Dunn, nom de femme mariée, oublié. Renommée Bear.
Moïra.
Mère Ours (du conte "Boucle d'Or et les trois ours").
41 ans.
Hétérosexuelle.
Aubergiste.
Master Pieces.
Entité.
CARACTÈRE
Parmi tous les personnages de Wonderland, Mère Ours est comme un point gris dans cette frise colorée. Entité mineure, éloignée du centre de l’attention, elle n’aspire qu’à une petite place, près du coin de la cheminée.
Solitaire, mais pas isolée, sa profession lui a ouvert plusieurs mondes : des mains qui se serrent et des sourires qui naissent au coin des lèvres. Moïra fait face aux inconnus, douce au piquant, calme à l’agitation, silencieuse au bruit, égale à elle-même. Elle ne demande pas, mais on a besoin d’elle, on la recherche : l’accalmie dans la tempête, la parenthèse dans une phrase, le miel dans le lait.
C’est tout elle, Moïra, elle aime inconditionnellement comme ça. Et son auberge aussi, elle l’aime, toujours quelque chose à y faire, toujours un coin à remplir… Elle n’est jamais assez sûre, assez chaleureuse, assez lumineuse, assez confortable.
Elle est à son image.
Vous pourrez la visiter, à condition de bien choisir la direction, d’emprunter le bon chemin, quelque part au fond de la forêt d’Hollywood, elle n’est pas difficile à trouver, mais elle apparaît plus facilement à ceux qui en ont besoin (du moins, c’est ce que ses hôtes ont l’air de lui répéter). Les réservations tendent à augmenter, mais Moïra est habituée à recevoir les mêmes visiteurs, quand ce n’est pas un alice qui s’est perdu.
Le quotidien et la nouveauté ne la dérangent pas, on la trouvera toujours aux mêmes endroits, elle s’adapte, elle est de toute façon très occupée.
Quand elle n’est pas occupée à refaire les lits, elle est prise en bonne compagnie : tout d’abord, car c’est une personne fiable (une tombe à secrets), optimiste (le pot de miel toujours à moitié plein), sage (tout devient plus clair après une discussion avec elle), altruiste (charitable sans se poser de question), silencieuse (avec l’épaule tendue).
Et seule (mais jamais fermée).
Mère Ours ne se considère pourtant pas comme une figure de sagesse, elle ne se considère même pas comme très érudite : alors elle lit, elle lit beaucoup, tous les livres sont passés entre ses mains, elle en retire de mauvaises et de bonnes leçons, mais préfère ne répéter que ces dernières.
Elle est une personne appréciée de Wonderland, mais ne participe pas pour autant à toutes les discussions, à tous les sujets, elle évite par exemple les potins, elle les répudie sans ménagement.
Elle est pacifique, mais cela ne doit pas passer pour de la faiblesse : Moïra n’évite pas le conflit, elle l’affronte, mais sans perdre de sa politesse. Elle ne condamne pas non plus, elle a pour idéal que tout le monde puisse apprendre de ses erreurs, c’est la leçon qu’elle a tirée de Wonderland, et ça, personne ne le lui enlèvera. Oui, Mère Ours est aussi très têtue.
Elle n’a pas confiance en elle, même si on lui trouve un certain courage, un talent pour la couture et qu’on adore sa cuisine, c'est pour elle des choses si triviales qu’elle ne voit pas leur caractère d’exception.
Elle vit seule, délibérément, et elle déteste quand on essaye de lui faire rencontrer quelqu’un.
Mère Ours refuse de rencontrer le Grand Amour, elle a déjà une famille à construire.
AVIS SUR LES BRAVE HEARTS -
AVIS SUR LES HOLY CROWNS -
AVIS SUR LES MASTER PIECES -
AVIS SUR LES DARK SHADOWS -
● Peu lui importe leur rang et leur groupe, qui est leur reine et qui est leur ennemi, il y aura toujours un bol de soupe pour eux à l'auberge.
En quelle année et où a t-il grandi ? En Ecosse, dans les années 90.
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ? Elle sait qu’elle a été mère, elle se souvient de la date de naissance de son fils (15/09), elle le fête et rêve de le rencontrer.
Comment est-il mort ? Etouffée par un oreiller.
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? Terrifiée. Qui ne le serait pas ? Moïra est apparue éteinte, à garder ses distances avec tout le monde et à raser les murs. Petit à petit, parler avec les habitants de Wonderland devenait une torture auto-infligée, mais elle a recommencé à sourire. Plus le temps passait, plus elle oubliait, et plus elle arrivait à accepter sereinement cette nouvelle vie.
Quelle est sa plus grande peur ? Tomber amoureuse, dernière crainte restante de son ancienne vie. Il est si dangereux de finir vulnérable entre de mauvaises mains.
Son objectif à Wonderland ? Vivre, profiter de l'instant présent, se créer une famille.SECRET INAVOUABLE A essayé de tuer son propre mari, en apprenant que ce dernier frappait aussi leur fils unique.
Amoureuse et mariée à M. Dunn, surnommé
“Mon Ours”.
Un petit nom qu’elle chuchotait amoureusement.
Devenu une tentative vaine à calmer l’inéluctable dans son dos.
