Bouge les pièces de l’échiquier.

Rencontre au sommet, avec la Reine, le Roi, l’ultime pièce de l’autre coté du damier, le joueur que l’on veut détrôner. Alors dans la pénombre de l’usine, on lui a donné rendez-vous. Il avait été question de dire que chacun viendrait sans escorte, promesse ni tenu d’un coté ni d’un autre, trop serpent l’un comme l’autre, tes hommes à toi était caché à l’intérieur du bâtiment prêt pour la moindre éventualité, parce qu’à un certain regret et en même temps par chance, on ne saurait statuer, vous vous ressembliez.

Cigarette entre nos lèvres, le dos de notre manteau parfaitement adossé contre les murs de l’usine, on t’attends Alastor, on laisse notre regard ici et là dériver, ce n’est que la troisième qu’on grille dans l’attente de ton arrivée, déborde de notre confiance en nous, de cette jeunesse insupportable, qui nous donne la désinvolture et l’assurance, du plus insupportable des gamins. Stratège, autant que serpent, occasion impossible a laissé filer, que celle Alastor de te jauger. D’à toi nous mesurer. On veut savoir qui on doit affronter.

Et si ton jeu est aussi terrible que celui qu’on a composé.

Notre but, et il est particulier, on veut te débarrasser, virer ton trafic de drogue, de poudre des rues de notre ville. Notre père a été laxiste, il ne t’a jamais pris au sérieux a laisser le mal s’insinuer. Sauf qu’on ne fera pas cette erreur, on ne te laissera pas t’insinuer, pulluler, polluer notre ville, notre fief, notre territoire.

Personne. Personne ne marcherait sur nos plates bandes.

Un coup d’œil à notre montre à gousset, dans notre poche glissée, on se demande quand tu finiras par te montrer. Parce que tu vas le faire pas vrai. Tu ne vas pas te défiler, pas te soustraire à cette entrevue, loin de ton terrain miné, mais sur le nôtre empoisonné. Glisse enfin notre regard vers ta silhouette, notre don parfaitement préparé au cas où tu voudrais jouer.

Mauvaise idée, on espère que tu le sais.

Nos iris sur toi posé, écrase notre mégot contre la bâtisse avec une lenteur exacerbée, un sourire en coin sur nos lèvres, Show Time que certains disait. Sonne le clairon d’une rencontre au sommet. La première. Surement pas la dernière. Pas vrai ?

« Alastor. »

Appuie nos mots, d’une lenteur particulière et notre ton, incisif, sinueux. Le jeu ne fait que commencer.

On entends ton rire qui lézarde les murs, qui nous juge, qui se moque. Fais Alastor, fais, sous-estime nous comme ils le font tous, laisse toi croire qu’on est pas assez fort, cela nous laissera tout le loisir de te piétiner quand tu ne le verras pas arriver, de sous notre semelle t’écraser avec une lenteur contrôler, pendant que tu crois encore qu’on est qu’un blanc bec pas capable d’aligner trois verbes. Sourire en coin, on ne te laissera pas nous provoquer sans répliquer.

« Il fallait bien que l’un de nous ai la décence de convier l’autre, avant de se laisser choir dans une véritable partie d’échec. »

On te regarde tirer une autre latte de ta cigarette, alors qu’on s’en rallume une. Te regarder c’est comme d’être en face d’un miroir dans quelques maigres années. On prendra pas longtemps avant de te surpasser. Brule nos poumons, les noircissent un peu plus, alors que s’échappe la fumée. Tes mots qui viennent dans nos oreilles s’insinuer. Continue, viens encore nous sous-estimé. Mais on y est habitué. Alors par même un sourcillement sur nos traits, glisse simplement notre regard, darde dans le tien.

« Ton réseau de poudre. Je ne suis pas le laxisme de mon père. Et je n’ai pas la stupidité de te sous-estimer Haunting. Je veux pas de ça dans ma ville. »

Est-ce qu’on est armé ? On l’est. Mais si t’es intelligent on viendra pas à ce macabre scénario pas vrai. Tu peux nous sous-estimer, mais pas nous manquer de respect. On ne se laissera pas intimider juste parce que t’es plus vieux que nous, juste parce que t’étais là avant. On est né pour te détrôner Alastor. On est né pour t’affronter, et la victoire te rafler. Peu importe le temps où les années.

