morphée l'ayant déjà emmené,
dans ses bras,
entre ses mains qui le serre et le réconforte après ses journées à partager les siens,
c'est dans un sommeil paisible que tu es maintenant assoupie dans le creux de tes draps.

mais la vie avait fait en sorte que l'on te dérange dans son confort.

bruit distinctif,
son qui brise le silence,
c'est la tête décoiffé que tu te redresses en poussant un grognement.
agacé, n'ayant pas tout de suite compris de qui il s'agissait,
c'est lorsqu'il dit son nom que tu déclic.

— … entre.

perturbations,
mouvement dans ton espace,
alors qu'il ouvre la parole après tes paroles,
tu lâches un grognement alors que la lumière du passage se déplace jusqu'à toi et c'est en tirant ta couette au dessus de ta tête que tu l'attends maintenant.
silencieux,
perdu dans ton propre monde qui s'effondre à nouveau dans le néant,
le confort de l'oubli de soi pour quelques heures,
c'est en étant presque rendormi que tu te fais rapidement dérangé alors qu'il se glisse sous la couverture.
présence nouvelles,
ce n'est pas comme si c'était la première fois que quelqu'un se glissait dans ton lit,
mais pour Alec,
c'était nouveau.
et alors qu'il t'offre ses paroles,
acceptant d'un signe de la tête en premier lieu,
tu finis par mettre ta main sur sa bouche avant que la tienne ne s'ouvre pour dire.

— arrête de parler. je ne dirais à personne que tu veux pas dormir seul quand tu fais des cauchemars.

doigt qui exige le silence,
pression qui retient ce que tu voudrais contrôler,
c'est avec une expression légèrement agacé que tu le regarde,
que tu observe les quelques traits que tu peux entrevoir à cause de la lumière se glissant sous la porte de ta chambre,
mais bien sûre,
comme si tu le savais déjà,
tu ne perds pas plus de temps avant de bouger ta main car réponse tu allais avoir,
mais tu manques ta fuite.

étant saisi,
sa main sur ton poignet,
il grogna son agacement à tes paroles avant de se redresser.
tu le sens,
tu la ressens.
sa rage à fleur de peau,
la frustration du moment dont tu ne connaissais pas encore le sens.
tu ne pouvais que subir ses caprices alors que,
finalement,
tu te libères de sa main.

haussant un sourcil,
de plus en plus agacé,
tu grogne de frustration alors qu’il se recouche finalement.

et c’est avec un sursaut que tu réponds au nez qui viennent se planter dans ton cou,
alors qu’un couinement te glissa des lèvres.

— alec putain a-ah !

de par les canines qui pincent,
de par la peau qui cri,
qui n'apprécie point être traité ainsi alors que l’on maltraite.
que l’on abîme,
que l’on dérange,
c’est d’un mouvement que tu lui retires ses droits.

ta tête entrant dans tes épaules,
lui empêchant l’accès,
si par la suite il ne fait que se coller pour ne plus bouger par la suite,
c’est lorsque les nombreuses minutes dans le silence où ton envahisseur finit enfin par sombrer,
que tu approche l’une de tes mains de ton cou pour te masser où il avait posé ses dents.

et si l’envie de le jeter en bas du lit avait été plus forte que ta fatigue,
tu l’aurais très certainement fait,
mais tu t'endors.

vite,
trop vite,
c’est en un battement de cil que tu t'envoles.

et ce fut que lorsque la vie reprit que tu finis par ouvrir les yeux au petit matin.

confusion étant le mot d’ordre,
ne se rappelant que vaguement la veille,
les circonstances et les conséquences,
on cligne des yeux en ayant du mal à bien distinguer ce qui se passait,
mais ce fut avec une rapidité agressante que tu réalisa que,
la chaleur que tu pouvais percevoir sous toi,
était le fait que tu étais couché sur Alec.

ta tête sur son torse,
tes jambes contre son corps,
tu te fais discret alors que tu te dégage de lui.
et tu espères qu’il ne remarque rien.

en cas de désastre,
tu étais prêt à l'assommer avec la lampe sur la table de chevet.
c’était la seule solution qui s’offrait à toi.
la violence étant l'issue facile, non ?

sentiment mixte.
émotion qui tu joues des tours.
comme à chaque fois,
comme à chaque instant où il était proche de toi.
constant,
comme un besoin inarrêtable de toujours plus.
alors que ton cerveau te criait de partir,
de te lever car il en vallait pas la peine,
c’est pourtant ton coeur lui,
qui est complètement obnubilé par le tableau que tu as sous les yeux.

de par ton point de vue,
de par ton décalage,
tu te rendais compte enfin de ce qui était venu te tapir sous tes draps:
une bête blessée.

de par les bandages qui le recouvrent par endroit,
de par les grimaces qu’il tire en faisant un simple mouvement,
tu sens une certaine panique te serrer les tripes alors que ton corps bouge tout seul pour venir se coller contre lui.

comme à contre coeur,
sans pouvoir y résister,
voilà que ton corps se cala contre le sien alors que ta tête se déposa sur ton épaule.
et alors qu’un silence s’installa,
tu as pris le temps de réfléchir beaucoup trop de fois avant que ta voix ne se lève.

— qu'est-ce que tu as foutu encore ?

de par le palpitant que tu peux distingué,
de par le souffle expiré que tu entends là,
juste là,
contre ton oreille qui peut entendre son corps faire,
son corps être en vie,
tu te demande un instant s’il savait à quel point son existence troublait autant la tienne alors que,
finalement après un soupire et un rire craqué de sa part,
il n’ouvre la bouche pour te répondre.

sans précision,
sans direction,
un chemin qui part dans toute les directions,
si cela n’était du fait que sur l’un d’eux,
tu tombes sur un tigre vert,
c’est un sourcil haussé d’agacement que tu lui offre s’il te regardait,
mais c’est un mince sourire en coin qui décore ta bouche alors que tu l’imagine un instant.

brave être,
grand homme,
en face à face avec un félin affamé au couleur distinctive.
même si tu n’avais jamais rien vu de tel depuis ton arrivé ici,
tu te dis que la chose aurait pu très bien être réelle.

mais peu de prédateurs attaquent sans avoir un morceau en retour.

alors,
sans réfléchir une seconde de plus,
ton corps se transforme en l’homme se trouvant contre toi avant que tu ne le mimiques.

— un tigre panthère qui crache du feu et rugit comme le jabberwocky ! tant qu'a dire de la merde, donne toi à fond, franchement.