Un léger soupir résonnant en la pièce alors qu’aucune autre sonorité n’y faisait écho. Tu avais fini par délicatement ôter tes gants tachetés de quelques marques pourpres, tachetés d’un fluide humain alors que tu ne tardas à quitter les lieux. Un divertissement touchant à sa fin alors que tu allais devoir trouver une autre occupation pour le restant de la journée, de la soirée là où tu n’avais vu la moindre horloge pour t’orienter en l’éternelle obscurité d’Halloween City. Tu t’étais contenté de changer de veste et de gants afin de toujours paraître irréprochable. Un corps de plus à devoir gérer même s’il n’était plus ta priorité actuellement, là où tu avais d’autres choses à réaliser. Les morts pouvaient attendre après tout là où de surcroît tu ne t’occupais toi-même des derniers rites des misérables.
Tu t’étais dès lors rappelé d’un merveilleux divertissement, d’une touche de beauté en cette ville d’anarchie qui devait se produire. Un spectacle longtemps prévu auquel tu désirais assister afin d’abreuver ton savoir vivre si merveilleux. Une culture ou plutôt un goût pour des divertissements cette fois-ci moraux comparé à bien d’autres de tes plaisirs. Tu avais laissé le casino orphelin de son intransigeant dirigeant afin de rejoindre l’horrifique rue des bars aux effluves de vices humains et autres odeurs incommodantes de l’alcoolisme. Tu n’avais eu à chercher pour trouver le lieu de tes convoitises alors que tu ne t’étais point fait prier pour y pénétrer. Une foule somme toute normale, rien d’anormal et tout de parfaitement vivable sans tomber dans un des deux excès. Tu repéras bien rapidement la table qui t’intéressait, excentrée des individus mais assez proche pour t’offrir la distraction qui t’avait fait venir ici. Il n’y avait qu’un léger contre temps, le fait que celle-ci était déjà occupée.
D’un pas lent tu ne tardas à t’approcher des lieux, un doigt parcourant le bois un tant soit peu trempé par les consommations alors que tu vins prendre place entre les deux concernés que tu désirais chasser. Tu ne tardas à déposer tes mains respectives sur chacun d’entre eux, un seul et unique ordre s’extirpant de tes traits cadavériques.
« - Si vous pouvez disposer merci. »
La tension s’amplifiant alors que tu fauchais en eux l’espoir, soufflant la crainte et la couardise en fouillant en leurs émotions. C’est ainsi que les chaises ne tardèrent à bouger pour te laisser une place que tu t’offris volontiers non loin de l’orchestre qui allait bientôt jouer. Il était toujours agréable trouvais-tu de pouvoir profiter de certains lieux où l’alcool se mêlait subtilement à des touches musicales en soirée afin d’écouter des classiques où la voix n’était nécessaire. Le pianiste entamant ce pourquoi il avait été convié, tu fis tout aussi rapidement remarqué par une serveuse à qui tu demandas ta boisson.
« - La même que d’habitude, vous savez celui avec de l’Angosturo, de l’Orange Bitters de la Tequila le tout marié avec un peu de bière aux notes d’agave. Votre barman connaît les dosages merci. »
Toujours cette politesse qui ne présageait rien de bon, qui ne permettait d’entrevoir la manipulation de l’acte anodine et désintéressé.
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mar 22 Déc - 10:14
QUEL GÂCHIS
On dit que les veuves portent sur elle le deuil et la prestance d'une femme à la fois libérée et ravagée. Un charme, mystique et inexplicable, leur odeur comme autel tandis que les autres sont blasphèmes. Peut-être qu'au fond, toi aussi, tu faisais le deuil de cette relation, de cette symbiose que vous partagiez. Il était tout et voilà que vous n'étiez plus. Bientôt trois semaines, déjà. Trois semaines où tu avais choisi la facilité. Où tu avais fait profil bas, et où personne n'avait su se vanter d'avoir pu te voir. Halloween City séparée de sa louve, l'espace d'un instant, suffisant et nécessaire pour que tu reprennes du poil de la bête. Mais tu ne dis rien. Si on te demande, tu prétexteras sûrement autre chose. Trop de travail. Des empêchements. Tout sauf ça. Car tu n'étais pas de ces femmes vulnérable au changement, toi qui avais toujours besoin de renouveau. Ce fut ta décision. Alors ce soir, semblable à une veuve, tu portes sur toi le deuil, représenté par cette longue robe de satin couvrant ton corps et tes formes de ce tissu léger marquant chacune de tes courbes reconnaissable. Si ton charme faisait toujours l’unanimité, ce soir, alors que tu rejoins l'un de tes bars miteux préféré de cette rue de la soif, tu laisses dans l'ombre de tes pas une aura mystérieuse, mais bien trop appétissante.
C'est toujours le bruit de tes talons, claquant sur le pavé, qui annonce ton arrivée. Démarche chaloupée, pas léger (après tout, ne dit-on pas "à pas de loup" ?). Tel le glas qu'on entend avant de pousser son dernier soupir. Mais ce soir, tu es las. Ce soir, ton esprit à besoin de divertissement. Et en poussant la porte du bar... Tu ne te doutais pas que, pour ton plus grand et délicieux malheur, tu allais être servie. Tu ne le remarque pas tout de suite. Il faut dire que ces derniers temps, oui, tu es ailleurs. Larges lunettes de soleil sur le bout de ton nez, malgré la nuit omniprésente de ton territoire, cela ne suffit pas à cacher ton identité, et n'empêche aucunement bon nombre de regards se poser sur toi dès le pas de la porte passé. Tes lèvres, maquillées de carmin, se retroussent légèrement pour laisser entrevoir une canine, grimace que ceux qui la connaissaient bien pouvaient reconnaître et assimiler à un agacement certain. La cause? Inconnue. Du moins, difficilement devinable au vu du voile sombre que forme ces lunettes devant ses yeux, empêchant de voir ces derniers et surtout.... Sur quoi ils pouvaient être posés. En tout cas, elle ne semble hésiter qu'une demi seconde... Et se dirige alors vers le comptoir, pour s’asseoir sur l'un des premiers tabourets de libre, tandis qu'à sa droite, maladroitement, un type potelé s'écarte alors de son siège et préfère déguerpir. Et ce n'est pas franchement pour te déplaire, vu comme tu remplaces sa présence par ton sac à main, que tu poses ici. D'un mouvement de main, faisant tinter le bout de tes griffes, tu quémandes l'attention de la barmaid... Qui ne met pas longtemps pour te l'offrir. Et la teinte de ta voix, claire, mais toujours si froide, résonna entre deux notes de piano.
