Tu n'es pas jaloux. Pas de cette façon là, parce que tout n'est pas réduit au sexe et Alec n'arrive pas à le comprendre. Tu aimes être désiré, regardé, être au centre de l'attention et t'attirer les bonnes grâces des gens. Tu te complais dans un rôle et Alec s'est permis de tout gâcher - tu hais cette facilité qu'il a de t'en faire sortir, de te faire lui dévoiler ton vrai visage.

Comme d'habitude, la violence physique ne suffit pas à le dissuader de la ramener, sa grande gueule et tu satures Aslan, patience grignoté au fur et à mesure. Alec et sa putain de fierté, toi qui veut rien lâcher. Tu vas le tuer, tu te l'es juré. Merde.
Tu inspires, expires. Fais tout pour garder ton calme. Passes une main dans tes cheveux.

— « Espèce d'animal. Qui t'a dit que je voulais me la faire ? Elle était bien plus belle avant que tu ne passes dessus. Quelle idée de vouloir souiller tout ce qui bouge. »

Et tant pis s'il ne comprend pas ton point de vue.
Tu partages un certain intérêt pour l'art humain et à ce propos, tu te penches un peu plus pour observer celui qui se trouve face à toi. Une pièce extraordinaire, qui révélerait surement son potentiel s'il demeurait immobile et silencieux.
Une nature morte.

A sa provocation grisante, tu choisis de pas répondre.
Pas cette fois.
Bordel Aslan calme toi. C'est parti, et personne ne le croira. Lui-même finira par croire qu'il a rêvé, parce que c'est pas censé arriver. Dans aucun des univers.

— « J'aurai du prévoir un bâillon. Tu es insupportable, tu la fermes jamais. »

Le toises avec supériorité, mépris et condescendance.
Le prince charmant s'est envolé pour le reste de la journée... la couverture est définitivement tombé. Vengeance amère qui te ruine le bide quand il t'en demande une autre - éclair de génie alors que tes yeux sont dans le vide.

— « Oui. »

Etires un rictus, sourcil haussé. Toi aussi tu sais jouer l'arrogance, c'est ta seconde nature.
Tu viens choper son visage.

— « Mais toi d'abord. »

Inspires. Expires.
A deux doigts de gerber - il schlingue le chien mouillé.
Ouvre la bouche et plantes tes crocs. Appuies fort, jusqu'au sang.

Etouffes toi à hurler.

Tout ce qui accroche ton regard.
Et quel regard hein... Il te rend malade, maladif. Qu'il ose seulement s'en prendre à Diane ou Coco. Non, impossible. Respire Aslan elles sont à l'autre bout de son monde, il ne les connait pas. Il ne les connait pas.

— « Tu peux toujours essayer. Ça risque pas d'arriver. Les chiens sont bon qu'à être enfermé. Et c'est ici que t'es cloitré alors qu'est-ce que tu irais faire ailleurs, hein ? »

Tu le sous-estimes, tu prends la confiance Aslan. Tu prends ton pied un peu, aussi, à le voir souffrir et s'en mordre les doigts quand tu lui mords le cou.
Goût du sang dans la bouche qui ne t'arrache ni frisson ni dégout. Tu avales ta salive et recules de quelques centimètres. C'est parfait comme ça... sans qu'il ne puisse bouger.

Et.
Encore.
Tu écarquilles les yeux, oscillant entre plusieurs interprétations. Soufflé Aslan, presque mouché alors qu'il est pourtant acculé... Sa provocation n'a t-elle donc aucune limite ?
Tu ne réagis pas, fronces les sourcils. Merde.
Il va encore gagner mais tant pis - tu serres les dents.

— « Si gentiment demandé. »

Supplique infernale, ça te monte à la tête.
Inspires. Expires. Tu ouvres la bouche de nouveau, plantes tes crocs de l'autre côté. Ça sera symétrique et ça c'est une pensée qui te fait du bien.

Tu te laisses tomber en arrière, les lèvres en sang. T'as l'air fatigué Aslan.
T'essuies nonchalamment la bouche avec ta manche, en étales sur ton menton. Tu as retrouvé ton calme soudainement. Ton coeur est apaisé, après cette montée d'adrénaline.

— « Je vais tellement te bousiller que plus personne ne voudra mettre la main sur toi. »

Menace lourde, voix si douce.

— « Tu deviendras la risée de ce moulin, si bien que mère grand saura plus quoi faire de toi. »

Le regard est percent, mais ne ment pas.

— « Et quand j'aurai achevé mon oeuvre, je t'abandonnerai dans une décharge. Et j'irai me reposer. Ah... je rêve de mon lit. »

Décidément. Il veut rien lâcher. Mais t'auras au moins eu la satisfaction de lui faire déguster - lui rappeler qui est le maitre ici, qui commande. Il peut fermenter à ses vengeances tant qu'il le veux, tu resteras toujours insoupçonné. Aussi charmant qu'un prince. Le prince intouchable et admiré. Et lui... ça restera la pute du moulin rouge. Un déchet aux désirs désordonnés.

Quand il parle du confort de ton lit, tu hausses un sourcil, interrogatif. A peine troublé... Bien sur, bien sur, qu'il essaie encore.
Ce petit jeu là ne prend pas avec toi - t'es trop bon pour déceler le mensonge, et tu devines que ce n'est encore qu'une menace.
Cela fait plus d'une semaine que tu lui as infligé ces sévices. Une semaine et aucune représailles, malgré tout ce qu'il s'égosillait à promettre pendant la torture.
Là, encore, maitrisé à tes pieds (en laisse) et le chien ne sait qu'aboyer.

— « Encore et toujours des paroles. »

Mais ça marche, ça s'insémine dans ton esprit.
Ça vient chahuter l'âme, bousculer le coeur qui peine déjà à exister. Ça vient planter sa petite graine et c'est parti pour ne plus réussir à y échapper. Une o b s e s s i o n.
Te pinces la lèvre.

— « T'es pas invité. Et t'avises pas de venir chez moi, sinon je t'assure que plus jamais t'en repars. Je t'enterrerai dans mon jardin. »

Cette fois t'es sérieux.
Il sait que t'es sérieux, non ?
T'en es capable.

Tu t'avances et lui détaches les poignets. Tires sur la laisse improvisée, profitant du fait que ses bras sont surement engourdis depuis quelques minutes, à cause de la mauvaise circulation du sang. Tu appuies sur son dos (encore) pour l'écraser et tend la ceinture pour le forcer à se relever (sans quoi il s'étrangle).

Détaches tout et ramasses ton épée.
Sourire en coin.

— « T'es tellement dégueulasse que je suis sûr que t'as aimé ça. Tu me dégoûtes. »

Recules de quelques pas. Distance de sécurité.
Tu sais pas te battre Aslan - perdrait surement en combat rapproché, comme la dernière fois.
Tu juges qu'il n'a plus de force, et le contournes prudemment.