take a deep breath, it's always sunny ★
un jour on se bourrera la gueule ensemble, et peut-être qu'on réussira enfin à s'avouer toutes les choses qu'on n'a jamais su se dire.


Tu savais qu’il devait venir à Neverland.
Sans savoir pourquoi, mais tu ne pensais pas tomber sur lui en te rendant chez Absinthe.
La surprise t’as saisi les tripes un instant.
Et la joie s’en est prise à ton cœur, Sasha.
Peut-être que tu aurais dû te sentir coupable de cela, notamment parce qu’elle était derrière le bar, celle à qui tu souris.
Mais on t’as glissé une Euphoria bien trop vite entre les lèvres et ça s’est éclipsé dans ton esprit.

Risette bien large, tu l’observes.
Il marche à reculons vers Christmas Town.
Et tu es content de voir ce sourire sur ses lèvres, même si tu le sais un poil factice.
Te souvenant assez bien (encore) du Ariel que tu as rencontré : triste et en colère.
Dévasté et qui malgré tout, t’as supporté.
C’est là qu’il évoque Joy.
Te ramenant à la réalité, Sasha.
La gêne te remonte du ventre jusqu’aux pommettes, qui laissent le rouge s’installer.

▬ AAh c’est juste que je suis un peu… pudique avec ça, je ne sais jamais comment l’annoncer ! Ne m’en veux pas.

Menteur, menteur, menteur.
C’est juste avec lui et tu le sais.
Combien de fois tu as voulu le coucher sur le papier d’une lettre et tu t’es ravisé ?
Tu ne préfères pas y penser, Sasha.
La drogue fait encore de l’effet et tu comptes bien continuer d’en profiter un peu, pour ne pas penser maintenant que c’est… bizarre.
Vous arrivez dans la ville plongée à la veille de Noël et tu presses le pas pour le rattraper.
Tes doigts attrapant doucement son poignet.

▬ Tu devrais regarder où tu vas, crois-moi, le verglas est fatal ici.

Et c’est sans que ça te semble déplacé que ta main glisse jusqu’à la sienne.
Doigts s’enlaçants.
Le regard pétillant et le sourire large, toujours.
Tu lui fais signe de la tête de te suivre.
Le guidant jusqu’à la maison.
Montant les petites marches, le souffle court, comme si tu avais couru, Sasha.
Déverrouillant la porte, tu portes un doigt contre tes lèvres, pour lui faire signe d’être discret.

▬ Ils doivent tous dormir…

Cela ne t’empêche pas d’improviser une visite guidée en plein milieu de la nuit.

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Fatalité dans sa voix trop enjouée.
Tu sais que ce n’est pas bon signe.
Pourtant, tu ne peux décrocher son sourire, Sasha, ni prendre une seconde pour en parler.
Pas quand la tempête de neige programmée tous les jours à heure trente deux du matin va bientôt frapper.
Alors tu n’attends pas pour le tirer.
L’entraîner dans ton sillage, juste après qu’il ait dit qu’il allait faire attention.

Une fois sur le perron, la porte déverrouillée.
En sécurité entre autres, tu lui dis qu’il faudra se faire discret… tout en étant la personne la moins discrète du monde, Sasha.
Ariel te confie qu’il sait faire.
Tant mieux, que tu te dis.
Et tu vous fais entrer.

C’est là que ton pouvoir maudit s’active.
Capacité toujours aussi inconnue.
Et Ariel se prend les pieds dans le tapis.
Tu le rattrape in-extrémiste, non pas sans que tes baskets couinent comme jamais sur le bois du salon.
Regard qui cherche le sien.
Palpitant à deux cent à l’heure.

▬ Oh god… ça va ? J’crois qu’on va enlever nos chaussures, ça sera moins… dangereux.

