putain mais quelle soirée de chiasse, t’avais pas demander à ce qu’on te colle un coup dans les couilles pour si peu - depuis quand les vieux débris sont-ils aussi susceptibles sur leurs moustaches ? c’est vrai quoi - le type ressemblait vraiment à un morse consanguin…

à noter pour la prochaine fois : ne plus apostropher les gros loubards de bar qu’ont la moustache d’un morse consanguin

t’aurais bien aimé rester affalé au comptoir plus longtemps mais eh - y’a pas que tes couilles qu’en auraient prit pour leur grade et tu tiens à ta peau
alors tu claques le pavé, les bras en l’air à danser sur un rock invisible, la moue goguenarde et les yeux pétés par le whisky

l’air frais de la nuit te fou les poumons en extase, tu pourrais gueuler que t’es vivant et que c’est la jouissance ultime mais - eh, le gueuler en interne c’est limite mieux

go, go, gooooo johnny go, go, go, gooo tu chantes, te coinçant une clope au bec et crack l’allumette qui vient la chauffer à sec

et à force de déambuler, tu croises sur le trottoir annexe une silhouette charmante et fiouuuuuuu cette chute de reins sweetheart t’as le sourire qui repart au quart de lune  

et c’est que lorsque tu te jettes face à elle et que son minois de poupée rousse t’agresse la rétine que tu captes que - tu la connais ? ouais, ouais tu la connais
une alice qu’a débarqué quasi en même temps que toi

putain, tu parles d’une surprise les airs malins, la fumée lourde je désespérais de t'revoir un jour princesse ouais, elle t’avait quand même tapé dans l’oeil la bougresse
ahaha, merde, si seulement t’étais pas si saoul, t’aurais peut-être davantage fière allure ? oh r’marque, t’es quand même bandant

johnny l’assurance

alors, t’as réussi à faire ton trou chez les fous ? t’essayes de rassembler tes pensées, de savoir si vous avez déjà pu avoir une conversation dépassant les présentations - mais wow, c’est flou quand même les méninges, et puis dès que t’as sous les mirettes une jolie minette, t’as plus grand chose qui fonctionne (sauf l’entre-jambe)

tu peux pas t’empêcher de rire quand elle te sort son petit « halte là l’ami » - elle a cru vous étiez au moyen-âge ? r’marque, c’est ce que tu croyais durant tes premiers jours à wonderland
jusque’à ce que tu finisses par comprendre que c’est pire que le moyen-âge, c’est le zinzin-âge

tu vendrais père et mère (des autres (t’as quand même un peu d’âme)) pour retourner dans l’monde réel et t’éclater la gueule dans un pogo de festival techno, et t’fumer le crâne à la weed le cul vissé dans le vieux canapé de la coloc’, et courir à en perdre haleine dans les rues de glasgow

beaucoup bu yes milady, mais ça m’empêche pas d’avoir le verbe vif et l’esprit alerte que tu dis, vantard j’irais dormir sur un banc, flemme de rentrer à halloween et tu chouines avec tes airs de chiot battu

genre
johnny
genre t’es un chiot battu
genre tu te la joues pauvre minot perdu

(en vrai tu risques de finir sur un banc parce que t’as réellement la flemme de rebrousser chemin jusque chez toi)

sauf que le coup du chiot battu mine perdu, t’y parviens même pas une minute que t’as le rictus qui renaît et les yeux qui coulent de ses joues jusqu’à sa moue coquette c’est quoi déjà ton p’tit nom ? moi c'est john ça t’emmerderait de l’appeler baby direct, elle mérite un peu de considération (mais quel grand seigneur)

tu sors ton paquet de clope, t’en coinces une au bec
adopte ton expression la plus nonchalante - hello johnny boy le bad boy

et si j’puis m’permettre, c’est où qu'tu courais comme ça ? vers le château ? tu t’es taillé une place chez les richous ? t’en serais presque déçu si c’était le cas - elle vaut mieux qu’eux quand même, elle a rien des vibes de ces lèche-couronne…

c’est même ce qui t’avait marqué - en fait, ouais, si tu te souviens bien
lorsque tu l’avais vu pour la première fois : son côté indépendant
les vibes de la warrior girl en puissance

oh fichtre’ de ventre saint gris, johnny, t’en as le coeur qui rougit
la belle andy t’laisse pas indifférent quand elle te prend par le col pour mieux se moquer de tes airs de voyous et de tes regards de loup
elle a des cils comme des pâquerettes et le nez comme une fraise
la jolie salade printanière que voilà !

dommage qu’elle te relâche
n’empêche, elle n’a pas froid aux yeux et du coup tu souris comme un con, trop heureux d’avoir la permission d’échoir dans sa bergerie (cette offre inattendue et ô combien trop alléchante) promis m’dame, je mate plus en loussedé, je mate tout court le pire c’est que tu comptes bien la mater tout court

attention ! en tout bien tout honneur (évidemment)
ben ouais quoi, quitte à se taquiner, autant se taquiner sans filtre
t’as jamais caché ton amour pour les femmes (bénies soient-elles, un jour tu leur dédieras une cathédrale (et les cierges seront en forme de seins et les vitraux représenteront des scènes dantesques où de grandes guerrières cheveux aux vent fouettent des gueux en haillons (c’est juste cringe jo’)))…

en tous cas j’te promets de pas crotter ton beau plancher et de respecter la chasteté de ton matelas - le sourire goguenard qui s’étire un peu plus
puis tu croises les bras, la moue un instant songeuse mais songeuse pas sérieuse, genre songeuse stupide, v’voyez ? par contre j’suis pas prêt d’avoir décuvé baby, pas avant deux bonnes heures

ah de sûr
t’as encore quelques grammes en trop dans les veines
mais y’a un moyen que tu les éjectes fissa
d a n s e r

t’es chaude on se fait une petite session rock avant de se pieuter ou t’as trop peur que tes potes bourgeois te rouspètent ? le défi aux lippes, groovy déhanché en sus’ - tu lui attrapes une main, pirouette c’est que j’connais un spot pas loin où y’a des zicos’ qui jouent bien et même qu’ils connaissent des sons de chez nous

t’as déjà arpenté quelques fois le susnommé spot, à savoir une taverne aux allures de repère à gredins (en soit ça va, l'ambiance y est stylax) et t’y croises souvent des alices en mal de la réalité - comme toi (comme vous ?)

wow t’es sûr que même si c’est pour te rabattre ton caquet de toucan crâneur son coup du « pas sûr que je pourrais te protéger blabla » ben ça te fiche un coup de pression à l’égo masculin
ouais ouais - parce que t’es sûr qu’elle serait plus à même de te protéger que toi tu ne le serais

fiouuuuu andy pretty, moi ça me va si j’deviens tantôt ta demoiselle en détresse le rictus large, l’air benêt - tu t’vois bien en jupons froufrous, hurlant du haut d’une tour qu’on te sauve d’un voyou, et ta belle à dos d’un taureau, brandissant une épée plus rousse que ses tiffs qui débarque fissa
(ton imagination fertile bonjour)

t’sais si on se cale chez toi, que tu veux pas rentrer tard tout ça… c’est toi la cheffe, moi ça me va sauf que t’es encore ivre (non sans déconner)
alors ok, tu concèdes tes envies d’aller crapahuter dans des sous-sols de fêtards mais oh, renoncer totalement à danser : no way

par contre va falloir accepter que j’te fasse swing jusqu’au palais assurément (ben oui, qu’est-ce que tu croyais andy ?)

du coup tu lui choppes une main, petite pirouette, jeu de jambes à la elvis pressé, et hop tu vous termines dans une pose de tango - bras qui pointent une ligne d’horizon floue, joue contre joue (zéro sens du respect de l’espace perso’)

et ton rire joyeux, petit nez froissé de fierté eh beauté au fait, t’es a single lady ? j’demande, t’sais, pas qu’on croise ton boy et qu’il se fasse de fausses vraies fausses mais vraies idées pose tango abandonnée ; nouvelle pose de beau gosse brun ténébreux (chauve*) hot sexy mystérieux (on y croit) accoudé à un arbre (non c’est un panneau de signalisation mais c’est moins classe)

oh fichtre ginger bird, elle a la tête trop sur les épaules pour toi et tes grammes d’alcool qui se font la compétition avec tes neurones - fiouuuuuu c’est chaud là johnny, reprends un peu tes esprits merci, t’es censé la draguer sévère charmer et demeurer courtois bien sûr, oui, oui

j’te crois pas ! moue goguenarde, tu tepenches à la rencontre de ses cils de biche pas possible que t’sois pas une princesse le smirk du type qui croit qu’il est archi séduisant mais esh’ ooooh, on se la joue discretos, je ferais point de bruit ma mie un doigt sur ta bouche, t’imites un enfant qu’aurait snifé de l’azote chhhhhuuut oui oui et tu souris de plus bel

c’est quand même rigolo d’être con en si bonne compagnie
merci andy jolie

t’la laisses te conduire à sa suite vers le chemin de petites briques rouges - askip y’a des yeux baladeurs qui vous regardaient trop, mais c’est parce qu’ils sont jaloux c’est tout ça veut dire quoi ça pas prise mais pas libre ? t’marmonnes dans ta barbe

mais t’marmonnes genre 3 secondes parce que lorsque mam’zelle te dit qu’elle compte te faire passer pour son compagnon tu vois ça comme une proposition amourachée (genre) chaud mireille ! glousses faire l’amo- cops l’amour commence toujours par un malentendu clin d’oeil

tu hoquettes
ok ok ok ça va mieux là, t’inspires
t’expires, tout va bueno

j’te suis princesse sans orchestre te fait une petite révérence trop grotesque pour être révérencieuse esh dis, si les gardes doutent, je peux t’kiss devant eux pour les convaincre ? johnny à peine pas lourd 2.0

non mais prom's j'sais me tenir, j'respecte les girls right (faute de respecter les dudes) johnny qu'a un élan sobre et qui panique d'être à peine pas lourd 2.0

