Il fait froid. Par Hatter, qu’il se gèle les miches pour rester poli. Quelle idée de venir ici, le paysage déborde de niaiseries et de décorations horribles. Ça ne va pas du tout, Daphnis devrait virer les types chargés d’arranger la ville, c’un crime contre l’Humanité à ce stade. Mais, revenons à nos sac Louis Vuitton. Simon est venu à Christmas Town pour rendre une petite visite surprise à l’une de ses muses, il est donc vêtu d’une fourrure qui est censé maintenir une personne avec une bonne condition au chaud.

Le problème vient de là, Simon crève toujours de froid. Encore plus dans cette foutue ville. Il tremble, grelote, claque des dents en serrant son précieux manteau contre lui. Ce n’est pas possible, il ne va pas tenir. S’il doit mourir, ça sera avec une mise en scène grandiose ! Pas en finissant en bonhomme de neige pour le maire de ce trou paumé.

Alors, il décide d’entrer par effraction dans la première maison qui croise son chemin. Ce n’est pas difficile pour lui de déverrouiller une porte, s’approchant directement de la cheminée pour se réchauffer en poussant un soupir d’aise.

Son amie attendra encore un peu, une star comme lui se fait toujours désirée après tout. Malheureusement, voilà qu’il entend des bruits de pas se dirigeant vers lui. Il n’a rien à craindre avec son pouvoir, pas vrai ? Au pire, un sourire charmeur et hop-là, problème réglé. Ça lui rappelle la fois où il avait… Mais c’une autre histoire finalement, ahem.

Comme tous les matins, Ocean se prépare une tasse de café dans sa cuisine. Comme tous les jours, le silence l’accompagne. Et comme d’habitude, il s’ennuie un peu. Le vacarme et l’agitation lui manquent parfois, mais la solitude lui convient très bien. Puis il a ses routines, ses habitudes qu’il n’aime pas vraiment voir bousculées. Un sucre ou deux dans son café ? Hm... Il hésite à chaque fois et finit même de temps en temps par ne pas en mettre du tout.

Alors qu’il lâche finalement un petit cube blanc dans sa tasse, il entend du bruit venir de son salon. On dirait un frottement, ou alors un soupir. Ocean pose le pot de sucre et s’approche de la porte de la cuisine, étonné de ce son qui vient troubler son habituel silence, puis découvre avec surprise un inconnu vêtu d’une longue fourrure, adossé à sa cheminée comme s’il était chez lui. Il pense tout d’abord à se défendre, mais l’homme n’a pas l’air agressif. Il n’en est sûrement pas moins redoutable.

Ocean sent qu’il doit se méfier et décide de rester sur la défensive. Néanmoins, il doit rester serviable : l’inconnu a peut-être besoin d’aide. Qui peut-il bien être ? Rares sont les personnes avec qui Ocean parle, et il ne se souvient pas d’avoir un jour vue la personne qui se trouve contre sa cheminée et qui l’observe calmement.

- Qu’est-ce que tu fais chez moi ?

Il observe le visage de l'individu et guette sa réponse, intrigué.

Le propriétaire de la maison arrive finalement et se révèle être un… un jeune homme ? Wow, il ne s’attendait à rien et il est quand même déçu. Simon serre son manteau de fourrure contre lui, passant par la même occasion une main dans ses cheveux bicolores. Puis, la diva offre son plus beau sourire ravageur ((s’entraînant parfois devant son miroir, oui, c’est important)) au p’tit gars.

- Eh bien… Je mourrais de froid dehors ! Alors… Je me suis permis d’entrer ici, je ne resterai pas longtemps, ne t’en fais pas !

Il dit tout cela d’un ton de voix profondément dramatique, plaçant une main sur son front et tremblant – plus ou moins faussement – pour passer pour un pauvre type en détresse. Guettant la réaction de son hôte, Simon laisse ensuite son regard parcourir le reste de la maison, sifflant avec une admiration factice.

- Wow, je vois que tu as un certain goût, cette maison est charmante !

Cette maison est hideuse.

Et sans attendre de réponse, il se dirige ensuite vers ce qu’il suppose être la cuisine en suivant l’odeur d’un café. Se saisissant de la tasse, il en boit une gorgée en soupirant d’aise. Délicieux. Il devrait engager le p’tit comme stagiaire, hm, une idée à conserver quelque part dans son gros cerveau.

Rester poli, Ocean.
Le sens de l'hospitalité a toujours été très important pour le jeune homme. Malgré tout, il ne peut empêcher un rictus agacé de se former sur son visage lorsque l'inconnu saisit sa tasse pour boire tranquillement son café du matin sans même lui demander la permission. Son assurance, bien qu'impressionnante, est aussi teintée d'un sentiment de supériorité que le brun n'apprécie guère... De plus, ses compliments semblent avoir un arrière-goût d'ironie. Sa maison est dépersonnalisée, que pourrait-elle bien avoir de charmant ?

Mais bon, hormis son arrogance, l'inconnu n'a pas l'air dangereux. Il tremble de froid, puis, Ocean doit avouer que cette visite le change un peu de son quotidien plutôt barbant.

- Besoin de quelque chose ? C'est étrange quand même, ta fourrure ne te réchauffe pas ? Pourtant, ça ressemble à de la vraie.

Comme l'inconnu auquel il a d'ailleurs oublié de demander le nom, Ocean adopte le tutoiement en faisant un sourire qu'il s'efforce de montrer courtois. Attendant sa réponse, il s'adosse à l'un des murs de sa cuisine et croise les bras.