tes mots susan sont drapés d’une telle justesse… j’oublierai sans m’en soucier, et au matin levant je ne manquerai d’aucun souvenir puis-ce que je les vivrais… c’est comme cela que je lis tes paroles. j’espère m’y faire, au sort de tes dires. qu’ils m’enveloppent toute entière pour me voler à la crainte et ses peurs…
trois vies ça n’est jamais que trois réveils, tu sais ? j’ai fait un tendre cauchemar, un rêve un peu noir, et je crois entamer une dernière nuit blanche. je ne me réveillerai pas quatre fois. la trinité ne fait pas son poids, si tu veux mon avis… je la pensais légère comme un papier marqué «
réessaye » mais elle est plus lourde de sens, après tout. mais c’est peut-être moi qui lui en demande trop.
on te parlera de moi ? tu crois que rose continuera d’exister pour fleuriste, que les gens ne l’oublient pas trop vite pour l’appeler princesse ? si je pouvais encore déambuler les rues un panier au bras… me demanderaient-ils des fleurs ou si la vie au château me plait ?
garde mes lettres susan, comme je garde les tiennes. si c’est un testament que je te fais parvenir, alors que je veux qu’il persiste, sur le papier, à l’encre, et dans ton esprit, cette volonté suivante
je veux laisser derrière mon oubli
une lily-rose qui s’en veut.
parce que je travaille, jour après jour, à une rosie qui dit merci à la vie, tu sais ? pour toutes ces chances laissées en cadeaux alors que je lutte pour un souffle heureux.
tu es la première lumière que j’entrevois pour cette dernière naissance,
puisses-tu m’accompagner comme le soleil, susan. et puis-je être une étoile pour veiller sur tes nuits auprès de toutes ces âmes qui t’apprécient.
je respirerai à tes côtés lors de nos sorties
alors tu sauras son rythme
on en rira peut-être à deux
tant que tu m’acceptes toujours comme bonne amie, même si pour l’heure j’ai trop d’impératifs pour te le prouver. tu manques. si tu te présentes au palais les gardes sauront que je veux te voir.