bouts de papiers signés et de beaux sourires qui acteront de votre sécurité à tous. Que Juliette avait peut-être raison, que c'était dominant contre dominé et que pour se payer le luxe d'être libre il allait aliéner la liberté des autres. Pourtant tu caresses encore l'idée, Romane, de cette liberté simple, de cette liberté dont James t'as donné un aperçu, un aperçu bien plus séduisant que tous les insignes qu'on pourrait épingler à ta poitrine. Mais face à la défaite, elle revêt le manteau de l'utopique. Vos vies sont au prix d'autres. Et tu les détestes tous, Romane, d'ancrer un peu plus dans ton cœur que tu ne pourras être sereine quand tous auront leurs crânes séparés du reste de leur carcasse.
— Je sais même pas si on peut encore parler de paix à ce stade, en fait.
Ton regard se fait plus incisif, violent, quand tu observes le liquide dans ton verre.
— J'imagine mal sa Majesté laisser l'affront impuni... On va peut-être repartir en guerre, Percy. Et cette fois je ne pourrai pas empêcher Anaël d'y aller, ni toi d'ailleurs. Fait chier.
Tu veux parier ? Il a le sourire en coin, Perceval, mais surtout le pari facile
Tout ce que tu veux que tu feras rien
La légèreté n'est que de façade et bien vite les sujets sérieux arrivent ; une des rares fois où le sérieux et la préoccupation déforment son visage habituellement nonchalant et désinvolte ─ et si tu pouvais te targuer d'avoir vaincu quelques envahisseur, lui n'avait même pas ce luxe ; pire, il avait failli à protéger l'un de ses hommes, tombé sous ses yeux impuissants
On n'a pu tuer personne, ils avaient des pouvoirs redoutables et une bonne synchro sourire amer même avec Balth dans le groupe on a rien pu faire ; un de mes hommes y est passé sans que je n'ai rien pu faire
Ce n'était même pas la défaite qui l'agaçait, à vrai dire, mais son incapacité à protéger les hommes qu'on lui confiait ; s'il s'était souvent demandé, Perceval, comment il était arrivé aussi haut, rares étaient les fois où il s'était interrogé sur sa place ─ s'il la méritait vraiment, s'il en était digne, s'il avait les capacités nécessaires pour l'assurer ou s'il n'était qu'imposture et c'est la deuxième option qui lui venait lorsqu'il y pensait en ce jour ; que valait-il s'il n'était même pas capable d'empêcher la mort de ses hommes ?
Ça n'aurait rien changé à l'attaque surprise, si tu veux mon avis nouvelle gorgée La détention de leur chef les a attirés, ça serait arrivé tôt ou tard
A la mention d'une nouvelle guerre, Perceval soupire ; ce ne serait ni la première, ni la dernière, et autant traité au monde ne pourrait en prévenir l'arrivée ─ se fichait bien des querelles fraternelles, Perceval, lui qui souhaitait simplement mener sa vie sans retrouver sa tête séparée du reste de son corps mais quand le sujet d'Anaël vient sur le tapis, le regard s'assombrit ─ il l'appréciait énormément, Perceval, et l'idée de le traîner sur un champ de bataille ne lui plaisait guère (autant par peur de le voir mourir que de le voir à jamais changé par ce qu'il pourrait y voir)
Il n'ira pas. Je refuse qu'il y aille petit rire pourtant si amer Enfin, Knave m'écoutera pas même si je le supplie, il me déteste
Encore une gorgée, vide son verre peut-être un peu trop vite ; il n'arrive pas, Perceval, à détendre l'atmosphère, pas plus qu'il n'arrive à se détendre ─ difficile de dire si c'était l'épuisement ou l'alcool qui lui montait à la tête, bien plus rapidement que d'habitude
Des fois, j'me demande par quel miracle j'en suis arrivé là
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Romane D. Firebird
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Let it go ✹ Percy Jeu 20 Mai - 11:17
Let it go
Alors Juliette avait commis une erreur. Et ça te frappe, Romane, à quel point cette idée ne te révolte pas comme autrefois. Depuis combien de temps la figure sacrée de sa majesté se fait plus terne, fragile dans ton esprit ? Depuis combien de temps on y voit ses failles et non plus cette figure lisse, irremplaçable ? Les paroles de Balt te reviennent, les visages de certains aussi. La vérité c'est qu'on avait arrêté de la voir comme dieu quand on a commencé à avoir Anaël, Percy, des gens à nos côtés. Tout devient moins sacré quand on a des gens, des choses extérieures auxquelles se raccrocher. Le sacré devient même conflit, obstacle, quand il décide de s'en prendre à ce semblant de normalité et de paix auxquelles on aspire tous. C'était peut-être ce qui se passait, Romane. Le sacré devenait impur, parce que le sacré s'attaquait à ce qu'on avait bâti. Mais quel poids a-t-on devant une reine immortelle. Une question que tu voudrais lui poser, Romane. Que tu ne poseras pas, à la place le regard sombre face à l'image d'un Anaël au milieu de la guerre.