« Un Bacchus. »
Alors que tu attends ton verre de rouge, tu laisses ton regard vagabonder d'un air distrait, mais dissimulé sur ce pianiste. Quelques secondes à peine, car bien rapidement, c'est bien sur lui, que tes yeux se posent. Cette silhouette bien trop familière. Ton visage, derrière ta large monture noire, ne laisse aucune émotion filtrer et animer ton minois ou tes lèvres. Tu te contentes de saisir ton verre par le pied d'une main, la sangle de ton sac de l'autre... Et quitte ton tabouret pour simplement se diriger vers cette table qu'il occupe, laissant les quelques habitués décalé leur chaise docilement avant ton passage pour te laisser la voie libre... Et t'éviter le moindre pas de coté. Une fois à son niveau, tu ne prends pas la peine de demander permission. Tu glisses ton sac à coté de lui... Et vient t'installer là, sur la place, juste à coté de lui. Tu as beau être silencieuse... Bien des pensées fusent en tout esprit. Pourquoi fallait-il qu'elle tombe sur lui ? Pourquoi était-elle même venue s'installer à sa table ? Depuis combien de temps ne s'étaient ils plus vus, toi, qui avais la vilaine habitude de fuir les problèmes trop ennuyants... Et qu'il était de loin le plus gros (et inévitablement attirant) problème d'Halloween City à tes yeux ? Qu'allait-elle dire ? Qu'allait-il dire ? Et puis, enfin. Cette voix. Et tes yeux qui évitent les siens, fixer sur les doigts agiles du pianiste.
« Belial... »
Simple salutation. Bien trop froide, bien trop cordiale. Pourquoi est-ce que tu t'infligeais ça, Blanche?
Il y a ces événements auxquels on peut être parfaitement habitué, ce genre de choses qui n’ont guère plus de valeur de par leur répétitivité. Une répétitivité que l’on trouvait un peu trop en un vécu qui s’apparentait à un mauvais éternel recommencement parfois. Tu avais tout simplement bougé là tête alors que tu étais déjà de base orientée vers l’espace où devait se produire l’orchestre. Un divertissement qui se devait d’être empreint d’un rare instant de détente même si le tout fut bien rapidement entaché. Ton faux visage cadavérique en face d’elle l’espace d’un instant se contentant de la décrire en un balayement de regard voilé. Il ne te fallut qu’une petite seconde pour tout ceci avant de reporter tout aussi lentement et naturellement tes orbites morbides vers le semblant d’estrade. Tu ne t’étais contenté de guère plus en guise de réaction, juste une sonorité qui venaient s’extirper de derrière ce masque.
« - Blanche. »
Rien de plus, rien de moins, tu n’avais pas cherché à prendre plus que cela la parole alors que tu attendais plus que patiemment le retour de la serveuse pour enfin apprécier le délicieux breuvage que tu avais commandé. Elle ne se fit point prier d’ailleurs alors que la façon dont tu vins saisir ton verre se trouvait plus enjouée que l’unique propos que tu avais tenu précédemment. Tu t’abreuvas bien rapidement d’une toute première gorgée salvatrice. Des saveurs multiples, oscillant entre quelques touches de chocolat et de cerises et d’autres arômes plus subtils te ravivant. Tu n’avais toujours dénié lui apporter de l’attention hormis le minimum qui était en lien à un accueil. Les notes commencèrent donc à s’enchaîner de façon plus prononcée alors que tu… Snobais la personne à tes côtés, plutôt concentré sur le divertissement de base de ta soirée. On ne pouvait réellement dire ce qui te tracassait, ce qui passait au creux de ton esprit abyssal mais il y avait bien une chose qui s’y tramait. Tu n’avais à montrer tes canines pour faire aisément comprendre qu’il était préférable d’être préoccupé en ta présence que serein. Tu n’étais point connu pour ton don à la repentance et encore moins pour ton inexistante capacité à effacer les ardoises si ce n’est pour encore plus enfoncer un être. Il n’y avait rien qui transparaissait en toi, pas la moindre aigreur mais bel et bien la pire indifférence qui puisse exister. Une absence totale d’humanité, d’émotions et de sentiments alors qu’il ne restait que cette coquille bien trop belle, bien trop horrifique. Il s’agissait de tout ce que tu pouvais lui offrir présentement.
« - Qu’est ce qui t’a poussé à t’asseoir ici dit moi. »
Une main cherchant en ta veste un cigare à ses propos, extrayant ensuite l’objet qui servait à en couper les embouts. Tu avais ponctué ta phrase de ce bruit mécanique, de ce bruit tranchant alors tu t’étais débarrassé de la coiffe de ces feuilles de tabac. Incisif à ta façon, tu ne bouillonnais point pourtant là où encore une fois il ne t’était réellement possible d’émettre un sentiment sur lesquels tu ne savais toi-même que trop bien jouer.
Tu fis doucement danser la flamme de ton briquet par la suite tirant une toute première inspiration, la gardant longtemps en bouche avant de doucement la recracher à vos abords. Tu n’étais pas du genre à attendre et tu ne tardas à déclarer ceci en un ton néanmoins dénué d’agacement ou autre tumulte.
« - Tu sais que je n’aime pas être dérangé inutilement quand je suis consacré à un autre divertissement. »
Tu ne voulais guère perdre ton temps même si cela était parfois un amusement acceptable. Tu étais à ta table, en la soirée que tu avais sélectionné parmi un éventuel agenda chargé alors elle n’avait intérêt à te faire tourner en rond. Tu savais toi-même qu’elle était venue se poser ici car il y avait quelque chose, quoi ? Tu n’étais pas spécialement plus pressé de le chercher maintenant mais on ne te cachait cela, encore moins elle. Elle était la plus impuissante des vivantes lorsqu’il fallait te nimber bien des choses. Tu savais juste qu’elle allait sûrement chercher un sursis, détourner le tout en pensant qu’elle allait être à son avantage mais bien trop peu de choses fonctionnaient avec toi.
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mar 22 Déc - 11:47
QUEL GÂCHIS
Craque. Cède. Regarde-le, Blanche. Regarde ce masque cacher un visage que tu ne connais que trop par cœur. Constate la froideur de cette voix qui, pourtant, t'avais embrasé tant de fois. Subit son indifférence quand, de ton propre choix, tu avais été la première à lui tourner le dos à lui, et tout ce qu'il représentait. Le regrettais-tu? Difficile à dire. Judas avait absorbé la moindre possibilité de manque, et t'avais rendu totalement hermétique, aveugle aux autres, quand il fut le seul qui comptait. Pour la première fois de ton étrange existence, tu n'avais pas passé ta fièvre et ta faim avec un autre que lui. Et c'est bien pour cette raison que tu avais écarté Belial de ta vie, lui qui attisait ta faim mieux que personne. Mais, le retour de flamme n'en est que plus surprenant. Comme lorsque l'adrénaline chute, et fait resurgir la douleur d'une entaille profonde qu'on n'avait pas encore remarqué. Des pensées vagabondes se risquent à des souvenirs trop ardents, et la voilà qui fait son retour. Cette flamme, qui anime tes immondes entrailles... Et l'appelle. Lui. Encore lui. Toujours lui.
Alors oui, cette salutation l'avait bien fait silencieusement grincer. Mais elle n'avait rien laissé paraître. Cote à cote tels de parfaits inconnus, là, à éviter le regard l'un de l'autre. Depuis quand étiez vous si puérils ? Depuis toujours. À jouer au chat et à la souris. Flirtant toujours avec cette dangereuse limite. Cette domination changeante, que tu ne pouvais jamais te retenir bien longtemps de lui concéder. Le seul à avoir ce droit. Mais tu ne te laisses pas abattre, lorsqu'il te témoigne de ta présence plus ou moins dérangeante. Au contraire, voilà que tes lèvres dessinent l'esquisse d'un sourire qui t'es propre. Bien trop sombre pour être rassurant. Lentement, ta main se lève jusqu'à ton propre nez, et, du bout de tes griffes, tu saisis le bord de tes lunettes pour les soulever et les caler dans ta crinière Blanche. Tes yeux, bien que toujours fascinants, sont légèrement rougis. Impossible de se dire que la louve est capable de pleurer, ces cernes sont plutôt la preuve d'un manque de sommeil certain ces dernières semaines... Alimentés par un esprit en constant éveil et tourment. Et pourtant, Blanche. Tu restais de loin la plus charmante créature de cette ville immonde.
« Oh, je vois... C'est donc comme ça que tu veux la jouer? Mmh. Soit.»
Lui qui ne trouvait jamais la satisfaction qu'en ta présence. Tes doigts se perdent sur son verre à pied, crissant sous la lame de ses griffes, et elle finit par simplement porter sa boisson à ses lèvres pour en déguster l'arôme. Laissant la chaleur légère mais présente de l'alcool se diffuser dans ton être... Seule boisson qui n'avait jamais su te charmer. En soupirant, voilà que la sectaire enfonce son dos dans le velours de son siège. Et enfin, ses yeux se détournent de l'estrade pour se poser sur le regard voilé de son meilleur ennemi. D'un geste lascif, elle vient croiser ses jambes sous leur table commune, laissant le tissu satiné glisser sur l'albâtre de sa peau et en révélant une partie jusqu'à sa cuisse.
« J'ai eu pitié de toi. C'est toujours cette même raison qui me poussait à venir vers toi tu sais. Tout seul, dans ton coin. Ça m'apprendra à être bien intentionnée à ton égard. Je te dérange peut-être, dans ton grand instant musical? Tu veux que je te laisse seul, Belial?»
Voix chargée de tant d’électricité. Un piège, savamment tendu. Bien sûr qu'elle s'attendait à ce qu'il approuve. Par fierté. Car son ego ne pouvait survivre autrement. Mais de toute façon, comptait-elle obéir et s’exécuter? Très peu probable.
Quelle indignité aurais-tu pu te dire mais tu ne la connaissais que trop bien elle. Tout ceci était sa façon de faire et tu ne le savais que trop bien au point où tu n’avais jamais la parfaite réponse à y accorder mais tu détenais la parfaite réaction en permanence. Oui effectivement elle dérangeait et cette parole tu pouvais très bien la déclarer car tu estimais n’avoir rien à perdre surtout de par l’excuse qu’elle avait soulevée. Est-ce que toi tu avais besoin de pitié ? Est-ce que tu avais cette nécessité ? Tu n’avais besoin de tout cela, d’apitoiement, tu n’avais les mêmes nécessités que chaque être de ce bas monde et elle-même devrait plus que très bien le savoir. Tu l’observas du coin de l’œil malgré tout en son petit manège, les griffes tantôt par ci, tantôt par là alors que toi aussi tu avais tes objets d’amusement en la présence de ton cigare et ta boisson mais aussi de cet orchestre. Tu penchas juste la tête en sa direction, prenant une nouvelle inspiration avant de lui retourner tes pensées et paroles morbides. Une seule et unique phrase que l’on ne te faisait répéter surtout elle de par sa connaissance de ta personne, de par le semblant de connaissance de ton esprit.
« - Tu penses que moi, j’ai besoin de pitié ? »
Ou toute chose qui s’en rapproche, tu mimas une grimace derrière ton masque même si personne ne pouvait assister au mouvement de tes traits. Tu repris une gorgée de ton délicieux breuvage avant de doucement étendre à ton tour toute la perfidie dont tu pouvais faire preuve.
« - Il y a beau avoir la senteur de ce cigare ou encore le délice de l’alcool je sens une odeur pestilence. »
Te tournant dès lors vers elle sur ces propos, tu la désignais sans avoir à la pointer, sans avoir à faire quoi que ce soit de plus alors que tu la toisais toujours. D’un regard dont elle ne devait avoir l’habitude elle qui se savait généralement plus que convoité, d’un regard qui respirait le dédain pour ne pas dire pire.
« - Il y a ce relent d’une personne qui a vendu jusqu’à son propre code, jusqu’à ses propres fondamentaux. Ne serait-ce pas toi Blanche ? Qui empeste l’attachement. »
Mimant d’inspirer une nouvelle fois en sa réaction avant de tirer de nouveau sur ton cigare et doucement recracher le tout en sa direction, non pas à son visage cependant mais plus bas le long du bois. Tu vins doucement t’enfoncer en ta chaise sur ces dires, verre en main, amas de tabac dans l’autre.
« - Je n’ai pas besoin de tes bonnes intentions surtout venant d’une personne qui a des sentiments dignes d’une vierge. »
Tu avais encore moins besoin de faux prétextes, le couperet tombant. Tu avais à la fois gardé les mots doux tout en leur donnant une construction assassine. Ton poison s’immisçant encore et toujours plus, si pouvoir il y avait on aurait pu ressentir comme une étrange aura, une sensation tout sauf plaisante et réconfortante.
« - Alors je te repose la question, qu’est ce que tu fais là toi qui suinte la faiblesse. Tu es venu pactiser pour te racheter une dignité ? »
Vouloir pactiser celui sur qui Faust avait laissé son empreinte. N’était ce pas le pire destin, la pire chose à réaliser ? Même le suicide ne pouvait être plus infâme là où tu étais intransigeant qu’importe les menaces que Blanche avait pu sous-entendre. Tu étais incapable de faire des compromis et tu allais encore moins être le perdant entre vous, entre toi et cette entité qui prétestait être à ton niveau alors qu’elle avait chuté plus bas que terre.
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mar 22 Déc - 13:48
QUEL GÂCHIS
Deux titans, si semblables et pourtant si différents. Partageant mœurs et vices sans jamais trop se l'avouer. Voilà les deux protagonistes du combat qui s'annonçait en cet énième sombre nuit éternelle berçant la ville d'Halloween City. Une lutte vicieux mais violente, ou l'un comme l'autre disposent de bien des armes pour blesser son adversaire... Sans jamais avoir besoin de la compagnie d'une arme quelconque. Vos bouches. Voilà vos plus grandes armes. Comme toujours. Et c'est bien grâce à cette dernière que Belial arrive à t'arracher une première réaction, difficilement contrôlable. Ce mot. immonde. Laid. Effrayant. Ridicule. Secouant ton être d'un léger frisson qui saisit ton échine entière. De l'attachement?
