Elle revenait tout juste de chez Moïra Crochet, quand elle le remis le pied, enfin la botte sur les terres fabuleuses de Neverland, flotte au vent ses longs rouges, emporté par la brise qui s’y engouffre, laisse son regard verts se balader à la ronde des couleurs et des visages qui s’enthousiasment d’un rien, inspire autant qu’elle peut l’air ambiant, cet air qui ne lui rappelle rien d’autre que la maison. Mélange de sourire, de mille parfums, d’alcool.

Émoustille ses sens à Crochet, surtout que ça fait quelques jours qu’elle n’a pas touché une goutte d’alcool. Oui. Pas une seule. Rien que de la limonade et autre dérivé, rien d’alcoolisé, et mon dieu tout l’argent qu’elle avait économisé, elle était vraiment à quoi quelques maigres copec de pièces, peut-être de bourses de péons moyen et elle l’avait. Aujourd’hui s’annonçait être une magnifique journée, elle l’avait décidé. Déambule Crochet dans les rues pavés de chez elle, tape dans les mains des ivrognes qui la reconnaisse au passage, saute sur certains de ses matelots qu’elle croise.

Incroyablement belle est cette journée.

Détaille toute ces âmes que qu’elle connait à force des années un peu trop cœur Crochet, jusqu’à ce que son regard soit attiré par une silhouette qu’elle se souvient pas avoir déjà croisé. Un peu jeune pour n’importe où ailleurs, pas vraiment pour Neverland, faute de Wendy Pan ça encore, quoi ce celui là il a un physique un peu trop âgé pour les enfants perdu. A moins que la chiarde se soit lancé dans les adolescent perdu qu’elle se dit Crochet. Mouais pas sur ça, te dirige joviale, sautille presque jusqu’à lui. Il a du bol ou pas. Mais te voilà.

Tape amicale dans le dos.

« Bah alors Gamin on s’est perdu dans le Saint Neverland ? »

Le regarde un peu, le détaille Crochet, les mains sur les hanches, trop directe, trop brute surement, mais ça aurait pas vraiment été elle autrement non ?

« Tu cherches un truc ? Ou quelqu’un ? Dis moi si je peux t’aider, je connais tout le monde ici. »

Normal Crochet. Normal, tu les voles tous. Jusqu’au pire alcoolo du quartier, y’a pas un gars ou une nana qui dans cette vie aura échapper à son vol calculé de bourse en tout genre. Elle a pas les mains baladeuses mais voleuses Crochet, faut pas s’y tromper. Et elle se demande sincèrement ce que t’as pour finir ici t’échouer.

Elle te regarde barbouiller, trembler, James, t’es gêné et ça l’attendrirait presque Crochet en vrai, elle se dit qu’elle t’a peut-être alpagué un peu fort, les matelos qu’ils diraient qu’elle a encore traumatisée un gamin à être encore et toujours une brute. La finesse ça s’apprends pas, enfin ça c’est Crochet qui vous le dira. Vient passer sa main dans tes cheveux verts pour les décoiffer un peu gauche.

« Quitter la ville c’est bien bonhomme, mais tu veux aller où ? Parce que d’ici tu peux aller n’importe où. »

Centre névralgique de tout Neverland un peu, en même temps y’a pas de plus belle ville aux yeux de Crochet.

« Dis moi, et je te conduis va. J’ai pas te laisser dans ta panade. Je connais l’endroit comme ma poche et je suis pas pressée. »

Sourire un peu plus doux sur ses lèvres rouges, c’est pas la plus douée Crochet, mais elle s’adapte, elle fait un effort un peu, peut-être parce qu’elle est de bonne humeur, ou juste le bonheur d’être de retour ou peut-être tout simplement parce qu’elle est sobre. Jour à souligner d’une croix rouge tout de même.

« Avec moi, pas de risque d’un mec un peu alcoolisé vienne te tailler le bout de gras, alors te tracasse pas trop. Ils sont pas méchants les gens par ici, juste un peu porté sur la bouteille. »

Au même titre qu’elle. Parce qu’elle sait qu’elle est comme eux, et que c’est comme ça qu’on l’aime et surtout qu’elle les aime, y’a pas vraiment besoin de plus, les gens se posent pas trop de question à Neverland, ils vivent juste. Et Crochet à l’heure actuelle c’est tout ce qu’elle demande. Vivre.

« Jamie au fait. Mais tu peux m’appeler James ! C’est quoi ton nom ? »

Parce que c’est bien beau James de lui tailler le bout gras au gamin, mais ce serait quand même un peu plus malin de lui demander son prénom au gamin. Enfourne ses mains au creux des poches de son pantalon Jamie, juste pour le confort, juste parce qu’étrangement ça lui fait du bien. C’est con la vie parfois.

