Partout à la fois

Quelques jours auparavant, un événement bien étrange était arrivé près de la fontaine aux vœux : le gardien avait reçu un message. Ou pour être plus précis, un message ne lui ordonnant pas de faire acte de présence devant les grandes personnes chargées de donner des ordres au peuple du royaume d'ivoire. Cette nouvelle aurait bien pu enthousiasmer le jeune homme aux cheveux d'or quelques mois auparavant, mais les récents incidents avaient mis à mal le masque de candeur qu'il affichait jadis.

Entre l'annonce de la mort du Capitaine Jamie qui lui avait permis de vivre de nombreuses aventures (en plus de plusieurs gueule de bois ) à bord du SeaWitch du temps où il était vagabond, les révélations concernant la reine, coupable de l'enlèvement de Time, la disparition de Matthias devant ses yeux et la transformation de Vorpaline en Vorpal, le petit prince, déjà solitaire, ne s'était que rarement senti aussi isolé. La peine débordait de son cœur déjà trop rempli.

Certes, il y avait bien les animaux de la forêt pour lui tenir compagnie, mais ils ne suffisaient plus à panser ses plaies. Logan souhaitait entendre à nouveau le rire de son ancienne capitaine, laisser transparaître son caractère grognon avec elle et l'observer pendant qu'elle regarde les étoiles. Aider son ami à la tignasse rousse à réaliser son rêve de devenir chevalier, partager avec lui ses techniques de survie et l'aider dans ses missions. Revoir le doux visage de l'épée à forme humaine dont il avait juré de protéger le fourreau, lame qu'il désirait secrètement manier afin d'apporter la paix à Wonderland et la libérer de son statut de championne de la reine. Ces regrets nés de rêves morts avant même d'effleurer la surface du réel, il n'en voulait plus.

Avait-il encore une bonne raison de rester sur les terres des Blancs ? Oui. Il y avait Joanne, l'alice qu'il était parvenu à apprivoiser avant qu'elle ne devienne elle aussi une entité prisonnière de ce monde. Mais avait-elle seulement envie de s'éloigner de cette reine dont elle a toujours été admirative, de quitter les enceintes sécurisantes de Marmoreal ? Probablement pas.

C'est pourquoi Logan n'avait pas osé toquer à sa porte la nuit de son départ, préférant glisser une lettre sous sa porte. Au départ, il lui souhaitait de vivre heureuse pour les heures ou années à venir et la remerciait pour ne jamais l'avoir abandonné malgré sa mauvaise odeur, sa patience inexistante et ses questions trop fréquentes. Après plusieurs minutes d'hésitation, il rajouta d'autres lignes. Le résultat était tout aussi maladroit et sincère que son auteur.

Bonjour Joanne

Sa fait lontemp que je n'ai pas écri de lettre, j'espére que sa sera lisible.
Quand tu lira ce message je serais déja parti depuis plusieure heure
Désolé d'etre parti sans prévenir, je dois m'en allé ce soir et j'en ai pour plusieur jour de marche
Je vais voir le chapelier, il a dit qu'il avait des réponse et tu sais que moi j'aime posé des question
J'aurai préféré posé des question a Time mais il doit etre indisponible
Enfin voila, j'étais la et je le suis plus
T'inquiéte pas pour moi, je suis un grand garçon

Merci d'avoir été la meme si j'ai un caracterre aussi sale que mes cheveus, que je n'écoute pas toujour tout et que je bouge tout le temp
Maintenan que je ne suis plus la il faut que tu prenne soin de toi, d'accord ?

Et puis je ne devrai pas trop te manqué vu que je sui agassan
Mais si tu es triste que je ne sois pas la, regarde les étoile et dis-toi que j'habite l'une d'entre elle ! Et que j'y rigole ! Comme sa toi, tu aura des étoile qui save rire !

Au revoir vieille madame
Signé le gardien de la fontaine
Le petit prince
Logan

_____

C'est après plusieurs jours de péripéties en coupant court à travers la jungle toxique que Logan avait fini par rejoindre le village de Partout, en Ailleurs. Il était loin d'être seul, chose qui ne le surprenait pas vraiment : les grandes personnes persuadées d'être importantes aiment avoir un public pour se mettre en scène. Plus que les regards curieux de la populace à son égard ( l'ambiance dénotait avec son épée rangée dans un fourreau abimé, sa tunique imbibée de boue, ses cheveux sales et les blessures marquants son visage ) , c'est en réalité le banquet organisé par le village qui mettait à mal Logan, les odeurs alléchantes des multiples plats ne laissant pas son estomac vide indifférent. Il y a néanmoins quelque chose ayant le mérite de beaucoup plus capter son attention : non loin de ses iris azures se tient, en plus du chapelier, Alice. La vraie, en chair et en os. Ou peut-être en sable, qui sait ?

