C'est violent, c'est intense, c'est flippant. Anaël est le premier à monter dans ce train et tu sais qu'à la seconde ou tu y poseras ton pied - tout disparaitra derrière toi. Les aventures, l'immortalité. A quoi bon vivre éternellement dans un monde qui se meurt ? A quoi bon vivre dans un rêve si le réveil est synonyme de délire ? Anaël est réel, Anaël mérite de découvrir le monde, mérite central park, mérite son hamburger shake shack, mérite son père. T'as envie de retrouver tout ce que tu aimais sur terre - tes bouquins, v for vendetta, tes études.

Et là tu te souviens.
Peut-être que tu n'aimais pas tant que ça.
Même que c'était un mauvais choix.

— « Bah merde alors... »

Tout te revient en mémoire, et tu te retournes une dernière fois pour croiser le regard du chapelier. T'aurais juré qu'il a souri. Marion a retrouvé son prince charmant, ça te rend heureuse de savoir qu'elle n'est pas seule, et que même si ici est sa place ; elle restera à jamais dans ton coeur. A propos de coeur, c'est l'heure. Tu fais face à Anaël qui te tend la main. Inspires profondément et te perd en éclats de rire gênés.

— « Now ? On the eve of your revolution ? »

Tu tires la langue et attrapes sa main.

— « Sure. »

Et grimpes dans le train.
La serres fort dans la tienne.

— « Allons chercher une place, on ne sait pas combien de temps le trajet va durer. »

Mais notre amour lui, a plus besoin de réalité que d'éternité.

résumé : elle réfléchit au sens de sa vie au moment de monter dans le train, croit même se souvenir de son secret inavouable. le chapelier lui sourit, parce qu'elle est sur la bonne voie (les bonnes rails lol!!!) mais c'est pas tout à fait ça. elle a hâte de retrouver les trucs de son ancienne vie. contente pour marion.
quand anael lui sort une quote elle pense que c'est v for vendetta et répond donc avec la quote d'evey. elle prend sa main et monte dans le train ZE PARTI.

Délicatement, sa tête s’incline pour laisser quelques-unes de ses mèches de cheveux flotter au vent. L’appellation du destin lui est étrange, comme sorti de nul part. Alors Anne plisse des yeux, fronce des sourcils. Des traits, qui ne lui sied pas vraiment, qui se dessinent sur le visage. Parce qu’elle tente de comprendre, de donner un sens aux paroles d’Alice, à ses explications qui semblent sincères mais peut-être bien trop abstraites pour elle. Elle qui ne connaît Wonderland que de quelques décennies. C’est donc pour cette raison, qu’après l’interrogation de l’autre blonde, le silence s’élève. Anne muette, Anne dont la bouche ne tente même pas de s’entre-ouvrir. Elle reste là, donnant cette impression d’absence, le regard qui pourtant, reste plongé dans celui d’Alice.

« Hum. »

Qu’elle vient finalement à se racler le fond de la gorge, comme si l’acte pouvait l’aider à comprendre, à donner un sens.

« C’est assez... »

Surprenant, déconcertant, absurde. Elle était bien incapable de trouver le mot adéquat, de mettre fin à sa phrase.

« La vie d’Anne, avant. Un coup de tête. Avant tout, avant Wonderland, a bel et bien existé. Elle acquiesce à ses propres mots, car jamais ses souvenirs ne s’étaient apparentés à de quelconques cauchemars imaginaires. Est-ce-que son arrivée à Wonderland était prévue ? Depuis le début, avant même son premier souffle ? Elle s’arrête un instant. Parce que si tu étais ce… Destin, depuis toujours, cela signifie qu’il en est de même pour Anne. Mais pourquoi… Est-ce-que sa vie a eu un sens ? Pourquoi...  »

Pourquoi d’innombrables interrogations. Que signifie être ce Destin, pourquoi donc Alice chercherait-elle remplaçante au travers de cette excuse, si elle l’était réellement. Qu’elle était le sens réel de la vie d’Anne. Avant sa mort, après sa mort. Pourtant, elle inspire profondément avec un calme aussi réel que sa sincérité.

