Déambule tes pieds le long du doux chemin pavé.
Les laisse te guider.
Âme égarée, désincarnée, déchirée,
que seule l’odeur des fleurs peut attirer.
Comme une ballade à peine déclarée,
comme le doux parfum d’un amour volé.
Tu te souviens Charles d’à quel point ton amant décédé,
les fleurs il pouvait les aimer.
Surement pas autant que Thérèse peut les apprécier,
mais tu te souviens du regard qu’il avait.

Entre discret. Dans un bonjour bredouillé.
Glisse un regard sur la femme au comptoir attelée.
Sa voix claire, douce et appuyée,
vient à tes oreilles douces comme une mélodie s’échouée.
Glisse ton corps jusqu’à elle, discret,
silencieux sont tes pas comme pour ne pas déranger.
S’attarde tes yeux fascinés
par cette chevelure blanc immaculé, qu’elle vient arborer.
Similaire au tiens en bien moins ébouriffer,
tu viendrais presque à te recoiffer
Elle est comme Reine des fleurs dans son propre et fabuleux rosier.

« Bonjour votre boutique, c’est… elle est d’une beauté. »

Sincérité exacerbée, voix basse, profonde, brisée,
mais empli de douceur mêlée.
On ne réalise pas Charles la beauté
des lieux dans lesquels on vient d’entrer.
Sourire sur les lèvres posées
quand sa voix à tes oreilles vient finalement se glisser.
Sourire élargit elle vient à nous demander
si ce n’est pas roses rouges qu’on chercherait.
Glisse tes doigts sur ton tatouage quand comme happé,
ton regard ne voudra jamais oublier.

Le sourire malicieux qu’elle vient d’arborer.

« Pour être honnête, pensez-vous pouvoir me faire des bouquets, et qu’à la fin j’ai une fleur de chaque ? »

Demande incongrue il fallait se l’avouer,
mais face aux fleurs ton cœur ne peut pas résister.
Tels pansement à ton esprit malade et fatiguée,
remède à tes cicatrices du passé.
Inspire, hume l’odeur avec une délicatesse mesurée avant d’enchainer.
Curieux personnage écorché,
au visage balafré, devant pareille beauté.

« Vous devez avec une serre incroyable pour obtenir de pareille fleur. C’est une passion ? Ou peut-être un héritage ? »

Se balade ton regard bousillé,
tel un enfant maladroit dans un magasin de jouet.
Réalise que ta curiosité,
ton impulsivité n’est peut-être pas ce qui convenait.

« Navrée, j’ai toujours tendance à être trop curieux. Vous n’êtes pas obligé de répondre si vous ne vous en sentez pas le cœur bien évidemment. »

D’un léger rouge léger, presque rosé,
tes joues viennent lentement s’habiller.
Pourquoi parfois tu ne savais pas tout simplement être muet.

EPSILON

Son rire contre les murs échoués
Comme le glas salvateur d’une nuit d’été
Elle est musique à ton cœur abimé,
Ondule malgré une pointe de fragilité.
Perds ton regard sur ses yeux gonflés,
Ses mouvements à l’égal de tiens, fatigué,
Tu oses à mentalement te demander
Quels genres de cauchemars peuvent à la hanter
Si c’est ce qu’il en est.

Vagabonde tes pensées.
Ne peut t’empêcher de mentalement noter
Toutes les réponses qu’elle te fait.
Laisse ton esprit sombrer
A te dire qu’un carnet tu lui dédierai.
Lentement de surprise tes pupilles sur ses traits
S’écarquillent de sa réponse si raffinée.
Arbore un sourire un peu moins discret.
En plein cœur touché.

« C’est une jolie façon de penser. »

Jolie façon de parler,
Elegance personnifiée.
La regarde sans la lâcher
Détaille de tes iris, la mine et le papier
Hoche la tête fasciné,
Impressionné
Muet
Glisse entre tes doigts le papier

« Navré, la beauté des fleurs m’a fait m’emballé »

Sourire, puis rire léger d’entre tes lèvres extirpé,
Pensif, quand elle vient à te demander
Un sentiment à évoquer
Te plonge dans les abysses de ton âme souillée

« Je ne suis pas sure que cela convienne mais n’hésitez pas à me le dire, mais ce qui me vient à l’instant, c’est Fragilité. »

Celle dans laquelle tu es habillé
Celle dont tu ne peux te détacher
Celle qui lentement vient à te tuer.

