Soupçon de roses au creux de tes doigts fins, les évènements ont été plus douloureux que tu n’aurais voulu qu’ils le soient. Hyacinthe a le cœur brisé, celui que tu ne peux recollé peu importe combien tu essaies. Rose est terrorisée, et tu as l’impression d’être à court de mots à lui donner pour la rassurer comme elle le mérite. N’es-tu qu’incapable finalement Lys. Dépôts des calices au creux du verre d’un vase, tes doigts pour se perdre à ton visage, soupir entre tes lèvres.

Inspire doucement, laisse le thé être amené, les quelques gâteaux, que tu ne mangeras surement pas tant tout te préoccupe.

Mais Charline t’avais demandé un moment, il te fallait l’honorer, il le faut toujours avec les gens importants.

Table prête, il n’y a pas long à attendre pour que la silhouette bleuté ne se montre, esquisse rapide d’un sourire. Chaise élégamment tirée, avant de rejoindre ton endroit, ta chaise.

— Charline, tu es en beauté. Je t’en prie prends place.

Sers le thé délicatement dans les tasses, comme musique à tes oreilles Lys, agréable, de paire avec le silence, la brise, les oiseaux, et l’odeur des roses.

— Comment te sens-tu ?

— Diminué ? As-tu vu le medecin ?

Il y a des questions que tu ne te poses pas Lys, comme une fleur qui ne se demande nullement si la rosée du matin viendra ou non. Tu ne te demande pas comment tu vas, parce que seul ta belle Hyacinthe compte, et ta douceur Rose, avec les derniers évènements c’st tout ce qui compte.

— Hyacinthe est…

Soupir à tes lèvres discrètes.

— J’aimerais pouvoir la douleur faire disparaitre. J’espère que le temps, qu’il est ironique de le dire ainsi, finira par apaiser son cœur. Mais entre cela, les souvenirs, les jugements qu’on lui impute alors qu’elle n’a rien fait, l’enfant qui disparait à ses doigts, la…

Colère entre tes mots, alors que soudain tu te tais. Reprends le calme qui t’es dû, qui te compose, ce calme qui est le tien. Ta main légère, qui fait signe que ce n’est pas nécessaire.

— Je n’ai pas besoin d’excuses, je ne compte pas. Si j’étais quelqu’un de meilleur elle n’aurait pas à souffrir de la sorte. C’st Hyacinthe qui mérite ce discours. Quant au reste, personne ne te blâmera de regarder ailleurs Charline. Tant que tu ne blesses pas Hyacinthe ou Rose, il n’y a nulle raison de t’n vouloir pour quelque chose. De mon coté du moins.

Inspire doucement au gré des fragances des fleurs, ton regard perdu à la douceur de la fenêtre de votre chambre un instant.

— Qu’est ce qui te tracasse Charline, des angoisses ? Difficulté à dormir ? Des troubles avec le Maire ? Je sais que l’évènement a été plus que traumatisant pour beaucoup, je me doute que tu en a été touché. Je veux juste être sur qu’il n’y a pas autre chose.

Au propre de tes cils, tu noies les incompréhensions qui t’habites, quant aux mots et maux de Charline. Il n’est pas question de faire mieux, tu n’as que cure de cela Lys, pourquoi faudrait-il fait mieux, moins bien, ou que sais-je pour complaire les volontés des gens. Charline te donne l’impression de ne pas comprendre, de n’être focalisée qu’à ses tergiversions, à cette politique nauséabondes. Mais tu es bien égoïste toi-même à tes pensées Lys.

— Elle a toujours été humaine. Elle a toujours fait de son mieux.

Calme et force à ta voix. Alors que peut-être tu te vois dépassé par tes propres sentiments Lys.

— Mais surement pas pour votre politique. Qui suis-je pour juger. Ou émettre un avis. Seule Hyacinthe et son bonheur m’importe, c’est surement bien peu. Mais c’est important pour moi.

Les affres des cauchemars, des nuits passées à la quête de réponses impossible, et la peine de n’être rien de plus qu’une rose au milieu d’un jardin trop grand. La fatigue mêlée à la mélancolie d’une paix dont personne ne semble vouloir se satisfaire, que tout le monde semble vouloir ébranlé du moindre artifices. Tu n’es pas blessé des mots Lys. Mais tu es fatigué de ces jugements que l’on t’impose. À toi. À elle. T’étais-tu permis de juger l’un d’eux seulement ? Jamais. C’était peut-être ton erreur. Ton regard pour se perdre à l’horizon.

— Hyacinthe n’est pas femme à s’apitoyer. Elle pleure en silence, pour ne pas inquiéter, pour ne pas heurter. Il aurait fallu voir au-delà de sa force pour voir ce qu’il se passait vraiment j’imagine.

Tu entends ses mots, et tu vois les différences entre elle et Hyacinthe.

— Y’a-t-il seulement un scénario ? Pourquoi nous réduire à cela dans nos propres définitions, qu’est ce que c’est finalement ? Juste une excuse pour justifier les erreurs de jugements ? Pour nous apitoyer sur notre sort ?

Un soupir.

— Navré je me trouve peut-être brute. Mais je n’ai rien à prouver à ceux que se dise mes créateurs. Les parents sont des parents, point. Comme je ne me pense pas à être un scénario. Je suis un homme. Un simple homme qui se construit par son amour, ses rencontres, son immortalité, et son incapacité à offrir à celle qu’il aime ce qu’elle chérit le plus.

Bois une gorgée.

— Je n’ai personne à blâmer que moi-même. Mes erreurs sont miennes. Au même titre que mes maigres réussites. Tu n’as rien à prouver Charline à quelqu’un d’autre que toi-même, la seule qui peut te juger c’est toi. Et avoir un enfant pour prouver quelque chose Charline c’est objectiver un être qui n’a rien demandé. Sentiment que tu déplores pour toi-même alors pourquoi l’imposer à un être qui ne connait encore rien de la vie, de l’amour, de la paix.

Inspire doucement Lys.

— Tu as toujours été une personne et une humaine Charline. Comme n’importe qui sur Wonderland. Tu réfléchis trop à mon sens, Time et Mad parlent beaucoup et alors ?.Les mots ne sont que des mots Et Pourquoi vouloir un idéal quand l’idéal est peut-être déjà à portée de tes doigts. Se battre… Pourquoi ne pas vouloir la paix, tout simplement.

Soupire doucement.

— La politique j’imagine. Ou mon âme d’éternel naïf qui n’apprendra jamais. Ne pense pas que je te juge Charline, car ce n’est pas le cas. Je ne suis pas de ce genre-là. Mais une famille tu en as déjà une malgré ses imperfections et ses failles. Mais toutes les familles en ont.

Résilience.

Tu as laissé bien avant les autres Lys les affres de la guerre, les déraisons de l’esprit. Tu as rangé ton épée, pour la mélancolie de ton jardin, n’aspire qu’à une vie finalement paisible, les fleurs ne choisissent pas où elles poussent, et on ne choisit pas ses parents. Est-ce que cela signifiait devoir aller contre eux ? Faire ce qu’ils attendaient ? Non cela t’indiquait simplement de mener ta vie comme toi tu la concevais.

— Je ne pense pas y jouer un rôle, Hyac est ce qu’elle est, je ne suis que son ombre. Une ombre bien inutile pour que son elle Edelweiss ne se sente pas de se reposer sur moi pour les décisions qu’elle a prise avec Romeo. Même si je déprécie la façon dont il a traité Hyac, Romeo est un homme fort de caractère, si Juliette l’avait sincèrement aimé et lui de même qui sait ce qu’ils seraient à présent. Mais l’amour ça ne s’écrit pas.

Soupir à tes lèvres discrètes, il te devient épuisant de parler autant, parce que tu ne le fais jamais.

— Tu y as toujours eu ta place Charline. Et tu l’auras toujours. Personne ne prendra jamais ta place, j’y veillerai toujours. Avoir des opinions différentes n’empêchent pas de s’aimer. N’empêchent pas que nous sommes et nous serons toujours une famille, ou chacun à sa place.

Tu ne saurais tolérer de voir quelqu’un être exclu de cette famille, peu importe les erreurs. Elles sont humaines, et toujours pardonnable avec le temps, beaucoup de temps. Et ça vous en aviez. A revendre.

— Quels sont tes projets Charline ? Qu’as-tu envie de faire, de construire ? S’il n’est pas indiscret de te demander.

Sourire éphémère, mais sincère à tes lèvres Lys, veux croire que les autres ont des rêves que toi tu n’as plus, las et mélancolique de l’existence.

Elle te parle de paix Lys, tu l’entends au carillon des mots qui s’échappent de sa bouche fine et rosée. Elle te parle d’un monde qui n’est pas si différent du vôtre finalement, si on oublie les guerres et les règles établis. Tu ne sais pas si tu voudrais être différent Lys, avoir une autre vie, parce que sans l’amour de ta vie rien ne te semble avoir de sens. Mais si cela permettait à ta Reine d’être heureuse et comblée alors là tu consentirais à un tel monde, tu te battrais même pour l’obtenir.

Pas un instant cela ne te semble fou de réduire tes pensées, tes volontés, tes rêves à une seule et unique personne. Parce que tu penses n’être capable d’aimer qu’une seule fois, avec cette force immuable et indivisible, tu ne peux aimer personne d’autre Lys. Personne.

— C’est ma foi un joli rêve que tu as là Charline.

Tu écoutes sagement Lys, au gré de la brise qui fait doucement penché les fleurs du jardin, alors qu’un sourire s’esquisse quand elle parle mariage, cela te rappelle le tien, et ça t’adoucit. Cela détends tes épaules, détends tes traits si crispé et las, ce genre de paroles ça te fait rêver Lys, parce que les rêves ne sont pas trop grand, et qu’ils te semblent beaux dans leur simplicité.

— Tu ne devrais pas attendre en effet. Surtout pour te marier, si je devais changer quelque chose, je crois que je demanderai la main de Hyacinth plus tôt. Que l’histoire soit longue ou longue je crois qu’il ne faut pas en rater la moindre goutte.

Ton sourire Lys qui reste, se perds aux méandres de tes pensées diffusent aux reflets de romance disparues.

— Est-ce ridicule de redemander sa main à sa propre femme ?

Pendant un moment Lys tu n’es plus que l’homme, doux, celui que Hyacinth aime à vos rendez-vous, celui qui voit encore l’éclat de la jeunesse, de la folie amoureuse illuminer ses prunelles.

— Ce serait dommage de perdre un temps précieux Charline mais tu dois être sure que c’est le bon, d’autant qu’aux dernières nouvelles ton compagnon a déjà perdu un œil. Et je n’apprécierai pas de te savoir malheureuse à cause de lui.

La douleur. Que tu lis entre les lignes, celles dont one peut échapper, dont on ne peut s’extirper, comme un flot violent et indélébile, le genre qu’on ne peut pas échapper, qu’on voit arriver sans jamais en savoir la teneur, sans jamais réaliser à quel point la douleur serait terrible. Les morts de ta Reine te touchent toujours Lys, profondément, violemment mais elle revient toujours alors la douleur s’échappe, s’efface. Celle de Charline non. Parce que ceux qui sont parti ne reviennent finalement jamais.

Le maigre de tes doigts pâles et usé pour caresser le papier, plonge à la suite du reste des lignes silencieux. Vivre. C’est finalement le centre de tout.

— N’aie pas trop de regret Charline, parce que sans ces histoires passées et la façon dont tu les as vécu, tu ne serais pas celle que tu es là maintenant, et tu ne pourrais vivre cette histoire.

Il faut savoir accepter le passé pour embrasser pleinement le présent.

— J’espère sincèrement que tu pourras prononcer ces mots Charline c’est bien là tout ce que je te souhaite. Pas parce qu’Esthef est dans ta vie, mais parce que tu as fait le nécessaire pour te sentir pleinement vivre. Qu’il soit l’impulsion et non la finalité, pour que même après tu puisses encore vivre.

Soupire à tes lèvres, mué en sourire mélancolique.

— Hyacinthe est ma finalité, sans elle je ne peux vivre. Mon cœur est sien, mon âme a la sienne combinée, non pas par des écrits, juste pour le simple de mon amour pour elle. Je te souhaite une chose aussi belle Charline, mais pas au point où j’en suis, car je serais plus qu’attristé que la mort d’Esthef ne provoque la tienne.

Une gorgée de thé à ta gorge qui se surprend à t’entendre autant parler. Fleur dans le jardin oublié, âme à l’abandon, que celle Hyacinthe illumine.

— Je m’essaye à trouver des moyens de rendre la vie de Rose plus agréable au château, mais je ne sais par où commencer.