t’as mis quoi, trois jours à confirmer qu’il habite bien c’te baraque ? c’était pas compliqué de le suivre - suffisait de faire profil bas, de capter sa clientèle de protégés, r’garder à quel angle de rue il tourne, à quelle heure il quitte le moulin, à quelle heure il arrive au moulin - bref, de la filature en bonne et due forme

du coup johnny boy, t’es là, tout peinard, à te siroter une bière le cul vissé sur son canapé ; tu décrottes tes godasses sales sur sa table basse, cendres ta clope sur le sol, verses le reste de mousse du fond de ta canette sur un coussin feels good to be naughty tu glousses

t’as eu tout le temps de visiter son logis de mignon propret - tu t’y sens comme chez toi, limite tu pourrais t’en faire ton squatte 7e du nom

fait noir, y’a que les faisceaux lumineux des lampadaires de la rue que les fenêtres veulent bien filtrer qui éclairent un tant soit peu les pièces - c’est que t’as pris soin de péter toutes les ampoules et d’arracher tous les fils - eh oui, parce que l’obscurité, toi : osef, t’y vois comme en plein jour  

il ne devrait plus tarder mh - t’inspires une longue bouffée d’air, te rallumes une clope, jettes ta canette vide dans un pot de fleur, te lèves - t’as envie de pisser. tu réfléchis. alright. tu te diriges vers la cuisine, dézippes ton jean et aaaaah son évier est pile l’urinoir qu’il te fallait

next, tu t’essuies les mains sur t’sais pas trop quoi - torchon, foulard ? osef
tu choppes une pomme dans son garde-manger, t’assieds cette fois-ci sur la table et songes à tout ce qu’alec a pu te dire de lui : un désaxé, un cinglé, un hargneux blablabla ouin ouin

t’as les yeux qui pétillent, la gorge qui fourmille et le ventre en appétit - pour toi, ce baby prince, ce ne sera jamais qu’un jouet de plus et -

...? tends l’oreille

ah ? le grincement de la porte d’entrée, les pas dans le couloir, la silhouette svelte

johnny le sourire aux dents blanches et le regard véreux good evening boucles d’or, t’en as mi du temps !

sa petite gueule d’ange, sa voix trop mièvre pour être honnête, la défiance dans ses yeux, la méfiance dans ses gestes - damn johnny, c’est pas un prince charmant que t’as sous les mirettes, c’est une foutue warrior heroin

tu glousses, sautes de la table, renverses une chaise au passage oops l’air goguenard, les joues rosies par l’embarras, vilain toi ! bouh ! vilain johnny-qui-casse-tout

c’est le moment, faut planter le décors, faut planter la scène - et ça tombe bien, t’es pas un acteur qui se ramène les mains vides attends 2sec stp mains en l’air, t’as besoin de toute ta concentration oh - tu retournes dans le salon, grandes enjambées fissa presto et ramènes un petit phonographe que t’as chourré à t’sais plus qui - tu vas kiffer tkt clin d’oeil mauvais, tu le poses sur une commode, le raccordes, ajustes le vinyle, enclenches la musique

is this the real life ? is this just fantasy?

petit pas de danse, révérence - queen, ça te fait toujours l’effet d’une transe’, y’a rien de mieux pour habiller la violence mamaaaaa, just killed a man et tu t’avances vers ton hôte de fortune put a gun against his head, pulled my trigger, now he's dead imites le bang d’un flingue, te marres

rapide, agile, coulante couleuvre - t’es chaaaaaud tonight johnny baby !

ce que j’viens trouver ? c’est du fun t’enlèves ton blouson, craques tes doigts, coup d’oeil sur son épée : ça, c’est potentiellement problématique damn normalement j’me mêle pas des affaires de cul et d’amour de mes potes hein encore un pas de danse, bouger, se déplacer, faire le con, faire l’abrutis - tu veux que ses yeux ne quittent pas ton visage

que alec et toi refouliez votre amour de taffioles, j’men bas les couilles éclats hilares par cont’ que tu l’maltraites, ehhhh grimace du clown triste ouesh c’est pas charming snif, t’essuies tes larmes invisibles ça me fait chier un peu, c’est ma mif’, et on touche pas à la mif’