« Je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse créer ainsi un bouquet. Vous êtes époustouflante. »

Et tu le pensais
Toujours dans cette terrible sincérité

« Comment c’est de vivre ici ? Je veux dire à Holy Crown. Cela semble si paisible. »

Continue ta curiosité
Par tes mots être disséminé.

EPSILON

Comprends la méprise, simplet,
Maladresse telle vague d’éternité
Ton esprit brisé
S’était imaginé qu’elle savait,
Poussé dans les illusions consumées
S’entrouvre tes lèvres, l’air stupéfait
Laisse tes mots s’échapper.

« Non je-…Je suis juste de visite, je pensais que vous l’aviez.. »

Deviné.
Se glisse un rire entre tes doigts élancé,
Cache tes lèvres, gêné
Stupide voilà ce que tu étais
Comment elle saurait ?
T’avais lu entre des lignes qui n’avaient jamais existé.
Rire doux, sincère, sans voile ni mensonge éhonté
Depuis quand tu n’avais pas été
Depuis quand ton corps ne s’était pas laissé allée
A ce genre de rire spontané.

« Toutes mes excuses, quand vous m’avez demandé pour roses rouges, je me suis imaginé que vous saviez d’où je venais. »

Seuls les inconscients viennent la frontière à traverser,
C’est ce que grand-père disait.
Ecoute les détails qu’elle vient à partager
Les ancres dans ton esprit perturbé
Pour ne surtout les oublier
Les laisser avec le vent s’échapper.
Sourire sur tes lèvres parfaitement dessiné.
Tu aimes à l’écouter parler.
Laisse tes doigts venir attraper,
La fleur qu’elle vient te donner,
Te permet entre tes doigts de la faire tourner
Fasciné, Obnubilé.
Vos doigts se sont touché,
Ne laissant qu’un mot en ton être s’ancrer.

France, première Alice que tu rencontrais
D’un pays pareille qu’elle venait.

Laisse ton regard par elle être happé
Premier contact visuel direct et imposé
Impossible d’y échapper
Si aisé de s’y noyer.

« Ma mère venait d’ici. J’ai toujours voulu connaître les terres qu’elle avait vu, qui l’avait inspiré, ce qu’elle avait sacrifié. »

Ce qu’elle donné
Pour être avec ton père, se marier
Ce qu’elle avait renié
La raison pour laquelle on l’avait tué.

« Je viens de temps à autres, me balader, j’imagine que mes cheveux me permettent de ne pas m’attirer trop de problème. J’ai fini par me faire quelques attaches, j’aime à penser que j’ai un peu ainsi de liberté. »

Ingénu que tu es
Noyé par le danger
Ou simplement la stupidité
Toi et tes rêves de Liberté

« Vous avez toujours vécu ici ? Je veux dire vous n’avez jamais voyagé ? »

Un moyen peut-être plus aisé
De voir si elle oserait
De sa vie d’avant
Te parler.

EPSILON

Elle te laisse le loisir d’imaginer
Où ses pas viennent à la mener
Vers quelle contré
Ville éclairée
Son cœur est amené à voyager
Alors qu’elle enchaine avec élégance et beauté
Laisse ses mots te bercer,
Accueil le compliment comme un baiser
Un point de ta personnalité
Qu’en les tiens tu n’avais jamais retrouvé
Ou bien pas assez
La sensibilité

« Romantique mais surtout tragique comme toutes les plus belles histoires »

Souris doux sur tes lèvres rosées
Alors qu’elle continue de parler
De demander
Te ramène à la réalité
Aux mots qui en disent plus que pas assez
Pourquoi juste un peu c’est vrai

« Parce que c’est ce que je pense mériter. Et je m’en satisfais. Cela me permet d’encore bien plus la savourer. Parce que si complète était la liberté, j’en oublierai même que je la possède..qu’est ce que vous en pensez ? »

