elle avait sous la terre
le goût de milles aurores et en son sein,
la douceur de milles aérolithe
le visage doux bordé de mes mains
comme les étoiles aux creux de ses mains figées
et elles flottent comme des océanides gracieuses,
puis s’accaparent toutes l’attention.

alors la nage de mes pas dans les sentiers de neige
j’entends les craquelures douces car
tout est doux chez toi,
même le seuil et mes pas foulent les terres.
il y a cette odeur d’un chez-soi chez toi
d’un chez-moi peut-être, où je prends la peine de toquer.
parce que c’est ouvert sur un ciel argentin
où tu déposes parfois des étoiles.

il n’y a ni le froid contre ma peau
ni le chaud qui couvre mes pas quand j’entre
donné en trois coups contre le bois.
parce qu’elle est sourde la voix claire
peut-être suis-je devenu sourd
du vent contre la cuirasse.
je te cherche
aux contours de la pièce
je te cherche
prince des étoiles.

des yeux de la colombe chez toi
que je dépose sur la bâtisse de ton espace
te sens-tu brusqué ou n’es-tu
qu’une âme qui attend peut-être
que les autres tracent leur sentiers
foulent les tiens
te souviens-tu quand tu l’as dis
c’était ici chez moi
plus que chez toi.

« yueqiu, le froid dans la neige
et encore plus terrible ici »
il paraissait dans tes lettres
que tu avais ce besoin d’aide imminente
dans les courbes des lettres
des cercles silencieux de larmes.

lune sous le ciel d’argent
de t’observe parfois les mains dans leur creux
des étincelles flamboyantes
je te regarde briller même quand,
ta mémoire contemple le grisé du ciel
ta blancheur est éternelle.
immaculée de blanc, dans tes cratères je discerne
des marques

ce sont des douceurs contre tes joues,
de plumes qui festoient
mais tu es une aube sinistre,
sous le clair de la lune,
je te distingue à peine.
j’ai laissé ma crinière de blanc
aller à ce vent en brasse
dans le sanctuaire, tout semble si triste
quand tu ne souris pas.

je me prêterais presque à contempler
la lune mais quel est l’étendu de sa peine,
quand les nuages recouvrent son derme ?
mes pas brûlent le sol de froid couvert
où je dépose des pas de neige.
les brises froides des fenêtres ouvertes,
et les mains qui les referment
j’ai ôté l’amure pour la déposer
au devant sagement.
il n’y avait qu’avec toi que
les contours de blanc semblait aussi bien me seoir.

« les brises de neige plus opales que ta peau
permets-moi de douter alors,
je ne pense pas que ce froid te plaise tant. »
j’ai su en te contemplant,
que ce blanc que tu revêts éclatant en hiver,
est bien celui que ta santé redoute
mais aujourd’hui, c’est autre chose je songe
qui perdure dans ton monde
ton espace couvert de nébuleuses désorientées.

« et milles couvertures,
ne conservent pas la chaleur. »
en sourire que je dis, alors que mes pas
s’assurent que la neige s’éprenne d’un coin.
et les sabots sur le sol - je gratte de ma lyre jusqu’à toi
lent mes pas autour de toi
car la lune seule et solitaire
trop triste certaines nuits, je ne désire pas la blesser.
à peine l’effleurer
tu peux prendre ma main
ou la laisser.

mais lune, ma douce,
rien n’est trop égoïste quand il s’agit
de toi, éveillée à mes côtés.
s’il le faut alors, je conserverai
la chaleur et la douceur pur de ton regard
sur les étoiles déposées,
je déposerai sur toi,
une hymne délicate et je laisserai
les mots danser contre tes joues.

« je ferais mieux de rester,
si j’en crois tes mots je ne suis donc
qu’un bon feu de cheminée. »
mon rire en offrande à tes caresses,
je délaisse l’attente et les phalanges
autour des fines parcelles de tes doigts
s’enroulent, s’enlacent et,
je dépose sur toi de nouveau le regard,
alors qu’à tes côtés je me dépose
voile de pureté, sur tes songes incommodes.

 « cette songe me paraît abordable,
autant que je me plaise dans tes oeillades,
l’azur me semble bien grand. »
et je m’essaie, à ton regard porté
contre mes doigts transporté
ton temps et le mien,
notre temps pour n’en donner qu’un.
écho de pureté entre mes doigts,
que les iris froides silencieuses bénissent.