i see a little silhouetto of a man, scaramouch, scaramouch, will you do the fandango ! tu profites des notes suraiguës de la mélodie pour brusquement pivoter sur ton pied gauche et basculer tout ton poids sur lui - tu le plaques au mur, ton coude sur sa glotte - faut faire vite : t’attrapes son épée, tires un coup sec pour la sortir de son fourreau, la jettes au sol puis la repousses d’un pied afin qu’elle glisse sous un meuble t’as pas trop mal pepito ? tu murmures, 100% no empathie sorry

now tu recules pour mieux lui laisser le luxe d’accuser la douleur et de r’prendre son air spare him his life from this monstrosity, easy come, easy go, will you let me goooo tu chantes, avant de l’inviter de tes deux mains papillons à venir danser avec toi sur le ring viens-là minou, sors tes griffes pour voir

wooooow fuck c’est quoi ce move de vipère ? il est rapide pour un court-sur-pattes ; et ça te balance un pot de fleurs à la gueule ? franchement, petit prince, t’es pas charmant du tout, john, il préfère les bouquets de tulipes smirk

ça te fait salement mal parce que t’as p’têt esquivé de justesse pour pas te le prendre sur la gueule mais du coup t’as finis par le prendre en plein sur le poitrail ; ça t’arrache un râle sec et sonore boooooordeeeeeel

et le pot éclate au sol, y’a de la terre partout - mes boots oueeeeesh tu geins, elles étaient toutes neuves, pi’ tu craches tes glaires sur le mur à porté merde, ça pique tes pectoraux vont finir aussi bleu que le bleu de ses yeux

tant piiiiiis

sale chien ? tu reprends tes esprits (sauf que t’en as 0 donc, eh ?), le mates à bonne distance te menacer d’un couteau tranchant - il a un kink sur la coutellerie ou ? tu éclates de rire aouuuuuh ouaf ouaf tu retires ton t-shirt, t’ébroues façon labrador mouillé j’suis le chien le plus sale que t’auras jamais rencontré, pour sûr moue boudeuse, genre t’es vexé - genre t’es offusqué

et t'es aussi l'chien le plus heureux au monde hell yes - tu t'sens comme au bon vieux temps, sous les cris de la foule, la transpiration âcre plein le pif, les parfums de sang et de musc, les muscles qui lâchent prise : t'es sur un putain de ring

la musique change - ah ? killer queen that’s some good shit baby et t’as la sueur qui te fait briller le derme, et tu t’étires un coup, roules des mécaniques t’as vu ça ? tu pointes un tatouage sur tes côtes, représentant une tête de bisounours archi mignonne (franchement les bisounours c’est trop mimi) pendue au bout d'une corde, baveuse d'insectes, les globes éclatés (trop mimi si, si…) il est chouette hein ? le rictus qui r’vient, mauvais comme la galle c’est toi dans même pas 1h pretty blondie

tu réfléchis, t’as pas trop envie de te prendre un coup de lame dans les flancs - ou pire, dans les couilles ? omg non ! johnny ta gueule, t’as dis tu réfléchis alors réfléchis

ok, stop - let’s go pour l’improvisation

tu prends la chaise que t’as fais tomber plus tôt, la brandis en l’air et t’en sers comme d’une raquette pour frapper violemment la main armée de ton joujou chouchou - mais tu n'tiens pas à ce qu’il refasse son manège de se r’servir dans le tiroir derrière lui alors tu te dépêches de l’attraper par le col et de l’amener en avant à ta rencontre salut bisous sur son nez viens on danse

tu glousses

et tu le forces à adopter la position d’un tango, collant ses joues aux tiennes, broyant les doigts de sa main droite dans ceux de ta main gauche, ton bras libre sur sa taille que tu sers, sers, sers, tu sers si fort

vous exécutez un pas, deux pas, trois pas et BAM tu le violentes dos contre un mur, savoures la violence du coup j’ai ripé sorry grimace tristounette, tu reprends votre chorégraphie et : quatre pas, cinq pas, six pas, tu le projettes en pirouette sur un meuble

le fracas est tel que t’en a la larme à l’oeil woooow, c’qu’est sûr c’est que toi, t’as pas l’avantage en danse, t’es nul mais t’applaudis parce que t’es un partenaire fairplay c’pas grave hein, t’peux toujours te r’convertir dans le jardinage proposition très censée si, si, que tu ponctues en lui projetant du bout d’un pied un bon gros splash de terre sa mère du pot de fleurs cassé - c’était trop tentant

mais y'a un truc qui t'chiffonnes quand même...