— Sauf qu'il n'aura pas le choix. Aucun de nous n'a le choix. On s'est tous engagés et on a été tous trop naïf ou désespérés pour comprendre que ce choix était définitif.
Est-ce qu'on regrette ? Oui. Non. Sans cette chaîne t'en serais encore à nettoyer et écarter les cuisses au moulin rouge, Romane. Mais avec elle tu deviens une tueuse au service d'une reine qui apparaît plus folle et instable à mesure que le temps passe. Une tueuse sans perspective d'après, de changement, parce que Juliette n'aime pas redistribuer les rôles. Rire amer quand on porte le verre à nos lèvres.
— Moi aussi je me demande ce que je fais là parfois. C'est drôle, j'ai juré à Balt le contraire y a même pas quelques mois. Comme quoi.
Et tu ne sais pas ce que ça fait de toi, Romane. Si ça te rend moins méritante, mais plus lucide. Moins stable, mais plus consciente.
—Mais dis moi, Percy, tu m'as jamais dit pourquoi tu t'es engagé. C'était un choix ?
Il n'aura pas le choix C'est qu'il le sait, Perceval, que jamais il n'aura le choix, qu'on le forcera à y aller même s'il n'en avait pas envie (il n'avait pas envie de perdre le Anaël qu'il connaissait au détour d'un champ de bataille) Ne dit rien, Perceval, quand tu rappelles que vous vous êtes engagés ─ toi de gré, lui de force, et sans avoir la possibilité de revenir en arrière une fois enchaîné à des responsabilités et des devoirs qu'il n'avait jamais demandé
Léger sourire, Perceval, mais pourtant amer, alors qu'il vide complètement son verre sans vraiment s'en apercevoir ; on aurait juré, pourtant, que tu étais bien trop redevable à la reine pour douter ─ et pourtant en ces temps troublés, si même toi tu en venais à te poser des questions, c'est que quelque chose n'allait pas, non ? sans te demander il prends la bouteille et se sert un deuxième verre, un sourire étire son visage et bien vite se transforme en léger rire pourtant plein d'amertume, avant de te regarder droit dans les yeux
Un choix ? Quel choix ?
Il ravale une gorgée, Perceval, sans se soucier de la vitesse à laquelle il buvait ─ n'avait-il pas droit de se détendre après autant de jours d'entraînement, après tout ?
