nous pouvons établir ceci.
ici le noir est froid, pas de ces vents la nuit dans nos forêts glaciales
ici un froid de ce que nous n’avons ni ancrage ni repères vivants comme les cerfs loin, mais que nous savons sur la même terre que nous.

ici le noir est froid
ne pas compter ni entendre vos

nos oreilles saignent des râles. des vomissures. dans le noir vos bruits humains si purs. comptons rester clair, l’esprit clair alors

je dis
laurie

détendons-nous recentrer la pensée sur notre menton posé sur nos genoux. nous réalisons les articulations des doigts ont mal ; nous serrons si fort pour se faire si petit dans le noir. et tout près nous croyons les relents chauds parce qu’il y a peu vous étiez encore vivants

les relents chauds des vomissures et des fièvres ; nous croyons sentir l’air si rance. quand le maître dans la lueur éclaire votre

ne regardons pas. le bout des genoux. nous sommes laurie nous regardons le bout des genoux.

non.

qu’avons-nous dit quand notre corps les muscles tendus font mal sous votre main à vous trop vivante. ne touchez pas nos cheveux.

(ne touchez pas)

pas nous. p-pas

râle et nous voudrions que vous cessiez. cessez la présence, nos chairs croyons-nous vos doigts les perforent – nous en sommes sûr, sûr
s-sûr. entendez le cri – nous avons oublié de pleurer – quand notre front brûle de votre contact.

(ne touchez pas)

v-vous. à v-vous auss- ssi restez longtemps vous fini- finir- finirez

comme lui.

je dis
ce n’est pas n-nous. pourquoi. pourquoi. aidez-nous.

aidez-nous à comprendre.
qu’avons-nous fait contre vous.

non. la tête reste fixe. nous gardons la tête fixe.
entendez-vous alastor.
recentrer, nous laurie. ne prenons que les faits. notre bouche pincée. votre présence sans doute plus fétide

vous êtes fétide alastor
laissez-nous partir
pire que la mort.

je dis
v. v. vr. vrai. vous êtes un m

et vous touchez.
ne

touchez

pas

ne touchez pas ne touchez pas les muscles ont mal cassure fissure fêlure nos chairs brûlent laissez-nous seul seul seul
SEUL

cri. nous avons crié.
nous sommes essoufflés, depuis quand respirons-nous si vite. et les yeux qui perdent leur fixe. et c’est plus fort les lettres ont grouillé, les mêmes que nous avons dit mais vous ne comprenez RIEN alors nous vomissons du vide

NON

s’étouffons, car dans le noir fétide nous avions oublié la parole. c’est pourquoi elle est si simple. pourquoi nos bras ne vous repoussent pas pourquoi gémir tout contre vous pourquoi ne pas se jeter à votre cou pourquoi gémir gémir pourquoi ne pas en finir pourquoi la gifle

nos chairs sifflent et le sang percute
grouiller à la manière de vos mots loin
loin de vous peut-être davantage avec nos chairs contre le mur notre sang s’y déversera sans que vous n’ayez à

FRAPPER

peut-être même sourire parce que ce n’est qu’une gifle dans la vague des relents humains elle paraît douleur si minime – elle l’est

n. nous n’a. n’avons pas besoin de vos ca. vos ca. CADEAUX

cracher mot

recentrer pensée. vision. nous voyons il vient le sans-nom prendre chair morte pour remplacer par chair vivante (ligotée léthargie) nous croyons comprendre alastor

arrêtez
arrêtez
arrêtez

la bouche ouverte vous nous empêchez soudain de crier
car vous êtes grand alastor grandeur putride
nous avons peur de la mort

la bouche ouverte nous

non. non non non COMBIEN COMBIEN ENCORE DITES

et pour la première fois depuis des nuits nous sentons soudain notre cœur, car il explose croyons-nous

A
LAS
TOR

entendez la rage. arrêtez.

nous râlons et nous savons
ne croyons plus ; nous savons
(il n’y a plus d’espoir)

combien de nuits depuis la première fois
silence. que votre main ne capte plus rien de nous. vos chairs nous empoisonnent la bouche seulement par leur existence.

res
pire

laurie.

et les os tremblent.

res
pire

et les os tremblent

fermer nos yeux. ça chasserait peut-être l’horreur à notre oreille. toute notre force contre vous secouer la tête
vous ne rentrerez
pas votre poison
dans nos chairs
vous ne rentrerez
pas vos mensonges
sous notre sang

notre sang notre sang notre sang et qu’avons-nous vraiment de nous vrai maintenant.
peut-être l’élan nos mains si faibles (contre les monstres elles ne servent à rien)
pour vous repoussez NE TOUCHEZ PAS nous avons l’air des perdrix dans la gueule des loups, nous le savons et il fait mal d’avaler contre votre contact fétide. vous serrez à peine, nous étouffons. la toux

(ravaler notre propre envie de vomir)

v. vous

déglutir et gardons contenance.

ne savez pas ce que nous aimons.

regardons à droite là où le noir reste noir sans vie qui s’y terre contre son gré.

res
pire

et les os tremblent.

fermer nos yeux. si fort pour espérer nous les rouvrirons sur notre horde, chez nous où nous pourrons par vos horreurs pleurer. ne dites pas notre nom. non

NON

n'essayez pas d'être familier
nos muscles en douleur
votre t ê t e
NE. TOUCHEZ. PAS.
plaquer contre le mur, recentrer pensée laurie. nous sommes, chez nous chez nous
nous traversons le mur et fuyons, nous n’avons pas l’horrible tête du maître si près nous n’entendons plus les mots grouillants nous ne sentons plus l’odeur fétide de son manteau de morts nous souhaiterions l’entendre tousser encore et encore VOMISSEZ ALASTOR et notre corps revenu si vite dans le noir

croyons-nous vous entendre pleurer ?
non
(c’est nous)
(c’est tout petit)
(ça vient de si loin)
(que ça ne fait couler aucune larme sur nos joues)
(qu’avez-vous fait de nous)

SORTEZ-NOUS MAINTENANT. il est vivant. vivant vi- vivant. C’EST FAUX. faux.

mais c’est vrai que vous ne portez pas de couteau. même à notre gorge.

vous êtes la cause. av av avant nous pouvions pouvions endormir les symptômes. vous vous êtes la cause. non nous ne sommes pas méchant, NOUS N’AVONS TUÉ PERSONNE.

croyez-nous.
c’est tout petit dans notre gorge,
pas de larmes sur nos joues

pourquoi nous ? nous pourrions pourrions vous tuer. (prendre contenance) vous aussi vous avez ce qu’il faut pour vomir du sang. et chier noir.

taisons-nous. nous avons trop dit.

oui. oui.

vos fièvres montrez-les alors nous croyons peut-être sentir une énergie nouvelle
une force dans nos chairs même si la bouche à vos ordres monstres ne s’ouvre plus. cousue de silence. respire

plus lent.
plus doux chaque fois que vous toussez.

vous n’avez pas de vie pour nous.
nous vous voyons ; n’avons pas le choix sous les doigts morts et nous le réalisons
qu’avez-vous d’humain alastor. par nos narines respirer. recentrer pensées laurie. respirer par le nez, car notre visage déformé sous votre prise, souffler les malades sur votre visage.

puis ravaler
laurie

nous n’aurions pas dû relâcher les muscles
(ils ont si mal)
lorsque vous vous écartez
(ils ont si mal)

(mais ce n’est plus par notre faute ; notre peur)

nous ne crions même pas, ça s’est étouffé au bout de la gorge ; pas le crachat à vos pieds lui qui se jette hors de la bouche hors du ventre

(étouffons)

râle, nous l’entendons et la douleur coupe nos chairs en deux. à nous de tousser, mais c’est vous le malade (la léthargie l’endort encore un peu, lui). le sol nous ne bougeons plus. peut-être alors oublierons-nous les tensions internes.

nous voulons vivre.

rouler yeux vers ce corps ligoté ; il veut vivre aussi. nous le sentons dans son sommeil. et sous la peau vos mots grouillants comme des ronces soudain

croyons-nous les sentir perforer nos organes humains.
que devenons-nous alastor.
observe, nous observons.

je dis
la lumière

les râles se fatiguent.
fais mieux




















nous ferons mieux.

je dis
pouvons-nous garder la lumière.

que nous puissions se souvenir des relents amers et de l’air vicié
vicié vicié vicié vicié vicié vicié


nous sommes vicié.
notre œuvre. vous dites.
et nous

nous sommes la vôtre.

quand aurons-nous dans le noir nos mouvements libre.
nous ne savons plus
devons-nous respirer
bouger
dire

vous êtes loin
et soudain vous nous étouffez

vous êtes loin
et soudain vous nous écorchez

vous êtes loin
et soudain vous nous encerclez

encerclez encerclez encerlez

forcer le regard dans le votre, nous n’avons pas le choix que de vous voir et ça respire fort au creux de notre gorge. alors les mots de votre famille

pour de bon, sentons-nous les lettres dans la chair qui empoisonnent perforent ce que nous avions d’humain. cracher râle mais qui ne crie pas bien, nous le sentons comme un haut-le-cœur.

je dis
tue

pour de bon, sentons-nous les lettres, plus jamais quand vous serez parti
nous n’arrivons à les déloger. vous venez de planter un mauvais bourgeon et nous le sentons encastrer dans l’écorce de nos chairs. pleurer de l’intérieur.

