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nous fermons les yeux. le grand respire des faunes invisibles et les bras de la flore ; si grands. notre forêt à travers ses mains sur elle y tombe le sang des peaux de cerf humaines qui nous suivent et nous ne pouvons marcher plus loin.
ici, vous saurez venir, nous le savons. nos pieds sont toujours enchaînés, des mots violence sous nos chairs grouillent et si nous ouvrons la bouche nous aurions peur d’en vomir les salissures ; tacher notre maison et ses odeurs si familières.
nous ouvrons les yeux. à nos oreilles les grillons et les cassures que sur le sol des pieds fauniques provoquent. un cerf. sans déguisement traître. mais si nous marchons plus loin avec ces ramifications malades sous la peau qu’ils nous ont injectées,
nous atteindrons dans la forêt le cœur seul qui nous pousse à revenir. le cœur seul qui nous rappelle que nous sommes
je dis
notre nom c’est laurie.
notre horde quelque part nous attend. notre horde sans violence assassine. et nous avons oublié de pleurer, nous croyons.
à nos oreilles de nouvelles cassures, plus lourdes plus claires. nous savons que la présence si près de nos chairs n’est pas celle du cerf. nos yeux ont la nuit du jour où là-bas nous allumons des réverbères, mais nous pouvons malgré tout
vous voir.
votre fourrure si humaine.
marchons si rapidement pour vous rejoindre,
pardon du corps contre le vôtre nous venons échouer
serrer si fort votre vie chaleureuse dans nos bras
parce qu’il faut que nous sachions
moïra,
sommes-nous à la maison ?