Je me suis battu contre un soldat à un moment, mon pouvoir s'est révélé en quelque sorte et ils m'ont forcé à rentrer dans l'armée, tout simplement
Soupire, Perceval, avant de reprendre
Au moins, je suis nourri et logé... Par contre j'ai aucune idée de comment je suis arrivé lieutenant, même en haut visiblement ils n'en ont aucune idée
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Romane D. Firebird
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Let it go ✹ Percy Mer 9 Juin - 16:11
Let it go
Le second verre vient à ses lèvres, rapide, presque exutoire as-tu l'impression, presque béquille, comme-ci il en avait besoin pour sortir tout ce qu'il y avait à sortir. Et tu te rends compte à ses mots que le concept du choix n'est pas conflictuel que pour toi, Romane. Au final, c'est peut-être commun à tout Crims. On ne choisit jamais réellement, on nous en donne l’illusion, mais dans le fond tout est ordre, tout est obligation. Et toi comme lui, vous vous en étiez accommodés. Toi comme lui, vous avez fini par trouver ça même plaisant. Mais les illusions ne durent jamais et aujourd'hui, c'est la réalité qui se dresse devant vous. Et ce qu'elle montre n'a rien de plaisant.
— ... Est-ce que tu regrettes ? D'être là où tu es, je veux dire.
La question posée, d'un ton beaucoup trop détaché pour être vrai. Le regard que tu détournes, Romane, la pierre de la salle soudain incroyable à contempler, le verre qui tourne dans la main, alors que l'appréhension te guette. C'est bête, mais on espère qu'il dira "oui", Percy. Juste pour se rassurer, se déculpabiliser, se dire qu'il n'y a pas qu'à nous que le cœur et la loyauté fait défaut, se dire qu'il n'y a pas que dans le creux de notre ventre qu'on sent le doute. Mais ça, t'ose pas lui dire en face. Attends son verdict, attends de jauger son opinion, parce que tu ne veux pas paraître traîtresse, Romane. À Crims, ce concept a pour conséquence l'origine même de tous tes cauchemars. Et tu t'en veux, Romane, d'être si lâche. C'est qu'on préfère être prisonnière avec une épée que prisonnière avec des chaînes aux poignées.
— Après tu devrais pas te faire de bile, rien n'est gratuit ici. Si tu as eu tes galons, c'est parce que tu les as mérités.
Est-ce que tu regrettes ? Il ne sait pas il n'a jamais eu le loisir d'y penser, d'y réfléchir trop occuper à lutter pour garder un semblant de liberté et d'existence, pour ne pas finir comme ces pantins désarticulés à peine réels qui ont cessé d'exister depuis longtemps, qui scandent des mots vides de sens dont ils n'en connaissent même pas la signification se contentant d'être figurant insipide au travers d'un idéal trouble et d'une femme à la perfection fallacieuse ; enchaînés par leur dévotion malsaine, incapable de penser et de se poser des question (votre reine n'est que tyrannie écarlate qui n'offre que bonheur factice) et Perceval esprit libre un brin rebelle n'aime pas être contraint et sous les masques mesquins qu'on l'oblige à porter se libère et se révèle
Je sais pas... Difficile de regretter quelque chose quand tu n'as pas eu le loisir de choisir
Condamné à subir sans jamais choisir Ponctue d'un rire, Perceval, se trouvant bien philosophique ─ le met sur le compte de l'alcool et la fatigue mais finalement peut-être veut-il simplement cacher sa propre lâcheté et son propre contentement derrière ces mots
Enfin... J'imagine que ça aurait pu être pire ?
Car il sait, au détour des vaines tentatives de le briser et des obligations, de pouvoir s'offrir le privilège d'une illusion de liberté ─ là où bien moins placé que lui ne le peuvent Sourire amusé qui étire ses lèvres ; non, il ne devrait pas s'inquiéter, mais il avait bien du mal à comprendre pourquoi ─ s'est déjà demandé, Perceval, si ce n'était qu'une simple plaisanterie entre supérieurs hiérarchiques qui avait fini par devenir réalité
Si tu le dis... Mais dans le lot, il devait y avoir plus compétent que moi. Et plus discipliné, aussi lâche-t-il accompagné d'un rire
Plus loyal, dévoué, idiot, aussi ; mais ça, il le garde pour lui car sa loyauté envers la Reine n'était que loyauté pour sa propre survie
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Romane D. Firebird
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Let it go ✹ Percy Mar 22 Juin - 11:08
Let it go
Avec Percy, il y avait les rires, les engueulades, les passes d'armes, les coups fourrés et les mains tendus. Mais tu te demandes, Romane, si tu as déjà vu ton ami s'exprimer avec un tel sérieux. C'est peut-être ce qu'il vous fallait... Un échec commun, cuisant, amer, pour se considérer en tant qu'ensemble et non plus en tant qu'adversaire.
