c’est en l’entendant la passante tirer.
nous nous sommes

brusquement
comme la lumière alastor quand vous descendez dans le noir

nous nous sommes souvenus de ; vous

cette passante a dit. (pré)dit. quand nous allumions réverbères à cet étranger nous ne nous souvenons plus des paroles prophétiques. mais dans la nuit sous cette lune malade, ramenée

nous sommes ramenée

à la dent-de-lion blessée. entrée de jungle. qui grésille. clapote. des champignons observent. que les lianes s’enroulent et la coulisse contre les arbres grince. elle a voulu nous dévorer il a fallu neutraliser. mais nous n’étions pas

meurtrière
(monstre en chair)

la dent-de-lion blessée. l’enfant devait quelque part se cacher de nous. la jungle, inconnue. votre bruit, inconnu. quand vous êtes apparue. une vie humaine parmi la vie nature. vous étiez comme nous avons-nous cru. vous suivre dans le royaume des chaleurs humides. nous venons des chaleurs forestières. la demeure aux vents tropiques que les clochettes

– nous portons clochettes aussi maintenant –
ont résonné

résonnent.

quand.
quand avons-nous quitter nuit
pour revenir
devant le bois de votre vie.

l’odeur de champignons putrides. des relents de fleurs mourantes. nous avons marché sans le voir ; rendre votre demeure jungle malade. arrêtons.

nous nous arrêtons. devant la maison.
respirer. nous sommes

laurie.

nous sommes dans le passé
(non, le présent)

clochettes à l’unisson. il faut rendormir les malades. figé. figée. si nous bougeons nous rapprocherons la mort de votre corps. voyez qu’elle fane ; la flore.

je dis.
c-comment. comment com-… ment sommes-nous ici. l’aviez-vous aviez-vous vous prédit ?

grouiller. tout grouille en dessous de nous. l'humidité de la jungle à nos organes à vif. nous allons nous décomposer devant vous. croyons-nous.

nous sommes entrée. dans le grésillement de l’humidité. et derrière nous la flore mourante. nous sentons le poids de nos années d’errance.

que des ronces semblent fondre à l’intérieur de votre maison. nous regardons, les clochettes. pouvons-nous

(elle a dit oui)

pouvons-nous vraiment entrer.
nous n’osons dire mots de peur que les leurs sortent. nous avons perdu égaré les lettres de notre parole forêt. nous voudrions savoir

nous sentons en nous remonter l’histoire

je dis
nous avons entendu que la jungle regorge de d’une faune néon particulière. nous rêvons de la voir.

nous rêvons oui.
semble-t-il et vos cartes

ses cartes dans les rues d’halloween sous nos réverbères que nous allumions, car ils sont partis sauver notre maître. et nous n’aurions qu’aggraver la situation et nous voudrions le voir mort pourtant ce maître et nous craignions pourtant le rendre malade durant l’échappée et qu’il meurt avant l’arrivée et nous aurions alors conservé toutes ces ronces et ces vents dans nos chairs, ces trous perforés et notre peau écorchée car le maître est le seul à savoir retirer l’avancement des racines noires

vos cartes.
nous
centrons pensées.

vos cartes. désignons une préférence de thé. asseyons-nous. nous sommes polie. nous voulons le rester. nous nous inclinons.

et alors que nous nous inclinons sur la table dans le bois nous nous souvenons.

je dis
uriel ?

les choses semblent prendre un autre sens.

je dis
n-non. non. nous nous sommes fait mal seul. non. nous sommes celui qui fait le mal. il dit c’est le changement de l’histoire. pas le choix. pas le

nous aimerions dire
que nous saisissons un peu
la douleur à votre tête.

la nôtre troue des petites sillages sous les ramifications de notre sang.

je dis
buvez. cela devrait passer. rose aussi fait du thé. le thé guérit croyons-nous.

je dis
nous ne manquons de temps que lorsqu’il le décide.

notre temps à nous. jusqu’à ce qu’alastor le reprenne.

je dis
alors nous voulons bien, nous vous prions, voir les néons. dans nos souvenirs ils sont comme des étoiles arrimées, nous croyons nous rappeler.

espérons.

