classique affaire pour mademoiselle sherlock holmes. les cas étaient légion, s'étalant sans montré trop de diversité. une jeune fille en pleurs avait toqué à ta porte pour demander ton aide. oh cherry qu'il était drôle de voir ce à quoi tu pouvais t'abaisser par purs orgueil et avarice. elle t'offrait une somme coquette pour que tu l'écoutes pleurer et que tu l'aide avec ses soucis. entre deux de ses sanglots, tu avais fini par comprendre qu'elle était autant en pleurs parce qu'apparemment, un garçon qu'elle aurait ramené chez elle quelques jours auparavant serait reparti avec sa veste préférée.

après quelques minutes passées à la consoler, de son coeur brisé pour plus d'une raison, elle avait fini par te confier un petit bout de papier. un portrait robot, avait-elle ajouter, avant de sourire. elle semblait fière de ses talents en dessin et toi, tu n'osas pas lui avouer que tu étais plus que perplexe. ça te semblait difficile de trouver quelqu'un correspondant aux traits esquissés sur le papier, sauf si l'un des habitants de wonderland avait reçu comme pouvoir la capacité de se transformer en oeuvre d'art et avait décidé de laisser son choix se porter sur le dessin d'un enfant de 8 ans.

bon, tant pis, tu ferais avec.

c'est comme ça que tu t'étais retrouvée à suivre un individu juste parce qu'il avait les cheveux noirs et qu'il était, pour citer ta cliente, genre pas trop petit, genre super grand et cool et pas trop moche non plus parce que quand même, elle ne s'abaisserait pas à moins que ça. elle l'avait repéré à sa veste rouge, parce que même si sa cliente avait répondu un brave petit "euuuuh" lorsqu'elle lui avait demandé la matière de sa veste, cherry se disait que ça devait être quelque chose comme ça.

il ne restait plus qu'à le suivre jusqu'à un endroit un peu plus calme afin de le confronter par rapport à la situation.

tu le suis dans une ruelle plus calme et l'observe alors qu'il plonge la main sans les poches de la veste sur son dos, avant d'en tirer quelque chose. tu trouves ça incroyable d'isolence et tu ne vas pas laisser ça passer, oh ça non. en plus de voler la veste de ta cliente - elle était bien grande cette veste d'ailleurs, un peu trop pour elle, mais c'est ça le style oversized non ? - il allait en vider les poches ? un génie, tu parles d'un génie ! tu fronces les sourcils en t'approchant de lui pour le confronter. décidément, il y avait des voleurs partout ces derniers temps !

tu lui agrippes le bras, un peu violemment et laisse ton pouvoir se glisser dans la veste rouge pour confirmer qu'il s'agit bien de l'objet que tu recherches. c'est toujours intrusif comme processus et t'aimerais dire que ça te dérange mais honnêtement t'es bien trop curieuse pour ça, pas la peine de mentir. et pourtant tu es surprise quand les souvenirs défilent dans ton crâne. y'a plein de trucs qui sortent, tu le sais, des bribes de cette vie et de l'ancienne qui se mélangent et t'en aurais presque mal au coeur quand tu vois et que tu comprends que lui, comme tant d'autres, il est pas arrivé ici y'a longtemps.

ça te fait toujours bizarre de voir des morceaux de ce monde qui a décidé de continuer sans toi.

mais peu importe à quel point t'es troublée, tu dois bien te rendre à l'évidence. t'as pas vu la trombine de ta cliente sur la mémoire de cette veste et pire encore, ou mieux selon le point de vue, t'as vue qu'il l'avait depuis même avant son arrivée à wonderland. tu relâches son bras, esquisse un pas de recul, relève le visage vers lui et grimace un instant. ça t'apprendra à foncer comme ça sans réfléchir, tiens. t'as bien l'air d'une conne, maintenant.

pardon, j'me suis trompée de personne, je cherchais quelqu'un d'autre. mais, euh... elle est sympa ta veste, j'me disais.

tu laisses échapper un soupir agacé. tu vas devoir trouver un autre brun à veste rouge et rien que l'idée t'épuises. sérieusement, au royaume de coeur ? autant chercher un flocon de neige à christmas town. ta main fouille rapidement dans la sacoche accrochée à ta taille et t'en sors un petit cliché que t'as pris, une photo de ta cliente. on voit son visage ahuri et sa bouche qui a prononcé des mots que t'avais même pas pris la peine d'écouter. "attendez, c'est pas mon bon profil" qu'elle t'avait dit. ces gamines, je vous jure.

j'pense déjà connaître la réponse mais dis-moi, t'as jamais vu cette fille si ?

l'agacement qui se transforme en surprise lorsqu'il avoue connaître la demoiselle. bingo, quelle aubaine. tu ne pouvais pas la remercier sur ce coup-là mais tu devais admettre que ton instinct te décevait rarement. avec un peu de chance, tu n'aurais pas à tout reprendre depuis le début sans la moindre piste.

sérieux ? merde. ce mec, tu pourrais me le décrire ? ou si t'as vu la fille avec une veste rouge parce que franchement au point où j'en suis...

tu hoches de la tête rapidement et plonge la main dans la sacoche à ta taille avant d'en tirer ton couteau suisse pour allumer la cigarette avec la partie briquet. évidemment que t'avais du feu, cherry, tu sortais jamais sans être préparée. lorsque tu le ranges à sa place tu tires ton petit carnet et un stylo pour prendre en notes ce que le jeune homme pourrait te dire. avec un peu de chance, sa description serait assez précise pour te permettre de dresser un portrait robot plus encourageant que celui offert par ta cliente.

la demoiselle s'est fait voler une veste et elle est nulle pour décrire les coupables alors j'ai cru que... désolée. moi c'est cherry, sherlock holmes, pour vous servir. toujours à la rescousse de ces dames et de leurs urgences vestimentaires, apparemment.

un sourire amusé, pour détendre l'atmosphère, en pensant à la façon dont tu dois toujours te retenir de t'annoncer de façon théâtrale.

peut-être que tu devrais te faire faire un badge officiel ou pimper un peu tes cartes de visite pour déclamer des petits "je suis holmes, cherry holmes" à tout va.