La si réputée blonde discute avec ce qui, de loin, ressemble à sa copie conforme. Une sœur jumelle ? Ah, oui,  c'est vrai qu'il y a une fille connue pour lui ressembler au palais. Il n'était donc pas le seul résident du royaume d'ivoire présent sur les lieux... Bah, qu'importe. La seconde d'après, c'était au tour du chapelier de devenir le centre d'intérêt du petit prince. Rentrer chez eux ? S'occuper de les y envoyer ? Parlait-il du "vrai monde" évoqué par Matthias peu avant qu'il ne s'éclipse ? Est-ce que cela signifiait qu'il revenait au chapelier de décider qui pouvait aller et venir entre l'autre monde et Wonderland ? Si oui...

– Est-ce que ça veut dire que je pourrais rejoindre Matthias chez lui ?

Plus qu'un murmure, un souhait qu'il sait vain.

Résumé du pavé:

La bague au doigt, la liberté au bout, les cheveux au vent. C'est une Andy LIBRE qui court jusqu'à Partout alors qu'Anaël est parti devant. Couple marié ok mais pas enchainé et tu as un pincement au coeur Andy. Tu pourrais lui en vouloir d'avoir foncé sans te prévenir mais c'est plus le fait que tu as fermé à clé la porte de votre maison en sachant pertinemment que tu n'y reviendrais pas.
Tu dois dire Adieu à ce monde qui t'a accueilli après une mort injuste et sanglante. Tu dois dire Adieu à ces amis mais la vie est trop précieuse pour y renoncer. Le monde aussi.

— « Yo ma poule. »

Tu fais le signe peace avec deux doigts et lui sautes dessus pour lui voler un bisou sur la bouche. Putain il est trop canon, t'as trop hâte de le retrouver irl pour pavaner avec lui dans central Park.
Le vrai, hein.

— « OUAI BAH J'ESPERE BIEN PARCE QUE LA PAS COOL. »

Tu relèves les yeux vers le Chapelier, vers Alice qui a embarqué son sosie un peu plus loin. Tu es un peu gênée d'un coup, impressionnée. Tu ricanes nerveusement et replaces une mèche de tes cheveux derrière l'oreille.
T'adresses à ton mari, exhibes la bague. He's taken ladiiiies (and gentlemen, no biphobia here).

Anaël est grave chaud pour retourner dans le monde réel. Tu acquiesces d'un mouvement de menton et lui glisses à l'oreille.

— « Si tu veux y retourner alors je te suis. J'espère que tu me rachèteras une bague. Je sais que tu voulais... revoir ton papa. Alors je t'attendrai. Ça va être long neuf mois sans toi. »

Ton attention est happée par la princesse Marion.
Tu te jette dans ses bras.

— « Ça fait super longtemps !! Tu veux partir toi aussi, tu es sure ? »

résumé : elle court elle court le furet
le furet du bois joli
bref anael son mari regardez elle est PORTE SON NOM (ah vous pouvez pas voir???) elle a une BAGUE elle l'embrasse, lui è_é un peu et lui dit oki pour partir let's gooo mais quand meme dur dur la séparation + le trauma à revivre de sa mort lol yes + marion t là??? big hug

Anne n’avait pas vraiment su comment prendre cette invitation. Cette lettre qui lui avait été adressée, à elle qui avait pourtant revêtue l’apparence d’une autre, celle d’une Alice qui avait quitté Wonderland. Un nouveau rôle, serveuse d’un bar, bien différent que d’être favorite d’une cour. La liberté pourtant, qui ne lui paraissait toujours pas acquise, car Anne ignorait comment la Reine Blanche avait pu réagir à son départ. Mais alors, le soutien de l’être bleue, qui l’avait fait doutée. Mais qu’elle avait accepté, faute de mieux, de toute évidence.

Alors, lorsqu’on c’était adressée a elle, Anne avait imaginé de nombreux scénarios qui avaient pourtant été rapidement balayé. Ce n’était pas le royaume d’ivoire et encore moins le royaume de cœur, mais une connaissance presque divinatoire. Inconscience ou curiosité, Anne ignorait le motif qui avait réellement guidé ses pas jusqu’au village de partout.

Et en arrivant, elle reste un instant à l’écart. Regarde et observe les diverses personnes qui se sont rassemblées à la suite de l’invitation du Chapelier. Si lui semblait enclin à offrir un départ de Wonderland à ceux qui s’étaient rassemblés, ce n’était absolument pas la raison pour laquelle Anne s’était présentée. C’est pour cette raison que lorsqu’elle l’aperçoit, cette chevelure blonde, qu’instinctivement, Anne s’y approche. Ce léger et doux sourire qui ne la quitte jamais, bien que son esprit s’embrume.

« Mais ton regard est bien plus éclatant. »

Qu’elle répond aux paroles d’Alice, tandis qu’Anne fait tomber le voile de son pouvoir. Ses yeux azurs qu’elle dissimuler pour un marron clair, car c’était bien la seule façon qu’elle avait pour s’éloigner de cette ressemblance ignorée. Mais maintenant, maintenant qu’elle lui faisait face : elle comprenait.

« En te voyant, Anne comprend mieux tous ces regards étranges qui lui étaient portés. »

Et aussi pourquoi la Reine de Cœur semblait si désireuse de la voir dans son royaume. Puis simplement, elle acquiesce de la tête.

