CARACTÈRE

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Vous avancez dans le brouillard le plus opaque qui soit, vous avancez, vos mains devant vous, vos pupilles plissées. Vous avancez et vous buttez contre quelque chose de dur, quelque chose qui vous pousse à faire quelques pas incertains avant de vous retourner. Vous remarquez, vous fixez, que cette chose n'est autre que vous-même. C'est faux. Il se relève, ses cheveux attachés, il s'approche de vous et vous reculez, craintive. Un sourire déforme son visage, un sourire cruel. Et tandis qu'il approche ses doigts crochus de votre cou, vous ne pouvez qu'hurler dans un cri silencieux. Un hurlement qui résonne dans votre coeur, un hurlement qu'il englobe quand ses lèvres se posent sur les vôtres. Et dans le noir, vous vous mélangez, il vous englobe et vous n'êtes plus.

Il ouvre les pupilles, étire son cou, un craquement sinistre qui lui arrache un sourire. Il cligne des yeux, il s'acclimate à cette luminosité et passe ses doigts dans sa crinière détachée qu'il fait en sorte d'attaché. Il caresse le pommeau de sa rapière, léchant ses lèvres gercées, fixant d'un oeil critique l'individu en face de lui. Une nouvelle victime à son tableau de chasse et un claquement de langue appréciateur. Celui-ci, il le lécheras jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ses pas dissipent le brouillard qui s'était levé, ses mots dissipent le cri muet qui n'est plus apparent. Il lève ses doigts - crochus -, il caresse la joue chaude de ce jeune adulte, approchant de ses oreilles ses vils mots tendancieux.

Il lui prend la mâchoire entre les doigts, il le fixe, il lui sourit et dans un sursaut lie ses lèvres aux siennes. Quelques mèches rosé venant frôler leurs joues quand la victime ne peut que fermer les yeux, quand il ne peut que les laisser ouvert pour contempler le mal qu'il fait. Car il aime ça. Car il aime voir qu'il peut casser autrui, aussi facilement qu'il peut écraser une fourmi sous ses bottes. De son autre main, qu'il passe sur les hanches, qu'il pousse contre lui. Et dans les fourrés, un dernier tressautement d'orteils. Il en ressort comme neuf, il en ressort avec un visage de béatitude, se sentant si bien. La mare de sang ne tarderas pas à dépasser des feuilles.

Il reprend le chemin, ne sait guère où se trouve mais s'en fiche bien, il finiras bien par se trouver ailleurs. Sa démarche est fière, son torse est bombé, son sourire est vil et cruel quand on imagine qu'il est magnifique. Sa voix essaye d'être grave mais il comprend vite qu'elle est cassée, alors, il feras en sorte de ne guère parler. Conservant une part de mystère pour attendrir les prochaines victimes.

Et quand le rêve prendras fin, un autre surviendra. Peut être moins vil, peut être plus festif, peut être plus dramatique encore. Et quand le sommeil surviendras, les rêves se manifesteront autour de toi, détonneront d'une réalité troublante, aussi fumée que tu ne l'es.

Et un jour, il n'y en auras plus.

Stop.
Sortez-nous de là.
Ôtez-nous la vie.
Que nos pêchés soit lavés.

Vous trouverez ici une zone libre et facultative pour l'histoire. Bien entendu, aucun minimum de lignes n'est requis.