thomas est préparé. ce n'est pas la première fois (ni la dernière sans doute) que son chemin croise celui de la jolie demoiselle aux mèches roses et brunes, et auparavant, elle a toujours trouvé le moyen de lui échapper.
mais pas aujourd'hui.
aujourd'hui, il a un plan. il s'est renseigné auprès de divers contacts dans la capitale, usant de tous ses charmes afin d'obtenir les informations désirées, et il sait où amy compte se réfugier. elle tombe droit dans son piège, et il a facilement le dessus dans leur affrontement, sans soupçonner qu'elle le laisse gagner (son ego est bien trop gonflé pour cela).
le combat terminé, il a rangé l'épée à sa ceinture et est à présent appuyé contre le mur en face de sa prisonnière qui est assise sur le sol, ligotée. c'est satisfaisant de l'avoir enfin attrapée, mais d'un autre côté, il est presque déçu. car si amy finit dans les geôles du château de cœur (ou pire : exécutée) cela sonne la fin de leurs petits jeux, et cela, ce serait bien dommage, n'est-ce pas ? mais hélas, il lui faut bien faire son travail, même lorsque cela ne lui plaît pas.
devant lui, la jeune femme ne semble pas particulièrement inquiète de son sort. peut-être compte-t-elle sur la chance pour lui permettre d'échapper à cette situation délicate. en attendant, tom l'écoute chantonner en tapotant son index sur son bras, suivant le rythme de la musique. il a tout son temps devant lui, après tout.
ah oui ?
questionnement qui s'accompagne d'un haussement de sourcils alors que le coin de ses lèvres se redresse en un léger sourire. il s'accroupit devant amy pour se mettre à sa hauteur et glisse les doigts sous son menton, lui caressant la joue.
quel genre de circonstances aurais-tu préféré, alors ?
car après tout, on ne sait jamais – il y a toujours le moyen de négocier.

ah, elle fait semblant de réfléchir. de toute évidence, elle sait déjà quoi répondre, mais thomas la laisse faire ; cela fait partie du jeu, et qui est-il pour aller à l'encontre des règles ? du moins, tant que celles-ci ne le dérangent pas.
ce jeu-là, thomas ne devrait pas y jouer, il le sait. il aurait déjà dû rejoindre les soldats sous ses ordres pour ramener la criminelle au château et la livrer à la justice (si tant est que le despotisme de la reine puisse être qualifié ainsi), mais il n'en fait rien. il préfère faire durer le plaisir, flirter avec le danger et l'ennemi.
l'ennemie, plutôt, en l'occurrence.
alors, quand elle lui donne enfin sa réponse, il sourit de plus belle.

on passe déjà un bon moment, non ? lance-t-il d'un ton presque innocent, avant de se pencher pour lui souffler à l'oreille, tout bas : moi, en tout cas, j'aime beaucoup te voir attachée.

il la lâche et se redresse, à nouveau debout face à elle.

il va falloir que tu sois plus convaincante si tu veux que je te détache, ma jolie.

parce que thomas n'est pas stupide, pas à ce point ; il voit clair dans son jeu. lui aussi sait comment manipuler les autres, après tout, et il reconnaît quand on essaie de lui faire la même chose. mais il doit l'avouer – même si le piège est évident, cela ne le rend pas moins alléchant.
d'un geste souple du poignet, il fait tomber l'un des poignards caché dans ses manches et le rattrape, le faisant tourner entre ses doigts avec agilité.

moi, j'aimerais bien trancher tes liens... mais il me faut une bonne raison, tu comprends ?

comme s'il avait besoin de la moindre raison pour trahir son royaume – comme s'il ne l'avait pas déjà fait maintes et maintes fois en livrant des informations aux dark shadows, et comme s'il ne s'apprêtait pas très probablement à le refaire sous peu. il en fallait, en vérité, bien peu pour le convaincre.