« Ça serait avec joie. »

Bien qu’une apparence puisse être fortuite, Anne ignorait ce qu’Alice pouvait lui raconter. Sauf si tout cela avait un sens, un sens dans un monde qui n’en avait pas.  


résumé ;
-elle observe les gens qui sont là, anne sans doute la seule intrus car elle à vraiment 0 envie de rentrer chez elle mais bon
-elle voit alice, est choquée par la ressemblance et comprend mieux bcp de chose
-accepte de discuter avec alice, même si elle a aucune idée de ce qu'elle pourrait lui dire (car bon wonderland c'est un peu chelou)

Résumé:

Partout à la fois

Après l'interrogation murmurée du bord des lèvres, Logan se concentre un peu plus sur les autres invités. Il y a tout d'abord l'enfant dont il accepte l'une des fleurs et à bien la regarder il constate cette variété ne pousse pas aux alentours de la fontaine. L'attitude du garçon perturbe quelque peu le petit prince qui reconnait dans ce petit bonhomme la désinvolture qu'il affichait lui aussi il y a plusieurs dizaines d'années. Le blond fronce les sourcils suite à ce constat : devenait-il une grande personne sans même le réaliser ? Berk ! Le petit prince devenir un simple prince ? Quelle idée horrible ! Il n'a aucune envie d'affronter dragons et sorcières pour embrasser une fille qu'il ne connaît même pas !

En parlant d'amourettes, qu'est-ce que le couple pouvait être bruyant !  Ils étaient visiblement plus âgés que lui mais probablement pas des grandes personnes car de ce qu'il avait pu voir au fil des années, les grandes personnes ne s'aiment pas comme ça : elles préfèrent au choix bouder ou se disputer. Ce constat rassure Logan : si des plus vieux que lui sont encore des enfants alors c'est qu'il lui reste encore du temps avant d'oublier qu'il en a toujours été un.

Son regard aurait par la suite dû s'attarder sur la princesse de cœur mais c'est à cet instant que le chapelier ramena les projecteurs sur lui, déclarant qu'il fallait le suivre et... Voilà qu'il s'arrête net. Et que son crâne se tourne en direction de Logan sans que son corps ne suive. Le petit prince recule d'un pas en comprenant qu'il est celui que le zinzin scrute des yeux et se demande ce qu'il a bien pu faire pour attirer sur lui l'attention d'un être aussi particulier.

Si le sourire du chapelier intimide Logan l'espace d'une seconde, la réponse de cet étrange énergumène balaie bien rapidement la crainte pour laisser place à la colère et l'inquiétude. La faim n'aidait déjà pas ses maux de ventre, voilà que l'évocation de la mort finissait le travail pour lui donner la nausée. Lui, mort ? Il est pourtant bien vivant en ce moment, non ?

Plusieurs visions qu'il ne comprend pas traversent son esprit avant qu'une plus précise que les autres ne s'impose. Sa vision est quelque peu embuée et une main, la sienne, caresse la fourrure d'un vieux chien à la respiration bruyante. T'inquiète pas Éclair... Tu... Tu peux te reposer maintenant, d'accord ?, l'humain qu'était Logan enlace le vieux labrador et pose sa tête contre la sienne. Le chien lui lèche faiblement la joue pour en dégager les larmes Tout ira bien, je vais me débrouiller... Je... Je suis une grande personne ! Le flash s'évanouit et les larmes restent, venant piquer les blessures encore à vif du petit prince.

Logan est perturbé plusieurs longues secondes et ne bouge pas d'un pouce pendant que ses comparses suivent le chapelier. Revenant peu à peu à lui, il jette un regard en direction de Alice et son sosie avant de finalement suivre le mouvement. La locomotive arrive à quai avec à bord l'espoir d'une vie meilleure pour la plupart des passagers. Le petit prince repense aux paroles du chapelier.

Il ne pourra pas revoir Matthias s'ils ne sont pas de la même époque et, bien qu'il ne se souvienne pas depuis combien de temps il erre en ces terres, Logan sait pertinemment que celui qu'il était est mort bien avant la naissance de son ami... Le petit prince fronce à nouveau les sourcils, la mine boudeuse. C'est pas juste. Pourquoi c'est les zinzins qui décident des règles ? Agacé, il décide de tirer les vers du nez au chapelier. Une fois face à lui, il s'abaisse pour que leur visage soit à la même hauteur et plante son regard dans le sien pour déclarer avec la candeur qui lui est propre :

– Dis Mad, est-ce qu'on se souviendra de notre vie ici ? Et pourquoi retourner au moment de notre mort ? C'est stupide. Toi ou je sais pas quoi qui contrôle tout ça devrait pouvoir nous renvoyer à un moment moins dangereux, non ?

Le petit prince se redresse pour poser son regard sur le train et, repensant à son souhait, il ajoute, déçu :

– Si les dieux ne peuvent pas réaliser le vœu d'un enfant alors je vois pas ce qu'ils ont de si impressionnant.

Résumé: