N’en déplaise aux fleurs inoffensives, mais rien n’égale la beauté des fleurs empoisonnée.

Lilith était une de ses fleurs là, sublime, élégante, reine dans la serre des fleurs de Wonderland, gelée mais surtout empoisonnée. Et c’est bien ce que chez elle tu appréciais, et ce qui te faisait définitivement la respecter. Elle avait une bonté que tu n’aurais jamais, et il était impossible de ne pas respecter toute l’étendue de ses capacités, Ne sont que des inconscient ceux qui s’oserait à la sous-estimée.

Il n’en restait que tu appréciais à recevoir la visite d’une telle beauté. Lilith était déjà venue à ta porte toquer pour quelques commandes particulières, notamment pour que sans éveil ses nuits soient jonchés. Que meurt sous l’effet du précieux liquide ses insomnies. Voyant que ta première concoctions n’était pas assez, tu avais travaillé d’arrachepied dans ton atelier pour finalement trouver tu l’espérais le mélange parfait offrant à ton invité le plus paisible des sommeil.

Tu avais sorti pour l’occasion le set de tasse de thé commandé et surtout dessiné spécialement Lilith, tirant une à une les deux tasses hors de la boite où le prénom de ta future invité était orné. Tasse d’un blanc immaculée, sur lesquelles trônait de magnifique roses d’argent et de dorée, avec la particularité d’un flocon dorée peint au fond de la tasse, nul s’en rappeler les capacités de la divine créature.

Prépare Darya d’un geste calculé et zélé le thé, dépose les feuilles de thé dans l’eau chaude pour les laissées infusé, vient ensuite noyer un peu de cannelle, quelques épices, un peu d’orange, laisse ensuite embaumer ton intérieur des odeurs, avant de venir au salon pour réajuster tes canapés, remplume perfectionniste les coussins, vient ensuite disposer les tasses, la théière dans laquelle le thé, se noie, les cuillères en argent, et quelques biscuit maison sur la table basse. Tout devait être parfait.

Laisse le tintement particulier de ta sonnette venir emplir tes oreilles, tourne sur tes hauts talons, laisse ta robe voler au rythme de tes pas, ondule féline dans ton habit pourpre, venant ouvrir ta porte avec un sourire.

« Pile à l’heure, je n’en attendais pas moins d’une femme aussi fabuleuse que toi Lilith »

Ton sourire est doux, alors que tu te décale pour la laisser entrer à ta demeure.

« Entre, entre ma douce, j’ai préparé du thé. »

Laisse pénétrer la jeune femme dans ton antre, la laisse se mettre à son aise, alors que tu lui indique d’un geste doux le salon. Il était des gens avec lesquels il t’était commun de prendre plus de précaution, de ne pas risquer même l’effleurement d’un contact. A l’exemple parfait de Belial. Mais Lilith avait sans le savoir à dire quelques atout en sa manche que beaucoup n’aurait jamais. La confiance de Crowe tout d’abord, un passé commun avec ton amante, et pour une fois dans un sens bien plus positif que les autres âmes l’ayant peuplé. Ensuite Lilith était un femme, puissante, et on ne peut plus respectable. Un autre bon point. Et t’avais cette impression, peut-être stupide Darya, que tu pouvais avec elle te permettre de baisser un petit peu le niveau de ta méfiance et de garde habituelle. Laissant pour une fois un brin de chaleur emplir ton visage, tes mots, tes gestes, toujours dans cette sincérité naturelle qu’il t’arrivait d’avoir avec ces quelques rares âmes, rares être.

« Fais comme chez toi, pas trop fatiguée ? Installe toi où il te plait, tout est confortable. »

Sourire doux, alors qu’elle a le choix entre le grand et moelleux canapé, et l’un des deux fauteuil en face de celui-ci tout aussi inondé de coussins aussi moelleux que varié. Le confort et l’élégance c’était tout ce qu’il fallait.

Impossible vipère de ne pas apprécier la tenu que Lilith arbore, longue rob ébène qui lui sied définitivement à merveille, Lilith était une femme de gout, n’était que pauvres ères sans la moindre conscience pour ne pas le remarquer, ou simple jaloux par la folie dévorée, aussi fabuleuse que Blanche, avec cette élégance qu’on ne peut lui enlever, l’une des plus belles roses de la serre de rosier. Impossible de dire la plus belle, forcée d’avouer que Crowe en avait le titre tout attribué. Mais Lilith était tout de même d’une beauté à se damner.