Elle t’intriguait
Avait cet éclat si peu croisé
D’une douceur épicée
D’un Rose aux épines non voilées
Elle était par ses mots sublimée.
Rire léger
Entre tes lèvres échappées
Quand elle te dit être particulier
Peut-etre que tu l’es
Pose les bonnes questions à ton âme infortunée
Pourquoi tu restais
Laisse un instant de silence s’installer
Réfléchit pour ne pas te précipiter

« Ma famille y est. Ma mère et Mon père y sont enterré. Ils n’ont pas tous que des mauvais coté. D’un coté je crois aussi que je ne suis pas prêt, j’ai beaucoup de chose à régler, et puis je n’ai pas encore trouvé l’endroit exact où me reposer. »

Sourire doux et compliqué
Jamais encore tu n’y avais réellement songé
Alors que tout ton être t’y conduisait

« Et vous ? Des projets ? Une envie de changer ? »

Toujours cette curiosité
Ce besoin de ne pas laisser
La discussion mourir en silence sur les cyprès.

EPSILON

Ecoute toujours aussi fasciné
Observe avec quel doigté
Elle vient le ruban nouer,
Tel ballet
Entre ses doigts fins et expérimenté
Jamais tu n’avais vu pareille dextérité
Presque irréelle et comme sublimé
Laisse ton regard sur elle dériver
Sur ce qu’elle fait
Les expressions qu’elle peut arborer
Réalise que tu as parlé
Trop parlé
Sans même te présenter
Inspire le souffle presque coupé

« Charles, Charles Karoll, navrée si j’ai trop bavassé, et en plus dans mon impolitesse j’ai oublié de me présenter. »

Regarde la commande être sur le comptoir déposé
Son regard qui dans le tien est plongé
Yeux écarquillé
D’une surprise qui n’est en vrai un mensonge éhonté
Reste silencieux, muet
Avant de reprendre doucement pied

« Un imposteur ? »

Voilà une étrange idée
Peut-être parce que trop loquace tu avais été
Ou trop plein de quiété
Difficile à déterminer
C’était la première fois qu’on venait à douter
Ouvertement de ta sincérité
Peut-être parce d’habitude tu es muet
Et que là le flot des mots t’avait happé.

« Je n’ai aucune intention de vous entourlouper »

Aucune volonté
A vouloir d’elle se jouer
Elégante et empoisonnée
Cils allongés
TU pourrais des heures les contempler.

« Merci pour la préparation du bouquet »

EPSILON

Un point qu’elle venait de marquer
Mais c’était compliqué
De vraiment se justifier
Ne rien c’était avouer
Parler c’était une manière de proposer
Un mensonge éhonté
Te retrouve la chique coupée

« Alors oui vu comme ça en effet »

Ne retiens pas un rire léger
Empreint d’un peu de nervosité
Parce que tu ne sais désormais
Plus sur quel pied danser
Hoche la tête en un rythme régulier
Quand le prix vient à être annoncé
Vient déposé
Les pièces dorée
Sur le comptoir boisé
Sourire sur tes lèvres rosés

« Encore Merci, il est absolument parfait, je ferais la commission à ma grand-mère, je suis sur qu’elle serait apprécier tous ces précieux conseils »

Parce que c’est à elle qu’il est destiné
Ce sublime bouqet,
Aux odeurs si parfumées

« J’essaierai de la convaincre de faire sécher quelques violettes. »

Rêve ton regard brisé
Sur les fleurs vient à rêver.
Te surprends de l’entendre continuer
Du soleil de ses mots vient illuminer
La fin de ce moment si particulier
Sourire élargit moins discret
Toujours dans cette pureté
Et sincérité

« J’aurais plaisir à vous recroiser. Laissez moi vous offrir un thé, si cela arrive. Enfin seulement si vous en avez envie, cela va de soi »

Sourire doux, simplet
Hume le bouquet,
Ferme les yeux, comme un enfant face à un jouet
Sourire rallongé

« Au plaisir, et encore merci pour le bouquet, il est de toute beauté »

Viens à te retourner,
Disparait
Fait un signe léger
Quand la porte vient à être passée,
Avec toujours dans tes bras, tel un bébé
Le sublime bouquet.
Espère âme infortunée
La belle fleuriste recroisée ;

EPSILON