S'il y a bien un endroit que tu ne visites pas souvent, c'est la maison (le terrier) d'Opal. Et Sa Majesté sait pourtant à quel point tu aimes y être invitée. Quitter la fontaine et Marmoreal le temps d'une soirée, qui dure généralement une petite éternité. C'est rafraichissant, même pour toi Vorpaline.
Quand tu passes la porte, tu observes un instant la décoration, t'attardes sur les détails pour t'amuser à deviner s'il y a eu des changements notables depuis ton dernier passage. Tes yeux bleus se posent un instant sur le petit compagnon, assis sur le canapé. Effacé, terrifié.
Tu ne te souviens que vaguement de l'époque ou le lapin et le lézard venaient t'admirer devant la fontaine.
— «
Je vous remercie pour votre hospitalité. »
Ton regard dévie de Billy pour se planter dans celui d'Opal. Tu étires un demi-sourire, haussant les sourcils - cherchant sans aucune attente une réaction. Tu testes les limites Vorpaline, sans aucune arrière-pensée.
***
Alors que Opal est parti dans une urgence, te voilà seule avec le lézard. Les imprévus, tu ne sais pas trop comment t'y adapter. Le seul qui te considère réellement comme un amie, disparu, tu cherches des repères.
— «
Billy, Billy. »
Ta voix est douce, fluette.
Tu te rapproches de lui sur le canapé, de grands yeux ni tristes ni réellement curieux le dévisagent alors que tes doigts viennent caresser ses cicatrices.
— «
Comment se fait-il que tu trembles ? »
Tu ne comprends pas, Vorpaline.
Tu n'as peur de rien, et tu te questionnes : fais-tu peur ?
— «
Je ne suis pas violente. »
Seulement sanglante.