si tu plantes des tulipes, promis j’pisserais plus dans ton évier rigole rigole rigole j’adore les tulipes de fou, c’est beau une tulipe, comme sa tête, tête de tulipe, tête blonde, tête furibonde

et donc, ce truc qui te chiffonnes : t'as la sensation hyper désagréable de cogner un innocent, genre sa gueule de minet pue la perversion mais en même temps elle pue aussi l'ange divin de la pureté de marie-sainte-aux-seins-de-lait
...c'est chelou quand même - il t'aurait pas mytho alec, impossible hein ?

ah ouais ça y’est, c’est le moment, le moment du film où tu t’ouvres une nouvelle bière, où tu te claques une nouvelle cigarette (putain elles sont où d’ailleurs ces hyènes en tube ?) où tu cales correct ton derch’ dans le moelleux du divan… c’est le moment de la plaidoirie du vilain

alec, blabla, alec baise, alec ton ami, bibidi bobidi boo
tu hausses un sourcil, t’adosses nonchalamment au vaisselier derrière toi, fouilles tes poches damn j’suis lucky baby, tu m’portes bonheur on dirait tu agites le paquet de clopes fraîchement r’trouvé en l’air, victoire tu vas pouvoir t’en griller une

pi’ tu bouges pas - nope, t’préfères savourer lady nicotine
tu peux bien lui allouer une pause à ton minet, si, si, si, c’est rigolo de le voir tout défait, tout gribouillé, tout paumé alec me baise pas, non, alec c’est mon ami, oui, je suis un animal, oui, oui ta tête roule d'un côté à l'autre, blasé t’sais, aslan le rictus qu’émerge, canines de sortie si tu veux m’faire mal, faut utiliser tes poings tu t'grattes le buste (c’est vrai qu’il a bleuit) ça pique toujours sinon j’me fais chier tu hausses les épaules, la moue désolée on se fait chier là hein ouais, ouais

faut que tu retournes le disque - queen ça va cinq minutes, la vibe est différente, c’pas vrai ?
la violence veut changer d’habit, elle réclame un peu d’folie

hell yes, johnny be mad

presto tu t’exécutes - le vinyle à présent côté verso, le son rock’n’roll qui vrombit et toi qui trépignes et applaudis ouuuuuuuhhhhhh hilare, tu ramasses le couteau qu’il a fait tomber au cours de sa chute et t’approches de lui - tout gentil toutou que t’es

t’expires ton goudron sur ses cils blonds - hiiiii ça fait un effet trop dramatique
le mégot, tu l’écrases sur sa boucle de ceinture - t’es pas un sadique (pas si vite, on en est qu'aux préliminaires) puis le poses sur le sommet de son crâne tout de suite t’as l’air moins sérieux tu glousses

j’veux bien un tatouage, j’avoue mais laisse teddy bisounounours alone vas-y prends, prends-le, prends le couteau aslan ! john t'es a very good toutou parce que tu lui tends - si, si, very good toutou - t’as le sourire qui s’étire

pas le temps de niaiser - tu cales le manche du couteau dans sa main endolorie que tu presses durement des deux tiennes ton prénom, je le veux bien ici, là, juste là tu pointes ton flan droit du regard j’t’aurais dans la peauuuuu oh ouiiiii et ton sourire meurt pour que tu puisses rire, et tu ris, tu ris si fort, si fort

mon joujou chouchou dans la peau susurres - tu le forces à pointer la lame du couteau sur toi, sur ton épiderme ; tu traces une ligne, un mince filet carmin qui coule et tes dents qui se serrent - et plus tu le manipules, plus tu broies son poignet et plus tu te galvanises d’excitation et d’adrénaline allez, on s’applique ! aaaa la lettre a est pas prête d’arriver mdr aaaa, allez ! ALLEZ ! tu agites sauvagement son poignet et crack ! snif l’os