t’sais pas si c’est la première fois que tu viens au château
t’crois ? no… wait… y’avait c’te fois où t’avais couru après les fesses d’une baronne aux jupons drôlement affriolants, et qui t’avait invité à jouir de bons vins et de loukoums (et de jouissance autre que, t’sais quoi, la jouissance que tu apprends en cours de svt (right ?)) dans le bureau d’un certain ernest t’sais plus quoi

tu ris
quel miracle que tu ne te sois pas frais surprendre à l’époque
avec tout le tintamarre que vous aviez fait

c’pas le moment pour les souvenirs débiles johnny boy
t’as une donzelle des plus hirondelles qui t’plume le bec à chaque fois qu’elle l’ouvre
bordel son répondant te plaît, what a fresh fire merci andy favorite à la cours, d’m’avoir fait passer safe ici

ouaip’
et pi’…. ok alright
l’invitation pour coucher, tkt johnny il a compris
les femmes, c’est toutes des queen, faut pas les opresser
(dixit le lourd)

il regarde à droite, à gauche
y’a personne dans le couloir
t’as quand même le souffle court because la pression, ton ivresse, la peur de vous faire toiser de travers par un garde et de lui attirer des ennuis…
no, no, no
focus

t’captes que t’as toujours ta main dans la sienne
tu les lèves à hauteur de vos yeux, rictus goguenard tronche de vainqueur qui sait pas de quoi il est vainqueur (#boloss) faut qu’on joue le jeu du happy couple jusque’à ta chambre, that’s it ?

y’a quand même des feels pas ouf ici
t’sais pas comment ils font les gens de ce château, pour pas devenir réellement cinglés
ça pue le dédain à chaque pierre et à chaque pompom de rideaux rouge péteu (pétant, pardon)

j’ai a bro qui bosse pour la queen t’sais tu t’grattes le menton de t’a main libre
t’as l’ivresse qui t’fiche a bit la paix, la conscience un poil plus éclairée il me disait how dumb cette shitty place is like tu pouffes

ana’s right
100% right

j’te pleins en vrai t’la regardes avec toute la sincérité du monde because yes, tu captes que sa condition n’est pas la plus enviable, it’s a f a c t c’doit pas être groovy baby de croupir ici avec la coupeuse de tête qu’a les hormones d’une ado et sa ménagerie de trouffions désaxés

comment elle fait pour pas être tentée de se carapater fissa ?
si elle te le demandait, en vrai de vrai de vrai, tu l’aiderais
ben ouais, y’a pas qu’elle qui peut s’montrer généreuse
t’sais reconnaître les good people johnny, et t’sais
qu’ils sont trop précieux pour pas les aider quand
l’occasion se présente

j’aimerais en profiter, i must confess, but i’m a gentleman so, t’inquiètes j’te ferais rien si ce n’est t’charmer hehe ton rire se troque pour un gloussement enfantin
t’as beau te la jouer bad boy à la dure, t’en demeures pas moins un chic type
alright

et le chic type l’écoute avec intérêt,
c’est que tu commences à dessoûler johnny so, it’s simple now
tout ce qu’elle te dit sonne bien plus limpide, bien plus prenant
andy fresh air queen

tu souris de toutes tes dents, le regard lumineux
avant de pousser un long sifflement pseudo admiratif de sa chambre
en vrai - ça a l’air cosy
et son petit « home sweet home » t’a rappelé que, sur le paillasson qui menait à ton appartement à glasgow, c’est ce qui y est inscrit

c’est con hein
c’est just but a detail
mais gosh, ça t’a rappelé que wonderland,
c’est tout sauf ton home sweet home et que
en soit - t’auras beau essayé, comme elle
de t’aménager des petits coins cocons pépères
ça ne vaudra jamais

j a m a i s

la vraie maison

heeeeeeellllllls feels good ! tu t’effondres en étoile de mer sur son lit,
les yeux rivés sur son plafond, trop heureux de savourer le moelleux des draps et le confort rassurant de ses quatre murs vous protégeant des tumultes de l’extérieur

passer d’une paillasse à ça, yes, you bet que t’as pas à te plaindre, fin’ pas trop ta tête roule sur le côté, tu la détailles avec un sourire franc,
les joues rosies par l’effort d’avoir à expirer les derniers relais d’ivresse

c’est quoi ton pouvoir ? tu te défais de tes baskets d’un jeu de pieds maladroits, te redresses par dessus le matelas pour les pousser dans un coin à part me faire battre le coeur ? moue en coeur, battement de cils

johnny qui fait genre de draguer mais qui drague vraiment
what a joke

hehe

tu détailles le mobilier - les rideaux sont pompeux
comme tout le château en fait
ouais

la reine a beau être une bitch, elle est pas conne, i guess ? so ton pouvoir doit être stylé ! ana’, my bro’ qu’est also , il n’ressent pas la douleur, that’s why je crois, elle l’a gardé dans son armée de chienchiens tu ris,
de ce même rire gamin et gras

fuck, ce monde est déjà tellement lame, si en plus j’devais work au service d’une réincamachin, j’deviendrais aussi zinzin qu’eux

for sure
ce monde est mad as fuck
parce qu’il se prend trop au sérieux
ironie quand tu nous tiens, right ?