Et dans ce monde est apparu la lumière
Et dans cette Terre, les dieux ont créé la pluie
De leurs larmes mêlées.
Il n’était pas normal d’avoir le coeur qui battait si fort dans le creux de sa poitrine stérile, il n’est pas normal de se tendre ainsi. Son esprit n’était qu’une terre brûlée où les rares fragments de vie n’étaient que des obsessions sans scrupules ni plaisir. Elle vivait pour consommer, elle vivait pour se délecter des espoirs et des amours que les autres lui offraient.
Mais les pas troublaient son esprit, elle ne pensait pas que cela irait si loin, elle ne pensait pas qu’elle aurai “elle”, sa fille, sa chaire, sa ptite. Ce n’était pas Lily mais c’était une fleur qui doucement demandait ses mains et ses espoirs pour grandir et s’affranchir. Non, elle ne s’affranchira pas, non, elle ne partira pas. Edelweiss construira une serre pour la garder, la garder contre elle, la garder éternellement sienne.
Poussant la porte, la figure du traité tant débattu se tenait dans la lumière, les rayons éclairant cette chevelure blanche similaire à la sienne, comme une myriade de miracles, des étincelles de beauté. Un regard perdu qui se dressait sur la commissure de ses yeux, et cette question muette sur ses lèvres.
Edelweiss avait devant elle, sa fille, son adoptée, celle qui devait porter son amour. Et une gêne la prit dans la splendeur de ses espérances sans cesse ressassée :
-Bonjour Rose, je viens voir comment tu t’adaptes ici. Tu connais bien le château, je me doute. Mais c’est autre chose d’y vivre n’est-il pas?
Pas, sourire sur ses lippes blanches :
-Si je peux être d’une utilité, dis le moi je t’en prie. C’est que la première fois depuis la cérémonie que je peux enfin te parler de vive voix