Ah !! Ce qu'il t'énerve, ce qu'il t'agace. Insupportable Alec qui pense toujours avoir raison. Tu n'en viendras pas à bout, pas aujourd'hui. Alors que le destin se joue de toi et vous plonge dans l'obscurité, serpente Alec, qui vient s'accrocher à toi pour se coller. Ses lèvres, ses mains, sa langue - encore encore encore la même rengaine. Mais tu ne t'en lasses pas, c'est juste que ça bouillonne quand tu serres les points.

Tu poses tes mains sur les siennes, plantes tes ongles dans ses doigts et les écartes lentement un à un pour venir le décrocher de sa prise
Ses menaces sonnent creusent et pourtant dans l'ombre tu rougis (péché caché). Qu'il est vicieux, s'il pense une seule seconde que perdre ta langue te fait peur ; tu lui arracheras la sienne avant qu'il ne te touche. Et lui en sera dépassé, au vu de la fréquence à laquelle il l'utilise, toujours à sillonner ta peau quand tu t'y attends le moins.

— « Si tu crois me faire peur, tu t'adresses à la mauvaise personne. »

Sourire.

— « Dois-je te rappeler qui est endetté ici ? Qui doit se tenir sage ? Qui mérite la torture éternelle juste en posant un doigt sur moi ? Tiens-toi tranquille si tu ne veux pas que je te réhabitue à l'enfer. »

Il se détache et tu souffles, silencieux, remets tes cheveux vers l'arrière alors que tu pinces l'arrête du nez. Tu ne sais pas ou il se trouve mais son odeur si particulière t'indique une direction. Devant toi. Tu fermes les yeux, tu n'as pas besoin de voir pour sentir. L'entendre caresser le sol. Oui. A quatre pattes, c'est certain.

Tu avances, lèves le pied.
L'écrases de toute ta force.
Tu ne peux pas t'en empêcher.

Et dans son dos, tu l'aplaties sur le sol en t'asseyant sur lui. Sors ton couteau que tu plaques sous sa gorge, d'une autre main tu étouffes ses potentiels cris.
Et murmures à ton tour. Il aime bien les murmures, lui qui jubile quand il se joue de toi.

— « Je vais couper la tienne. Tu arrêteras de venir la trainer n'importe ou pour ensuite la déposer sur moi. »

Avec deux doigts, tu lui écartes les dents, enfournes la lame dans sa bouche pour venir chatouiller son palais.

— « Sauf si tu t'excuses. Arrête de me provoquer Alec. Arrête, maintenant. J'ai un droit de vie ou de mort sur toi. »

La lame toujours coincée entre ses dents tu attends. Alec ne dit rien pendant plusieurs minutes et tu t'impatientes. Appuies un peu plus sur son palais pour lui faire mal. Tu siffles entre tes lèvres et enfonces tes doigts dans ses joues pour lui mettre un coup de pression.

— « Si tu continues de résister je mets ma menace à exécution. »

Et enfin... enfin il cède.
Ce ne sont pas des excuses mais tu sais que ça lui en coûte déjà bien assez. Tu glisses les doigts de la joue jusqu'à ses cheveux que tu ébouriffes. Frissonnes alors que tu souffles. La voix froide tout de même, sévère.

— « Je préfère mieux ça. »

Tu éloignes le couteau de sa bouche et le replaces à ta ceinture. Dans l'obscurité se dessinent des desseins maléfiques et concupiscents. Tu soupires d'aise, les idées claires. Ou sombres, tu ne sais pas trop tu y vois pas grand chose. Mais tes yeux brillent, vilain chat noir et lentement tu glisses ton majeur entre ses lèvres.

— « Lèche, mon cœur. »

Ton coeur s'accélère à mesure que tu enfonces ton doigt entre ses lèvres. Ton souffle en suspens ne s'autorise plus à vivre, alors que tu fermes les yeux. Inspires. Expires. T'as le regard pervers dans l'obscurité, t'es dans ton élément. Tapi dans l'ombre à observer.

