évolue dans l'espace avec une grace indéniable, silhouette élégante du haut de son mètre quatre-vingt-six. elle pare ses courbes prononcées d'étoffes sombres, robes impeccablement taillées et pourtant modestes. sans oublier une paire de gants assortie, ainsi qu'un voile lui donnant l'air d'être en deuil perpétuel. • son esprit ne s’apaise que lorsque ses mains sont occupées. à l'heure actuelle, la broderie semble capter toute son attention, une activité dont elle s'était prise d'affection du temps de sa précédente incarnation. • sans surprise aucune, elle possède une collection  conséquente de mouchoirs, allant du plus simple au plus ajouré, parfois de ses propres mains. et elle ne sort jamais sans emporter une poignée d'entre eux. • sa chevelure est outrageusement longue, et probablement l'une de ses plus grandes fiertés. une épaisse crinière corbeau, douce et légèrement ondulée, coupée à une trentaine de centimètres du sol à peine. sa vanité la perdra, un jour. • sa voix est à l'image de sa personne : lasse et empreinte d'une indicible tristesse, une mélancolie qui lui colle à la peau – et pourtant étrangement chaleureuse. jamais elle ne lève le ton, ou du moins, peu nombreux sont ceux pouvant clamer le contraire. • ne considère par pleurer comme quelque chose d'embarrassant, bien au contraire. c'est cathartique, étonnement libérateur (trop brièvement). il est déjà arrivé qu'on vienne la trouver pour être volontairement exposé aux effets de son pouvoir. • elle ne sait pas nager. • sa boutique de parfums, le Blooming Velvet, ne paie pas de mine aux premiers abords : coincée entre deux bâtisses dans une petite rue de Neverland, la devanture sobre donne sur un intérieur étroit mais élégant. un parfum toujours différent, quelques fauteuils couverts de velour aubergine, un présentoire lourd de fioles colorées aux étiquettes écrites de sa main et une porte donnant sur l'arrière-boutique. les heures d'ouvertures sont changeantes et éternellement incertaines – comme leur propriétaire.