c’est quoi le comble pour un mari cocu ? c’est de courir après le cul nu de celui qui l’a rendu cocu bien sûr

c’est pour ça que t’es là, nu comme au premier jour (ah non pardon, t’maintiens de tes mains un coussin en velours rose pour cacher ta bite) à détaler façon gazelle en rollers dans la rue
heureusement fait nuit et y’a personne - ouais enfin non, t‘aurais bien aimé trouver quelqu’un pour faire bouclier humain parce que le salopard derrière toi, il court p’têt moins vite que toi mais putain, qu’est ce qu’il s’acharne

t’as les poumons qui vont lâcher c’qui t’empêche pas d’être hilare
la montée d’adrénaline te pète les méninges censés te raccrocher à la réalité
et tu t’esclaffes à gorge déployée quand t’entends un grossier raclure ! sale chien ! je vais te faire bouffer le gravier !

au détour d’une avenue, tu distingues une silhouette et -
petite pause du cerveau pour être bien sûr que la silhouette en question est bien celle que tu crois qu’elle est

PUTAIN OUI
MILO

dat fucking chance
c’était quoi la probabilité ?
des milliers (millions ?) de pauv’âmes coincées à wonderland, y’en a que trois pour qui tu veux bien morfler tes grands morts et décrocher pluton
anaël, jamie et milo

putain
milo

tu pourrais chialer tellement t’es content que le hasard t’ait jeté dans ses bras

tu doubles ta cadence, bondis limite sur ses épaules et manques de vous étaler sur la pelouse bordant le trottoir salut bro, ça va ? moi oui, je viens de niquer une milf de folie, elle avait des seins, fiouuuuuu johnny ou le zéro concept de l’introduction lambda par contre comme tu peux l’voir pointes du doigt le bonhomme furax 30m plus bas je me suis fait surprendre et ma vie est en jeu, stp mon chou, tu m’aides ? sourire con et yeux gamins

tu te presses dans son dos, t'accroupis limite parce que tu crois que ça te cache mieux (vieux lâche (c’est drôle en vrai d’être une demoiselle en détresse)) tu peux lui fumer les moustaches avec tes flammèches de beau gosse là ?

putain mais il est sérieux ? t’as un moment de doute fiché de grosses gouttes de sueur fichées de bordel milo t’es censé me sauver les miches pas aggraver mon cas fiché d’un hoquet constipé par la trouille (beaucoup de fichage) et finalement
t’es juste fiché d’une crise de fou rire incontrôlée

(ce qui fout la crédibilité (elle existait ?) de la scène en morceaux)

mais comment se retenir aussi ? y’a quoi voir la gueule du type qui sait pas trop s’il doit prêter sérieux à son blabla de gamin des rues ou s’il doit vous cogner à mort tous les deux pour sauver les miettes d’honneur qui lui reste

ok
toi aussi tu veux jouer maintenant

franchement le vioc’, j’t’ai rendu service, je l’ai épuisé pour les prochaines semaines ta belle, t’auras tout le free time now pour t’la couler douce le soir aux chiottes (ouais, la dite belle t’a balancé qu’il passait plus de temps à chier en lisant son journal qu’à lui conter fleurette au plumard)

tu reprends séant, menton dressé, sourcils arqués et lui tends le coussin - ouais, tout fier d’être bite à l’air prenez ceci en gage de ma bonne foi et en l’honneur de la masculinité - et parce que mon petit frère n’aimerait pas que vous partiez fâché, c’pas dans nos eusses et coutumes de courroucer les gens ouais ouais

par quel miracle de l’illogisme il prend l’coussin et l’mate hébété, on ne sait pas - n’empêche que votre numéro à mille lieues de la normalité, il aura le mérite de lui avoir zigouillé les neurones

le vioc’
il est paumé sa race

milo my love, si on se carapatait avant que mister cocu réalise qu’y’a des traces de mon lait bio 100% made in ma teub sur le coussin ? ben ouais, elle avait pas de kleenex la milf big loches

sauf que causer à voix haute c’est con (t’es con)
même pas 10sec plus tard, tu te prends un poing sur le front ça t’fait voir des galaxies de poussins

oh dite ! c’est pas bien la violence devant les mômes ! et BAM! tu lui colles ton coude sur le pif… il titube
tu te marres en te raccrochant à la taille de milo

le vioc
l’est tellement à bout, l’a tellement le cerveau grillé, l’est tellement en souffrance nasale
qu’il tombe à la renverse, les quat’ fers en l’air dans l’herbe

oops
vous avez un mec en pls sur les bras maintenant
dis pumpkin… tu crois il est mouru ?

