La nuit perpétuelle, cela sied à un·e adepte des ténèbres. Le Nevermore est à son image : sombre, négligé, empreint d'une aura de folie. La lueur tremblotante des bougies s'étale sur les épaisses pierres des murs, seule source de lumière des lieux si l'on ignore celle, diffuse, de l'astre lunaire. Ça et là les tables sont occupées par des agents de la nuit, habitués de la secte et proches des chuchoteurs. Leur mère, d'ailleurs, doit être bien occupée : iel n'a pas reçu sa visite depuis bien longtemps.
La porte finit par grincer sur ses gonds, dévoilant une silhouette bien connue.
Thomas ! iel s'exclame, pris·e d'un ravissement loin d'être partagé. Une main sale et pleine de contusions se tend afin d'effleurer le tatouage écarlate qui orne le coin de ton œil, mais un brusque mouvement de recul lui fait manquer sa cible. Sur ses lèvres abîmées apparaît alors un sourire fou, satisfait du dégoût qu'il inspire ; et la pointe de la langue passe sur les dents, presque alléchée.
C'est vrai ! Petit éclat de rire.
La nuit ne doit pas t'atteindre. Que diraient les cartes, sinon ?Tourne alors autour de toi, pareil·le à un prédateur qui jaugerait une proie.
Thomas Tom aux visites trop rares, iel chantonne de sa voix éraillée aux accents slaves. Puis se recule, esquissant quelques pas en arrière sans pour autant te quitter de son regard malsain aux pupilles enfiévrées. D'un geste de la main, iel désigne une table libre, un peu à l'écart, sur laquelle trônent quelques bougies usées.
Installe-toi ! Et dis-moi ce que tu bois.L'index se dresse, long, pâle, sali, orné d'un ongle négligé à la crasse visible. Vient alors se poser contre le menton, dans une posture interrogatrice bien plus enthousiaste que tu ne l'es.
Alors, quelles sont les nouvelles du Royaume de Cœur ? Le sang y coule-t-il toujours à flots ?