« Oh Sofia ! »

Ahaha  qu’il se met déjà à rigoler. N’a que faire de la courtoisie, savoir s’il le dérange ou si Sofia va bien. Il aurait pu lui poser la question, comme souvent il s’y attelle mais couperait tout autant rapidement lorsque la réponse tombe car Cole n’a que faire de son bon train de vie.

« Justement on te cherchait, ça tombe bien, non ? »

Alors c'est le sourire qui s'affiche sur son faciès tandis qu'il avance à grands pas auprès du garçon, mains croisées derrière le dos. Le rire qui continue mais qui n'est pourtant pas le sien, un simple écho à sa présence.  

Joue l'innocence parfait garçon qu'il était. Oh Sofia si tu savais.

« On a parlé à Mad en ton nom récemment. »

Sourire de vainqueur, clin d'œil ravageur. Attends quelques secondes la réaction du natif.

« Tu sais par rapport à ton envie d’ouvrir un fast-food. »

Aussi inconnu que lui était ce terme, même après ces longues explications qu’il n'avait de toute façon jamais vraiment écouté. Sourire carnassier, quel espoir de s'imaginer avoir Cole dans ses bons papiers.

Sofia est content tout sourire. Alors Cole sourire lui aussi, tout aussi grand mais bien plus malsain. Les pensées ne sont pas bonnes, les pensées ne sont pas pures. Cole est enfant mais enfant depuis bien longtemps, bien trop longtemps.

« ON TE LE JURE. »

Un truc de ouf. Qu’il s’écrit lui aussi, finalement peut-être qu’exciter Dee plus qu’il ne l’était déjà n’était pas vraiment une bonne idée. Parce qu’il est impossible de savoir, de comprendre son mode de pensée. De savoir ce qu’il peut faire, de savoir ce qu’il peut dire. Comme si Cole était capable de sortir la fin du monde de son chapeau, alors qu’il n’en portait même pas.

Alors quand Sofia trépigne, Cole trépigne aussi. Comme un mimétisme enfantin.

« Un pitch ?? Noooooooooooooooooooooooon. »

Que la syllabe perdure encore et encore, comme s’il ne s’arrêtait jamais. Comme si Cole n’avait pas besoin de respirer pour vivre, ou de vivre pour respirer.

« Olala, dis-nous tout !!! »

Vends-toi du rêve à toi-même Sofia, exprime cette joie, explose face à cette nouvelle qui parait incroyable. Insoupçonné.

« Dis-nous, dis-nous. »

Qu’il saute à pied joint.

« Déjà qu’il semblait ojrgiv sodfj – un langage inconnu mais bien des paroles données, comme surexcité, si tu n’es pas Cloe, dure est la compréhension, alors avec ton pitch dis, dis !! »  

N’écoute pas, car ses oreilles ne sont pas attentives à tes paroles. Il n’a que faire de tes propos, de tes idées et de ce pitch qui te tien pourtant à cœur. Pourtant les bras se croisent sur son torse et sa tête acquiesce à chacun de tes mots. Cole paraît heureux, impressionné même par ton flot de parole et du concept qui semble être incroyable dans ton esprit.

Alors lorsque tu lui demandes ce qu’il en pense, un instant de silence. Il t’observe les yeux grands. Donne l’idée de ne pas savoir quoi répondre, tant il était abasourdi par ce discours chaudement préparé. Et alors qu’on s’y attendrait le moins, il se met à applaudir de toute son énergie.

« Waaaaaaaah. »

C’était quoi déjà, le but d’un fast-food ?

« On est certains qu’ils seront charmés ! Charmés et impressionnés, subjugués. »

Comme Cole l’était à l’instant. Ils boiront tes paroles avec un dédain incroyable, tu n’y verras que du feu.

« L’idée est bonne ! Incroyable même. Olalalalalalala. »

Le sourire aux lèvres alors, qu’il se rapproche lentement de l’enfant pour lui murmurer à lui et à lui seul. Comme s’il s’agissait d’un secret d’état qui pourrait disparaître à l’écoute d’autrui.

« Tu veux qu’on te le dise ? Ce que le Chapelier nous a dit ? »