HAMLET, VORPALINE. Apprenant la nouvelle des tensions grandissantes entre les royaumes, Hamlet convoque Vorpaline en son établissement, souhaitant lui faire part de son habituel ressentiment.
____
L'instant se démarquait par toute la distraction dont il rendait mon esprit coupable, car la moitié de mes songes s'attardait sur l'imminence des tragédies dont le monde témoignerait bientôt ; le parfum de la guerre couvrait les bonnes grâces de mes plus tendres œuvres, et sous l'angoisse que suscitait le sort d'une si tendre lame qu'elle en était oxymore, la quiétude ne me parvenait pas. Ma tendre amie couvrirait sa blanche peau d'une sanglante rutilance, accordant un éphémère répit à notre éternité aussi dérangeante qu'elle en devenait, en un sens, attachante.
Un soupir amorça un retour forcée à cette réalité infinie, et lorsque mes doigts caressèrent le goulot d'une bouteille que je m'étais attelé à emplir de nectar, mes efforts s'éparpillèrent en une myriade d'effluves remontant à même mon visage circonspect, ralliant prudemment chaque aspect de sa création : le processus naturel des fruits cultivés en la plus tendre des verdures, traité par la suavité féerique d'un homme si fastueux qu'on ne l'imaginait travailleur, en d'innombrables étapes. L'absurdité régissait ce duché chaotique qui se disait monde, et de ces nébuleuses certitudes ne subsistait que le plus fiable de mes sens, cet odorat dont rien ne semblait troubler le jugement.
Et pourtant ! Si bienveillante que fut l'équivoque colère qui obstruait certains aspects du regard que je portais au conflit bicolore de notre dégénéré univers, mon opinion s'en tenait à la profonde affection accordée à ma très chère Vorpaline : un travail écourté sous l'impulsion du zénith dont les rayons, pénétrant au travers des fenêtres de mon établissement, en laissant odieusement transparaître la poussière, il m'était désormais impossible d'attendre sa venue en toute immobilité.
Car mes doigts ne se réservaient qu'aux prouesses du plus noble des arts, cette œnologie dont mes innombrables qualités faisait l'indirect éloge, je préservais mes mains d'une couche de gants de velours afin de m'atteler à l'ingratitude du ménage.
Si j'avais déniché être capable de satisfaire la seuil de mon perfectionnisme, je n'aurais point à m'enquérir de ces honteuses bassesses, m'en tenant à la dignité inhérente à mon propre statut—mais qui, lorsque ma charmante amie poussa la porte de mon établissement, semblait avoir déserté tout aspect de mon être. Ah ! Vorpaline, ma chère, seul le plaisir de te revoir saurait me faire oublier la disgrâce du spectacle dont je te rends témoin. N'avait-elle donc pas appris à frapper ? D'aucuns me faisaient regretter la loyauté de mon cher Horatio ; cette femme, quant à elle, la tendresse de ma désirée Ophélie. En avais-je seulement été affecté ? Plutôt que du regret, il me semblait éprouver une irascible affection, hachée de mes excès d'une rage ingrate, car me voilà incapable de dédier ma reconnaissance à la simplicité de ce qui constituait nos entrevues.
Maudits soient les déités de me troubler par le questionnement interminable de notre existence, car ces instants auraient dû suffire à mon bonheur tout entier. Il me tardait de te revoir, n'en déplaise aux régents de votre triste contrée. Faut-il vraiment que tu t'en retournes au front ? Quelle tragédie constituait mes existences jusqu'alors, car il m'avait fallu mourir maintes fois pour en devenir véritablement sincère.
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Vorpal
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tragique éternité (vorpaline) Dim 10 Jan - 19:13
Vorpaline & Hamlet
tragique éternité
Le temps passe, repasse, et trépasse. Tu ne l'as jamais connu, ce Time dont tout le monde semble se disputer. Reines, monstres et mêmes pions s'agitent sous le joug de son absence. Il est peut-être le seul à régner sur ce monde et son exil ne signifie que désordre et chaos à tes yeux trop souvent obsédés par le vide et le silence. Il est le point culminant de cette paix qui ne menaçait jusque là que de s'effondrer.
***
Les pas légers frottent les pavés des rues de Neverland. C'est un ami très cher que tu vas revoir aujourd'hui - un des rares à te faire simuler émotions et sentiments humains, un des seuls à poser des mots sincères sur sa volonté. Il est facile à comprendre, lisible dans des failles qu'il ne prend pas la peine de cacher.
Quand tu passes tes doigts sur la porte pour la pousser, tes yeux se braquent immédiatement dans celui de l'oenologue, inexpressifs et pourtant si profonds. Tu t'armas d'un demi-sourire en réponses à sa politesse. Enrobée d'un halo immaculé, tu sais que les têtes curieuses se pressent à la vitrine pour observer la source d'une telle pureté. Tu n'y fais même plus attention, bien que profondément touchée par leur intérêt envers ta personne - ils te considèrent plus que ce que tu ne t'es jamais estimé.
— « Hamlet. »
Ta voix est douce, le timbre fluet mais un peu éraillé. Tu t'approches de lui, glisses presque sur le sol (le raye du talon comme une lame sur de la pierre) et te positionnes près de lui. Les cils démesurés papillonnent alors que tu t'accroches à son bras un instant pour le saluer. Tes codes diffèrent, mais tu apprends, encore et toujours.
— « Mon repos n'est que façade. Le Jabberwocky s'en va et revient toujours. Je commence à concevoir que les créateurs de ce monde ont beaucoup d'ironie. Si Juliette considère à lâcher le monstre sur le royaume d'Ivoire, alors je m'en irais combattre de nouveau. »
Tu te détournes de lui, après avoir caressé du bout du doigt les veines de son poignet. Tu remplis la pièce, tournes sur toi même pour mieux observer les détails. Mieux construire une histoire et en tirer une morale.
