Tu te tiens droit sur ta chaise, les traits sévères et les mains jointes sur tes cuisses. Ton poignard est déposé sur la table, non loin de ton verre de rhum à peine entamé. Tu fais face à Edward Sorrento, un de tes livreurs de poudre de fée - traitre à son sang, car s'il doit couvrir toute la ville de Neverland, il semblerait que ce cher maire l'ait acheté plus cher que tu ne le paies déjà.
Ce fumier a eu trop tendance à oublier ce que se paie réellement le prix du risque, ainsi que ceux ayant déjà remboursé leurs dettes de vie (le prix du sang).

Personne n'est donc assez sensé pour te craindre, dans cette ville de malheur ?
Pensent-ils pouvoir berner indéfiniment le croquemitaine ?
Tu souffles par le nez, et inspires lentement alors que tu louches avec assurance sur la silhouette qui se tient à côté de toi, face à Sorento et à ses hommes.
C'est une aubaine ! Un miracle tombé du ciel, un mirage que le lapin blanc sème. maudit sois-tu Opal que tu penses dans un rictus, gagnant éternel.

Bien que tu ne fasses aucunement confiance aux réincarnations, tu jouis du privilège d'en avoir une sous ton joug. Tu sais pertinemment, Alastor, que la colère et la rancune sont motrices d'une loyauté aveugle - à celui qui leur permettra d'accomplir leur vengeance. Alors tu t'enfonces dans ton siège, et lentement articules à la faveur du Lézard.

— « Saul, mon ami. »

Tu laisses ton arme à portée.

— « Toi qui n'est pas affecté par le Temps - quand bien même il est revenu. Que penses-tu de la transaction de ce soir ? Penses-tu que notre cher invité a été totalement honnête. »

Sourire cruel qui s'étire.

— « Tu as l'habitude des menteurs. »