dans l’air vicié. oui. nous avons tué.

gémir, devons-nous l’accepter, gémir, entre les lèvres respirer difficilement, gémir, vos yeux plus froids plus noir que notre prison, gémir crachoter nos côtes qui se font pousser vos ronces fétides il n’y a pas d’espace pour vivre.

nous le réalisons.

et personne même dans la lumière
ne purifiera l’air. vous nous avez viciez
nous n’avons jamais autant vu de maladies nous entourer.

nous oublions que sous nos chairs la consistance des os soutient le cœur. s’écroulons au sol quand – une nouvelle fois –

vous êtes loin
(et ne vous rapprochez plus)

crachez. nous crachons. crachez alastor. votre substance monstre nous paraît même plus laide que les vomissures encore chaude, l’air putride. dégoût, croyons-nous. nous sommes dégoûtés de ce que les autres crachent des miasmes comme les vôtres. si nous pouvions accélérer les décompositions de vos organes, malade, malade MOUREZ MALADE

soudain dire

a-après lui. aujourd’hui ce sera fini ?

nous n’avons pas comptez les corps entrée sortie entrée sortie avant votre propre entrée dans le noir.
avec nous.

vous serez serez. serez. toujours ma-malade.

même sans nous.

recentrer pensée. nous avons vu
votre estomac ses parties liquides régurgitées au sol
nos yeux tremblent le savez-vous votre bile se dédouble
nous nous dédoublons
a v e c v o u s

toussons. toussez.
baisser la tête nous avons eu conscience d’en avoir trop dit
baisser la tête nous avons eu conscience soudaine

abattue. comme une chienne. sommes-nous.

voici le tableau
avant la fin

nous secouons la tête, non non non pardon pardon ce n’était pas une menace nous vous prions calmez-vous ne faites rien pas une menace non non pas une menace aux oreilles vous êtes malade ça nous convient ne disons plus rien plus rien rien

avant la fin

nous relevons la tête soudaine pas de coup pas de prise au cou
que des points noirs avec des étoiles mortes dans vos yeux ; c’est la lumière avant la fin

ET ELLE VIENT.

noire respire noire saccade noire à droite à gauche noire puante noire nous allons courir noire VOS MAINS noIRE NOTRE PEAU SOUS VOS HORRIBLES RACINES ELLE SE TEND TEND ELLE S’ARRACHE À MESURE DE VOS CRIS DANS LE NOIR DANS LE NOIR NON

CE N’ÉTAIT PAS UNE MENACE

(nous avons déchiré notre gorge)
(à votre suite)

silence. car il vient de geindre. il se réveille. et nous dormirons pour oublier.

par le nez
la bouche
les poumons

r e s p i r o n s

je dis
que ferons-nous. après ?

avons-nous parlé vraiment, nous ne savons plus. après le noir, quand nous sortirons. que ferons-nous.

que ferez-vous de nous ?

et nous l'entendons geindre encore.
et nous aurons ses miasmes en souvenir.
sans dignité.

reddition.

c’est parce que nous voulons retirer de nous tout entière
votre présence sans même nos maladies qui exhale
de ces ronces pourries que vous forcez en nous.

crachoter. crachoter. tout contre vous.
nous sommes devenue si laide.

car de notre bouche plus rien de notre peau réside
des chairs contre les joues en paroi qui s’articulent
car il le faut, vous dites

et nous sommes devenue si laide
de vous écouter.

(mais si vous nous avez attrapé)
(vous n’aurez pas le reste de notre horde)

en secret ; manger nos racines.
que vous ne les trouviez jamais.

les manger pendant que les chairs humaines
dans ce coin de noir
si chaudes si vivantes
hurlent hurlent hurlent

crachotent crachotent crachotent
les articulations en symptômes
qui se font si vite incendier
comme nous devenons si rapidement laid

marchons car vous nous guider. dans votre noir
(oublier le nôtre pourvu d’étoiles)

dans votre noir trébucher, mais vos ronces qui ont perforé notre peau nous empêchent d’avoir mal nous avons déjà trop mal même le dos

mais pitié, ne criez pas
ne criez pas

nous allons le faire
faire
faire

déversons toute notre âme qui n’a plus de feuillages que des ramures nous craignons maintenant de couler du sang noir – comme le vôtre. déversons déversons et il crie le corps et il pue

vomissures
coulisses

recentrer pensée ; nous entendons sentons
juste un animal malade
un renard peut-être
dont les gémissements agonisent
sent la gangrène et les fièvres

avons oublier combien de temps
dans votre noir
remarquons soudain le silence
seules les odeurs parlent encore

je dis
c’est. c- c’est. mort. c'est fait. fait.

comme nous.
avec vous.