« Soit on s’arrange à l’amiable. Soit j’emploierai d’autres méthodes. Mais je pense que tu as assez d’intelligence pour saisir l’opportunité de discuter. »

Parce que sinon, on ne se gênera pas pour torpiller la moindre activité que tu auras dans notre ville, on traquera tes ouailles jusqu’au dernier. On ne fera pas de quartier. Tire une latte de la divine cigarette qui entre nos doigts se complait. Savoure. Et attends le couperet, confiant mais toujours empreint de lucidité.

On ne te laissera pas gagner.

On te regarde lever les mains en l’air, les pans de ton manteau qui se soulève, la légère brise qui s’engouffre, et le luisant de l’arme, du poignard. Tu n’es donc pas venu les mains vides, mais on s’y attendait, on n’en attendait même pas moins d’un homme comme toi Alastor. On est nous-même armé, mais tu t’en doute pas vrai, il ne peut en être autrement, on réponds à ton regard de biais, ramène notre main dans la poche de notre pantalon, léger entrevue sur une dague de notre coté. Tu es prévenu autant qu’on l’est.

« Mon père n’a jamais été très regardant sur les avertissements. C’est ce qui l’a tué. Je ne suis pas de ce pain-là, bien que je ne me laisse pas intimider »

Notre cigarette sur le sol échoué, par notre chaussure écrasée.

« Mes sbires comme tu l’évoque ne viendront plus contrôler les échoppes de ta ville, en échange que tes sbires ne viennent plus vendre ton poison de poudre dans la mienne. Ta ville. Ma ville. »

Un sourire sur nos lèvres, presque jovial, sourire déposé, mais qui de nous ne relève rien, malgré le sérieux de notre regard. On a que peu d’intérêt pour les sbires que notre père eut usé pour aller contrôler le casino. Notre père n’avait ni l’art ni la manière. Il avait ses bons points mais ne voyait pas assez loin, et était trop confiant. On a appris de ces erreurs. On ne commettra pas les même et un jour on parviendrait à tous, autant qu’ils sont les détrôner.

« Je ne cherche que la paix Haunting. Une négociation entre gentleman. »

Foutaises. La paix n’est que mot usé pour se donner bonne image. Que pour brouiller les pistes. Mais tu seras surement un des rare à lire entre les lignes. On veut récupérer les pleins pouvoir sur notre territoire, en te rendant les pleins pouvoirs sur le tien. On ne veut pas de tes fouines dans nos pattes. Parce qu’on sait tout le danger que cela vient à représenter. On te propose un deal, à toi de voir ce que tu en fais. Mais on n te laissera pas nous envahir sans riposter.

Il se peut que nous soyons celui qui viendra te titiller. Notre deal ne concerne que les échoppes après tout pas vrai.

On t’entends t’étouffer à notre mention, tout honorable de paix. Ce qui nous fait sourire, pas insulté pour un sou de cette réaction fugace, on attends ton prochain coup, on sait qu’il arrive, on est pas dupe, tu ne peux pas être venu simplement ainsi. Viens Alastor. Viens nous chercher.

On jette un regard sur les sacs que tu viens nous montrer, on vient lorgner, avant de griller une nouvelle cigarette, on savoure le poison dans nos poumons diffusé.

« M’acculer ? C’est mal me connaitre Haunting. Bien que je ne doute nullement de tes capacités. »

Glisse notre regard sur toi, quand tu viens t’approcher, pas d’émotions sur notre visage, peut-être s’attendait-il à nous voir surpris, peut-être horrifié, on en était loin, on a été modelé Alastor par un homme qu’on a finit par tuer. Il est parfois nécessaire de sacrifier des pions, pour qu’avance le jeu. Et ceux-là n’était même pas partie prenante de notre échiquier.

Alors c’est un petit rire qui vient s’échapper de nos lèvres.

« Pas vraiment non, je ne savais même pas le nom qu’ils avaient. »

Sourire sur nos lèvres satisfait. Les déchets ne nous intéressent pas. On a pas le temps de s’emmerder de pions pas capable de subsister.