Les dents pointent sur ta peau et tu grognes avec douceur, frissonnes quand finalement la langue s'articule dans un mouvement sensuel. Ton autre main s'engouffre dans ses boucles brunes et l'excitation vicieuse se dessine sous le bassin - mais il n'y a personne pour te juger. Car les ténèbres fugaces ont engloutit la moralité.

— « Hm... »

Je te hais.
Tu fronces les sourcils, et il vient de nouveau te provoquer de sa dentition acérée. Lentement tu retires ton doigt pour venir appuyer sur sa lèvre inférieure, jouant encore avec sa salive, que tu étales sur son menton en descendant doucement.

— « Tu me hais ? ça tombe bien, au moins un point sur lequel nous tombons d'accord. »

Il te fascine, il t'obsède. Une partie de toi est dégoutée, une autre le veut pour toi et toi seul. Le voir plier t'excite autant que le voir se rebeller. Tu ne sais plus Aslan, confus et meurtri par un corps qui hurle au désir. Autant qu'il pleure de faire souffrir, désespérément.

— « Tu me rends fou, j'en peux plus. »

Instant de faiblesse.

C'est toi qui me rend fou.
Tu bats des cils, baisses les yeux. Il se retourne, de manière à ce que tu le chevauches. C'est étrange (pas désagréable). Vous n'aviez encore jamais été l'un sur l'autre comme ça. Jamais aussi proche et aussi loin en même temps. Tu poses tes mains sur son torse, lentement dessines les sillons de la peau au niveau de ses abdominaux. Sous le charme. Merde.

Qu'est-ce que tu veux ? Mais putain t'en sais rien.
T'aurais répondu tout un tas de trucs différents au fil du temps
Ah Alec !
T'humilier
Te dresser
Te faire souffrir
Te faire chialer
Te faire porter le chapeau
Te b r i s e r
Sous les assauts du prince pas très charmant.
Et maintenant t'as qu'une seule réponse du bout des lèvres, du bout des doigts. « Toi. » que tu articules brusquement en appuyant davantage tes mains.
Lui tout entier, corps, âme, intégrité. Sa rage et ta haine, s'il te déteste c'est qu'il t'aime ?

— « C'est toi que je veux. Que tu sois mon chien à moi et rien qu'à moi. »

Bassins qui se collent, qui étouffent sous les vêtements - se cherchent presque et tu te penches au dessus de lui, à tâtons pour chercher son visage, puis redescend tes doigts, soulèves lentement son haut pour planter tes ongles.

— « Ça veut pas s'arrêter depuis la première fois. Ça veut pas s'arrêter, tu veux pas te barrer de ma tête. »

Effleures les cicatrices des griffures du verre. Là où se trouvait ton prénom il y a quelques semaines. Sourire perfide qui se dessine malgré toi en y repensant.

— « Et toi Alec, tu veux quoi ? »

Toi.
Dans le noir tes joues s'échauffent, il ne peut pas voir que ça te rend presque malade. Tu ne réponds pas tout de suite, l'écoutes d'abord le souffle haletant alors que vos bassins se pressent l'un contre l'autre. C'est nouveau ça, Aslan ? Cette pseudo tendresse qui découle de vos violences passées. Pourquoi d'un coup les doigts qui caressent et qui brisent ne sont plus utilisées pour torturer - pourquoi ça fait du bien quand il les remonte sur tes cuisses ?

Tu flanches, profites de l'obscurité pour ne pas paraitre si faible à la lumière. Tes mains s'échouent de part en part de sa tête alors que tu te penches sur lui.
Murmure honteux à son oreille.
Qu'il n'y ait que les démons tapis dans vos ombres pour écouter.

— « Je vois. »

La voix est rauque, profonde et presque caverneuse tant elle semble gronder depuis tes entrailles. Tu plaques davantage le bas de ton corps contre le sien. L'excitation à son comble alors que tu ne devrais ressentir que du dégout. T'as même pas envie d'en parler Aslan, à qui que ce soit. C'est entre toi et lui n'est-ce pas ? Un jardin secret qu'il a suffisamment envahi de sa présence.

