Dans les ténèbres de la nuit éternelle, les pas résonnent dans les ruelles. Droit sur ses serres acérées Valentina traverse les alentours se remémore sa requête et l’heure - presque heure du moins, où le rendez-vous a été donné pour récupérer la Belle, ou la Bête si celle-ci s’avère un peu plus réticente à être ainsi utilisée. Mais démon dans sa robe de blanc n’en à que faire ; ceux qui errent ici sont bien trop laids pour qu’il s’accorde à le préserver entre ses griffes, entre ses crocs ; il n’y a en réalité de place que pour les beautés éthérées éphémères, celle au derme lisse dévorant. Il les consumerait instantanément si ce lapse de temps lui était accordé mais il préfère se servir de ces pauvres créatures pour attirer les plus viles âmes que crache les souillons de cette pauvre ville ; et Valentina seul sait à quel point il en existe.

Et il en rêve, de cette créature que Blair lui a choisi ; il sait qu’il ne sera nullement déçu de ce qu’ul lui a trouvé, dans les fonds ténébreux où sur les routes de goudrons suintant. Que son corps soit aussi pur ou doux que de la soie ou qu’elle ne soit que plus belle que ses pensées - elle finira consumée par la géante araignée et ses crochets lacérant.
Alors, en attendant - l’araignée jubile de tisser sa toile un peu plus ravissante que les précédentes et c’est seulement quand elle l’entrevoit, au loin les mains serrées sur le corps de son choix que le démon accélère le pas en sa direction, l’impatience habillant ses traits.Et par derrière sort des ténèbres, pose l’une de ses serres sur son épaule et sourit grand pour admirer cette terreur que sa silhouette chante. Bien derrière son masque, Valentina s’amuse de ce que cet errement provoque chez lui. Il s’en amuse plus que de sa trouvaille et son sourire s’étire ; laisse luire ses orbes bleutées dans la nuit.
— Blair, j’espère que je ne t’ai pas trop fait attendre. Et qu’importe, au final, car déjà les pas se faufilent et dansent pour passer face à ul pour mieux admirer sa découverte, sa trouvaille que Valentina déjà veut voir danser entre ses mains, entre ses doigts arachnéens.

Alors, les orbes doucement se posent sur cette silhouette endormie ; admirent les courbes délicates et les phalanges se posent et dansent sur sa chair mise à nue lentement. Une poupée de plus pour l’Aphrodite, je dois avouer que tu as bon goût. Et Valentina admire, un peu plus que les traits maintenant ; ce visage masqué qui a répondu à sa demande. N’y déposera cependant pas ses doigts pour y jouer la même mélodie que sur celle de la belle au bois dormant. Il lui faut sans doute préserver la Belle jusqu’à l’Aphrodite, jusqu’à son réveil ; et Valentina s’assurera qu’il soit assez brutal pour qu’elle comprenne que rien ne la sauvera plus. Qui sait, peut-être que l’aide de Blair sera encore une fois la bienvenue.

— Je t’en demande peut-être beaucoup, mais accepterais-tu de la ramener à l’Aphrodite en ma compagnie ? Car démon aurait bien pu ne rien demander d’autre et lui attribuer ce qu’ul mérite. Mais rien n’est fait réellement au hasard et Valentina sait pertinemment comment le lui rendre. Tu pourras en profiter pour te poser, je suppose que ce ne fut pas de tout repos, n’est-ce-pas ? Sourit grand des démons et en espérant qu’ul ne refuse pas, Valentina admire un instant cette perle rare pour inviter à sa suite sur le chemin de l’Aphrodite.