Malgré tout et au dernier moment... Tu te retiens de justesse de planter tes yeux impitoyables sur ce visage caché et crachant son poison. Ça ne serait que lui faire trop d'honneur. Il se délecterai à tenter de déceler le trouble dans tes yeux, dans tes traits... Lui, ce traître qui cache toujours son faciès derrière ce masque si singulier. Alors, tu continues de fixer l'orchestre, mais à présent... Tu n'entends plus leur musique. Non. Tu n'es plus capable que d'entendre le sang battre dans tes veines. Le grincement de tes crocs. Jusqu'à la moindre de ses expirations, inspiration, étouffé par la présence de son visage factice.
Ô, comme ses mots sonnent à la fois si faux et si vrai. S'échappant de cette bouche qui s'était tant permis, trop permis, en ta présence. Cette même bouche qui, elle aussi, s'était parfois laissé allée à quelques immondes sentiments trahissant la faiblesse qui pouvait parfois les saisir lorsqu'ils étaient l'un et l'autre. L'un à l'autre. C'est d'abord bien un certain silence qui accueille tout ces mots plus assassins les un que les autres. Mais très cher ami... N'étais-tu là, à ton tour, en proie à ton propre attachement? Tel un enfant en colère contre sa propre mère après un jour d'école trop long. Oui Belial. Elle t'a terriblement manqué, n'est-ce pas?
« ... C'est bon, t'as fini?»
Une demande simple, tranchante et cassante à la fois. Ta voix, cette fois, ne faiblit pas, et ne laisse rien déborder. Un contrôle total. Toujours. Une nécessité pour une femme de ton rang. En faisant rouler tes yeux maquillés au ciel, tu marques une nouvelle pause pour prendre le temps de reprendre une gorgée de ce vin rouge qui colore un peu plus le carmin de tes lippes charnues... Et à nouveau, tu répliques.
« Sérieusement, écoute toi.... Un vilain pré-adolescent en pleine crise de jalousie. Je pensais pourtant que t'aurais passé l'âge... J'aurai tout vu. Belial Abaddon Faustian, jaloux... Non mais regardez moi ça ! Si tu n'étais pas si repoussant, je pourrais presque trouver ça mignon...»
Tu ponctues ce rapprochement d'un rire léger et cristallin, surement plus agaçant que jamais. Le sourire qui l'accompagne habille tes lèvres comme le satin corbeau orne ta peau d’albâtre. Et simplement, te voilà qui te penche, écartant ta coupe pour laisser tes seins chauds et ronds rencontrer son bras couvert, tandis que ses griffes se saisissait de la ligne de sa mâchoire pour la posséder... Et souffler à tes oreilles
« Alors je t'ai vraiment tant manqué que ça, hein... Tu t'es enfin rendu compte de la tristesse de ton existence, sans moi pour l'embellir? Je comprend. Ça doit être dur à avaler comme réalité. Mais regarde. Je suis là, maintenant.»
Lequel était le plus grand enfant ? On pouvait se le demande à juste à titre alors que toi tu étais profondément ancré en tes inhumaines convictions. Tu considérais encore et toujours avoir été le plus fidèle à ta personne contrairement à elle et qu’importe ce qu’elle avait répondu ce silence avait su te contenter. La jalousie ? Il est vrai que tu n’aimais point partager tes objets, tes jouets mais il était toujours complexe de garder ses divertissements surtout lorsqu’ils avaient un libre arbitre. Tu savais qu’elle reviendrait, tôt ou tard, toujours, qu’importe la façon dont le temps devait s’écouler. Tu avais toujours su que Blanche finirait par se pointer car qu’importe ce qu’elle pouvait s’avouer il n’y avait que toi qui avait ce don pour s’occuper d’elle. Au final n’étais tu pas connu pour être l’un des plus ambitieux et efficaces corrupteurs de ces bas-fonds ? Le chaos et la folie n’avaient souvent besoin que d’un petit coup comme la gravité et toi tu l’apportais. Une simple journée pouvant suffire pour enlacer dans la damnation et la folie bien des personnes.
Tu la sentais, encore plus putride qu’il y a quelques secondes alors qu’elle venait de faire la pire chose en ta présence. Est-ce que ces quelques temps loin de toi avaient fini par totalement la dérégler ? Visiblement oui et ses actes l’avaient démontré à tes yeux alors que sa personne se montrait envahissante. Tu n’avais rien répondu et tu la fixas longuement alors que la musique continuait en fond. Tu fis le plus lentement possible un mouvement de tête, désignant sa poitrine auprès de toi avant de doucement ramener tes orifices morbides au niveau des siens.
« - La nouvelle Blanche aurait oublié que je n’apprécie point être touché sans consentement ? »
Il ne fallut guère plus pour que tout naturellement ton aura se manifeste, celle d’une magie, de ta magie. Tu ne t’étais point fait prier pour aller piocher dans l’angoisse, aussi profonde puisse elle être enfoui actuellement en elle. Tu savais qu’elle allait reconnaître la marque, l’emprise de ton pouvoir mais tu n’en avais que faire car tu voulais lui faire passer le message. Elle n’était la bienvenue auprès de ton être actuellement.
« - Ou es-tu tellement envieuse d’attention et de repentance que tu en viens à jouer sur le pire terrain tellement tu estimes ne plus avoir d’alternatives ? »
Tu chassas dès lors sa main de ton masque, récupérant en parallèle le libre mouvement de ton bras quelque peu obstrué par l’un de ses nombreux atouts de séduction. Tu ne t’étais point fait prier pour délicatement cependant lier les mains de la belle ensembles, les tiennes par-dessus tel la dalle qui refermait un caveau funéraire. Un geste fait avec une rare cérémonie même si ta fermeté était là, l’empêchant d’échapper à ton emprise tant que tu l’estimerais nécessaire.
« - Tu sais qu’il ne faut pas jouer avec moi Blanche, chacun de tes souvenirs le sait. Tes cicatrices ne te remémorent rien ? Tu sais que l’agonie et la mort sont mes mélodies favorites mais tu sais aussi… Tu le sais aussi que la douleur est mon plus beau récital et que contrairement à la mort, la souffrance n’a de fin que si j’en décide alors ne t’avise pas de me retoucher une seule fois sans mon autorisation. »
Captivant toujours fermement ses griffes, au point sans doute où le cuir de tes gants s’en voyait excessivement crispé. Tu ne lui offrais cette précieuse liberté car tu avais savamment ponctué chacun de tes mots d’une innommable peur, panique ou tout autre tumulte sentimental prompt à la perte de contrôle. Tu avais tenté de raviver ses pires souvenirs de votre relation chimérique pour les cajoler d’une étreinte terrifiante.
« - Tu ne veux pas avoir à me supplier ici n’est-ce pas ? »
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mar 22 Déc - 16:30
QUEL GÂCHIS
Oh non, tu n'avais pas oublié. Comme l'oublier? Vous étiez si semblable. Jusqu'à ce point là. Vous étiez ceux qui touchaient... Mais jamais ceux qui étiez touchés. Un principe simple mais pourtant si dangereux... C'est donc, sans t'écarter et même, au contraire, en venant un peu plus presser ce décolleté charmant qu'était le tien contre son bras, que tu siffles un simple mais perçant
« Le nouveau Belial aurait oublié que je n'en ai que faire des préférences d'autrui?»
Quel charmant et hideux tableau vous faisiez. Incapable de céder face à l'autre. En recherche constante d'appuyer sa domination. Sa force. Son implacable charme. Oh oui, tu tuerais pour lui, mais tu ne l'avouerais jamais. Et puis, après tout, est-ce que la réciproque ne serait-elle pas tout autant vraie? Et enfin, le voilà. Tu la reconnaitrait entre mille. Cette sensations immonde pernicieuse. S’immisçant en ton esprit pour souiller et tordre tes sensations comme il le voulait. Il se jouait de tes sens. Venait en exacerber un pour mieux en faire disparaitre un autre. Il te manipulait, et tu détestais ça. Avec le temps, tu avais apprit à reconnaitre cette drôle de sensation qui te permettait de faire la part des choses entre réelle sensations... Et celles provoquées par le don de Belial. Mais, même avec ce même temps... Tu n'avais jamais réussit à le contrer ou savoir lutter suffisamment pour ne pas te laisser déborder par ce flot intense de sentiment. Surtout lorsqu'il te touchait.
Lentement, tu déglutis. Une sueur froide vient glisser le long de ta colonne vertébrale, accueillant ces nouveaux mots plus assassins que les précédents. Cicatrices. Douleur. Souffrance. Une véritable hymne à cette relation toxique et laide, mais pourtant si précieuse que vous aviez l'un avec l'autre. Il voulait te faire croire qu'en lui tournant le dos, tu avais réduit à néant les chances de regoûter à ces moments, mélant torture et plaisir. Mais au fond de toi, tu le savais. Au fond de lui, il le savait. Vous étiez incapable de vous passer l'un de l'autre.
Alors, pendant qu'il referme son emprise obscure sur ses deux mains, les maintenant captives de son bon vouloir, tu baisses un instant les yeux, signe de docilité et de soumission tandis qu'il faisait glisser sur ta peau cette ultime menace... Dont tu le savais parfaitement capable de la mener à bien. Même si votre accord fut de ne jamais rien offrir en publique... L'avais-tu assez amoché pour qu'il vienne briser ce simple et presque unique principe qu'était le votre?
« Va te faire...»
Oh, ces mots. Ces précieux mots. Une formule de politesse que Belial connaissait plus que personne. Un refrain entrainant et entêtant que tu lui avais chanté un nombre incalculable de fois. Pour de bien nombreuses raisons, dans de biens différents contextes... Oui, cela ne laisserait pas l'entité de marbre, pour sûr. Et il faut dire que même toi, ces mots t'avaient fait frémir. Il s'étaient échappés de ta somptueuse bouche par un réflexe qui ne t'avais jamais vraiment quitté. C'était un peu vos mots d'amour à vous... Tes sourcils se froncent, prise alors ainsi entre deux eaux. A la fois assaillie par la prises fermes des mains de Belial... et le trouble, la peur, l'insécurité qu'il continue de faire pousser en ton être. A cette première gène, tes sublimes griffes accérées se déploient légèrement pour venir entamer un peu plus son cuir... Et tenter de goûter à sa chair, tendre et chaude. A cette seconde gène, tu tentes de te raisonner et de lutter, au mieux, contre ton cœur qui s'emballe, et ton souffle qui se raccourcit. Et puis, finalement, tes yeux retournent chercher les siens. Affamée de voir ce visage dont tu fut privé durant plus d'un an... C'était à toi d'user de ton pouvoir. Ta voix, ton plus bel atout. Et tu murmures
« Ne joues pas à ça... Tu n'aimerais pas que je t'ordonne de retirer ton masque, en public... N'est-ce pas?»
En accompagnement, ta langue glisse alors sur tes lèvres, qui n'arrivent pas à former un sourire, malgré l'envie taquine qui t’effleure. L'idée de le voir obéir ne te laisse pas indifférente. Même si tu savais que le retour de bâton n'en serait que plus violent. Tu finis alors en finissant d'approcher ta bouche de son masque... Comme pour s'assurer qu'il puisse presque jurer pouvoir sentir ton souffle chaud contre sa bouche immonde et délicieuse.
« Maintenant... Cesse d'user ton pouvoir sur moi... Et lâche moi... Sinon je jure de montrer au monde à quel point tu es hideux... Belial...»
Et malgré ces mots gonflés de haine. Tu peux sentir la passion qui les anime. Ô Belial, comme tu es malchanceux de porter ce masque. Car, sans nuls doutes, Blanche aurait déjà fait tes lèvres siennes.
Elle tentait de répondre même si elle ne pouvait affronter son propre corps et ce faux sentiment qu’il n’était apte à chasser malgré tout. Tu la sentais vouloir vainement se battre, vouloir te griffer et te faire lâcher l’affaire. Une étreinte pesante, angoissante qui ne semblait point lui plaire, voilà tout ce que tu avais souhaité. Elle avait fini par te menacer à ton tour mais est-ce que ce genre de choses fonctionnaient avec toi ? Oh non, bien sûr que non et on ne se permettait ceci alors qu’on venait soi même de se jeter en tes griffes, alors qu’on avait tout fait pour se faire lacérer. Même si ton pouvoir avait cessé de faire son effet, même si le temps allait devoir faire son œuvre pour que le retour à la normale soit totale, pour que Blanche reprenne totalement possession de ses émotions tu avais prévu. Tu avais prévu de ne lui rendre ses mains les captivants toujours un petit moment qu’importe les lacérations qu’elle allait tenter. Tu n’avais point bougé alors qu’elle s’était excessivement rapprochée, la défiant toujours. Tu ne perdais pas, au grand jamais et si cela arrivait la partie était tout bonnement remise.
« - Une bien maigre menace ou tentative de négociation… Tu sais que je pourrais être capable de bien pire, serais-tu pressée de devoir porter artifices et maquillages pour autre chose que l’esthétisme ? »
Tu ne doutais point qu’elle avait compris à quoi tu faisais allusion tandis que ce masque trônait toujours devant tes lèvres, ton faciès. Un simple commentaire désinvolte finissant par se faire ouïr pour la chasser à moins que tu n’aies toi-même à prendre des mesures.
« - Regarde toi en venir à ce genre de chantages, la seule chose en laquelle tu es efficace. »
Tu vins tourner la tête à te droite afin de pouvoir apprécier tantôt ton rouleau de tabac, reportant un tant soit peu ton attention sur l’orchestre. Tu ne te défilais point cependant alors que tu ne tardas à ramener ce faux visage là où il se trouvait normalement. Si seulement ton masque était capable de retransmettre chacune de tes émotions, elle n’aurait pu y lire qu’un dédain mêlé de défi et une indescriptible envie de la faire taire… Pour de bon ?
« - Tu sais que je ne te tuerai jamais car j’adore te faire souffrir… T’entendre me supplier. Tu sais que j’aime ta… Combativité et là façon dont tu t’emballes avec tes petits jurons… Ton précédent petit juron. Tu me complètes. »
Quand tu te soumets, un détail qui n’avait franchi les lèvres de la monstruosité que tu étais. Tu n’avais toujours pas bougé dès lors tournant la tête de nouveau cette fois-ci pour déguster ton délicieux cocktail, en profitant longtemps, savourant chacun de ses arômes avant de te reporter vers elle une nouvelle fois.
« - Mais au-delà de t’être rabaissée pendant tant de temps Blanche tu as oublié une chose fondamentale avec moi… À croire que l’amour rend réellement aveugle n’est-ce pas. »
T’apprêtant à lui asséner un nouveau coup de poignard, à pointer ton surin au plus profond de son cœur. Tu expiras doucement alors que ton masque commença à se mouvoir, se rassemblant en un léger amalgame métallique qui entama un lent chemin jusqu’à ton lobe droit pour y trouver refuge sous la forme d’une simple croix renversée, d’une simple boucle d’oreille. Tu lui soufflas ces mots alors que tu avais toi-même balayé sa propre menace. Avait-elle oublié que tu étais imprévisible ? Que tu ne vivais sans aucune règle et sans doute la moindre te concernant.
« - Tu ne peux pas contrôler le chaos. »
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mer 23 Déc - 10:36
QUEL GÂCHIS
A ces premiers mots, menaces déjà mises à exécution par le passé, tu ne cille pas. Parfois, tu te haïssais de laisser à cet infâme personnage tant de droits sur ce corps qui était tien. Tu te haïssais de le lui offrir sur un plateau pour qu'il puisse satisfaire les pires de ses vices. Et pourtant. Chaque instant passé avec lui, dans la douleur comme dans le plaisir, était indélébile. Gravé à jamais dans ta mémoire. Si exécrable et jouissif à la fois. Parfois, tu te perds à rêver de trouver la force de lui tenir tête. De ne pas céder. De le repousser, une fois pour toute. Lui, qui se pensait toujours si nécessaire à ton existence. Mais, la plus sombre partie de ton être, corrompue jusqu'à la moelle, finissait toujours par céder et lui concéder. Et ça te rendais malade.
Et encore une fois, il fait mouche. Il peut surement le constater, car il a le don pour ne rien laisser échapper à son regard acéré, surtout te concernant. Ce frisson, là, qui te parcourt quand cette phrase, pourtant simple, franchit ses lèvres. Tu me complètes Intérieurement... C'est un peu une victoire pour toi. Il l’avait dit. Là. Même de façon détournée. Si ta présence, ton être le complétait… C’est que logiquement, il était alors incomplet lorsque tu n’étais pas là. Tu étais la partie manquante à sa vie. La seule capable de combler ce vide béant qui gorgeait et empoisonnait son être. Il avait besoin de toi, Blanche. Parce que tu étais la seule à la hauteur de ses espérances. Et que rien ni personne ne pouvait rivaliser avec toi. Et cette idée…. Comme elle était enivrante.
Mais sans même vraiment t’en rendre compte, il venait user de tes faiblesses pour te faire plier. Il te flattait. Te caressait dans le sens du poil, pour mieux venir lui manger dans la main. Pour que tu balaies sans réfléchir ces précédents affronts. Ces provocations. Comme les caresses qu’il pouvait t’offrir après avoir saigné ton corps de mille et une façons. Et tu te trouves alors tellement prise par de nouvelles réflexions que tu ne viens même pas contester ce mot, lourd de sens, qu’il avait employé. Amour. Etais-tu encore capable d’en ressentir ? Dans sa forme la plus pure et brute ? Ou peut-être n’avais-tu simplement pas réfuté car, là encore, il avait fait mouche. Car Judas avait réussi l’impensable. Car la louve n’est pas sensée s’éprendre de ses proies.
« Arrête un peu le narcissisme, Belial. T’es pas le chaos. T’es qu’un putain de malade détraqué par maman qui t’a surement pas donné assez d’amour quand t’étais petit.»
Le venin dégouline de ses crocs affamés. Elle grogne, gronde, et remarques alors après ces mêmes mots qu’il avait, de lui-même, débarrasser son masque. Et enfin alors, tes yeux croisent les siens sans barrière pour le protéger. La lueur sauvage qui anime tes iris se confronte à ces yeux que tu ne connaissais que trop bien… Et qui en avait vu beaucoup trop. Plus que tout tes amants confondus, qui n’avaient jamais réussi, eux, à te faire lâcher prise comme lui savait le faire. Et putain, ça, ça te rendait malade.
« Maintenant ferme la deux minutes...»
Ta voix, à la fois froide et glaciale, autoritaire, se gorge de ton pouvoir d’influence. Après tout, il tenait toujours tes mains… C’est que tu n’y avais pas mis assez de cœur. Maintenant que son pouvoir s’était presque entièrement évaporé, elle était un peu plus en possession de ses moyens. Alors, il était temps de récupérer son dû. Et tu savais déjà ce que tu voulais. Ce qui te dégouttait et t’attirait tant. Ce que tu crevais de le voir faire, enfin, depuis plusieurs immondes minutes. Ça, où qu’il se mette une balle dans la tête... Au choix. Cet ordre final. Autoritaire et ferme. Colérique et fiévreux. Ces phéromones qui l’enrobent.
« … Et embrasse-moi, plutôt... Connard.»
Ça rendra ta bouche bien plus utile et agréable, plutôt que la laisser continuer de dire de la merde, Belial.
Encore de nouveaux jurons se mêlant à quelques tentatives de te blesser. Est-ce que cela pouvait t’atteindre ? Pas le moindre du monde là où enfaîte il n’y avait plus rien à vouloir briser en toi. Tu avais ta fierté mais tu savais très bien la ravaler pour mieux poignarder, tu savais quand justement il ne fallait accorder d’importance et allouer une punition. Tu la trouvais malgré tout excessivement exigeante pour une personne qui avait grandement perdu de ses qualités ces derniers temps. Tu étais déjà prêt à rétorquer à chacune de ses phrases, à lui faire comprendre que tenir cet éternel discours n’avait le moindre effet sur toi et que bien au contraire cela te faisait doucement sourire. Il y avait une sensation que tu ne connaissais que trop bien qui ne tarda à se manifester. Qu’importe le temps, tu t’en rappelais parfaitement, cette traitrise qu’elle était apte à insuffler. Le corps trahissant le bon vouloir de l’esprit toi qui savais parfaitement ce que tu désirais. Il n’y avait sûrement guère plus frustrant pour une personne déterminée, motivée de voir son propre être ne répondre à ses songes.
Elle avait toujours eu ce don de quémander ta fureur et sans doute les pires choses que ton esprit pouvait imaginer… Voilà qu’elle n’y faisait toujours exception. Machinalement, alors que tu n’y avais aucune emprise, tu vins définitivement te rapprocher d’elle. Tes lèvres se scellant auprès des siennes même si à l’opposé l’ensemble de ton être avait méticuleusement fait attention à ne pas la toucher elle, lui offrir un autre précis contact. Il n’y eut qu’un baiser, simple, bref car après tout son ordre n’était-il pas si simple ?
« - Toujours ce langage châtié et ces petits caprices que tu dois obtenir via des moyens détournés Blanche. Il est vrai que cela doit être amusant pour toi d’avoir un petit chien chien qui répond à tes fantaisies. »
Avait-elle oublié qu’en ta présence on ne jouait que selon tes règles à toi et uniquement à toi ? Tu en avais excessivement l’impression même si de l’autre côté tu connaissais son envie de toujours tenir tête ni plus ni moins bien souvent qu’importe le prix.
« - Tu penses pouvoir me faire céder si facilement avec de pathétiques tentatives ? »
Tu n’allais en aucun cas lui courber l’échine, tu comptais lui dérober chaque petit plaisir qu’elle n’était elle-même capable de t’arracher. Tu étais venu t’enfoncer de nouveau en ta chaise à ces propos avant de doucement remuer de nouveau le couteau dans la plaie.
« - Peut être que j’envisagerai de capituler si je retrouve face à moi la Blanche que je connais. »
Rappelant encore sa précédente situation à elle, tu n’étais en aucun cas du genre à lâcher l’affaire même si tes griffes auraient pu paraître émoussées en ces propos. Tu venais de recycler comme un argument ou alors remettre une chose sur la table qui n’avait lieu d’être là où tu savais qu’elle était parfaitement elle. Tu étais venu entrouvrir la porte à une toute autre idée, une toute autre pensée. Le tout n’était qu’une probabilité de surcroît là où tu avais choisi le mot envisager… Car rien n’était sûr avec toi hormis ta capacité à tourmenter chacun de ton esprit sinistre.
« - Celle que seulement moi je connais, tu la ferais venir maintenant je te prie ? »
Une politesse qui cachait une parole plus que nocive, une parole au fond maléfique alors que tu faisais référence à une Blanche très précise, celle qui était tienne. Peut-être que si elle finissait par te supplier…
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mer 23 Déc - 12:42
QUEL GÂCHIS
A nouveau, le goût et la sensation de ses lèvres sur les tiennes. Oh, il n'y met pas beaucoup de cœur... Mais c'était plutôt à prévoir. Cela ne manque malgré tout pas de t'agacer. Et dire que vos retrouvailles auraient pu être si grandioses... Lui, s'amusait à les piétiner, enfant touché dans son orgueil, privé trop longtemps de son jouet favori.. Toi. Ton corps. Ton âme. Ta façon de lui tenir tête. Et de finir par céder entre ses griffes. Alors que tu essuies, par simple geste de provocation, tes lèvres à nouveau orphelines, tes sourcils se froncent quand ils prononcent ces premiers mots. Tu n'as pas le temps de filtrer tes mots que ta réaction ne manque pas. Sortant les griffes, la louve que tu es gronde alors, à en faire trembler l'alcool dans vos verres respectifs, alors que ta voix aussi froide et tranchante que les glaciers du grand nord tombe, du tac au tac.
« Je t'interdis de parler de lui putain. Encore moins de cette manière. »
Parce que tu n'en a pas le droit. Parce qu'il t'es si supérieur, en tout les point. Parce que tu ne mérites même pas de prononcer son nom ni même de le laisser entendre. C'est ce que tu manques de cracher, les nerfs à vif. Mais tu te contentes de ces mots, qui, déjà, sont de trop. Ta mâchoire se crispe et s'il se réinstalle, l'air de rien, dans son siège, tu ne manque pas de faire pareil. Tu te détournes de lui, finissant par quitter son regard du tien. Ta main, nouvellement libre, va s'échouer sur le pied de son verre cristallin encore bien trop plein et elle le porte à sa bouche pour en prendre une, deux gorgées.
Encore une fois, il vient te chercher. Après tout, c'est bien là la discipline où il excellait le plus. T'emmerder. Toujours. Et encore. Bien que tu sois habituée à ignorer ses éternelles piques qui tentent de te blesser et se heurte à la carapace qui t'englobe, formée par la vérité qu'il ne pouvait nier et qu'elle connaissait. Cette dépendance dont il était victime envers toi. Mais cette demande finale cette fois ne manque pas de te faire glousser. Un rire franc et ironique qui s'échappe de sa bouche cinglante. Elle remue lentement la tête, laissant quelques unes de ses mèches Blanche tomber de son oreille pour s'échouer contre sa joue d'albâtre.
« Sauf que, contrairement à toi, Belial, je ne suis ni prévisible ni monotone. Il n'existe pas différentes 'Blanche', idiot. Je suis juste changeante et composée d'infinies variations qui font de moi un être intéressant et toujours surprenant. Je sais, ça doit pas franchement te parler. Est-ce que tu veux que je m'abaisses à ton niveau et que je t'explique avec des mots simples?»
Un nouveau rire, faible mais moqueur. Entre tes crocs, tu siffles avec dédain et sans jamais reposer tes yeux sur lui. Après tout, c'est vrai. Tu étais toujours la même. La situation où les gens en face de toi faisait alors légèrement varier parfois tes actes et tes mots... Bien qu'encore une fois, pour ton plus grand malheur, Belial était une exception. Il avait le droit à une autre facette, certes différente, mais qui faisait partie de toi. Profondément dissimulées sous tout tes autres immondes vices. A nouveau, le vin s'échoue en ta bouche, et tu finis par reposer le verre, qui claque sur le bois poisseux de la table devant vous. Tu n'avais même pas remarqué que ton poing libre s'était serré sous l'agacement, la colère, ou autre chose?
« De toute façon... C'est fini. Lui et moi.»
Enfin, le verdict tombe. Il vient du plus profond de ton être. Il sort un peu de nul part. Mais tu avais besoin de cracher cette annonce que tu avais gardé pour toi depuis de semaines, et qui te pesais tant. Ta voix, bien qu'elle tente de rester d'une froideur exemplaire, ne peut s'empêcher de trahir une pointe d'émotions, bien que tu te le sois interdit. Car, face à lui, qui avait tant renié cette relation... Ce n'était que tendre le bâton pour se faire battre.
Alors, au final, Belial... La Blanche que tu connaissais était plus ou moins de retour, libérée de ses chaînes... Non?
Tes lèvres s’arquant sur un sourire des plus larges, tu étais comme satisfait d’entendre tout ceci. Chacun de ses propos alors qu’elle ne pouvait ignorer ton regard qui avait scruté chacune de ses réactions, chacune de ses mimiques. Etait-il préférable que Blanche ait gardé cette information pour elle ? Bien sûr, il n’y avait absolument aucun doute à se faire sur tout ceci surtout lorsque le tout vint tomber entre tes crocs acérés. Tu avais doucement haussé les épaules dès lors ne lui offrant l’honneur de formuler une phrase en guise de réplique. Tu en avais même reporté ton attention sur l’orchestre profitant des nombreuses notes qui vinrent s’échouer auprès de ton ouïe. Ton verre retrouvant quant à lui parfois tes lèvres, de même pour ce cigare qui s’était grandement consumé en un rare moment de solitude, quel gâchis te disais-tu et paradoxalement doublement en ton esprit. Ce n’est qu’après de longues secondes que tu ramenas doucement tes deux orbes de givre auprès de leurs jumelles en un premier constat verbale.
