Brave Hearts Les sanguins, bien marrants à stimuler ou à faire tourner en bourrique. Le royaume de la Reine Rouge se porte si mal, qu’il en devient une grande source d’inspiration pour lancer rumeurs et potins en tout genre. Le vin y est délicieux.
Holy Crowns Pas les plus passionnants de prime abord. C’est pourtant dans les sociétés les plus droites et justes qu’il est le plus divertissant de faire exploser quelques scandales. Les beaux paysages et la tranquillité des montagnes du Royaume blanc en font une bonne destination de vacances.
Master Pieces Mouais. Au moins ils sont bons publics.
Dark Shadows Passionnants. Effrayants. Il est amusant d’exagérer et de romancer leurs péripéties, lorsqu’elles ne sont pas très discrètes. Les froisser apporte toujours son lot d’adrénaline.
En quelle année et où a t-il grandi ? Ce fut en l’an 1604, dans la prospère cité vénitienne, que naquit Bianca Antonia Pesaro, dite Cali. Cadette d’une famille noble, elle grandit à l’abri de la famine et de la pauvreté, baignant des jours paisibles dans les fêtes, les soirées mondaines et les bals masqués. Comme le voulait l’étiquette, elle fut élevée par une nourrice, loin de ses parents jusqu’à sa majorité.
Ayant la chance d’être née deuxième, elle évita les responsabilités de son rang et devint une cantatrice renommée. Elle était si sollicitée que parfois, sa voix s’éteignait plusieurs jours. Pas très pratique. Mais cette activité lui permettait de fuir son quotidien, d’être le centre d’attention, d’être adorée et admirée.
Un mariage arrangé lui donna une fille unique, bien qu’elle n’aima jamais son époux. Jamais de sa vie, elle ne croisa la plèbe, le bas peuple. Tout du moins jusqu’à ses derniers jours, dans un lazaret. La maladie ne connaît pas les rangs et les titres, après tout.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? Les spectacles, les banquets, les bals, les carnavals… Ces ambiances festives restent un doux souvenir.
Elle aurait tant aimé que ses souvenirs les plus importants soient teintés d’insouciance et de joie. Malheureusement, le voyage sans retour de sa fille malade noircissait son esprit.
Rendez-moi ma fille. Rendez-là moi. Disait-elle alors que le bateau s’éloignait. Mais jamais elle ne revint, corps oublié, avalé par la fosse commune de Poveglia...
Non.
Elle devait oublier ce souvenir. Elle préférait se remémorer ces soirs où elle venait discrètement chanter au chevet de sa fille malade pour l’apaiser, la rassurer. La voir s’endormir… Paisiblement.
Comment est-il mort ? Emportée par la folie et le désespoir de l’Homme. Présentant des symptômes similaires à la Grande Peste qui frappait le pays, elle fut déportée et enterrée vivante comme bon nombre d’autres victimes, à la hâte, sans aucune forme de procès. La triste île de Poveglia n’en fit qu’une bouchée. Encore. Une. Fois.
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? Peur. Rage. Tristesse. Incompréhension. Son décès lui avait fait traverser de nombreuses émotions violentes, ce qui l’accompagna lors de ses premiers jours à Wonderland. Heureusement, le temps s’écoula et Cali refoula ses sentiments pour mieux les oublier. Elle n’erra guère très longtemps avant de trouver un travail à Neverland. D’abord simple serveuse de taverne, son timbre de voix fit le tour de la ville, puis des Royaumes.
D’une cour à l’autre, de concerts publics à d’autres plus privés, les bienfaits de sa mélodie lui apportèrent gloire et fortune. Mais aussi secrets et moults découvertes… Après tout, ces personnes pour qui elle chantait, possédaient bien des choses à cacher. Ce pouvoir de miss je-sais-tout était addictif. Plus, toujours plus. Elle voulait tout savoir. C’était amusant. Si amusant qu’elle en rédigea un journal. Un journal si amusant.
On appréciait sa voix. On appréciait sa bonne compagnie. Mais pas forcément son oreille soit-disante attentive. Les moins idiots pouvaient bien se méfier d’elle. De ce rossignol qui ressemblait davantage à une pie bavarde.
Quelle est sa plus grande peur ? Tomber malade. Même un simple rhume lui provoquerait des angoisses folles. Être remplacée, ce n’est pas très agréable.
Son objectif à Wonderland ? Se divertir. Ne jamais s’ennuyer. S’amuser et amuser les foules, qu’on l’apprécie ou qu’on la déteste à jamais. Chanter aussi. Encore chanter. Encore. Encore. Encore.
SECRET INAVOUABLE Cali regrette. Elle regrettait de ne pas avoir pu tenir sa promesse de chanter pour sa fille malade lors de ses derniers jours, d’être présente pour la rassurer, comme tous les soirs précédents. Obligations qu’elle aurait dû envoyer balader. Il était désormais trop tard pour venir à son chevet. Elle regrettait. C’était sa faute.