CARACTÈRE

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Castiel a perdu le chemin qui mène à l’Homme, il s’est amouraché du sentier des Bêtes.
Il a abandonné bien plus tôt que prévu à l'échelle de sa vie, il a lâché l’affaire quand on attendait le plus de lui qu’il tienne. C’est le héros d’un livre qui n’existe pas. Il aurait pu tout avoir s’il avait juste claqué des doigts. Il aurait pu être celui que tout le monde admire, celui qui brille même dans l’obscurité la plus totale. Il aurait pu être celui qui construit, pas qui détruit. Mais alors, à quel moment s’est-il échappé des pages de sa propre histoire ?
A quel moment a-t-il préféré se complaire dans la sécurité de sa propre déchéance ?

Castiel a perdu le chemin qui mène à la Maison, il s’est emmuré dans le vide des Saisons.
Loup qui rôde à l’orée de la forêt, celui qui grogne car il a peur. Celui qui hurle la nuit - il vous chasse mais n’attend que d’être chassé. Y a t-il un souffle de vie qui parcourt sa carcasse décharnée ? Parce que oui, à trop vouloir en faire il s’effrite, il s'abîme. Ou bien peut-être n’est-il que le reflet de son stupide tableau : un simple cadavre, pantin d'une psyché noire mais somptueuse. N'est-il donc rien d'autre qu'une pâle enveloppe des pulsions animales, de stupres et de crocs ? Pourtant on devine son visage, des cils longs, un bleu parfait comme un ciel clair. Azure chimérique, ce n'est qu'un regard. Deux perles dont on admire la pureté. Ces yeux trop parfaits, qu’on voudrait crever.
Crever d'envie de l'embrasser.

Castiel a perdu le chemin des Dieux qui mène à l’Olympe.

Castiel a perdu le chemin.
Prends-lui la main:

Mes pas qui s'enfoncent dans la neige, je te regarde partir. Je te regarde me tourner le dos. Suis-je comme un animal qu'on abandonne ?
Suis-je ton animal, père ?

Démerde-toi pour revenir à la maison qu'il a annoncé froidement, comme si j'attendais encore d'être puni. Je ne comprends pas. La maison est loin, et je n'ai pas retenu le chemin depuis qu'on est parti hier matin. Toute cette route pour que tu me laisses ici.
Toute cette route dont j'ai oublié les sentiers et tu effaces les traces derrière toi. As-tu seulement envie que je revienne ?

TU N'AVAIS PAS LE DROIT DE TOUCHER A CASSIE

Je hurle mais seulement à mon propre écho. Je ne sais pas ou il est parti mais j'espère que ma voix viendra jusqu'à lui. J'ai envie qu'il se perde à son tour, qu'il pleure parce que je lui manque. J'ai faim mais je n'ai pas envie de rentrer.
J'ai envie de mourir, dans la neige. Je vais me construire une tombe et attendre qu'il revienne me chercher. Et je ne veux pas devenir poussière, je veux qu'il trouve mon cadavre et qu'il regrette - qu'il se rende compte quel père de merde il est.

JE TE HAIS

Je dois rentrer à la maison, je dois retrouver Cassie.
Je peux pas lui faire ça, mais j'ai tellement froid.


Ma main sur la poignée du manoir, j'ai escaladé les grilles parce que plus personne ne les laisse ouvertes à ce que je vois. Putain je pue la mort, je me suis pas lavé depuis combien de temps ? Et je grouille de puces.
J'ai si faim j'espère que Maman aura préparé son ragout pour mon retour. J'espère que Cassie va bien même si j'ai du lui manquer.

Je pousse la porte, lève la tête vers le lustre du plafond dans l'entrée. Tout est niquel, et ça sent trop trop bon.

JE SUIS RENTRÉÉÉÉ

Silence et indifférence.
C'est comme si je n'étais jamais parti.

+ Né dans une famille aisée, le père est un aristocrate à la cour de la Reine Blanche.
+ Castiel est un enfant difficile contrairement à sa jumelle, surprotégée par le père.
+ Pour calmer son fils, il l'abandonne dans les montagnes et le force à revenir à pied jusqu'au manoir familial.
+ La première fois, Castiel a mis trois semaines pour revenir, il était assez jeune.
+ Après une énième altercation, Castiel s'enfuit à 14 ans de la maison, suivi de sa soeur jumelle.
+ Ils sont adoptés par une meute de loups dans les montagnes.
+ Le père, dévasté d'avoir perdu son héritier et sa poupée, les traque pendant des années.
+ Il y a deux ans, il réussit à tomber sur la meute et les tues presque tous dans un guet-apens.
+ Castiel et Cassie sont forcés de retourner à la maison, mais s'enfuient quelques semaines plus tard de nouveau.