Redemption

Ne reste que de maigres cicatrices, presque disparue de sa dernière entrevue avec toi. Mais surtout plusieurs nuits à cauchemarder. Elle ne veut plus vraiment y penser Crochet, déambule d’un pas léger, claque ses talons sur le pavé, se balance ses cheveux de gauche à droite à mesure des ses pas, ondulante boucle rouge rousse, épousant son dos. Corde à sa ceinture arnachée, elle ne la quitte jamais, bien plus rassurante que n’importe qu’elle épée. Elle n’a jamais été fan des lames James, plus encline à dans la panique elle-même se trancher plutôt que d’entailler son assaillant. Il fallait le faire tout de même mais ce n’était que stricte vérité.

Par contre, depuis quelques jours, c’est un crochet qu’elle a attachée au bout de sa divine corde, un accessoire, un effet de style certain diraient. Une arme. Pace qu’elle a appris qu’on ne sait jamais. Et puis elle peut l’accrocher et se balancer, vachement plus rapide pour s’échapper si jamais, ou rarement par l’arrière du pantalon un gars qui serait venu lui piquer un truc, ou aurait eu la terrible mauvaise idée de la toucher. De manière pas hyper approprié.

Profite des éclats du soleil Crochet, au milieu de la ruelle arrêtée, parce qu’elle s’en fout de ce que les autres peuvent penser, les yeux fermés, quand hors de ses lèvres un soupir d’aise viens s’échouer, le retour du printemps, c’est tout ce qui lui avait manqué. En plus d’ici quelques jours, elle retrouverait son bien-aîmé, Le beau et fantastique Sea Witch. Son batiment sa maison.

C’est un mauvais pressentiment qui lentement lui faire rouvrir les yeux à Crochet, déglutie avec une lenteur compliqué, s’insinue cet instant reptilien, entre ses chairs, entre ses vaines, caresse la corde du bout de ses doigts Crochet.

Quand le corps, son corps brutalement fait volte face, la corde entre ses doigts empoignés, le souffle saccadé de l’adrénaline qui vient comme une vague d’elle s’emparer.

« Ne tente même pas de faire un pas de plus pour me bouffer, sinon je te fais danser. »

Elle veut se montrer confiante, mais au fond ,de toi, elle est terrorisé.

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Elle déglutie difficile, détends cependant un peu ses muscles quand elle te voit faire un pas en arrière et ne rien tenter d’agressif à son égard, n’abaisse cependant pas sa corde ni son crochet pour le moment, turbine son cerveau à vive allure, avale, dégluti les paroles que tu viens de prononcer, cherche si mensonges il y a à l’intérieur ou non. Elle te sent sincère, et elle espère ne pas se tromper. Alors lentement son bras s’abaisse, range la corde et le crochet. Sans que pour autant elle vienne s’avancer.

« Qu’est ce qui t’amène par ici ? »

Suspicion, curiosité, un mélange de tellement de choses à la faveur de ses prunelles, elle ne veut pas être désagréable avec toi, elle n’a jamais voulu l’être, mais les choses finissent toujours un peu dans cette étrange évidence, une course effrénée, une chasse dont on ne peut échapper.

« T’as une tête fatiguée Dundee. T’as des problèmes ? »

Complètement folle James. Y’a tout un monde dans son esprit bousillé, un monde qui la pousse encore et encore, à chercher le bon, à chercher à pardonner, ça finirait par la tuer, mais elle se refuse à être dans le conflit, dans la haine, comme si c’était plus fort qu’elle, elle vit Crochet mais n’en veux que les bons côtés, même si ça signifie souvent n’être vraiment lié avec personne. Personne à appeler quand les nuits se font dure, quand on aimerait juste discuter, personne pour briser ce mur qu’elle s’est créer.

« Je suis pas la meilleure main tendue. Mais je peux te lancer un bout de corde. »

Une corde. Alors qu’elle se perds à un sourire sincère à ton égard, doux sur le moment, bien que loin de celui d’une amie puisque que vous ne l’êtes pas. L’êtes vous ?

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Elle détaille ton regarde, retiens les hésitations de ta voix, elle n’approche pas, ne le sens, et en même temps elle voit tes points qui se serrent, elle se dit que c’est surement dur, parce que l’odeur, son odeur te donne surement faim. Elle apprécie en un sens que tu n cherche pas à laisser tes appétits te contrôler. Elle recule d’un pas.

« Est-ce que c’est moins dur pour toi comme ça ? »

Elle ne sait pas trop ce qu’elle pourrait faire.

