Sautille légère la pirate. Chantonnant quelques maigres refrains de Noël quand le reste des fourmi de Christmas Town ne font pas attention à elle. Une attitude qui très vite disparait dès qu’un regard vient à se poser sur sa chevelure rouge, Crochet reprenant sa nonchalance naturelle, son sourire moqueur et satisfait. Insupportable. James était bien loin d’être dans les hauts de la liste des enfants sage, elle était plutôt pas mal classée dans l’autre liste, la mauvaise liste si on puit dire. Faut dire que Crochet ne perdait pas beaucoup de temps en réflexion lorsqu’un gredin avait la mauvais idée de laisser pour peu sa bourse dépasser, telle provocation à son œil avisé. Il ne lui fallait que de maigres tours de passe-passe pour la subtiliser.

C’était leur faute aussi. Ils avaient qu’à mieux les ranger.

Argument phare du registre de la pirate, quand venait le moment fatidique où elle venait voir Daphnis pour lui réclamer un cadeau. Et autant dire que James avait le chic pour se montrer on ne peut plus têtue. Et y mettait encore bien plus de cœur à l’ouvrage dans la mesure où il n’y avait pratiquement rien d’aussi délectable et amusant que d’embêter Daphnis. Avec sa bouille d’ange, et ses longs cheveux blonds, cette prestance, un cocktail des plus parfaits pour ne pouvoir y résister. Et James s’y laissait toujours sombrer, avide et joueuse, telle Wendy pourrait l’être, mais hors de question pour James de l’admettre. Crochet se comparant à Pan, il ne manquerait plus que cela dis donc.

Ceci étant après quelques temps à Neverland à boire tel un puit sans fond, et c’était bien peu de le dire, James appréciait même si elle n’oserait jamais l’avouer, la joie et la volupté de Christmas Town. La joie dans le regard des gens, les sourires agréables, le Temps semble s’être arrêté entre ces murs, et chaque jour ressemble à une fête éternelle. James en aime les couleurs et les lumières, elle est toujours plus vulnérable ici elle sait, pas autant que sur son bateau mais tout de même, elle est plus encline à la douceur et la compassion, mais ce n’est pas pour autant qu’elle en deviendrait sage cela dit.

Chasser le naturel, il revient au galop.

Elle déambule dans les rues, à la recherche de la jolie tête blonde. Regarde les vitrines pour voir si il ne serait pas l’intérieur, zieute dans les attroupements si il n’est pas au centre de ceux-ci, cherche à repérer telle prédatrice sa proie favorite, notant dans un coin de sa tête, que c’était peut-être ainsi que le Croco la voyait. Au détail près qu’elle Daphnis elle n’avait pas vraiment dans l’idée de le dévorer. Chasse brièvement l’idée de son esprit, alors qu’elle aperçoit finalement le manteau qu’elle ne connait trop bien, arrachant à ses lèvres rouges un sourire des plus triomphants et satisfait, la jeune femme se laissant galoper jusqu’à lui, glissant ses mains gelées sur les yeux du Père Noël.

« Daphnis ~ Devine qui sait ? »

Elle pouvait déjà pressentir sa moue exaspérée, qu’elle avait espéré créer, roucoulant presque satisfaite de sa propre intervention fortuite. Autour de Daphnis, James était une insupportable femme enfant, une version d’elle-même que ces matelots ne verraient jamais. Plutôt masser les pieds de la Reine Rouge que de les laisser entrevoir cette facette de leur Capitaine.

On a une réputation à tenir ou on en a pas. Dans le cas de James, elle est persuadée qu’elle en a une réputation, et une bonne.

Un rire carmin entre ses lèvres, douceur délicate et naturelle, joie et complaisance mêlée, elle n’a pas l’habitude qu’on la complimente Crochet, te voilà un des rares à lui dire des mots tels que charmante pour la qualifier, chose que personne vraiment ne fait. Drôle, insupportable, bruyante, voilà ce qu’elle est, charmante n’est pas un adjectif qui lui ai attribué, mais le fait que tu l’ai employé ça vient à la toucher, réchauffe son cœur l’espace d’un de ces moments brefs et particuliers, brille la petite bougie dans le noir de sa solitude interne et désabusée.