Le Royaume d’Ivoire, le plat pays de l’ennui comme elle l’appelle Jamie, et pour y avoir déjà été ça manquait cruellement d’alcool et de bons pirates. Ils étaient tous trop lisses, trop rangé à croire qu’ils étaient dans un autre monde les bougres, que le péché ça l’a jamais effleurait. Et quand elle te regarde gamin, elle se dit que finalement c’est peut-être ce qu’il en est. Tu lui avais vraiment l’air au-delà de tout soupçon, au delà de tout péché, elle parierai même que t’étais pur de tout. Mais genre vraiment. Impossible de croire pour elle, que toi t’es déjà pu commettre le moindre méfait. Surement que le plus gros c’était celui que tu vivais en ce moment à savoir trainer avec le capitaine Crochet.

« Pas de Madame avec moi Marmot, appelle moi Jamie, pas de vous non plus, je suis pas si vieille. »

Rire léger qui sort des lèvres de la pirate.

« Pas de soucis, viens de t’amène, tu veux que je te dépose à la frontière, où t’as besoin d’une escorte jusqu’à chez toi ? »

Elle t’emboite le pas James, t’invite à la suivre, elle et ses grandes enjambées vers la frontière, ça vous ferait une petite trotte, alors y’avait de quoi discuter dans le laps de temps. Et puis c’est un moulin à question et à paroles Crochet alors c’est facile pour elle de meubler.

« Comment ça se fait que tu t’es retrouvé ici au fait petit ? «

Peut-être que t’es juste venu pour visiter, pour être pour rencontrer quelqu’un, elle se demande Crochet ce qui les fait voyager les jeunes de nos jours, tout seul comme ça sans personne. C’était un peu compliqué de statuer, ils étaient si pleins de fougue, suffisait de voir Anaël.

« T’allais rendre visite à ta dulcinée peut-être ? Y’a de belles filles à Neverland faut dire. »

Pas beaucoup de filles cela dit, on dénombrait plus d’alcooliques que de poitrine mais quand même elle avait vu passer des jolies filles elle, bon pas de son age à lui parce que elle est pas déraillée à ce point là mais quand même. Et puis c’est plus facile de mêler de la vie amoureuse des autres que de la sienne. Parce que chez Crochet, ce point là est un pur mélange de néant et de calimités, résultant que depuis que t’y a posé le pied, le contact le plus charnel que t’ai eu il date de la semaine dernière, le pied d’Osvald touchant ton propre pied. Et c’était tout. En plus de 300 ans. On se désespère pas Crochet.

Elle hausse les épaules quand tu refuses sa proposition de t’escorter, ça lui va bien en même temps à Crochet de pas trop quitter sa ville alors qu’elle vient à peine de rentrer, mais ça l’aurait pas dérangé non plus à James de déambuler dans Holy Crown pour se foutre de la gueule des bonnes gens d’Holy Crown. Parce que James elle aime bien ça, avec leur petit air supérieur et outré. Ca l’a faisait bien marrer.

Elle te regarde te morfondre en semblant d’excuse avec ce rouge cramoisie sur tout ton visage, et là elle se demande Crochet, mais d’où tu sors gamin finalement. C’est bien la première fois qu’elle voyait quelqu’un réagir à ce point là à une question aussi simple que ça. Elle se dit Crochet que ses matelots ils adoreraient surement te taquiner à toi, mais ils feraient de toi un sacré bon gaillard aussi, parce qu’au fond c’est des bons gars, et qu’ils ont un grand cœur, ils font ce qu’ils peuvent.

« J’ai pas de doutes que tu finiras bien par t’en trouver une un jour va, ou peut-être un petit prince, qui sait les gouts et les couleurs hein moi je juge pas. »

Elle trouvais déjà pas elle-même un bonhomme ou une bonne femme pour faire sa vie alors elle risquait pas de te juger. Parce que bon elle est faite comme ça la vie parfois.

Tu la prends de court un peu par contre, avec ta question un peu bizarre un peu sorti de nulle, tu prends un peu de temps pour vraiment lire entre ligne avant d’exploser d’un de tes rires franc, d’un de ces rires qu’on pourrait dire on ne peut plus vivant.

« Tu m’as pris pour une prostituée gamin ou quoi ? »

Alors certes elle avait des fringues un peu décolletées, voir presque affriolante mais tout de même.

« Je suis une pirate Marmot, le Capitaine Crochet, je me fais pas payer. Je vole c’est différent. »

Trop plein d’honnêteté qu’elle te crache Crochet, sans haine, mais pousse pas trop quand même à penser qu’elle pourrait se vendre au plus offrant parce que ça va pas lui plaire. Elle est fière d’être pirate, fière d’être Capitaine, et on lui enlèverait ça pour rien au monde. Alors même pour une erreur, une malversation elle laissera personne pour la prendre pour autre que ce qu’elle est au fond.

