En quelle année et où a t-il grandi ? Né le 30 novembre de l'année 1889, il est né à Londres avant de déménager en Sardaigne.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? Dans la platitude de ce quotidien cruel, il n'y avait que la compagnie de Myosotis qui savait donner un intérêt à tout cela. Peut-être était-ce le déni qui dominait ses pensées jusqu'ici, néanmoins, en réalisant l'effet apaisant qu'elle avait en se comportant aussi naturellement, au cours de cette énième discussion tandis qu'ils s'occupaient chacun de leur côté ; en réalisant à quel point il se sentait à l'aise, il n'avait pensé qu'à une seule chose :
il espérait simplement que ces moments durent éternellement.Comment est-il mort ? Abattu sous les ordres du parrain du clan mafieux dont il faisait partie.
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? “Ah, y avait vraiment une vie après la mort du coup.” — Zacharias 1914 ; méfiant et déprimé, quelque chose lui manquait, il le savait,
sans pouvoir mettre le doigt dessus.
Quelle est sa plus grande peur ? Se retrouver de nouveau seul. Lorsqu'il a rencontré Myosotis à Wonderland, il a réalisé à quel point la solitude lui allait mal.
Son objectif à Wonderland ? Vivre paisiblement en tant qu'entité avec Myosotis, la seule qui le comprenne vraiment, poursuivre cette nouvelle vie comme il l'entend.
* * *
Secret inavouable Il a dû tuer, à plusieurs reprises, afin de rester lui-même en vie, rester auprès de Myosotis,
commettre cela même pour la protéger. Son supérieur répétait qu’ils n’étaient rien de plus que des rats d'égouts, pourtant rien ne change quant à son dégoût pour être tombé aussi bas.
* * *
Les pas avancent à une cadence méticuleuse en direction d’une pièce isolée, le silence pèse sur ce chemin qui semble s’éterniser. Le son des espadrilles claquant le sol résonne gravement, simple mélodie renforçant cette atmosphère glaciale. Un homme imposant de chaque côté, empoignant chaque bras ténu ; aucune résistance ne s’oppose à leur emprise, âme docile qui ne laisse pas même échapper un soupir de ses lèvres.
Tu aurais peut-être souhaité lui offrir plus qu’un dernier regard désolé.Une porte s’ouvre, laissant les métaux grincer dans une cacophonie désagréable ; vous vous enfoncez dans cette pièce sinistre que tu détailles avec un intérêt mitigé. Des teintes grisâtres recouvrent cette salle, sans ornement, sans décoration luxueuse, tout criant à la platitude. Une pensée traverse ton esprit vide, une remarque intérieure teintée d’ironie qui ne parvient pourtant pas à te faire esquisser le moindre sourire : ceci sera ton tombeau, ton misérable tombeau, ô toi le prétendu faussaire de génie.
Le parcours qui t’a façonné commence à surgir dans ton esprit vide.
Est-ce qu’au final, cela en valait la peine, Zach ? Tu commences à entrer dans une étrange introspection, revisitant chaque élément de ton histoire pour enfin aboutir à cette conclusion.
Les jambes te guident fidèlement contre une extrémité de la pièce, le dos frôlant le mur. Une œillade désintéressée en direction de l’entrée, confirmant que toute tentative de fuite serait amenée à l’échec. Les iris sont à nouveau braqués sur ceux qui délivreront la sentence ; comme s’ils détenaient le choix, alors qu’ils se contentent d’exécuter des ordres sans aucune opposition. Ils n’ont rien été de plus, vous n’avez jamais rien été de plus, que de vulgaires pantins, de toute façon.
Quel a été le choix fatidique, Zach, celui qui a tout fait basculé ? Celui qui t’a conduit dans cette impasse. Était-ce celui de ne pas avoir fourni plus d’efforts durant ta tendre enfance afin de te détourner de cette calamité ? Était-ce celui d’avoir intégré les rangs de ce clan malgré le désespoir qui t’attendait en dehors ? Était-ce celui d’avoir découvert l’identité de celle dont tu as usurpé l’identité en étouffant la tienne ? Était-ce celui d’avoir succombé à ses avances malgré l’importance qu’elle avait pour toi ? Ou alors, était-ce le fait de ne pas avoir entamé ta vie dans de meilleures conditions ? Ou encore, devrait-on blâmer tes tendres géniteurs, ou une autre personne, pour ce destin tragique ?