« Mais merci pour la découpe, ce sera plus simple pour s’en débarrasser. »

On est pas dupe Haunting, tu trouvera un moyen pour nous toucher, parce que tu ne va pas n rester là pas vrai. Mais ne t’en fais pas, c’est aussi notre idée. Dreamland serait notre. Complètement. On t’écraserai. On ne sait pas comment ni quand mais on le ferait.

« Maintenant qu’on a traité le cas des déchets. Pourrions nous revenir à ma proposition. Mais si il t’est plus convenant on peut s’amuser à faire des échanges d’ordures à la frontière pour l’éternité. »

Enfin jusqu’à ce que ta ville on vienne te la rafler.

On entends tes mains qui claquent, et à cet instant on se demande Alastor, si on ne devrait user de notre pouvoir sur toi. Au même titre qu’on veut voir ce qu’il va advenir. On joue avec le feu, et en même temps on est pas en train de jouer sans filet, mais toi non plus pas vrai. Pourquoi tes mains claquent Alastor.

« Désappointé par les moustiques Haunting ? »

On ne croit pas un traitre mot de ce qu’on s’ose à dire, on se la joue tranquille et décontracté. Mais on ne se laissera pas tuer. On t’hypnotisera Alastor, si notre vie est en jeu. Pour te stopper. Pour implanter des choses en ton esprit que tu ne pourrais imaginer. Mais on ne connait pas ton don Alastor et c’est ce qui nous déplait, nous empêche de sereinement venir te happer. On ne peut pas abattre nos cartes si on n’est point sur. Et on espère bien que nos gars planqués, sont prêt et ont débusqué les indigents qui auraient pu avec toi en nos terres se glisser.

« Je te l’ai dit plutôt, plus de sbires pour roder dans tes commerces. Et ta poudre hors de mes rues. »

Inspire un peu plus du poison noirci.

« A moins que tu n’ai d’autres exigences ? Ne soit pas trop vorace Haunting, je ne suis pas aussi flexible que j’en ai l’air. Bien que j’ai un gout particulier pour ce que certains Alice appelle La Guerre Froide. »

Un temps mort. Jusqu’à ce qu’un de nous finisse par avoir assez de force pour détruire l’autre.

« Parce qu’on pourrait aisément et stupidement s’entretuer sur le champ. Tu te retrouverais bien vite avec Christmas Town sur le dos, sans parler des quelques savantes alliances. Ni toi, ni moi n’y survivrions. Quel intérêt de se jeter trop tôt dans une guerre, dont on ne pourra pas profiter. Dommage d’acquérir un territoire sur lequel on a pas le temps de régner. »

Ecrase la cigarette sous notre semelle.

« Une Accalmie disons. »

Tu accepte bien trop facilement Alastor. Tu es trop guilleret. Glisse notre main dans la tienne, main que nous n’aurions jamais dû attraper. Ton autre griffe qui se glisse sur notre épaule, laisse notre regard se voiler, face à une scène terrible, s’étends à nos pieds, ce corps qu’on reconnait. Ce corps, ces courbes, ces mèches délicatement bleutées, le sang qui tâche la peau porcelaine, l’amour d’une vie, l’amour lointain, celle qui surement ne pourra jamais nous aimer, celle qui est notre faiblesse incarnée. Charline. Notre corps loin d’elle propulsé. Et toi qui t’ose t’en approcher. Notre souffle coupé. Notre cœur explosé.

Les secondes de terreur s’écoulent, la terreur s’installe, se complait, nous dévore de sa pénitence, nous étouffe de ses méandres, alors qu’on ne peut bouger, les flashs des souvenirs pour nous parsemer, son sourire, les derniers mots échangés, jusqu’à cet instant précis. Ce clic que fait l’esprit. Notre esprit. Charline est morte. Que reste-t-il de notre humanité ? Rien. Poussière. Déchet. Ils n’ont qu’à tous crever. Toi, Haunting le premier. Notre torpeur, devient rage, devient folie. On a plus rien qui nous retiens. On veut soulager la violence. Tu ne sera pas le premier à en faire les frais. La violence aimant bien trop nous habiller.