Elle arque un sourcil Crochet quand tu répète ses mots, au bord de la crise d’apoplexie, comme si cela te paraissait incongrue qu’elle puisse être pirate, comme si ça sortait de nulle part. T’es vraiment un sacré drôle toi qu’elle se dit James, ils étaient vraiment pas bien net les gens de Holy Crown, soit ils avaient pas tous les fusibles de connecter, soit fallait vraiment qu’ils sortent de leur carcan ma foi. Elle se demande Crochet si elle aurait pas mieux fait de te laisser te débrouiller tout seul.

« Oui pirate. Mais Calme hein. Je vais pas ligoter au mat non plus. Je t’ai dit je te ramène à la frontière. C’est pas parce que je vole que je commet les pires méfaits, me regarde pas comme ça.»

Hausse les épaules Crochet, le regard vers l’horizon, elle se dit qu’elle aurait dû se douter, les Holy ils jugent plus vite que leur ombre. Sans même connaitre finalement. Parce qu’elle peut pas rater la terreur dans ton regard, alors qu’en soit, elle t’a rien fait. Quelle idée de vouloir aider un gosse aussi Crochet.

« Et puis j’ai plus de bateau de tout façon. »

Te regarde, observer les alentours, avec ce même regard qu’elle a quand Dundee la pourchasse. Un soupir qui s’échoue d’hors de ses lèvres rouges. C’était peut-être pas une enfant de cœur mais c’était pas une assassin.

Se stoppe brutalement Crochet à la suite de tes mots.

« Mais tu sors d’où gamin. »

Elle te montre son tricorne, bouge ses mains de haut en bas, pour illustrer son propos, les bottes marrons, la boussole, la corde, tout l’attirail du pirate en une seule femme. Elle pouvait pas faire mieux crochet, à part écrire « CAPTAIN HOOK » sur le dos de son veston.

« T’as jamais vu un pirate de ta vie ? Mais ils foutent quoi dans les histoires pour enfant à Holy Crown ? »

Non mais parce que ça c’était une vraie question pour Crochet. Non mais vraiment. A quel moment on peut confondre un guide tourisitique et un pirate.

« Je savais que c’était pas tout net net à Holy Crown, mais petit t’es vraiment pas né du bon côté de la frontière. Ils vous apprennent quoi dans ton bled ? »

Et elle est sérieuse Crochet, un peu trop brute, un peu trop elle mais sa question elle l’a pense vraiment, et son commentaire aussi. A noter tout de même, enfermé Dundee avec les fou furieux d’Holy Crown et ne jamais y remettre les pieds. JA-MAIS.

Elle hausse doucement les épaules Jamie, Ils avaient vraiment des éducation venue d’un autre monde ces Holy Corwns.

« Ca te donne une raison de plus de toi en raconter. Ou d’en inventer, on fait souvent ça avec mes gars. »

Ni toi, ni eux, vous aviez vraiment de parents finalement, vous vous en foutiez bien, vous en aviez pas besoin parce que vous vous aviez les uns les autres, l’important c’est la famille qu’on se crée qu’elle pense Crochet, pas celle qui nous a éduqué.

« On se pose, on s’installe dans des hamacs alors que la nuit est tombée sur le bateau, et puis on se raconte des histoires, des anecdotes, des trucs, vrais, des trucs faux, peu importe tant qu’on a de quoi rigoler, avec nos bières et nos marshmallows. On invente des histoires d’amours entre des étoiles, on chante un peu la lune, on danse parfois, on rit. »

Sourire fier rien que d’y penser, parce que tu les aimes tes gars Crochet, qu’ils sont ses petits bouts de vies, ses éclats d’amour et de folie.

« Tu sais gamin, tu devrais faire pareil, monter un équipage de bon gars, et écrire pleins de belles histoires. »

Est-ce que c’était pas la chose la plus belle à faire, la chose la plus incroyable à bâtir, si simple comme rêve Crochet, mais pour toi tout le monde devrait avoir d’aussi beau rêves que ça. Pourquoi ils s’emmerdaient les gens, pourquoi ils se perdaient à tuer, à chasser, à s’échiner à laisser leurs âme se briser quand on pouvait tout simplement vivre une vie en toute joie et simplicité.

« Surtout que si t’es domestique tu dois en voir passer des gens, pleins d’occasion d’imaginer des histoires toutes plus rocambolesques les unes que les autres. »

Hausse les épaules.

« Suffit juste d’un peu d’imagination. »