« - Oh je suppose que tu attends un témoignage de compassion, d’intérêt ? Ou de reconnaissance ? De l’empathie je crois que cela s’appelle comme ça. »
Un air pensif s’accaparant tes traits alors que parfois tes paupières se permirent de voiler tes iris comme si tu profitais, dégustait une quelconque chose inconnue. Appréciais-tu l’ironie de la situation elle qui ne savait parfaitement contrôler son paraître ou te complaisais tu du choix de cet orchestre merveilleux ? Difficile à dire tandis que tu avais trouvé une nouvelle plaie, cette fois-ci béante dont la cicatrisation ne paressait réalisable. Le corps peut guérir mais l’esprit n’est pas aussi résilient et tu ne te ferais point prier pour l’apprendre à Blanche. Finissant ton verre sur ces propos avant d’en recommander un autre, chacun de tes actes étant pensé alors que tu la faisais toujours patienter de par l’intervention de la serveuse.
« - Bien où en étions-nous… »
Mimant de te reconcentrer sur le tout, sur cette affaire qu’elle venait de te présenter et qui n’en était une tout bonnement. Tu n’avais jamais été… Enclin à offrir quoi que ce soit de bon à Blanche, chacun de vos plaisirs étant nimbé d’un rare vice en un échange nuisible au genre humain mais plus que jamais ceci venait de dégringoler. La marche du vertueux est semée d’embuches ? Celle d’une potentielle rédemption de Blanche allait être bien pire, bien plus horrible, définitivement plus infâme que l’ensemble des angoisses et supplices que tu avais pu infliger depuis ton arrivée en ce bas monde. Qu’arriverait-il à cette pauvre louve damnée si jamais un jour tu venais à apprendre le passif qui vous lie… Même le diable lui-même aurait pitié d’elle.
« - Tu as chuté Blanche, qu’importe ce que tu tenteras de me cacher moi qui ai appris à manipuler les émotions et à les reconnaître par cœur par extension. Tu n’es qu’un gibier infect sans la moindre noblesse qui a aimé et qui aime toujours car une fois la boîte de Pandore ouverte elle ne peut être refermée. »
Tirant une nouvelle fois sur ton cigare que tu vins déposer dans le cendrier sans pour autant l’écraser. Tu te penchas doucement vers elle, lui soufflant ces mots en même temps que la fumée en un acte tout sauf respectueux.
« - Je l’ai qualifié de chien chien mais après plus mûre examen, toi tu es encore plus bas, petit rongeur. »
On ne revenait pas vers toi tel une fleur et encore moins sans avoir ravalé sa fierté et bien plus.
« - Tu sais que tu ne seras plus jamais la même à mes yeux, je savais que tu ne faisais qu’échouer mais à ce point… »
Ton venin s’étant changé en une entité, une solution encore plus infâme. Tes mots n’avaient plus pour objectif de la provoquer, lui faire perdre pied mais tout simplement la briser, la détruire tandis que tout ses actes ne pourraient la faire remonter en ton estime surtout de par ce qu’elle te montrait.
« - Même me supplier ne suffira Blanche car tu as tant fait changer les termes du contrat. »
Des mots soufflés alors qu'une de tes mains était doucement venu encadrer sa joue en un acte doux en cet amas d'immondices et de dépit. Pensait-elle tout avoir sur un plateau d'argent sans rien n'avoir à assumer ?
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❝ quel gâchis ❞ | ft. blanche | fini Mer 23 Déc - 14:19
QUEL GÂCHIS
Oh, Belial. Blanche avait tellement, tellement, tellement, tellement d'insultes et de jurons, rien que pour toi. Pourquoi étais-tu encore là? Pourquoi est-ce que tu t’entêtais à avoir un semblant de conversation avec un être tel que lui? Lui qui n'était que vices et pêchés? Lui qui n'était capable que de semer le mal, autour de lui. Si ta relation avec Judas t'avais bien apprit quelque chose... C'était bien ça : Ton âme n'était pas aussi basse que celle de Belial. Tu étais capable de faire des choses biens de ta vie et de ton être... Et cette pensée avait réussit à t'empêcher de venir planter tes griffes au fond de son ventre. Et pourtant... Tu en mourrais d'envie.
« Je n'attend rien. Surtout provenant de toi.»
Toujours cette même lame trop tranchante, trop aiguisé. Trahissant vaguement les pensées qui se confrontaient dans ton esprit en proie au doute et d'autres sensations trop indigne de ta personne. Tu es sensée être intouchable. Celle qui détruit, celle qui ose. Et te voilà à caresser du bout des doigts la place de la faible. Sans comprendre que se montrer parfois vulnérable ou sensible, ce n'était pas toujours synonyme de faiblesse. Car à tes yeux, c'était du pareil au même.
Encore et toujours la même rengaine. Il te reproche cette même faiblesse d'esprit sans se douter que tu t'étais déjà bien trop flagellé avant lui pour que cela ne te fasse le moindre effet à présent. Tu restes alors le regard dans le flou. Les doigts fermés sur ce verre, alors que tes phalanges qui blanchissent trahissent la pression présente dans ces derniers, menaçant surement de briser le verre de ta simple poigne. Et puis, cette conclusion te fait réagir. Tu sembles redescendre sur terre, trouver la sortie du brouillard qui t'avait envahit. Et tes sourcils se froncent. Lentement, ta main se lève jusqu'à tes lèvres, qui se posent et accueille les deux dernières gorgées de vin. Et, d'un geste toujours aussi lent et précis, tu retournes poser ce verre sur la table, n'ayant à présent de rouge que la marque de ton rouge à lèvre échoué sur l'un de ses bords. La colère, étrangement, semble avoir été balayé de ton visage, louve. Remplacée par un sentiment général... D'apaisement? Et puis, ta voix, plus douce, résonne à nouveau
« Un contrat? Quel contrat? »
Tu soupires alors et ris même à nouveau faiblement. D'un geste lascif, tes longues jambes fines se décroisent, et le tissu satiné de ta robe corbeau couvre à nouveau sa cuisse précédemment à demi-révélée
« Il n'y a jamais eu de semblant de contrat, Belial. Je ne t'ai jamais appartenu. Je ne t'appartient toujours pas. Et je t'appartiendrai jamais.»
Intransigeante, visiblement tu avais grand besoin de lui faire retrouver sa place. Lui, qui prenait tant de place... Si tu avais réussit à te débarrasser de cette précédente relation, trop belle... Peut être était-il temps de te débarrasser par la même occasion de la toxicité de Belial. Peut-être pouvais-tu reprendre ta vie en main. Redevenir seule maîtresse de tes envies. Alors, et sans un regard envers son interlocuteur, Blanche récupère alors son sac, posée entre elle, et lui. Ses doigts s'enroulent autour de la sangle de cuir blanche, sans jamais que ses griffes ne l’abîment... Et elle se lève. Qu'ils aillent au diable... Tous.