tu regardes milo qui regarde le type qui regarde le sol mais en fait non il ne le regarde pas puisqu'il est dans les vapes -
et fucking a l i v e

aussitôt tu pousses le fucking râle du fucking soulagement de fucking t’es con t’as eu peur d’avoir à te justifier auprès des flics - non des militaires, non des gardes, non de…
attend c’est quoi déjà les poulets à wonderland ? attend, y’en a à halloween ?

t’as faim de nuggets merde
pourquoi dans ce bordel de zinzins personne a songé à ramener du kfc ? hein ? ou un petit domac ? ou, ou… ou juste un kebab

hell what a shitty place

qu’est-ce que tu racontes ? qu’est-ce que tu branles ? de l’air
t’as la bite à l’air c’est vrai

pumkin viens on décale, let’s grove away alright tu le choppes par un bras avec douceur
c’est que t’as pas trop envie de le brusquer, sait-on jamais qu’il soit en état de choc post traumatique d’avoir poser ses doigts sur la carotide du macchabée -

hein
mais non il est vivant c’est vrai

putain john, t’as le cerveau cramé
ce doit être les relents de poudre que tu t’es enfilé y’a deux heures sur les nichons de la vieille
#sendhelp

t’vous entraîne au pas tranquille vers la route en face, celle qui mène vers les quartiers plus animés, pcq t’façon you know, cette city ne dort jamais

ça t’dis on forget mon lait bio et mon dumbass brain et on go s’faire une session bières et dancing ?

t’as envie de kiffer ta soirée
et pi’ t’as pas envie de quitter milo de si tôt
t’es toujours trop heureux quand tu peux faire le con à ses côtés
c’comme apprendre à son lil’ bro how to smack les canettes dans les bouches d’égouts, ou how to jump dans les flaques pour éclabousser les nanas bien sapées
milo c’est tout ça, c’est le fresh air, le fresh smile, le fresh laugh
c’est ton remember tes lil bros’ sur terre
ouais…

y’a des bars funky par là-bas
sauf que stoooooop

john

t’es toujours à poil

mh

wait 2sec love

tu le lâches, cours jusqu’à l’endroit où vous avez laissé le cocu, toujours dans les vapes : what a chance ! tu lui retires son pantalon, manques de te vautrer en tirant sur les ourlets mais oklm ça va - pas besoin de sa chemise de bobo, t’préfères rester torse nu

t’enfiles le pantalon, t’sers la ceinture et hop, a johnny not so shady
ok il est un peu trop grand le bazar mais ça passe, ça fait genre baggy de hardrocker

tu cours en sens inverse, te jettes sur le dos de milo
lâches un gros râle de rire

et hop

let’s go now, je veux on s’quitte pas tonight pumpkin

tu t’esclaffes avec les bras en l’air,
le nez qui cherche l’oxygène dans les fièvres de minuit passé
les poumons en délire, l’hilarité en goguette

une tape dans le dos de ton acolyte, la mesquinerie fauve sous les cils oh ! you bet mh ? moi je parie que tu seras le first à crawl jusqu’à ton pieu babe ! et si je gagne, you have to run naked sur un kilomètre, like i did ! le rire s’échappe,
franc et joueur

avant que tu ne fasses quelques bonds de gazelle pour mieux laisser libre tes énergies de soiffard en manque de bière, de musique et de danse

je finance ce soir, no problems ! en l’honneur de ma queue que j’ai rangé et en l’honneur de ta dégaine de punk arc-en-ciel ! et tu ris,
tu ris plus fort encore

littéralement h e u r e u x
de l’instant que vous partagez

vos déambulations vous emmènent rapidement au devant d’une taverne
le brouhaha est tonitruant, il y’a foule
des filles qui font démonstration de leurs charmes, des hommes dont la langue pendrait volontiers dans ceux-ci plutôt que dans le vide

la porte grince sur votre entrée,
tu pousses un balourd à la barbe rousse qui te décoches un regard grognon mais non moins tranquille

ça sent l’alcool, la sueur, la tiédeur des heures à tabous
la musique fait grincer le parquet et vibrer le crépit brunit des murs
cette ambiance te plaît trop, tu te croirais dans un pub d’édimbourg,
avec ce décors rétro, les voix rauques et grasses, les culots de chopines qui se claquent la bise, l la mousse des jolies blondes qui se perdent sur les bottines des brunes qui tanguent comme tanguent les navires

tu vous amènes au comptoir,
t’installes sur un tabouret et commande aussitôt deux pintes à la tienne chéri ! clin d’oeil, et que ça trinque ! avant que le cul sec chavire ta gorge et que s’en extirpe un soupire de contentement bonhomme

au fond de la taverne, sur un genre de tremplin surélevé
il y’a des instruments dont des guitares, un piano…

ton sourire s’étire
tu passes un bras autour de ses épaules, colles vos têtes façon secret de gamins sous la cabane de draps look at that ! ça te tente un petit buff ? on pourrait mettre le feu ici, right ?