ooooh zut grimace du clown triste, tu recules ; le contemples avec un espèce d’air de loup affamé couplé à celui d’une veuve de guerre éplorée - très censé johnny bad boy dis t’es pas fâché hein petit déhanché esh j’espère ça ira pour pisser non parce que ce serait drôlement ridicule de le voir se faire dessus faute de pouvoir décemment viser

et tu ris de plus bel
trop chéper et extatique pour capter que t’as oublié de conserver le couteau

t’hésites un instant, t’sais pas si tu dois lui demander de danser un slow ou si tu dois l’écouter parce que eh, c’est jamais plaisant de parler dans le vide hein ? ok tu l’écoutes, tu croises les bras, tu prends tes airs les plus sérieux et réfléchis, genre t’es un politicien prêt à faire une passation de pouvoir - attend, hein ?

tu souris ouais, j’aime mes potes puis tu soupires mais esh si tu leurs fais du mal, j’vais pas en crever hein hausses les épaules, l’air désabusé j’vais juste te renvoyer la pareille tout ça blablabla tu soupires plus fort encore je me fiche de finir solo ouais, vérité par dépit hein also j’ai jamais dis que j’voulais te zigouiller charming boy la moue offusquée j’suis un sale chien, une raclure, un mec bête - ok, s’tu veux, mais un meurtrier ? so laaaaame tu pouffes t’as cru ça me fait vibrer les macchabées ? hilare vivre et souffrir de vivre, çaaaa ouaaaais tu t’gargarises ça c’est jouissif

et là
là
bordel

avant que t’aies pu le chopper pour un second round sur le ring, il contre-attaque avec ce foutu fucking son of a bitch de couteau WOW ! tu pestes, la sensation de la lame sur ta joue damn bitch, it huuuuurts tu vacilles et BAAAAABE, ENCUULL— MHHH r’tiens une salve d’insultes salées quand tu sens ta cuisse se faire visiter un peu trop d’fois

ça gicle de l’hémoglobine, ça tapisse ton jean, ça tapisse le sol

douleur douleur douleur - son coup de pied
tu tombes ; tu pestes, t’expires tout ton saoule de rage, t’as les nerfs qui aboient tellement ça te lance - il te frappe, cesse - r’visites ta cuisse - t’avales une goulée amère engrossée de cinq/six grondements lancinants shit, shit, shit, shit, holy shit

et l’voilà qui se barre pardon ?
tu te relèves fissa, retires le couteau du sol, le planques dans une poche, tangues, manques de te manger une commode, retrouves tes repères non sans mal et l’attrapes par un bras avant qu’il n’ait le luxe de franchir la porte le vinyle tourne encore, tu restes tu articules, dément - tu pues l’adrénaline, tu pues le désir de carnage, tu pues la rage de mordre et tu pues… tu pues le plaisir ?

putain baby, t‘es de la dynamite que tu souffles, avant de saisir son crâne et de l’envoyer front l’premier visiter ton crochet du gauche - inspires, inspires, tentes de garder ton équilibre en dépit de ton handicap jambiste qui pisse rouge j’suis pas un alpha deuxième coup de poing dans sa mâchoire, tes jointures qui blanchissent, ses lèvres qui se violacent

j’chiale devant les mémés qui se font bousculer à la boulangerie et tu ris, et tu te gausses, et tu le forces à te suivre jusqu’à la cuisine j’chiale quand on me pique des frites dans mon cornet de frites t’as faim un peu et j’chialerais de fou si on venait à t’arracher à moi clin d’oeil vicié, aveu sincère parce que t’es devenu mon joujou préféré, pour sûr

tu le fais s’assoir sur une chaise que tu coinces contre la table histoire que son poitrail ait à peine l’espace suffisant pour se gonfler d’air, ses paumes que tu forces ensuite à plat sur le bois ; tu sors alors en 2 secondes le couteau d’ta poche et TCHAK ! le cloues dans sa main encore viable avant de le tourner - un tour, deux tours, trois tours… remuer les chairs, entendre le pépiement de leurs tissus qui lâchent, admirer le sang colorer son derme rose…