Ou alors, dans le fond, peut-être n’y avait-il rien à sauver depuis le début.Une arme se braque en face de toi. Pas même un soupir, pas même un sourire ironique, tu demeures stoïque,
fatigué. Au sein du clan, on vous demandait d’être fidèles, on vous demandait d’être rationnels, on vous demandait d’être prudents, on vous demandait d’être respectueux, on vous demandait d’être indépendants ; à défaut d’avoir respecté plusieurs engagements, de représenter un traître, tu respecterais la dernière règle : tu incarneras un homme d’honneur brillant de courage, qui garderait les yeux ouverts, qui resterait debout. Les iris rivés sur le revolver, des perles de sueurs apparaissent sur ta nuque —
résigné, mais déterminé à regarder la mort en face. Horreur, désespoir, impuissance, injustice, désillusion, tout se mêle dans ta poitrine tandis que tu restes ancré les pieds sur terre ; puis enfin viennent le soulagement et l’acceptation. Car au final, il est vrai, il n’y avait rien à sauver. S’il n’y a plus d’espoir, alors il n’y a plus aucune raison de résister.
De toute manière,
Si un seul tir a pu mettre fin à cette existence,
alors, cela signifiait que plus rien n’avait d’importance.* * *
Résumé trop long— Né le 30 novembre 1889 à Londres dans le plus grand désintéressement, fruit unique d’une famille vivant dans la pauvreté. Parents animés d’une bienveillance sincère, leurs difficultés financières les contraignent cependant à abandonner l’idée de se consacrer à leur enfant, se développant en solitaire durant leur absence.
— Guidés par leur confession catholique problématique en terres du Royaume-Uni, guidés par leur espoir de dénicher une situation plus profitable, ils s’établissent en Sardaigne tandis que leur enfant atteint sa quatrième année. Plongé dans cette ambiance déconcertante, il développe une attitude révoltée face à ce changement soudain dont il est victime.
— Sa faible culture, sa mauvaise adaptation, son obstination et la langue sèment de nombreuses embûches dans son cursus et son intégration. Il vit le quotidien comme un combat qu’il mène avec une attitude indisciplinée et provocatrice contre ses instituteurs, récoltant le rejet de ses camarades.
— Il grandit dans ce décalage, il se résigne à contrecœur à assimiler la langue italienne avec un certain retard, s’aidant de morceaux de journal traînant dans les rues. Enfant indocile cherchant à améliorer ses performances, et malgré quelques progrès, les échecs surplombent les quelques réussites.
— En côtoyant la paroisse catholique locale afin d’implorer la charité, ses parents finissent par entrer petit à petit en contact avec un clan mafieux et à s’affilier avec eux, ne constatant pas d'autre issue possible.
— Rejet sans opposition de la part d’un Zach adolescent
car il a ce mauvais pressentiment, il finira par capituler à ses 17 ans, rongé par l'anxiété causée par ses échecs, par le manque d'argent et convoitant les bénéfices que l'organisation peut lui apporter. Traçant un trait à son orgueil, il accepte silencieusement et nerveusement de se soumettre au rituel d'initiation, au serment de sang et de loyauté.
— Fraîchement arrivé dans les rangs, une balade improvisée le mène à une pièce où il découvrira le fameux faussaire peindre des toiles à partir d’autres toiles ; sourire gêné, en réalisant que le faussaire dissimulait ses traits de demoiselle,
découverte problématique en cette époque arriérée. Il semblait condamné pour avoir été témoin d'une information aussi délicate, et pourtant elle l’a sauvée. La jeune Myosotis a convaincu son frère, le parrain, de l’épargner à condition qu'il devienne sa couverture officielle, qu'il devienne le visage publique derrière ses œuvres.
— Destiné à se forger une image respectable, le clan lui finance des études dans une prestigieuse école d’arts, à Rome. Dans cet océan de luxe, il se sent étranger. Devant ce miracle et cette chance unique, il se démène nerveusement afin de mériter ce destin salvateur. Dans une compassion polie et une sympathie singulière, Myosotis prend des nouvelles par courrier tandis qu'il tente de cacher ses sentiments mitigés à son propos et face à ses excuses — la reconnaissance mêlée à l'allégresse et la rancune. Une amitié forcée naît lentement mais sûrement.
— A son retour, il partage de nombreux moments en compagnie de Myosotis dans une ambiance plus décontractée, s'efforçant de la connaître afin d’incarner sa figure de génie, souhaitant comprendre son messie parfois dans un élan de curiosité sincère ; de fil en aiguille, il finit par lui accorder une sympathie authentique devant leur trait contestataire commune ; amitié légère tissée dans le secret, il considère que cette relation devient supportable voire plaisante.
— Personnalité péniblement lissée, allure parée de beaux vêtements inconfortables, il assiste aux expositions, aux salons en compagnie de Myosotis. Salué et admiré, il ignore sur quel pied danser entre l’ego piétiné et la fierté encensée ; il préfère néanmoins cela à l’idée de participer aux autres actions de l’organisation. Il se voit écarté des activités publiques du clan comme le trafic d'opium, mais poursuit celles qui peuvent être menées dans l'ombre.
