déchirure ★
et j'espère que tu te retrouveras, j'espère que tu trouveras la liberté d'être toi-même dans un monde qui te crie constamment d'être quelqu'un d'autre.


Smar fut long.
Entre résurrection, Ariel, Alastor, trouver un enfant pour la reine, Charline, le Maire et sa réunion… il te tarde arvil comme jamais.
Et quitte à ce que ce mois soit épuisant, il y a bien une autre chose que tu dois faire.
Tu lui a donné rendez-vous sur le balcon.
C’était quand la dernière fois ?
Tu n’es plus capable de t’en souvenir, Opal.
Un rare moment de tendresse.

Aujourd’hui n’en sera pas un.
Pour une fois, tu aurais pu être en avance.
L’angoisse au corps te fais retarder.
Parce qu’il est le seul à savoir.
Il te connaît comme personne.
Sait le monstre que tu renfermes.
A conscience de tes terreurs et de tes démons.
Il connaît ton véritable visage, Opal.
Et c’est terrifiant quand tu y penses.
Tout en étant rassurant.

Pilier de ton existence.
Partenaire de toujours.
Ami souhaité, tant désiré.
Et tu n’as pas été à la hauteur.
T’improvisant bourreaux.
Cauchemars aussi bien de ses jours que de ses nuits.
Tu soupires, Opal.
Parce que malgré tout, même si cela te sembles être la meilleure chose, la chose logique… les adieux ont un goût amer.

Tu l’observes sur le balcon.
Sa silhouette fine et allongée.
Ses cheveux bleus au vent.
Sachant qu’il fixe de ses yeux gris l’océan.
Par-delà le port de Marmoreal.

— Parfois, je me demande ce qu’il y a au loin.
— Un jour, nous pourrions y aller ?
— Oui, peut-être… un jour.

A des années lumières te sembles se situer cette conversation, Opal.
Et après une inspiration, tu le rejoins.
Sourire sur tes lèvres.
Dos à la mer et appuyée contre la rambarde.
Prunelles qui cherches les siennes.

▬ Excuses-moi, je suis en retard.

Cela aussi, quand le lui as-tu dis pour la dernière fois ?
Lui as-tu seulement déjà demandé pardon ?
Et à cette pensée, tu détourne ton regard.

▬ Billy, peux-tu me raconter encore une fois s’il-te-plaît, comment nous étions Lapin et Lézard, avant le Jour du Thé ?

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et j'espère que tu te retrouveras, j'espère que tu trouveras la liberté d'être toi-même dans un monde qui te crie constamment d'être quelqu'un d'autre.


Il t’excuse, comme toujours.
Et parfois, tu te demande, Opal, si tu ne préférerais pas qu’il se mette soudainement à hurler.
Te reprocher le monde entier.
En même temps, tu crains l’effet que ça te ferais.
Le vivrais-tu comme une trahison ?
Comme un affront qu’il faudrait punir ?
Ou simplement, comme le juste et sévère retour de bâton que tu dois tant mériter ?

Tu constate que tu en connaîtras bientôt la réponse.
Parce que cette question anodine, elle n’est pas lancée au hasard et sans arrières pensées.
Et même s’il se questionne, Bill s’exécute.
Comme toujours, il répond.
Tu fermes les yeux un instant, Opal.
Profite de ses mots.
De son innocence sur le question.

Tu écoutes avec calme et remords, malgré tout, l’histoire factice qu’il te conte.
Cette trame qu’il prend pour vérité.
Et tu aurais tant voulu qu’elle soit la tienne aussi.
Tes paupières se lèvent à sa question.
Maintenant ça va mieux n’est-ce pas ?
Tu n’en sais rien, Opal.
Non, tu sais très bien que c’est « non ».
Pourtant, tu lui souris.

▬ Et si tout ça était faux ?

Risette toujours là, mais plus froide.
Le regard rose qui se fait dur.
Et tu te tournes, Opal.
Fixant la mer au loin à ton tour.
Ça te pèses sur la poitrine.
Bien plus que ce que tu le montre.
Mais c’est toujours ainsi.
Jamais sincère.

▬ Tu le sais n’est-ce pas Billy ? Nous avons tous autant que nous sommes été crée le Jour du Thé… et que ce fut un long jour. Tu sais être le dernier, tu ne peux pas ignorer cela. Alors… c’est évident que ce que tu as dans ta tête, c’est faux. Cela n’a jamais existé ailleurs que dans ta tête, Bill.

Et voilà que le monstre est de sorti.

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et j'espère que tu te retrouveras, j'espère que tu trouveras la liberté d'être toi-même dans un monde qui te crie constamment d'être quelqu'un d'autre.


Tu n’as pas cessé de fixé l’horizon.
Les vagues au loin de Marmoreal.
Tu aurais pu, Opal, l’observer.
Voir les traits de son visage se tirer.
Constater l’éclat dans son regard.
Tu aurais voulu avoir la force de le faire.
Assumer tes pêchers avec bravoure.
Avec ce dédain qui te vas si bien.
Le soucis, c’est que t’as un goût amer en bouche.

Non ?
Tu hausses un sourcil.
Le regard qui glisse sur sa silhouette.
C’est… pas possible.
Un éclat de rire t’échappe, Opal.
Il est froid comme les hibvernes.
Et finalement, tu te tournes franchement vers lui.
Le palpitant verrouillé.
Tu lui fais face.
Attendant qu’il finisse.

Bill a toujours été doué pour se persuader.
Pour tenter de trouver le bon en toi.
Alors qu’il sait mieux que personne que sous la peinture il n’y a rien d’autre qu’une immondice.
Tes doigts qui se posent sur ses épaules.
Et tes orbes roses, Opal, qui plongent dans son regard égaré.
Humectant tes lèvres, tu prends un instant.

▬ Tu es là pour moi parce que j’ai demandé à Mad de te créer ainsi. Je lui ai demandé de mettre dans ta petite tête toute la belle et jolie histoire que tu viens de nous conter à nouveau, Billy. Tes doigts s’enfoncent dans ses épaules. Ce n’est pas ce qu’il y a dans la mienne. Je ne partages pas avec toi ces souvenirs là. Et qu’est-ce que j’aurais voulu, si tu savais… Et pour ce qui est d’être ensemble…

Tu le relâche.
Fais un pas en arrière.
Comme pour mieux le voir.
Comme pour mieux mettre la distance.
Sans le quitter des yeux, Opal.
Risette qui s’est éteinte malgré toi.
Tu prends une inspiration.
C’est que ça te pèses.
Ça te terrifie.
Et pourtant…

▬ Je ne te met pas dehors, Bill, loin de là. Tu as tout le temps pour trouver un endroit où tu voudrais vivre. Vois-tu… Ton regard se perd sur l’horizon une seconde. J’aimerais vivre seule, avec Dundee.

Ton regard appuis tes propos, Opal.
Et tu sais qu’il comprend où tu veux en venir.
Comme toujours.