— Hm, je comprends ton point de vue, je pense que je partage le même.
Tu penses, sans être totalement sûre. Parce que c'est encore si flou dans ta tête Romane. Toutes ces envies, ses espérances, bridées par le contexte, moquées par les autres. Et tu réentends la Duchesse, tu réentends Balthazar. Démêler le vrai du faux. Et si Crims n'était pas ce qu'il vous fallait ? Il y aurait pu avoir pire, oui, seulement avez-vous considéré qu'il y aurait pu avoir meilleur aussi ? Non, évidemment que non, et le plus drôle, c'est que tu ignores, Romane, si c'est par peur ou par conditionnement que tu bats oublié de questionner les autres voies possibles. Peut-être qu'il y a encore trop peu de bouteille pour pousser la réflexion plus loin.
— Mais tu n'as... Jamais eu envie d'entre chose ? De vivre ailleurs ? Est-ce que tu y penses parfois ? Ou est-ce que tu préfères ne pas y penser parce que ça te semble inaccessible ?
Et sans doute que tu pousses un peu trop les choses, que soulever cette idée est une forme de trahison. Sûrement qu'en présence de n'importe qui d'autre, ce serait dangereux, Romane, mais Percy n'est pas n'importe qui, n'est-ce pas ? Mais peut-être que Percy n'a pas envie de se poser la question non plus. Peut-être que Percy veut rester dans l’ignorance de ses propres envies. Et tu ne devrais pas, Romane, creuser les choses, peut-être pas. Alors tu t'excuses Romane, secoues la tête, trempes les lèvres de nouveau dans l'alcool. L'alcool, quelle excuse formidable n'est-il pas ?
— Pardonne-moi, l'alcool m'embarque dans des réflexions sans sens. Et puisqu'il faut bien rire aussi. Tu sais, pour en revenir à ton parcours, ce n'est pas stupide de faire d'un élément perturbateur un gradé. Plus le titre est grand, plus les responsabilités le sont. On te muselle en douceur, on s'assure de pouvoir te contrôler via des outils plus divers. Les esclavagistes fonctionnent beaucoup comme ça, aussi. Le maître nomme "responsable" la brebis galeuse du troupeau. La brebis galeuse reste esclave, reste ce qu'elle est, mais elle a soudain un titre valorisant qui la différencie des autres. Alors la brebis galeuse se crois soudain plus libre, mieux, elle finit par garder le troupeau à la place du maître sans même se rendre compte qu'on a lâché du lest pour mieux la tenir en laisse. Ingénieux, n'est-ce pas ?