Sourire doux à tes lèvres quand elle te complimente, douceur passagère mais réelle. Lilith en ses traits parfois lui rappelait Crowe, cette même inexpression peinte sur son visage raffiné, mais ce n’est pas ce qui pourrait te rebuter, autrement ce n’est pas pour la bretteuse que tu aurais sombrer. Apprécie Lilith, sa prestance, son élégance et son gout. Tous ces éléments faisant d’elle bien plus qu’une cliente privilégiée.

Dispose les tasses avec finesse avant de venir laisser le liquide chaude et parfumé emplir les tasses de thé, ouvre le petit pot de sucre au cas où elle en voudrait, écoute silencieuse ses propos, les enregistre. Relève les yeux vers elle dans un sourire. Ayant plus qu’une maigre idée des terreurs nocturnes qui pouvaient probablement l’empêcher de se reposer, ou même d’apprécier la douceur d’une nuit. Parce que pour toi il en va de même.

« Ou Juste que le dosage n’était pas parfait, d’un corps à un autre tout change, crois moi je sais de quoi je parle, j’ai mis plusieurs moi avant de finalement trouver un concoction qui me satisfasse. J’espère que celle-ci t’ira, je me suis permise de lui donner un gout de thé vert, j’espère que ça ira sinon dis moi, je peux encore faire des modifications. »

Glisse entre tes doigts araignée ta tasse de thé avant de fondre jusqu’au fond de ton fauteuil, te délecte du parfum délicat. Bouge doucement ta tête, pour lui faire signe de ne pas s’en vouloir.

« Je t’en prie c’est un vrai plaisir de te recevoir. Ne t’en fais pas trop pour les convenances, j’aime à t’écouter. »

Reste Silencieuse quelques secondes avant de répondre finalement à sa question.

« Quelques peu perturbée je dirais. Mais si ce n’est pas le lot de toute âme de ce monde. Les nuits sont longues et les souvenirs s’effacent, mais je dirais que mes journées ont eu droit à quelques rebondissements agréable. »

Sourire doux et complice sur tes lèvres pourpres, beaucoup de mots pour peu de contenu, mais l’angoisse de la perte de tes souvenirs et réels. Quant aux rebondissements il n’avait qu’un nom, et il brulait son âme par les deux bouts.

« C’est un thé vert camomille et fleur d’oranger, mais j’ai d’autre parfum si tu préfères. »

Te laisse boire une gorgée agréable et réconfortante.

« Qu’est ce qui te tracasse au point que tu ne peux dormir ? Enfin si tu veux en parler un petit peu. »

Une chaleur qui s’échappe de ton sourire, c’est rare Darya, mais t’as comme un sentiment familier, un sentiment qui te met à l’aise sans que tu mettre le doigt sur quoi, mais peu importe.

Glisse ton regard ambre sur cette grimace qu’elle ne saurait cacher. Flots des évènements passé venant assaillir ton esprit des souvenirs, des images ensanglantés, désincarnées. Alastor était vérité araignée, mais rien de ce qui avait été fait ne méritait le nom beauté. Et tu n’avais pas assisté à la plus macabre des envolées. Ferme tes yeux de ténèbres habillés. Tu te souviens n’avoir à aucun moment sous-estimé, le trop docile ennemi qui en votre antre a du voir son amant être écorché, mutilé.

« Des jours bien sombres sont à venir. »

Voix un brin brisée. Parce qu’il y a tant à perdre, si peu à gagner, voyage tes iris ambrés, ta voix comme l’annonce d’une vieille prophétie, il est aisé de se voiler la face en monde désuet, ce monde dont la tête et le corps ont été séparé. Soupire entre tes sombres lèvres échappé, douleur dans ce regard ambré, ne compte plus les cauchemars qui semblent ne plus vouloir te lâcher, comme écho aux nuits dévastée de ton invitée.

« Je ne sais plus trop ce que j’en pense Lilith. Je crois en Alastor, je mourrai pour ses convictions, pour accomplir sa vision. Je n’ai pas peur de mourir, mais j’ai peur de perdre le peu de choses qui a de la valeur à mes yeux. Les seuls êtres qui me maintiennent en vie. Parce que c’est tout ce qu’il me reste. Les souvenirs ne sont plus qu’infime fil, je me prépare à laisser Wonderland me dévorer, mon choix est fait, mais j’ai peur. Peur de perdre Ace, Judas, Toi, Blanche, Osvald, Alastor,Belial, mais surtout Crowe.»