— « Alors disons que t'es à moi. »

Tu viens nicher ta tête dans son cou, descendant lentement le bout de ton nez jusqu'à sa clavicule.

— « Et que je suis à toi. »

Non. T'es à personne.
Sûrement pas à lui.

Aaah...
Mais tu veux - tu veux Aslan.
Tu en as marre d'être toujours caché, à observer. Marre d'être invisible dans cette contrée. Le Prince Charmant ne pourrait pas, pour une fois, tomber entre les mains du terrible sorcier ?

Tu mordilles doucement sa peau, sans douleur.
Tu as même arrêté de l'imaginer sous les traits d'une femme parce qu'au final, c'est ça qui te plait. Sentir son corps en réponse au tien, quand elles en sont incapables.

— « Et maintenant... »

Oui, maintenant, qu'est-ce qu'il adviendra de nous ?
Parce que je peux toujours pas te saquer.

Où est passée la violence ? Que faire de cette tendresse qui tord le bide, qui dévaste tes repères ? Tu ne sais plus quoi penser Aslan, si ce n'est que tu n'as jamais vraiment assumé que tu pouvais les regarder de cette manière aussi ; les hommes. Les garçons et leur brutalité n'ont rien de princesses en danger, n'ont rien d'aussi pur que la version binaire que tu as de leur genre.

Les doigts d'Alec qui remontent et tu les fais prisonniers en t'appuyant totalement sur lui - torse contre torse, cuisses entremêlées et ton genou remonte entre ses jambes. Sa bouche qui s'accroche à ton visage et vos lèvres se retrouvent de nouveau. C'est humide, c'est chaud, c'est mal.
Tu prolonges le baiser et après l'avoir entendu réclamer... il te veut.

Ah.
Ok.

Tu fermes les yeux, ignores volontairement sa requête, que tu veux entendre comme une supplique. Tu romps la danse des lippes et viens froidement recouvrir sa nuque d'autres baisers, moins intenses mais plus libérateurs. Tu soulèves son t-shirt du coté de ses cotes, le relevant lentement pour glisser des doigts impérieux des aisselles jusqu'au bassin.

— « D'accord. »

La voix ne flanche pas, reste imperturbable malgré les gémissements.

— « Mais pas ici. Pas maintenant. »

Non, tu as trop peur.
Si quelqu'un ouvre la porte, c'est terminé.
Le désir est muselé pour sauvegarder le peu qu'il te reste de dignité.

Et pourtant Dieu sait que t'en veux encore encore encore.
Encore.

Et tu geins,

— « Encore.. »

Il se plie (capitule) rapidement. D'accord. qu'il prononce presque froidement.
Est-ce un rendez-vous donné ? Tu ne réalises pas vraiment. Ton impulsion t'ordonne de continuer et ton esprit étriqué te souffle de te calmer. Mais comment tu veux réussir à te concentrer quand Alec s'agite autant sous tes doigts, gonfle son bassin qui se frotte contre le tien, et ça t'arrache des gémissements. Putain.

La façon dont il couine ton prénom, ça t'excite les pupilles, sa sueur sous sa langue ça fait danser tes papilles. Putain. Alors tu concèdes face à sa folie, toi aussi t'as un grain.

— « A..lec... »

Tu fermes les yeux, cambres tes reins. Tu chopes ses poignets pour les bloquer au dessus de sa tête d'une main ferme. Il n'y a pas de sensualité dans le geste, c'est méthodique. L'autre main vient totalement relevé le t-shirt pour le bloquer derrière sa nuque et vient embrasser son torse.
C'est doux - il manque la poitrine. Mais ça te dérange pas. Putain t'aime ça. ça fout la haine.

Tu l'embrasses pour taire ses geignements, te redresses pour enlever tes bretelles de cuir et déboutonner ta chemise de coton. Arraches ton noeud papillon.

— « Alec. »

Tu le dis encore.

— « Alec. »

Viens plaquer ton torse au sien. Brulures contre brulures, cicatrices contre cicatrices.
Souffles à son oreille alors que tes doigts viennent chatouiller l'antre de ses jambes.

Et la lumière fut.