❝ how pointless. I want to stop, so I press a knife against my chest. ❞
En quelle année et où a t-il grandi ? il est né en 2003 et il a passé la plus grande partie de son enfance dans une petite ville du japon, le bourg d'ōma.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? la première fois qu'harmonie et lui se sont embrassés. il avait seize ans.
Comment est-il mort ? il s’est suicidé en se jetant dans une rivière, main dans la main avec la seule personne qui comptait pour lui.
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? il était déçu de continuer à vivre, mais content de retrouver harmonie.
Quelle est sa plus grande peur ? qu’il arrive quelque chose à harmonie, mais pas à lui, et qu’il se retrouve seul.
Son objectif à Wonderland ? il n’a pas vraiment l’intention de chercher son secret ou de se mêler aux affaires de ce monde ; il veut juste rester tranquille avec harmonie.
SECRET INAVOUABLE il a tué quelqu'un en le poignardant avec une paire de ciseaux, sous le coup de la colère.
- tw:
déréalisation, dépression, meurtre, suicide
aussi loin qu’il se souvienne, le brouillard a toujours été là. pas un vrai brouillard, non, celui-là était différent. il était dans sa tête, et il l’empêchait d’y voir clair, de savoir ce qui était réel et ce qui ne l’était pas. il a essayé de l’expliquer à ses parents, mais ils n’ont pas compris. ils l’ont emmené chez le médecin, et le médecin a dit que tout allait bien, qu’hoshiko était un enfant en parfaite santé et qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. alors ils ne se sont plus inquiétés, pendant un temps. mais le brouillard est resté.
ils habitaient en ville, à misawa. pas une très grande ville, mais c’était déjà trop pour l’enfant perdu qu’était hoshiko. il n’aimait pas les foules, ni les bruits des voitures, ni les odeurs de pollution. en ville, le brouillard était plus dense, si dense qu’il ne voyait plus rien.
hoshiko préférait la campagne. chez ses grands-parents, à ōma, petit bourg du bord de mer tranquille, les choses bougeaient beaucoup moins vite, alors c’était plus facile de se concentrer sur ce qui l’entourait. et puis, il y avait la nature - les arbres, la rivière, les oiseaux, et la mer. hoshiko aimait bien se promener sur la plage et ramasser des coquillages avec son grand-père.
(il y avait aussi un enfant de son âge dans la maison d’à côté, mais hoshiko n’y faisait pas très attention. il n’aimait pas beaucoup les enfants de son âge, en général - ils avaient trop d’énergie, c’était fatiguant.)
un jour, quand hoshiko avait six ans, il a sauté d’une fenêtre.
c’était seulement au premier étage, il n’a rien eu de grave, mais c’est à ce moment-là que ses parents ont décidé de l’envoyer chez ses grands-parents. définitivement. ce serait plus simple pour eux de s’occuper de hoshiko, selon eux.
on lui a aussi demandé pourquoi il avait sauté. hoshiko n’a pas vraiment compris la question. pourquoi est-ce qu’il n’aurait pas dû sauter ? rien de tout ça n’était réel, de toute façon, alors ce n’était pas grave s’il se faisait mal.
peu après, hoshiko rentra à l’école primaire, et les choses changèrent. le fils des voisins, un garçon qui s’appelait harmonie, allait dans la même école que lui, et il voulait être ami avec hoshiko. au début, il n’était pas intéressé, mais il finit par changer d’avis - ou plutôt, harmonie insista tellement qu’il n’eut pas d’autre choix que d’accepter.
c’était la première fois qu’hoshiko avait un ami.
c’était aussi la première fois qu’il sortait du brouillard. ce dernier n’avait pas complètement disparu, mais quand harmonie était là, il se dissipait un peu. le monde semblait plus tangible en sa présence ; ou peut-être que c’était hoshiko qui était plus matériel, assez pour effleurer l’existence du bout des doigts.
c’était un sentiment agréable.