Morsure sur tes lèvres alors que tu viens prendre un moment pour respirer, noie dans la tasse de thé les émotions que tu te dois de réprimer, que tu n’es pas sensé exprimer, pas sensé partager. Et pourtant, c’est si dur de tout garder sous clé.

« Je crois…que pendant un instant, nous avons été les outils d’une guerre pour laquelle on a pas signé. Sur le papier je n’y vois pas vraiment à redire, mais je suis réaliste sur le fait que l’on perds du temps et de l’énergie sur des guerres qui ne nous permettront pas de mener à bien notre projet. On aurait pu tous y passer. Sans exception. Opal est une menace qui a déjà fait des dégâts, et on a plongé dans sa provocation. On l’a même provoqué en retour. En tapant directement là où cela fait le plus mal. Sur ce qui rends fou. A sa place, je nous réduirai tous en cendres. Surtout si Dundee vient à ne pas survivre.»

Un non de ta tête, balance les mèches de gauche à droite. Cascade ébène sur tout buste, prends une autre gorgée de thé, comme seul espoir dans l’avenir qui vous attendait. Sourire compliqué mais esquissé sur tes lèvres pourpres araignée.

« Crois moi je comprends tes insomnies. Et si tu as besoin de temps pour discuter certains soirs, certaines nuits, ma porte te sera toujours ouverte. Toujours.»

Parce qu’elle te parcourt aussi. L’insomnie. La peur.

Tu ne t’attends pas aux remerciement qu’elle t’offre avec cette douceur qui la caractérise, douceur que parfois tu semble être la seule à percevoir, mais ce n’est peut-être qu’un insubile impression, faussée comme bien d’autres chose. Tes mains qui serrent douce, rassurante et chaleureuse à la faveur des siennes. Ton visage qui doucement ondule de gauche à droite, tu ne pense pas mériter ces remerciements, ni digne, ni méritante, parce que tu n’as fait que prononcer quelques mots, parce que ton oreille a été attentive. Tu te rapproche un peu d’elle, laisse cette proximité intimiste venir complaire la chaleur douce de ce moment.

Rebondit ton esprit sur un point. Particulier. Peut-être pas celui que tu devrais.

« Tu penses qu’il y aurait, je ne sais pas un genre de cœur, de fontaine ou… Leurs âmes iraient au moment de mourir… »

Et ton esprit vacille, ton esprit se perds.

« Peut-être qu’il y en plus de Time, Mad, quelqu’un d’autre qui prends les âmes pour ne laisser recommencer que ceux que Mad aurait décidé ? Une essence de la Mort peut-être ?»

Après tout ils prenaient bien toi jour à renaitre pas vrai ? Pourquoi ce laps de temps, pourquoi eux, sans que jamais cela ne change. Ta tête qui se secoue en douceur, avant qu’un soupir ne vienne passer tes lèvres.

« Mais ce serait vraiment fou pas vrai ? Enfin qu’est ce qui n l’est pas. A tel point que je ne sais plus ce qui l’est vraiment ou ce qui ne l’ai pas. »

Un rire doux, volatile.

« Est-ce qu’on peut décemment convoquer Mad pour avoir une notice d ce monde ? Au moins lire les petits caractères en bas de page ? Je me souviens pas les avoir lu en arrivant. »

Une boutade, une brève vérité. Tu te souvins avec clarté de la terreur qui t’avait habité à ton arrivée, les angoisses répétées, cette impression désagréable que sous le poids de l’inconnu tu allais être écrasée, bousillée. Est-ce que tu ne l’avais pas été ? Ou peut-être était-ce déjà le cas quand tes pieds ont foulé le sol de Wonderland.

« Pense-tu qu’on devient lasse de voir le monde tourner, encore et encore ? Les âmes qui apparaissent, disparaissent pendant qu’on reste figé. Cela doit être douloureux. »

Ton regard qui glisse vers le tien. Sans parler des réincarnation, qu’est ce qu’il adviendrait Lilith, toi, elle vous étiez entité, ou future entité, si la Mort ne venait jamais vous chercher, vous resteriez, inlassablement, à tout jamais peut-être même, et vous regarderiez les corps en poussière tomber. Crowe n’avait pas l’éternité. Lèvres un instant pincé.

« Lilith, j’espère ne jamais avoir à te pleurer. Qu’on aura toujours le temps de profiter d’un bon thé. »