aaaaaah ton expiration d’aise quand tu t’arrêtes et observes les gouttes perler de l’argent polis - il est temps d’en finir avec ce couteau, tu t’dépêches de le balancer derrière le divan et reviens basculer violemment la chaise en arrière pour le faire tomber elle et lui dans un fracas du tonnerre sur le carrelage

ton pied sur sa gorge, c’est de toute ta hauteur et de toute ta folie que tu le contemples j’ai peur d’un tas d’trucs tu sais écrases sa glotte, essuies la semelle de ta botte sur sa jugulaire mais faut qu’tu trouves c’est quoi, sinon c’est pas drôle, sinon c’est pas funky tu t’accroupis, tu souris t’es beau quand t’es laid

mais johnny tu vacilles, pas le choix que de te ramasser le cul par terre
t’as trop mal à la cuisse, t'as tellement mal que t'en dégueulerais ta bière

tu t’assieds en tailleur à ses côtés, prends le temps de retrouver un rythme cardiaque décent et t’contraindre ta douleur à se calmer (genre) - c’est terminé t’façon

aslan est à bout, t’as épuisé ton jouet pour la journée, cheh - cogner une poupée de chiffon, très peu pour toi t’veux une clope ? tu dis, impassible - t’sors ton paquet de ta poche arrière gauche de jean avant de le poser sur son poitrail
non sans d’abord en extraire une susnommée clope, of course
craques une allumette, inspires et mmmh c’est vraiment bon d’se noircir les poumons hein johnny boy

tes yeux que t’accroches aux siens s’tu veux disséquer mon coeur voix lasse faut déjà que t’y fasses une place grimace odieuse et j’crois que les types comme toi sont incapables d’aimer les types comme moi t’as le discours sardonique, ça te ferait presque jouir de palper sa rage et sa haine dans l’air

mais y’a un truc qui cloche, un truc qui revient comme une piqure de moustique que t’aurais pas suffisamment gratter - ses putains de mots là, sa putain de supplique, ses putains de pleures muets, sa putain de gueule d’ange pourquoi... tu me fais.. ça ...? à moi... ? j'ai rien... fait de mal tu recraches une bouffée grisâtre sur tes mains - rougies par les coups qu’elles ont donnés, égratignées, endolories

fait chier

t’as beau être inno- attend il est innocent ? tu pestes, non, non, impossible - il est coup- non… innocent… flottement mh ton silence qui enfante une curieuse amertume

alec t’aurais menti ? non… alec est réglo hein… fuck it mais, aslan est innocent - c’est certa- non… si, c’est certain ; alec s’il t’a mentit : tu lui fera avaler une à une ses dents jusqu’à ce qu’il les gerbe pour mieux les lui faire ravaler et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps ; t’aimes pas qu’on te prenne pour un con johnny boy, encore moins quand c’est la mif’

soupire

ton rictus sale qui renaît de ses cendres j’me fiche que tu sois innocent baby, j’me fiche que tu sois coupable, j’me fiche de t’savoir enfant de choeur ou enfant de putain tu te penches au dessus de son visage, et t’pourrais coincer ses longs cils blonds entre tes dents - c’est pas l’envie qui te manque - mais non, tu préfères noyer le bleu de ses iris par le bleu des tiennes faut que tu comprennes, aslan tout ce qui m’importe, c’est de vibrer c’est l’extase du danger, courir à reculons vers la mort et tu m’fais sacrément vibrer un baiser sur chacune de ses tempes - cueillir ses larmes comme le plus suave des alcools

et tu souris, tu souris de toute l’insanité qui t’habille
aslan, t’es franchement mieux qu’un rail de coke

tu te redresses, râles it hurts so damn hard
pi’ tu visites la plaie saignante de ta cuisse d’un doigt dont tu te sers comme d’un pinceau
sur l’un des murs blancs, tu écris ton nom john

récupères ton blouson, ton haut
tangues jusqu’au couloir, un regard par dessus ton épaule

j’ai hâte qu’on s’revoit, my goldie prince oh oui

claques la porte
disparais