regard malicieux tu parles aux plus grands, te ventes et car ils écoutent ils ne regardent plus pourtant tes mains sont malines, et elles fricotent avec ce que les vitrines offrent aux yeux – et à tes poches. tu pilles un peu dans les pierres précieuses, parfois même dans chez les fleuristes. la dame au cheveux blanc n’a pas l’air d’aller très bien mais un sachet de camomille séché serait surement le cadet de ses ennuis. alors tu vagabondes un peu plus dans la capitale si riche de moqueries envers les pauvres, laisse tomber dans quelques sacs un peu légers le butin de tes exploits.

mais pas dupe. à être discret on remarque aussi ceux qui se le pensent.
un tour de tête et le voilà,

oh,
ayden. le garçon maladroit qui traine au palais royal. où vous étiez vous vu ? surement pas très loin du trône quand tu pensais pouvoir y trouver ta place. ou bien dans une salle quelconque, un morceau d’ivoire dans les mains.

qu’importe. car en le voyant te dévisager, le sourire s’était élargi. tu n’trouvais dans ses prunelles aucune malveillance, simplement ce néant de curiosité étrangement éveillé. il avait l’air de vouloir s’amuser.

t’introduis dans la foule pour laisser l’amas te bouffer, lucy n’existe plus – mais tu réapparais dans son dos après t’être faufiler en longeant les bâtisses. trois coups de phalange dans son dos. « toc toc toc, ici lucy. on va s’entraîner. »

et de tes mots si simples au rythme si profond, tu t’enfuis, gambades dans une course lente, à moitié retourné pour l’inciter à te rejoindre. « viens, t’inquiète ! » d’un rire qui s’évade en un éclat. virevoltèrent deux paires de jambes dans une rivière de gens et lorsqu’il te demande la destination, tu glousses – dieu seul sait. mais ton regard appuyé déniche sur votre droite un coin d’enfant. parfait. main sur son poignet tu viens le chercher pour le tirer avec toi. « tu traînes un peu, va falloir être plus réactif ! »

une paume sur le manche de ton épée, tu la tires avec fierté, alors que sous les yeux ébahis de personne on ne voyait qu’un bâton de bois bien taillé. tu te penchas par la suite un peu plus loin pour ramasser au sol une branche fine comme une tige, la lui tendant. « lucy, meilleur voleur du pays. enfin si mélodias l’a pas dit avant moi – bref, tu le sais déjà blablabla. tout ça pour dire que tu as devant toi le plus talentueux chapardeur et, mea culpa à la garde royale. en garde, domestique. on va travailler un peu tout ça. »