Si ses sourires auparavant étaient espiègles, un peu teintés de malice, à ta question celui-là devient triste nostalgie des choses manquées Il avait mille envies, Perceval, mille perspectives manquées, mille choses inaccessibles, mille vœux qu'on n’exaucera jamais ; des millions de fantasmes et de rêves étouffés à la naissance car on sait que jamais ils ne verront le jour ─ à quoi bon donc y penser, puisqu'il était trop tard pour fuir et briser les chaînes qui nous enserrent depuis bien trop longtemps ? il se prends parfois à rêver, Perceval, mais chaque fois la réalité viens balayer ses songes qui deviennent alors poussière
Tu sais, j'ai beau y penser, imaginer tous les destins possibles... petite pause, pensif J'aurais dû partir avant, quand j'en avais encore l'occasion regard vers le plafond, comme s'il détenait toutes les réponses Maintenant c'est trop tard
Ou peut-être était-il encore temps, justement, de s'enfuir et de réécrire la voie qu'on avait tracée pour lui, mais il n'avait plus l'envie de se bercer d'illusions ─ en avait-il encore la force ? Les réprimandes et les coups, malgré lui, ont fini par lui faire entendre raison : jamais il ne sortira de là, condamné à se résigner et accepter son sort aussi préférait-il ne pas penser toutes ces occasions manquées, à toutes ces vies possibles ─ c'était moins douloureux et la situation n'en était que plus supportable (au fond peut-être ne valait-il pas mieux que tous ceux qu'il critiquait et condamnait silencieusement)
Vidant son verre, il t'écoute et tes propos lui arrachent un sourire qui se transforme en rire ; non pas qu'il mette tes dires en doute, mais étrangement son poste faisait maintenant sens Il se demande, Perceval, s'ils étaient si désespérés qu'ils n'avaient trouvé que ça pour réussir à te tenir (à peu près) à carreau, si c'était là la seule solution au problème qu'il était ; et pour une fois, il était bien obligé de reconnaître qu'en haut, quand ils le voulaient, ils savaient utiliser la subtilité
Vu comme ça... Ils ont vu que la force ne marchait pas sur moi, ils essaient la méthode douce ? rire nerveux Ça fait des cicatrices en moins
Petite pause dans lequel le silence s'invite à la conversation ; de ses doigts prends la bouteille et l'inspecte, comme si elle contenait un message important, comme si elle accueillait toutes ses pensées dans son mutisme
Dit, Romane, crois-tu qu'ils finiront par anéantir ce qu'on est pour devenir ce qu'ils veulent qu'on soit à leurs yeux ?
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Let it go ✹ Percy Mar 6 Juil - 11:44
Let it go
Maintenant, c'est trop tard. C'est peut-être bien la maxime de vos vies, cette foutue phrase. Maintenant, c'est trop tard. Trop tard pour faire marche arrière, trop tard pour prétendre à un nouveau départ. Parce qu'il a raison, Percy, et tu le sais, Romane. Vous êtes trop, beaucoup trop impliqués. Après des années de service, après des mots aussi doux que ceux de la reine. Comment, Romane, on peut tourner des talons et franchir la porte ? Tu ne sais pas, tu aimerais savoir, mais tu ne sais pas. Et tu repenses à James, la liberté si simple pour elle, si inaccessible pour toi. Ah, oui, si on avait d'autres choix, si on était partie plus tôt. Mais t'es restée, Romane, et maintenant, c'est trop tard.
— Tu veux savoir ce que j'en pense vraiment ?
Ton regard vide contre ton verre. Est-ce que, quelque part, tu ne vas pas lui dire ce qu'il sait déjà ? C'est que ça ne te surprendrait pas, Romane, le déni est une arme au même titre que l'épée. Au final, c'est ce qui a régi vos vies ici, le déni. Pour ignorer la cage, les immondices, pour ne pas affronter le fait que la maison qui nous a affranchie n'est pas celle dans laquelle on se sent de rester. Est-ce qu'il pourra l'entendre, Percy ? Soupir quand tu lèves les yeux vers toi. Presque désolée, quand tu prononces.
— J'en penses qu'ils ont déjà en partie réussi.
Te lève, déploie tes bras comme pour étreindre toute la salle.
— Je veux dire, regarde nous, Percy, regarde nous ! Est-ce qu'on peut se dire qu'on est heureux ? Qu'on est nous-même ? Qu'on croit chacune de nos actions justes et légitimes ? Est-ce que le soir dans le miroir tu te regardes en te disant que le travail a été accompli pour une bonne raison ? Est-ce qu'on est satisfait ? Non, Percy, non. On marche dans leurs combines. Je pense qu'on est devenu exactement ce qu'ils veulent qu'on soit. Des fois, je me dis que j'aurais aimé ne me rendre compte que rien. Les idiots vivent heureux, c'est bien connu.
