il n’y avait qu’à tendre l’oreille. et quelles belles oreilles. regardez, regardez tous. solennellement. longues et raffinées, frétillantes au rythme de ton cœur ravagé.
crac boom
il saute et tu soupires, faussement lasse de ses soubresauts. c'est qu'ils sont si bons.
boom crac
que ça continue. pour aujourd'hui, pour demain, pour toujours. que le temps jamais n'y touche. tu n'y survivrais pas.
tu te mords alors les lèvres, tandis que la foule s''épaissie, devient grasse en causette au sein de ton salon de thé. ils ont beau être nombreux, leurs jacasseries ne se sont plus que frémissements et bruissements de souris. ton cœur lui, continue. il rebondit, trémule à l'encontre de ces non-dits. il avait suffit d'un soupir, d'une pensée à son égard pour que ça se propage sous ta peau.
palpitations sensuels.
ah.
« Sortez. »
les jappements cessent et seul le ding argenté des cuillères contre la porcelaine scintille dans la salle. tu fais tourner tes doigts , d'un geste théâtral, captant leur attention.
« Sortez tous, allez ! »
ça s'agitent, ça se bousculent, ça décampent de ton terrier, laissant derrière eux tasses et thé tiède.
c'est qu'à ne plus voir le Temps qui passe chez vous, on se rend vite compte, qu'avoir un Temps pour tout devient compliqué.
petit rire cristallin, rideaux de velours qui tombent sur la vitrine saillante du salon de thé et te voilà partie. partie où ? par là, évidement. il suffit de suivre le chemin. quel chemin me diriez vous ? le chemin des nuages qui se ruent vers la nuit bien sûr !
c'est quand le chemin que l'on suit n'est pas sous de nos pieds, qu'on appel ça marcher sur la tête.
☽☽☽
halloween city.
on ne peut s'y méprendre, il y fait nuit. à toute heure du jour et de la nuit. à te faire remarquer que si le Temps se cachait ici, il y ferait jour.
c'est donc tout en élégance, tes courbes faisant suinter l'obscurité de panique, que tu dénotes par ta présence même, toute la perfidie de ces lieux. si tu es ici, c'est parceque tu sens que l'on te veut ici. c'est indécent, c'est indécis et pourtant c'est bien là, dans cette maison renfermée sur elle même, comme un cocon noir.
tu as le museau qui trésaille, les cils qui battent. tu sais où tu es. tu sais où tu vas.
ombres éventrées, les yeux fouineurs dans cette pièce sombre, laissant le claquement de la porte derrière toi, annoncer ton arriver.
pourquoi ne pas
préparer du thé ?