« Comment ça se fait que tu sois constamment fatigué ? »

Un sourire doux sur ses lèvres. Le regard inquiet pas de toi mais pour toi cette fois.

« Je devrais pas surement mais je m’en soucie. Est-ce que tu es sur que ça va aller ? »

Elle te jette un bout de corde.

« Est-ce que je peux aider ? »

Elle le pense Crochet. Idiote Crochet.

Redemption

Elle t’écoute rire. Stupide Crochet, complètement stupide. Qu’est ce qu’elle attendait, à quoi elle pensait, sa tête qui se penche légèrement sur le côté, ta bouche qui s’ouvre dévoile les dents pointues qui n’aurait aucun mal à déchirer sa chaire, à faire qu’elle pature, charpie d’un seul coup de croc. Mais quand tu lui demande de tendre l’oreille, encore un effort elle s’éxécute.

Et vient écho au silence de la rue, telle la Mort frôlant le pavé de ses pas.

Tic, Tac, Tic, Tac.

Le cadran qui ne s’arrête pas. Le cadran qui dévore ton âme, détruis tes nuits, et fait naitre la fatigue. Elle laisse encore quelques secondes le silence trôner, prendre la place Reine et maitresse à la faveur de la ruelle, avant de plonger ses iris dans les tiennes.

« Y’a-t-il un moyen de l’enlever ? »

Question que tu as du mille fois te poser, ce tictac qui normalement là pour l’alerter Crochet, mais qu’elle consentirait à voir effacer. Mais est-ce que tu serais toujours toi si tu ne l’avais pas ? Est-ce que ça te changerait ? La changerait ? En ce moment tout lui semble hors du temps à Crochet, peut-être parce que ça fait trop longtemps qu’elle est là, elle ne sait plus, ne compte plus, trois cent ? Non quatre ? Et Time qui ne revient pas.

« Ou de l’arrêter. »

Que l’horloge reste mais devienne muette. Dundee, elle se demande, depuis combien d’années tu n’as pas dormi

Redemption

Elle pince quelques peu ses lèvres entre elles à t’écouter, son cœur qui se serre à Crochet, elle voudrait t’aider te donner des pistes ou qu’importe. Elle hésite à parler, à proposer des idées que tu auras sans nul doute déjà exploré. C’est injuste. Ce que Time t’as fait.

« J’imagine que même l’horloger de la tour ne peut rien y faire ? »

Time est introuvable, Time est parti, en laissant tout en branle, elle se demande si cela fait partie du jeu de Wonderland. Surement. Ou peut-être qu’il s’est juste lassé de ce monde, ou qu’il oscille entre plusieurs, c’est le temps après tout.

« Je suis désolée Dundee. »

Qu ça t’arrive à toi. Même si elle sait que tu cherche à la dévorer.

« Mais pour qu’elle raison l’a-t-il mise là cette horloge ? »

Est-ce que Time avait semé de petits cailloux ? Pourquoi torturer ainsi un être, quel était le point, quel était le but ? Et puis tes paroles qui glissent lui reviennent en mémoire, comme un écho.

« Une chanson…Une en particulier ? Où elles fonctionnent toutes ? »

Si c’était une seule peut-être que la réponse était dedans, si c’était toutes alors c’était juste des tribulations inutiles qu’elle se faisait là Crochet. Inutiles.

Redemption

Elle tressaille un peu à ton grognement ne le connais que pour les mauvaises raisons, l’entends se répéter dans ses cauchemars les plus sombres, son idée qui finalement n’est pas si idiote que cela, son idée qui peut-être pourrait aider, peut-être pas. Mais ça restait une idée pas vrai. Elle se demande si il pourra vraiment t’aider, si il aura le savoir de te soulager.

« J’espère qu’il pourra t’aider… »

Te soulager. Et elle écoute, chaque mot, chaque phrase, ta rage, ta haine et elle se surprends pour la première fois Crochet à ressentir l’injustice, ressentir de la colère, ça la prends à la gorge la dévore, pour la première fois, colère sourde qu’on ait pu te faire ça, que ce soit la raison d’une telle punition, qu’on t’ai oté ton sommeil pour une telle futilité.

« Mais quel… »

Elle n’a pas assez de nom d’oiseaux pour exprimer toute la haine qu’elle ressent à cet instant, personne ne mérite une telle chose. Et elle hait le Temps pour ça. Elle le hait si fort.

« Il n’avait pas le droit. Je chercherai de mon coté aussi… si jamais cela peut aider ou autre. »