Sans rien dire t'écoute, quoiqu'un peu pensif ; et à tes mots sa mâchoire se crispe Aurait dû se douter, Perceval, que tu ne lui apprendrais rien de neuf, que tu ne ferais que lui rappeler l'évidence qu'il préfère cacher et oublier Même s'il n'était pas sûr que vous étiez en train de parler de la même chose de part vos expériences différentes, le fond y était ; le bonheur n'était que factice et jour après jour années après années tout ce à quoi on tenait finissait par immanquablement disparaître à jamais
Toujours pensif, Perceval, lorsqu'il fini enfin par se resservir, ne sachant plus très bien à combien de verre il en était ─ mais ça importait peu et comme toi, parfois, il se dit qu'il aurait mieux fait de rester ignorant, qu'il n'avait pas changé, qu'il était resté le même depuis le début mais c'était se voiler la face, il le savait très bien : quoiqu'il prétende, son passage en ces lieux l'avait changé et ne pouvait que continuer à croire, peut-être à tord et naïvement, qu'il restait encore un peu de lui quelque part
On marche parce qu'on n'a pas le choix. Mais je veux dire... se tait un instant Perceval, comme pour rassembler ses pensées s'ils ont réussi à nous (me) détruire... pour nous (me) faire devenir des outils qui obéissent sans jamais rien remettre en question... sans personnalité... sans plus aucune...volonté propre, sans plus aucun libre-arbitre, sans plus aucune liberté
Peu à peu la voix faiblit et de nouveau se tait ─ et soudain se demande pourquoi il te confiait tout ça, pourquoi soudain il en parlait rire nerveux qui s'échappe, mouvement de la main qui semble balayer le vent
Ou... Oublie, je sais même plus ce que je dis...
Et pourtant quelque part, il espère que tu le rassures un peu, que tu le confortes dans l'idée que lui, contrairement à d'autres, il ne craquera jamais mais pour combien de temps encore ?
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Rôle : L'oiseau de feu
Métier : Carreaux : Soldate/lieutenant de l’armée
Inventaire : Le chausson de verre + Poudre d’escampette + Matière Grise
dispo rp : Messages : 127Points de Bonheur : 406Avatar : Kasumi Yoshizawa - Personna 5 + Emma StoneÂge d'apparence : La trentaineSigne Astro : Signe de la Couronne Rôle : L'oiseau de feuMétier : Carreaux : Soldate/lieutenant de l’arméeInventaire : Le chausson de verre + Poudre d’escampette + Matière GrisePouvoir : Attraction et RépulsionEn couple avec : Son propre bouleAutre(s) compte(s) : Judas + Charline + Malone + Jasper
Romane D. Firebird
Hear me roar
Let it go ✹ Percy Dim 11 Juil - 14:56
Let it go
Seulement, vous n'êtes pas idiots. Du moins pas autant que tu le voudrais en cet instant. Les illusions se fanent, les mensonges se révèlent. Le sait-il, Percy, qu'à force de contempler la beauté on finit par s'y habituer, à la trouver moins percutante, moins éblouissante ? Et que passer un cap on ne finit que par la trouver plus laide encore. Puisqu'il n'y a que les enfants pour s'émerveiller de tout constamment. Et il a l'air si perdu, Percy. Peut-être bien la première fois que tu le vois si faible, autant dans le doute. Aussi égoïste que ce soit, tu t'en trouves rassurée. Au moins tu n'es pas la seule. Au moins, la souffrance est partagée. Mais tu aurais souhaité que le doute s'empare de n'importe qui, sauf de lui. Il ne méritait pas de se torturer lui-même. Il ne méritait pas les affres de l'incertitude. Oui, vous auriez-dû restés idiots.
— Au moins, tu t'en rends compte. Ils sont nombreux, à ne pas vouloir s'en rendre compte.
On sait que c'est une maigre consolation. Seulement, on n'en a pas d'autres à lui offrir. Juste des promesses, juste une garantie, juste un peu de rire, parce qu'on sait qu'il est aussi paumé que nous.
— Pour ce que ça vaut, je peux te secouer autant que nécessaire. Te bousculer à chaque fois que tu t'oublies. En échange, je voudrais que tu fasses la même chose. Tu ne peux pas refuser, je sais que tu rêves de me taper dessus.