Même si les escaliers en chaussettes…
Tu repenses à Milo qui a presque appris à voler la semaine dernière comme ça.
Mais on va faire comme si ce n’était pas le cas, n’est-ce pas, Sasha ?
Tu le relâches et retire tes sneakers.
Un des vestiges de ton ancien monde qui semble subsister.
Les prunelles qui dans la pénombre retrouvent celles d’Ariel et grand sourire sur tes lèvres, alors que tu t’enfonces dans la pièce.

▬ Alors, ici c’est le salon, comf- euh… douiller ? tout ça tout ça et… tu vas voir, cette maison c’est une tour, tout est en hauteur.

De la main, tu lui fais signe de te suivre.
Vous n’allez pas trop vous attarder, surtout pas dans les étages, sinon c’était un coup à réveiller tes colocataires et tu n’es pas sûr de vouloir réveiller Jay avec ton rire, Sasha.

▬ Par contre, j’te montrerais pas le grenier, c’est la chambre du proprio et il doit dormir. Allez, viens.

Et comme si tu avais oublié qu’il ne fallait pas faire de bruit, Sasha, tu pars en courant pour gravir les escaliers jusqu’à la cuisine.

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Visiblement, je suis tombé pour toi.
Et tu remercies la pénombre, Sasha.
Parce qu’elle masque le rouge sur tes joues.
Cette chaleur qui est partie d’un battement loupé de ton cœur, jusqu’à ton visage.
Ariel ricane et tu l’imites, dissiper la gêne.
Essayant d’ignorer le contact de sa main sur la peau de ta joue.
Te persuadant que tout est de la faute de l’Euphoria, il ne peut pas y avoir autre chose.

Sans attendre, tu lui présente la pièce.
Commence la visite guidée.
Lui informant que le grenier est inaccessible du fait que c’est l’antre de Jay et qu’il doit ronpish très fort actuellement.
Tu l’espères un peu, Sasha.
Tes doigts se promenant sur la rampe de l’escaliers à ses mots.

▬ Ouep. J’aime bien aussi.

Et une fois qu’il approuve pour le grenier, tu n’attends pas avant de t’élancer dans les escaliers, road to the kitchen.
Tu le laisses observer après avoir allumé la lumière, restant silencieux.
Regard perdu sur son expression.
Surpris par le contact de sa main sur ton poignet, tu sursautes, Sasha.
Juste avant de sourire à nouveau.

Écoutant ses questions.
Tu fais glisser ton poignet, pour que ce soit plutôt vos mains qui se joignent ; de nouveau.
Pouce qui caresse le dos de sa main.
Sourire en coin, Sasha.
Tu pointes d’un mouvement du bras la marque de brûlé qui remonte le long du mur du fond.

▬ Ca, c’est quand Milo a voulu m’aider à faire des crêpes, j’ai cru que Jay allait faire une attaque cardiaque. Oui, je me plais bien ici. On s’entend bien, parfois c’est un peu explosif, mais on rigole alors… c’est que ça va, non ? Tu cherches son regard. J’aimais bien chez Ellen aussi, avec toi.

D’un seul coup tu inspires.
Conscience qui comprend que c’était gênant de dire cela à voix haute.
Et tu te mets à l’entraîner à ta suite.
Lui montrant les recoins du premier étage.
Juste avant de gravir de nouvelles marches, pour accéder au deuxième étage.
Cette fois-ci, tant que vous êtes sur le palier du moins, tu te forces à chuchoter.

▬ Là, c’est la chambre de Milo et là, la salle de bain. Les escaliers en colimaçon montent au grenier et là… c’est ma chambre.

Tu avances vers cette dernière.
Main sur la poignée, tu hésites, Sasha.
Tournant la tête vers lui.
Toujours le sourire aux lèvres.
Et c’est sur un ton amusé que tu pouffes en chuchotant :

▬ Sauf si tu veux aller voir la salle de bain.

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Au début, tu restes un peu surpris.
Presque prostré, Sasha.
Jusqu’à ce qu’un léger rire te prennes.
Obligé de porter ta main à ta bouche.
Relâchant la poignée.
Inspiration et soupir.