« Tu vas mourir, Alice ? »

Une ou deux fois, on ne s'y habituait pas.

résumé ;
-jsp quoi résumer elle parle frr

Résumé:

Partout à la fois

Le petit prince affiche une mine renfrognée en réponse aux dires forts blessants du chapelier : non seulement lui disait-il par deux fois qu'il était petit mais venait en plus l'affront de l'accuser d'avoir une voix criarde ! Cette grande personne était bien malpolie et probablement bien plus insolente que ne le serait jamais Logan. Il faudrait trouver quelqu'un pour inculquer les bonnes manières au zinzin : c'est pour sûr parce que ses parents ne s'en sont pas occupés qu'il a viré cinglé.

Vint ensuite la tirade du chapelier. Il n'était donc "que" l'instigateur de ce monde insensé ? Logan espérait bien plus de cet huluberlu au chapeau si particulier. Une énième déception à ajouter dans la longue liste des désillusions du pays des merveilles. Mais il s'y attendait : depuis qu'il est devenu Petit Prince, Logan a bien compris que les réponses à ses questions menaient bien souvent à des déconvenues.

Lui, découvrir toutes les terres et secrets de ce monde ? Bien sûr que non. Protéger les bons des vilains ? Comme si. Être aimé d'une épée ? Quelle idée. Alors retrouver son ami dans un autre monde dont les vagues souvenirs ne font que faire saigner son cœur trop fragile ? Pour quoi ? Échouer à nouveau dans une quête utopiste ? Pas sûr qu'il possède encore de ce courage dont tu parles. Lassé, Logan repousse la main du chapelier et rétorque, usé :

– C'est le monde qui te sert de bac à sable qui me veut petit... Ce n'est pas le meilleur rôle mais au moins je ne suis pas un enfant zinzin comme toi.

Tournant les talons en direction du train, le regard de Logan se pose sur l'enfant. Hésitant, il avance vers lui et lui tend la fleur offerte précédemment.

– Si tu veux rester ici ne deviens pas un enfant voulant jouer les grandes personnes. C'est usant et salissant, tu n'as qu'à me regarder pour constater.

Un sourire triste se dessine sur les traits du petit prince.

– Mais si tu veux monter, je peux passer le trajet avec toi. Je suis sûr que tu as pleins d'histoires à raconter !

Laissant le jeune garçon à sa décision, Logan se fige en entendant des bribes de la conversation de la jolie princesse avec celui qui lui a dérobé son cœur. " Je veux rester avec toi, ici ou ailleurs. " Interloqué, il monte dans le train et observe les personnes à bord. Il y voit des gens anxieux, d'autres avec l'espoir aux yeux. Et il y a encore ce couple de grandes personnes bruyantes. La solitude se rappelle de nouveau à lui et alors, il réalise.

– ... Ah.

Il comprend mieux maintenant. C'était donc ça qu'il avait cherché toutes ces années. Ni la gloire, ni l'aventure. Ni même un ami ou une amoureuse. Ce qu'il cherchait, c'était une famille. Une famille similaire à celle que Matthias avait dû retrouver en retournant dans le monde réel. Une famille dont il ne peut pas faire parti.

Mais il est trop tard, le train annonce son départ.

– Non ! Je dois descendre !

Plus le temps d'hésiter ou de réfléchir à un plan, qu'avait dit le chapelier déjà ? " Haut les cœurs ! Courage ! ". Bien, fais donc ça Logan.

C'est avec fougue que le petit prince devient beau diable et se met à bousculer -tout en s'excusant- les autres passagers afin de se diriger vers la première fenêtre à sa portée et s'extirper du train à travers cette dernière. Oh, oui, il allait y gagner quelques fractures mais il s'en fichait pas mal : ce ne seront pas les premières et probablement pas les dernières. Il devait retourner auprès de celle qui aime s'occuper des roses et s'excuser d'être parti en quête d'une autre existence ne lui faisant finalement pas si envie.

Le petit prince n'a plus de questions, il sait maintenant où se trouve sa maison.

