Tu n'as pas réellement de souvenirs de la veille au soir, hormis des tendresses fugaces sous couvert d'alcool descendu, de rire et de pitrerie, de faux sourires pour rassurer tes amis et surtout une nostalgie mélancolique s'évaporant en volutes d'herbes fumées à la pipe, sous les étoiles veillant sur votre belle forêt.

Tu as mal à la tête Meliodas, quand tu te lèves et que tes pieds nus épousent le parquet glacé. Tu t'étires en baillant bruyamment puis rejoins la cuisine dans l'optique de te rincer le visage. Ces habitudes avaient été presque oubliés ces dernières semaines, et tu es rassuré de constater que tout semble rentrer facilement dans l'ordre dès ton premier réveil dans ton lit.
Tu n'aurais pas deviné que faire semblant était aussi fatiguant.

Dans le petit couloir de la cabane, tu tombes nez à nez sur Lucy. Tu te frottes les yeux et les plisses pour le dévisager autrement que par une petite forme irritante dans ton champ de vision. Tu esquisses un sourire un peu éteint face au ton qu'il prend, passant une main dans tes cheveux pour masquer ta gêne. Si tu es lucide sur son comportement, tu n'as aucune réelle idée des véritables sentiments qu'il cache derrière son sarcasme.

— « Ahah. Tu m'en veux encore ? »

Tu baisses les yeux. Tu ne sais pas si tu as envie de revoir Cherry après ce qu'elle t'a fait, notamment parce que tu as peur de laisser la haine t'envahir comme la rage t'a déjà corrompu le coeur pendant ta période d'emprisonnement.

Tu vas pour le contourner, et t'arrête finalement à côté de lui, le regard fixe et écarquillé.
Te refais jamais avoir, par pitié.

— « Lucy... »

Tu poses une main sur son épaule, un grand sourire bête aux lèvres quand tu tournes la tête vers lui.

— « C'est juré. Je suis désolé de t'avoir inquiété. »