▬ Non, malheureusement. ‘fin personne n’est jamais ressorti de là en étant… étrange, du moins, pas à ma connaissance.

C’est sur ces mots que tu ouvres la porte de ta chambre, l’invite à te suivre, pour en suite fermer la porte derrière vous.
Allumant la lumière au passage.
Plissant les yeux un instant.
Le laissant observer ton modeste espace.
Lit deux places contre le mur.
Petit bureau à côté du piano droit.
Armoire et… il n’y a déjà plus de place.

▬ Voilà. C’est pas fou, mais la vue est cool.

Doucement, tu tires sur son bras.
L’invitant à venir s’asseoir sur le bord de ton lit avec toi, Sasha.
Il y a un instant de silence.
Regard perdu sur sa silhouette.
Et tu souris, encore une fois.
Juste avant de te laisser tomber en arrière.
Rebondissant sur le matelas.

▬ Ariel… toi, est-ce que ça va ?... mieux ? Je veux dire-

Tu te coupes tout seul, Sasha.
Ayant pleinement conscience que cela ne doit pas être le cas, sinon, pourquoi prendre autant d’Euphoria ?
En vrai, tu ne sais pas combien il en a ingéré, mais il semblait déjà bien high quand vous vous êtes trouvés au bar et il en a pris un, juste après en avoir glissé un entre tes lèvres.
Et cette prise de conscience, te fais comprendre que tu entames la lourde redescente.
Risette confiante malgré tout.

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C’est très bien comme c’est.
Air de nostalgie dans sa voix.
Et doucement, la pression que tu exerces sur sa main se fait plus présente.
Juste avant que tu ne l’entraîne vers ton lit, pour vous y asseoir.
Position que tu abandonnes bien vite, Sasha.
T’allongeant à moitié.
Pieds toujours au sol.

Captant son sursaut.
Souriant à son rire et rougissant faiblement quand Ariel t’imite.
C’est là que tu lui as posé la question.
Celle sur son état.
Parce que tu t’en soucies, Sasha.
Le silence résonne, prend place.
Risette que tu devines factices sur les lèvres de ton comparse, alors que la tienne s’éffrite.

Non, pas vraiment.
Il fixe le plafond.
Pendant que toi, tu le fixe lui.
Et Ariel achève le coup.
Je suis fatigué, d’aller mal.
Tu ne sais plus quoi dire, Sasha.
Ni quoi faire.
Parce qu’au ton presque guilleret de sa voix, tu te doutes que ce n’est pas le moment pour cette conversation.

Sauf que t’es juste en redescente, Sasha.
Toujours un peu sur le nuage malgré tout.
Le sourire moins présent, mais bien là.
Alors tu te tournes vers lui.
Doigts toujours enlacés.
Pouce caressant le dos de sa main.

▬ P-Pourquoi tu vas mal ?

Sincérité plus que curiosité.
Tu aimerais pouvoir l’aider.
Mais sans savoir, sans comprendre… cela te semble impossible, Sasha.
Risette qui se fait plus douce.
Presque encourageante.
A l’image de ton regard.

▬ On en a jamais parlé et… on n’est pas obligé, si tu ne veux pas. C’est juste que, parfois, ça aide d’en parler… pour lâcher prise. Comme tu veux.

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Tu attends.
Qu’il en parle ou non.
Ariel choisit de se confier.
Et tu écoute, attentif.
Autant que tu le peux, Sasha.
Essaye de comprendre, d’assembler les pièces du puzzle pour lui éviter de trop en dire.
Parce que c’est douloureux.
Tu le sais ; tu le vois.
Regard qui fixe le plafond.
Sa main qui se lève.
Mais qui jamais ne recroise le tien.
Caresse de ton pouce qui ne cesse.
Yeux ancrés à sa silhouette.