il nous faut boire un peu, car la question déborde. dans les trous de notre peau ; est-ce que vous, les voyez-vous. on nous dit rêver. pourtant les perforations existent, ce sont les traces de leurs présences cadavériques.

qui font s’écouler de nous des maladies étrangères. elles auraient dû rester étrangères.
vous fixez. craignons de vous voir comme les fleurs fanées de votre demeure. pardon.

il nous faut boire un peu. nous avalons. oui, le thé guérit. nous voulons le croire, rose a dit un jour nous pouvons guérir. son thé. sa voix.

je dis
no-nous pensons que nous so-sommes devenue, devenue méchante. non. meurtrier. ils nous ont fait meurtrier. mais no-nous pensons que c’est vrai, maintenant maintenant

boire.

je dis
maintenant nous tuons. nous regardons. des gens mourir. nous faisons bien le mal, il ne nous a pas encore jeté.

la peur, soudaine. dans nos yeux. l’idée d’être jeté. nous avons travaillé. travaillé pour lui plaire. nous sommes chez nous, là où il nous offre une famille.

je dis
le changement. nous ne savons plus. nous avons oublié. croyez-vous que la horde saura nous reconnaître, croyez

se taire. nous devons garder pour nous. pour nous le nom des racines. qu’on puisse se souvenir, quand le noir vraiment sera notre demeure. se souvenir nous avions des origines.

je dis
croyez-vous en les rêves ? rêvez-vous ?

notre tasse dans notre main vient de nous brûler. grimaçons. l’eau entre notre pouce et notre index. notre peau. bien la nôtre. qui se tend et l’eau comme les ronces vont nous dissoudre mais l’eau d’ici n’est pas la leur alors

alors alors alors

peut-être que

alors alors l’eau ici

pourquoi
pourquoi ça fait si mal.

nos maladies plus vites nos maladies ne sont pas les nôtres plus les nôtres inconnues étrangères qui rampent et ont le dire fétide des mots qui proviennent du noir le noir des morts qu’il nous impose

pourquoi
pourquoi ça fait si mal.

nous comprenons. comprenons. com
prenons la tasse. déposer. recentrer pensées, nous sommes

laurie.

l’eau rit. l’eau du thé rit.

désolée.

je dis
n-non non, nous.

notre main sur notre cœur qu’ils ne nous ont pas encore volé. il ne faut plus aller aux néons si vous continuez si près si près

qu’une table qui sépare

sous les néons vous serez plus près
marcher à en effleurer les pans de tissus
de votre peau de cerf humaine
si nous sommes si près
nous effleurerons bientôt votre peau
sur nos épaules comme la carcasse et ses bois au devant pour nous guider

éloigner. nous devons nous éloigner le mal malade a grimpé plus vite. nous en sommes certaine. le mal ne peut provenir que de nous.
que de nous
que
de

nous avons bougé.
vers vous.

pourquoi

nos mains sur votre tête.
que faisons-nous

je dis
si-si si vous ne vous sentez pas bien, nous. notre faute. nous faisons faner les fleurs faner la vie. nous vous prions

recentrer pensées. calmer. calmer. personne ne nous a ordonné de tuer.

l a u r i e

calmer.

je dis
est-ce que ça fait toujours mal ?

elle a crié.

dissociation.
le monde se fait

d s     o
             n  i                     t
r       s i
   o

sur le sol de la cabane. du bois. l’humidité de la jungle. elle est devinée autour. les odeurs de thé. les odeurs de toi. de forêt toxique halluciner le froid. le froid dans l’âme. il découvre qu’il a une âme

elle parle. l’entendre sous l’eau. l’entendre à peine. qu’elle a une voix en distorsion. ses yeux à lui au sol fixes. la bouche des biches. celles figées qui se savent m o u r i r.

il n’y a plus
ni souvenir
ni sentiment
ni sensation

il n’y a plus
de nom

il y a
tout

sur le plancher de la cabane. en bois. muscles qui sifflent. c’est le froid. froid psychique qui brûle. devant à ta place. au lieu de ta bouche qui parle. quelque chose le regarde.

quelque chose qui le dévorera
c’est la fin de la proie.
le cœur cogne et dans les veines se dissout.

au sol les yeux fixes
laurie ne bouge plus.

laurie vivant
la vie est froide dans l'attente

tes paroles en eaux troubles.