— Ils discutent et Myosotis parvient à le convaincre que leur complicité se rapproche de sentiments amoureux ; entre la curiosité, la sympathie sincère et la crainte de prendre un risque avec elle, sa supérieure, il accepte de jouer le jeu bien qu’il ne ressente pas réellement de l’amour pour elle. Dans ces seuls moments de répit, ils tissent un lien qui se renforce d’années en années, dans le plus grand des secrets. On parvient de moins en moins à imaginer un quotidien sans la présence de l’autre.
— Jaloux et méfiant d’une telle proximité avec sa soeur, le parrain exige des preuves de la loyauté de Zach, de sa loyauté envers lui avant tout ; se salir les mains à chaque fois qu’il l’exigeait, supprimer les êtres nuisibles au clan, d’honnêtes gens, des témoins, ainsi que les seuls qui ont ensuite découvert le secret derrière l’identité du faussaire. Il intériorise petit à petit, en amoindrissant la portée des actes, en se persuadant que l’on s’y habituera.
Il ne s’y habituera jamais malgré le succès.— Seule âme à laquelle se confier, Myosotis l’aide à se soulager du poids qu’il traîne, l’aide à souffler dans ce quotidien cruel sans vaciller ; peu à peu, il réalise à quel point il est attaché, à quel point elle le comprend, à quel point elle est devenue importante pour lui, sans oser l’avouer. Seul un premier baiser secret réussit à confirmer ces pensées refoulées,
cette fois-ci on ne pourra plus reculer.— Le poids de l’organisation, de ce déguisement qu’il doit sans cesse porter, de ses propres actes qu’il ne parvient à accepter, des tensions grésillant en Europe et de cet amour impossible pour elle, tout l’incite à s’évader loin de tout avec elle ; on sent que l’on finira par craquer,
alors plus que tout, on souhaite désormais tout recommencer à zéro pour mieux avancer.— Ils s’accordent sur un départ organisé pour les Etats-Unis, finement préparé ; néanmoins, une erreur de calcul, une maladresse vient tracer un trait définitif à son dernier espoir. Résigné, arraché de son seul semblant de bonheur, il sait ce qui l’attend,
alors on se contente de regarder la mort droit dans les yeux avant de se permettre de chuter.— A Wonderland, il ne se souvient de moins en moins de sa vie d'avant, bien qu'il sache inconsciemment qu'il regrette un fragment de bonheur de son ancienne vie. Il se sent libre, mais quelque chose lui manque. Manque qu'il comble en découvrant ce monde nouveau, en se noyant sous la lecture, errant çà et là tel un vagabond.
— Il commence à retrouver un semblant de paix intérieur, apprécie Wonderland bien qu'il ne parvienne à être parfaitement en paix. Il tente de s'établir tout d'abord à Crims, mais quitte très vite le royaume au vue d'un mauvais pressentiment.
— Il s'établit officiellement au Village de Partout, bien que l'ambiance environnante le mette mal à l'aise ; excuse improvisée afin d'avoir un toit sous lequel dormir, tout en continuant ses balades à la recherche d'un sens à sa vie.
— Après deux relations de très courte durée, il devient très réticent à l'idée de se lier d'amour, pour la seule et unique raison que ces liens vides de sens ne combleront jamais ce manque qui persiste.
— Après 7 années d'errance, il incarne l'entité de casse-noisette. Il se sent enfin soulagé d'un poids, et presque heureux. Un
presque inconscient qui continue de le hanter, bien qu'il sache désormais qu'il ne saura jamais ce que c'est.
— Lors d'une escapade à Marmoreal, il rencontre Myosotis 80 années après sa mort, sans se rappeler d'elle. Curieux à propos de son métier, ils sont réunis par leur passion nouvelle sur la peinture ; il est davantage étonné de constater qu'il apprécie poursuivre ces interactions au-delà d'un intérêt éphémère.
— Il recommence à tisser une amitié nouvelle et superficielle, qu'il apprécie à sa manière. De fil en aiguille, leur lien s'approfondit tandis qu'ils finisse par devenir confidents l'un de l'autre ; il ressent un certain malaise en constatant qu'ils partagent une peine commune, mais étrangement,
également une forme de consolation. Il commence à se demander si, avec elle, cela pourrait marcher.
— Il prend l'étrange décision de s'établir à Marmoreal, sentant que, malgré l'autorité de la Reine, il se plaira davantage en ces lieux désormais.
— Amitié sincère avec Myosotis qui se transforme en amour, relation pansement sous-jacente animée de très peu de conviction. Au fil du temps, une pensée viscérale le traverse : celle que Myosotis est la seule qui le comprenne et que c'est seulement avec elle qu'il pourra espérer avancer. Dans une forme de résignation, il la demande ainsi en mariage.
— Dans cette triste alliance, il développe doucement un sentiment fort pour elle en réalisant l'importance singulière qu'elle incarne. Il l'aime sincèrement, et même s'il ne comprendra jamais spécifiquement ce qui lui manque, il accepte réellement de se consacrer à elle, et rien qu'à elle.
Avec elle, il sait réellement qu'il ne se sentira plus jamais seul.