Il évoque de nouveau sa cicatrice.
Tu te souviens qu’il t’a dit, il y a bien un mois, qu’il y avait des endroits à éviter et des gens aussi.
Comprenant que puisqu’il vivait à Halloween City avant, que c’était de cet endroit dont il parlait.
Mais cette fois-ci, il ajoute du détail Ariel.
Il parle du sourire de quelqu’un.
De son agresseur.
Et c’est la curiosité piquée, Sasha, que tu demandes doucement :

▬ C’était qui ?

Peut-être qu’il y répondra, peut-être pas.
Tu ne sais pas et tu attends.
Aussi bien une réponse que la suite.
L’impression de voir son sourire s’élargie.
Alors que les larmes montent à ses yeux.
Il t’explique qu’il en a parlé, à Opal.
Opal, Opal… Lapin Blanc.
Tu t’en souviens, Sasha.
Déjà vu au bar chez Absinthe
Pluie saline sur ses joues, qui roule.
Tu te redresses, t’essayant en tailleur.
De ta main libre, tu viens sécher ses larmes.

▬ Hey... Je- Tu déglutis. Un, la curiosité ne mérite pas autant de violence, jamais. Tu n’as pas à te blâmer pour ça. Deux, tu n’es pas une chose, Ariel… tu es quelqu’un et si Opal n’était pas foutu de te considérer comme ça, alors… il ne te méritait pas.

Tu hausses les épaules, Sasha.
Sourire en coin.
Tu fais rouler ton autre pouce sur sa joue.
Chassant les larmes, autant qu’il le faudra.
C’est que même si ça se dilue dans ton esprit, tu sais que tu reviens de loin toi aussi.
Pas d’autant, mais il y a quelque chose que tu connais bien.

▬ Et de trois, les peines de cœur ça peut prendre du temps. On croit qu’on ferait mieux de mourir, mais c’est carrément faux. Je te promets qu’un jour, tu vas te réveiller et ça ira mieux. Puis le lendemain, encore un peu plus mieux et ainsi de suite.

Idiot parfois, c’est vrai.
Mais tu as compris, Sasha.
Compris qu’Ariel aimait Opal.
Non… qu’il l’aime toujours.
Et tu ne sais pas pourquoi, mais ça te fait mal.

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Dans l’attente, de tu ne sais quoi.
Parce que même une réponse ou une réaction, tu ne sais pas ce que tu en ferais.
Et c’est bien le cas quand elles arrivent.
Lourdes d’un sens qui t’ébranle, Sasha.
Qui te fais un peu perdre pied.
Parce que tu ne sais plus comment le réconforter maintenant.
Enfin, ce n’est peut-être pas une bataille qu’il faut continuer de mener.
Prendre le temps, c’est bien.
Même si tu as cruellement la sensation d’en manquer.

Main sur sa joue, qui touche ses cheveux.
Caresse du bout des doigts les mèches carmins.
Et tu choisis une nouvelle fois de ne rien dire.
Rien sur ce qui t’accable, Sasha.
Parce que tu ne veux pas lui ajouter une charge.
Pas l’envie ni l’ambition d’être un poids.
Alors, tu te tais.
Te contenant de lui sourire.
Cherchant toujours de nouveaux mots à dire.
Juste pour essayer d’un peu le rendre heureux.
Pas de façon factive.

Et ton front vient se poser contre le sien.
Regards qui se perdent l’un dans l’autre.
Soufflant doucement.

▬ Va falloir arrêter la drogue, Ariel… ça ne va pas aider. Et tu peux partir de chez Ellen… non ? Venir vivre à Dreamland. Si jamais, on peut te faire de la place ici.

Risette sincère, juste avant de rompre le contact.
Te redresser un instant et bâiller.
La main dans ses cheveux, vient ébouriffer les tiens.

▬ Tu peux rester dormir si tu veux, j’pense que t’en as besoin. Je te laisse mon lit, je prends un des canapés en bas.

Léger soupir.
Et tu ne bouges pourtant pas, Sasha.