Arrivée dans la maison, la première chose qui lui sauta à l'œil, c’est les couverts mis sur la table.
M. Dunn, aussi amoureux pouvait-il l’être, ne se donnait jamais la peine de participer à ce type de futilités qu’on appelle “partage des tâches”.
Mais avait-il fait une exception ?
Elle fait le tour de la table, regarde avec un peu plus de rigueur.
Les chaises sont déplacées, il avait déjà mangé, mais il y avait deux assiettes sales.
Silencieuse, Mme Dunn ne se rend pas compte qu’en se dirigeant vers la chambre elle ralentit en même temps son pas.
Elle entrouvre la porte, devine qui est cette silhouette sombre tournée sur le côté.
Mais ne reconnaît pas cette poupée aux boucles blondes, nue et enlacée, dans leur lit.
Doucement, elle referme la porte.
Mme Dunn est une femme qui ferme les yeux par amour.
***
Elle le savait en train de marcher dans la maison comme un fou.
Elle le sentait trembler de colère à chacune de ses apparitions devant le paillasson.
Un matin, prête à partir, il l’a attendu contre sa porte, l’a retenu violemment par le bras.
Elle pouvait sentir son bras serré entre ses doigts alors qu’elle entendait chuchoter à son oreille d’insoutenables paroles.
Elle a fermé les yeux.
Mais son visage lui apparaissait toujours, ce visage enlaidi par la colère.
Mme Dunn a démissionné pour ne plus jamais le voir.
Mme Dunn est une femme qui accepte beaucoup de choses par amour.
***
Mère au foyer, mère d’un petit garçon,
“Son Ourson”.
C’est ainsi qu’elle l’appelait en posant une bise sur son front et sur l’ecchymose au-dessus de son œil mouillé.
Elle comprit que c’était ni la première, ni que ça allait être la dernière fois.
C’était soit lui, soit eux.
Mme Dunn est une femme capable de commettre l’irréparable par amour.
***
Dos au matelas, Mme Dunn contemple le plafond, couverture jusqu’au nez, jambes frissonnantes en raison de la lame cachée.
Elle ne réagit pas en sentant le lit se tendre, elle se retourne sur le côté, offre son dos à la brute qu’elle côtoie depuis des années.
Ferme les yeux en cherchant son souffle alors qu’elle serre plus fort la poignée du couteau.
Son ventre se tord quand la main velue de son
“cher et tendre” lui passe dessus.
Il la retourne brusquement, Mme Dunn glapit, prise sur le fait, la main sur l’objet du délit.
L’homme écarquille ses yeux.
Ni l’un ni l’autre ne réagit face à l’impensable.
Mme Dunn, hébétée, prend conscience du gâchis de l’occasion, au même rythme du corps qui respirait contre le sien.
Elle fait ce qu’elle sait faire le mieux : attendre.
Attendre qu’il ait fini de crier.
Mme Dunn a depuis longtemps lâché le couteau et est recroquevillée sur elle-même.
Son mari sait très bien ce qu’il fait, car il frappe exclusivement la tête.
Elle se demande au bout de combien de coups il faut, pour exploser une boîte crânienne.
Et s’il n’y avait pas la douleur qui l'obligeait à se protéger de ses mains, elle le laisserait terminer.
A force de bouger dans les draps, tentant de s’écarter de cette étreinte qui la bouffe et la viole, elle est maintenant totalement sur le ventre, sa condition ne serait pas plus différente si elle était allongée sur un trottoir vue la dureté du matelas.
Et puis il y a l’oreiller.
A force de hurler, elle commence à manquer d’air, et Mme Dunn regrette encore une fois.
Elle avait l’air de faire que ça ces derniers temps.
Alors elle fait ce qu’elle sait faire le mieux.
***
Wonderland a fait un merveilleux travail pour que Moïra oublie son passé.
Mais il n’a pas effacé les traces, les sensations, aussi inexplicables qu’indélébiles.
Le temps figé et le souffle haletant face à des lèvres roses, désirables.
Lentement, mais fermement, la femme s’écarte et s’assoit au bord du lit. Éclairées par la lune, ses épaules blanches tremblent, mais le visage de Moïra reste, lui, imperturbable.
Hésitante, une voix d’homme tente de briser le silence :
« Tu n’as pas froid ? »Suivi d’une main se voulant rassurante, posée sur sa hanche.
L’homme est patient.
Ils n’ont encore rien fait.
Moïra se maudit d’avoir accepté la proposition, elle se jure de ne plus recommencer.
Mais l’homme attend toujours.
« Je suis désolée mon cher, mais je crois que ça ne va pas être possible. »La main se retire, difficile de ne pas sentir l’air vibrer par la déception.
« D’accord. »Elle pourrait presque deviner un
“j’attendrai” à la suite, mais elle ne lui laisse pas le temps de le supposer. Maintenant debout, elle abandonne sa forme galbée pour une plus robuste.
L’homme reste incrédule alors qu’il regarde Moïra poser ses quatre pattes sur le parquet de la chambre.
« Où vas-tu ? »L’ours se tourne à demi vers le petit homme.
Elle grogne quelque chose qu’il ne comprend pas, puis s’en va sans demander son reste.
À la maison.