Résumé:

Si Anne est attentive aux réponses d’Alice, si elle reste statique et à l’écoute, si elle ne sursaute pas malgré cette main qui vient se mêler quelques secondes à sa chevelure. Beaucoup de si pour ce visage qui a abandonné ce sourire constant, lui donnant alors cette allure bien triste.

« Est-ce que cela a du sens de vivre encore plus longtemps avec de tel souvenir ? Se remémorer encore et encore, pour toujours. Parce que tu es là depuis longtemps Alice, n’est-ce pas ? »

Même pour elle, le temps avait paru long. Alors, elle ne savait pas si elle pourrait encore. Plus encore, quel était le sens que le destin souhaitait, ou devait, garder ses souvenirs aussi frais qu’illusoires. Alice qu’on lui avait vendue comme enfantine aux allures d’inconsciences. Anne qui savait jouer ce rôle à la perfection, mais était bien loin de l’égaler. Un physique certes identique, mais tout cela, étaient-ils seulement réels ?

« Tu n’as pas peur. »

Tandis qu’Anne l’était. Apeurée.

« Mais est-ce que cela signifie que tu l’acceptes ? »

Parce qu’en son sens, c’étaient deux choses bien distinctes. Après tout, comme beaucoup, Alice avait dû commencer une nouvelle vie à Wonderland, disparaître une seconde fois d’un monde dans lequel elle avait existé. Un monde dans lequel personne n’avait cessé de croire en elle.

Pourtant, c’est un pas en avant qu’elle est venue s’accroupir face à elle. Sa main qu’elle vient poser sur le genou d’Alice. S’accroche à son regard.

« Qu’est-ce que ça signifie. D’être Destin. »

Car le destin était grand, dans son sens et son interprétation. Alors Anne s'interroge, sur le véritable rôle du Destin dans un monde comme Wonderland.

résumé ;
-jsp quoi résumer elle parle frr

Elle ne sait pas, elle ne sait rien. Un frisson parcourt son corps, car tout semble si simple lorsqu’Alice y met les mots. Si facile, si délicat. Si normal. Mais Anne s’inquiète, parce que c’est dans sa nature depuis longtemps. S’inquiéter des choses qui l’entourent, de nombreuses peurs qu’elle renferme. S’inquiéter des choses qui ne la concerne pas, parce qu’elle à le regard vers les autres.

Alors, comme un écho à son geste et ses paroles, presque instinctivement, Anne vient poser sa main droite sur son cœur. Un battement que l’on cherche, la disparition dans Wonderland était tout autant véritable que dans son monde d’avant. S’ensuit un soupir alors, de celle qui aurait apprécié être guidée de manière plus sincère depuis son arrivée. Qu’elle pense aussi aux nombreux alices qu’elle avait rencontré. Elle qui était si différente depuis toujours, qui aurait aimé comprendre pourquoi ses souvenirs passés n’avaient pas été effacés. Comprendre et ne pas s’inquiéter. Vivre et ne pas subir.

Mais plus qu’à elle, Anne pense aux autres.

Et elle se met aussi à rire, en harmonie avec l’éclat d’Alice. Expliquer la destinée était une chose, s’imaginer être le Destin en était une autre. Mais dans tous les cas, l’explication était confuse, décalée. Et pourtant, Anne à l’impression de comprendre bien plus de choses qu’avant.

« Toutes les personnes qui sont arrivées à ici. Elles avaient toutes un but, n’est-ce pas ? Repartir ou rester. Renaître dans les deux cas, en quelque sorte. »

Tous sauf elle. Parce qu’elle était cette exception. Cette incompréhension du point de vue de la chenille bleue. Ce désir qu’avec les deux Reines pour la convoiter, bien qu’elle ignorait toujours si cela était en lien avec le Destin.

« Et c’est pour cette raison qu’Anne est toujours Anne. »

La raison de sa présence. De sa mort, peut-être.

Alors elle sourit timidement. Ne sait ni pourquoi ni comment, mais acquiesce à Alice.

résumé ;
-prise de conscience (ou pas)
-promis elle a dit oui