« Quel flatteur »

Glisse son corps pour venir au-devant du tien, libère tes yeux de la noirceur soudaine, arbore ce sourire sincère et léger, la façade que James aime tant montrer. Ses prunelles à la rencontre des tiennes, son air farouche et amusé au reflets des mèches rouges et ondulés.

« Moi ? Je suis sage comme une image ! »

Air faussement offusqué, reine d’opérette, alors qu’un rire fend déjà ses lèvres, elle sait mentir Crochet avec une perfection dans laquelle beaucoup ont plongé mais avec toi elle n’en voit pas l’intérêt veut simplement profiter, apprécier cette entrevue ma foi presque inattendue entre vos deux âmes discrètes.

« Je ne suis là que pour t’embêter tu pense bien. »

Une part de vérité dans les mots prononcés, une part de mensonge éhonté, ce n’est pas vraiment t’embêter à proprement parler qu’elle veut faire Crochet, mais ce qu’il vient toujours à résulter de ses passages survolter dans cette jolie ville enneigée qui n’est autres que le tienne. Un pas vif vers toi, et ses bras sont autour de toi avant même ta phrase finie, sourire délicieux, regard taquin.

« Tu sais que je te manquerai trop si tu faisais ça Daphnis »

Un baiser volé sur ton nez, avant que de deux pas, deux enjambées elle vient à reculer, son rire pour fendre une fois l’atmosphère, glisse presque sur les pavés enneigés, se rattrape sans la moindre grâce mais avec doigté. Fallait pas trop en demander.

« Alors Matelot, quoi de beau dans la poudreuse depuis quelques semaines ? Tu as enfin craqué pour me mettre sur la liste des gentils enfants ? »

Blague à peine voilée, car chaque fois elle tente d’y figurer, alors que tout le monde sait que Crochet c’est loin l’exemple parfois. Mais l’espoir la fait danser. On ne sait jamais.

Elle explose d’un rire sincère, franc, quand tes mots se teintent d’ironie, c’est toujours un peu ainsi, toi, elle, comme un cycle qui se répète mais jamais ne vieilli. C’est aussi pour cela qu’elle t’apprécie. Pour les moments comme ça. L’ironie, et en même temps les quelques passe droit. Tu pourrais la repousser, elle le sait, mais tu ne le fais pas. Pourquoi, elle ne sait pas, ne se le demande tout simplement pas.

Elle pivote, laisse voler sa chevelure, se met au garde à vous devant toi, un clin d’œil, satisfaite de son enfantine blague.

« Tout à fait mon Capitaine ! j’en démords pas. »

Elle te suit alors que les portes s’ouvrent, elle se glisse à ta suite, ses yeux qui dévorent les liux, avant de laisser son regard être happé par le tien.

« J’ai trouvé un boulot honnête, et je pique pas dans la caisse ! »

Dans les poches des clients par contre c’est une autre histoire. C’était comme mettre une bouteille en face d’un alcoolique… Ce que Crochet était aussi Beaucoup de tard pour un seul être tout de même. Et puis elle réfléchit, elle turbine.

« Bouge pas je cherche, on m’a prise pour une prostituée…ouais non pas ça, j’ai ligoté le croco, ouais pas ça non plus, j’ai perdu au bras de fer, c’est une bonne action ça non ? »

Dans les faits, elle avait raccompagné un gamin perdu jusqu’à chez lui, elle avait tenté de sympathiser avec Dundee alors qu’il a essayé de la dévorer, et elle prit le temps d’écouter Anaël. Mais le truc c’est que Crochet elle ne sait pas reconnaitre le bien qu’elle fait. Peut-être parce qu’lle juge pas le mériter.