mais harmonie n’était pas toujours là. des fois, hoshiko était seul, et il fallait qu’il trouve d’autres moyens de s’accrocher à la réalité. les jeux vidéos aidaient, découvrit-il en grandissant. c’était un bon moyen de ne plus penser à rien, et donc de ne plus se demander s’il existait réellement et si c’était une bonne idée de se couper le bout du doigt avec un couteau, juste pour voir. alors il jouait pendant des heures, parfois jusqu’à tomber de fatigue.
ou alors, il se promenait. les bruits de la nature étaient rassurants, même de nuit. et s’il avait de la chance, il croisait un des chats du quartier en train de faire sa ronde nocturne. hoshiko aurait voulu en adopter un, mais sa grand-mère était allergique. alors hoshiko se contentait de caresser les chats qu’il voyait dans la rue, et de leur donner des friandises.
au lycée, il séchait les cours. il n’était plus dans la même classe qu’harmonie, et il n’avait jamais aimé l’école, alors sans lui, il n’y voyait plus aucun intérêt. il passait de plus en plus de temps enfermé dans sa chambre, ce qui inquiétait ses grands-parents. hoshiko ne leur disait rien ; ça n’aurait fait qu’empirer les choses.
un soir, l’année de leur seize ans, alors qu’ils étaient assis côte à côte sur son lit, harmonie l’embrassa. et hoshiko lui demanda de recommencer.
ils ne dirent rien à personne. hoshiko ne voulait pas attirer l’attention sur eux, et de toute façon, il ne voyait pas l’intérêt d’en parler. il n’avait pas d’autre amis à qui le dire, et ses grands-parents n’auraient peut-être pas compris. alors ils gardèrent le secret.
c’est peut-être à ce moment-là que les choses commencèrent à mal tourner - à moins que ce n’ait été le cas depuis longtemps.
cela arriva un jour du mois de mars, peu après l’anniversaire de hoshiko, et quelques temps avant celui d’harmonie. il était allé en cours ce jour-là, et il avait cherché harmonie à la sortie, sans succès. il ne répondait pas non plus à ses sms. alors hoshiko le chercha partout, et il finit par le trouver.
harmonie n’était pas seul. il y avait un garçon de leur école avec lui, ce qui était bizarre, parce qu’harmonie n’avait pas d’autres amis parmi leurs camarades. quelque chose n’allait pas, et il en eut la confirmation quand il vit l’autre le frapper.
hoshiko ne réfléchit pas. il ne réalisa même pas ce qu’il était en train de faire quand il sortit les ciseaux de sa trousse pour les brandir vers celui qui avait osé blesser la seule personne au monde qui comptait, la seule personne au monde qu’il aimait.
(stab stab stab)il le poignarda trois fois, dans le cou, et lorsqu’il s’arrêta, il avait du sang sur le visage, sur les mains, partout.
et harmonie ne dit rien, parce qu’harmonie ne disait jamais rien ; il se contentait de subir en silence, et c’était ça qu’hoshiko détestait le plus chez lui.
le corps fut retrouvé quelques jours après. bien qu’ils aient pris soin de le jeter à la mer loin des côtes, à l’aide du bâteau de pêche du père d’harmonie, il avait été ramené par le courant. ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’on ne remonte la piste jusqu’à eux, et alors, ils auraient tous les deux de graves ennuis. ils risquaient de finir en prison, et pire encore : d’être séparés.
hoshiko ne pouvait pas le supporter. c’est lui qui eut l’idée du suicide, et harmonie, comme d’habitude, le suivit. ils avalèrent deux boîtes d’anxiolytiques, mais ça ne suffisait pas, alors ils sautèrent.
mains dans la main, à pieds joints dans la rivière.
leurs cœurs cessèrent de battre au même instant.
ça aurait dû s’arrêter là, mais non. ils se sont réveillés ensemble dans ce monde étrange, et depuis, hoshiko ne sait pas quoi faire. harmonie a l’air de s’adapter, il a même un métier, mais lui n’a pas l’impression d’avoir sa place ici ; pas plus qu’il ne l’avait dans le monde réel.
peut-être qu’il ne se sentira jamais chez lui nulle part. tant pis. il a arrêté de chercher. la seule chose qui compte, c’est qu’ils restent ensemble, lui et harmonie.
pour toujours.