— « La neutralité ne te sied guère. Elle ternit ton courage et fragilise ton inquiétude à mon égard. »
Invité
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tragique éternité (vorpaline) Lun 18 Jan - 17:01
Le coin de mes prunelles furent témoins des dernières rambleurs d'une lune alors diluée sous les impulsions de l'hélianthe céleste en sa grande imminence : les caprices d'une aube chamarrée par l'insipidité d'une saison blanche de saveur, et que d'aucuns, pétris d'une superficialité chimérique, qualifiaient de doucereuse. L'hiver s’immisçait au cœur de mes craintes, d'un rendement sclérosé par le cycle néanmoins immuable d'une nature impartiale ; car je vouais à mon travail un amour que je croyais embu par des siècles d'une absurde existence, sans pour autant m'habituer à cette équinoxe hiémale—et peu m'importait la crainte des températures, si ce n'était par égard pour mes vignes.
Pour autant, s'il n'existait d'âme au cœur d'une telle inquiétude, Vorpaline avait valeur d'exception, et ses prouesses régulières, comme sa lénifiante présence, lui associaient l'image de la plus belle des fleurs, si robuste qu'elle s'en vouait nivéale : sa détermination ravivait les bribes éparses de mon humanité autrefois détruite d'une lame avunculaire, mais nous cantonnait à cette distance platonique, que j'approuvais malgré moi. S'il lui fallait mourir, aujourd'hui comme demain, je ne supporterai de ne plus jamais voir ce visage—dusse son âme, tant tourmentée qu'elle devienne, et pour peu qu'elle ne le fut déjà bien assez, par une énième renaissance, me revenir encore.
Ah ! Me penses-tu donc si fragile ?
En juste éponyme de l'histoire dont j'écopais des valeurs, mon âme se tarissait de ces jugements surannés, de cette arrogance misogyne et flagorné des bonnes grâces de la cour : Hamlet n'était antonomase de folie, mais d'un courage irréfragable qui, force m'était de l'admettre, me manquait à présent—depuis quand n'avais-je pas voué mon épée au service d'une belle âme ?
S'il me demeurait un tant soit peu de sincérité eut égard du mythe que j'incarnais à présent, mon esprit chevaleresque se devait d'en témoigner : n'était homme celui qui n'adonnait sa lame au bien-être d'une jeune femme, toute épée sacrée qu'elle fut, lorsqu'il prétendait l'aimer. Tu as raison. Sans doute devrais-je combattre, mais à quelle fin ? J'estimais, au cœur de ce monde bercé de conflits et d'une notion d'éternité, quoique bouleversée par la déliquescence du temps, conserver un tant soit peu de lucidité—et je craignais, à la mesure de ces véhémentes et sempiternelles batailles, de ne la voir disparaître.
Je ne porte nulle responsabilité, sinon celui de mon commerce. Par ailleurs, j'ai connu bien assez de conflits de pouvoirs. Et mes mains gantées vinrent emprisonner sa paume avec délicatesse, pour en goûter aux charmes : ses doigts fins, agencés par cette féminité qui lui survivait sans cesse. Vorpaline était unique, forte et doucereuse ; et l'éventualité de la voir s'effriter, au profit d'une conscience nouvelle, valait son courant de honte, dussé-je regretter mon implication future. Soit. Mais mon allégeance demeurera à mon père, quant à moi, je ne serai roi que lorsque tu te transformeras en couronne.
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Vorpal
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tragique éternité (vorpaline) Mer 20 Jan - 14:36
Vorpaline & Hamlet
tragique éternité
L'as-tu vexé ? Tu plisses les paupières, analyses les expressions de son visage mais tu crois comprendre que sa fausse indifférence frôle presque la sagesse. L'ironie n'est pas perceptible, est-elle réelle ?
— « Tous les humains sont fragiles. De tes membres que je pourrais trancher comme du pain, où de ton sang vital à ton bon fonctionnement. Si ta tête tombe, elle ne repoussera pas. »
Courte synthèse alors que tu ne te devines pas un seul instant hors du sujet. Penses-t-il seulement que tu doutes de la faillibilité de son âme ? Tu n'oserais pas juger un esprit qui a du vécu, quand le tien est aussi neuf qu'un nourrisson. En constante évolution, les pensées mornes et fades ne sont dictées que par le feu sacré d'une vieille tradition : Vorpaline contre le Dragon ; La Reinne Blanche contre la Rouge. Toutes ces histoires écrites de toutes pièces, tu envies soudain la désuétude du reste du monde, qui vit, meurt, vieillit et s'éteint.
— « Ooooh ! » Tu mimes un intérêt, t'assois à une table et poses délicatement ta tête sur tes mains liées. « Me les conterais-tu ? Je m'inspirerai bien d'autres guerres, peut-être que je ne suis plus à la page ! »
Un trait d'humour maladroit, alors que tu ris d'un air mélodieux (peut-être seule, sans honte ni gêne !) à ta propre blague. Mais le sourire disparait et se fond de nouveau dans la passivité lorsqu'Hamlet évoque son père. La curiosité te fait écarquiller les yeux. Tu le fixes dans l'attente de détails.
— « Mon père n'est que forgeron à la cour, et mon allégeance se porte à mon possesseur, à celui que j'ai décidé de suivre. »
Celui qu'on m'a fait décider - de suivre. Je n'existe pas réellement, le sais-tu ?
— « As-tu choisi ou est-ce ainsi que fonctionnent les choses, dans le monde d'où tu viens ? »