Un rire entre nos lèvres, esprit bousillé, notre corps qui vient sur le tien se jeter, brusque animal, on te fait tomber, s’écrase nos corps sur le bitume, nos mains qui se vissent sur ta gorge porcelaine, nos genoux qui sur tes bras viennent se presser, l’éclat furieux de notre regard, la folie qui se dépeint sur nos traits, on vient plonger nos iris à la faveur des tiennes. Tu n’as pas idée. Tu as tué tout ce qui gardait notre sanité. On t’écraserai. On te brulerai. Que ce soit ou non vrai. Plus Jamais. Cette image tu ne nous la donnerai. Bien que toujours elle viendrait désormais nos cauchemars habiller. On est plus sur Alastor de ce qui est vrai. Mais on va s’en assurer.

« Peu importe la portée de ton don Alastor, plus jamais tu n’en feras usage sur moi désormais. Souviens toi, je te fais grâce de ce que mon don fait. »

Goute à notre saveur Alastor, c’est un cadeau un avant gout de tout ce que notre don pourrait te faire. Relâche ta gorge, pour attraper notre dague, la pointe devant ta gorge.

« Tu prends ta clique. Tu dégage. Pas plus de mort. Connais ta place Haunting. »

On attends, prêt à faire bien pire. La rage, la folie qui tambourine encore nos tempes.

« Ce serait dommage de tuer. Tout de suite. »

Même si l’éclat de notre regard en crève d’envie. On te bousillerait. Notre adrénaline pour nous guider.

On regarde ta surprise quand l’injonction tombe, mais on ne s’étonne pas d la force de ton regard juste après, parce que t’es un de ces lions Alastor ceux qui même à terre continue de mordre, qui ne lâche rien, et c’est pour ça qu’on ne peut te sous-estimer. On serait idiot de le faire.

On t’entends nous hurler de te tuer. Sourire amusé sur nos lèvres, quand tu crois nous percer à jour, quand tu pense vraiment qu’on ne se charge pas de ce genre de besogne. Tu ne serais pas le premier qu’on tuerait Alastor. Et peut-être qu’on devrait.

On te regarde devenir fou, alors qu’on arbore toujours notre sourire, on regarde ton sang qui s’écoule de ta nuque, l’ordre que tu hurle, sans qu’on n’y réponde. On a pas peur de toi Alastor. On devrait.

Et puis cette douleur lancinante, désagréable au creux de notre être, au creux de nos côtes. La chaleur de notre sang qu’on sent se rependre, ta lame qui tourne, nous détruit. La sueur froide qui nous parcourt, La douleur qui nous torpille, nos muscles qui se contracte, on garde notre gémissement de douleur dans notre gorge, peut-^tre le perçois-tu.

Tu nous fais un mal de chien Alastor, mais on va pas se laisser déborder.

« L’im..impatience d’un homme. T-T’aimes si peu qu’on te..résiste.»

Notre ton est calme, jusqu’à ce qu’avec une violence brute notre dague se plante dans ta peau tendre, se loge à l’ égale de la tienne dans tes côtes, notre autre main dans tes cheveux, les aggripent, te rapproche, pour murmurer à ton oreille.

« E-Est-ce que tu…veux tant qu-que ça que je t’offre la Mort Alastor ? E..Es-tu suicidaire con-contre toute attente.»

Sourire amusé, on doit tenir, malgré le livide de notre peau, on recul notre visage, et on plante notre regard dans le tien, use de nos dernières forces, pour user de notre don. On aurait pas assez de force pour le refaire.

« Tu stoppes ta clique maintenant. Pas de mort. »

On force l’hypnose sur toi. Le sang qui vient à s’extirper de nos lèvres. Notre bras qui tremble, On te laissera pas nous tuer. On a pas prévu de mourir y’en encore tant à faire, et puis on a pas fini de jouer pas vrai ? Notre sang qui de nos lèvres, s’échoue sur ton costume. Nos doigts qui relâchent tes cheveux, pour essuyer nos lèvres négligement. Alors que notre corps hurle sa douleur, douleur qu’on refuse de laisser échapper, bien que visible sur nos traits qui commencent à se creuser.

« C’est.. bon là, t-t-u prends ton pied ? »

On a plus l’esprit au politesse. Imprévisible et sombre fou qu’on est. Même le teint livide on vint encore te provoquer. Alors que ta lame est un train de nous bousiller. Surement autant que la notre dans ta peau plantée.