les yeux pétillants le cœur léger lucy tu avais retrouvé il y a quelques jours déjà ta reine, l’unique capable de monter une armée où tu serais chacun des soldats, c’était vanille. les échanges bons enfants, les sourires sucrées – sa voix comme du miel et ses caprices si précieux, pour venir envelopper vos sentiments les plus secrets… comme de l’amour mais amer, tu sais qu’il n’est pas sincère ; que vos « je t’aime » n’arriveront jamais à la cheville de jeunes mariés. mais cela te rend t-il moins vaillant qu’un époux ? non, loin de là… pas besoin de vouloir l’épouser pour lui promettre ta vie. mais tout ça ce sont des pensées que tu refoules, que tu caches, gardes ; à qui tu voles les mots pour que ô grand jamais ils ne parviennent aux oreilles de ta blonde.

il faut vivre dans l’illusion lucy : croire que c’est cette femme-ci qui t’attire. croire. croire à marmoreal, quand vagabondent tes pieds et ton air badin, croire chez les hypocrites alors que navigue ton corps au milieu des mensonges qui empestent, si pathétique face à tes prouesses.

tes pupilles qui s’accrochent à un veston ; il y a par là-bas de jolies choses à voler. et alors que tu t’avances, à côté de cet homme surement fortuné tu vois arriver la course d’un pingouin : et quelle curiosité ! les sourcils se froncent et le sourire se courbe, ça t’intrigue comme scénario.

il est déguisé ? ou c’est un jouet de chez le père noel ? à peine t’approches-tu, la bouche entrouverte qu’il t’incite à le suivre, coup de peluche sur le bras et il fait demi-tour – alors t’es attentif lucy, tu voudrais pas tomber dans un piège mais tes oreilles entendent le désespoir qui, au fur et à mesure que tu t’approches, se fait de plus en plus criard. et pourtant les regards l’emprisonnent, mais le secours se garde de l’apprivoiser. ça t’enrage lentement lucy mais suffisamment pour que t’accélères la cadence avant que ses pleurs ne réveillent jusqu’à crims.

« hey, hey, hey doucement. » les bras qui papillonnent dans l’air tu te veux rassurant même si tu n’as que l’allure d’un enfant. « faut pas pleurer faut le dire quand ça ne va pas. alors qu’est-ce qui ne va pas ? hey, dis-moi, qu’est-ce qui ne va pas ? on t’a enquiquiné ? quelqu’un t’a fait mal ? tu t’es perdue ? tu attends quelqu’un ? » la voix pas capable de bien parler à plus jeune on sent que c’est maladroit mais que l’envie d’aider a toujours prit racine en toi ; tu as même posé un genou à terre pour pas lui imposer ce que tu détestes toi-même : lever la tête pour parler.

ses yeux comme un océan dont elle-même subissait le naufrage. si petite et c’est incroyable comment la peur la submerge toute entière, alors que des problèmes ; oh, douceur… tu en découvriras des biens pires au fur et à mesure que la vie te punira de grandir.

a sa réponse tu levas la tête, ton regard s’était alors mis à planer sur les visages environnants pour y trouver une figure féminine et inquiète – mais personne ne semblait angoissé à outrance. et quand ton attention se reporte à nouveau sur elle, tu la surprends à te dévisager comme un trésor : c’est peut-être ça, de devenir un héros ?  son doigt très droit direction tes cheveux d’or tu n’as pas besoin de réfléchir pour comprendre son envie, alors tu te penches, le visage vers le sol.

« tu peux toucher, ils sont doux. » parce que tu es fier, lucy, de tout ce qu’on trouve dans la nature pour garder un corps beau et frais. « maintenant, attend, je dois me lever. » tu t’élèves, haut pour elle, petit pour le monde, une paume grande ouverte vers elle sans oser lui imposer. « Faut pas t’inquiéter, on va la retrouver. » mais tu sais bien qu’on chasse pas les angoisses avec des promesses. « A quoi ressemble-t-elle ? Si tu m’en dis un peu plus je pourrais chercher correctement. Mais on doit travailler à deux pour ça. »

pas très pédagogue les enfants restent un léger mystère pour tes méfaits pourtant, tu sais : jamais tu ne ferais preuve de tes talents sous ses yeux innocents.