Il y a des cauchemars que l'on fait en boucle quand on est immortel. Il y a des rêves qui jamais ne parviennent jusqu' à la conscience. L'éternité, c'est la mort de l'espoir, son essoufflement infini, son agonie perpétuelle.

Quand l'espoir est mort, il ne reste que la mélancolie ou la colère. La rage, seul moteur existant pour traverser l'éternité, celui qu'on a choisit, ou plutôt celui qui s'est imposé à nous comme le seul possible. Faire rugir la vengeance, la penser mille et une fois, comme un cercle sans fin, celui qui nous éloigne (ou nous plonge) de la folie (dans la folie).

Écroulé sur le lit, roulé dans les draps, le corps agité de tremblements, restes des cris qu'il a entendus (provoqués), restes des douleurs infinies cachées dans une torture trop présente, témoins enfin visibles d'une lutte sans merci contre ce collier qui nous enferme. La porte s'ouvre avec fracas.

Balth se redresse en grognant, prêt à engueuler Elias, qu'il sorte, qu'il aille se faire foutre encore et ...

Jabberwocky.

Le Bandersnatch se lève doucement, le corps déserté de tout sommeil, l'adrénaline gronde, répond à la rage. Les griffes sorties, aux aguets, les yeux écarquillés pour ne louper aucun de tes mouvements. Que fais-tu dans mon antre personnelle Jabb ?

Quelle est cette ire dans ton regard ?

L'insulte fait mouche et Balth brandit ses griffes. Encore. Comme toujours incapables de percer tes écailles. Mais leur menace existe et tu connais leur douleur. 


- Dégage de là putain.

Qu'est-ce que tu fous ? Bordel. Barre-toi. Toi aussi tu vas l'humilier ce pauvre Bandersnatch ? Toi aussi tu vas le trainer dans la boue et le réduire à l'impuissance. Tu l'as déjà planté dans le dos, tu l'as déjà trahi. Aujourd'hui tu veux remuer le couteau dans la plaie ? Aujourd'hui, tu es en colère ? 

Étrange non ?

Et le dragon n'a pas l'air décidé à bouger. Le dos contre la porte. Ça fait bizarre d'être à deux dans une aussi petite pièce. On sentirait presque ton souffle brûlant, tes mots (maux) glaciaux. Les plaies encore béantes, faussement indolores.

- Comment j'ai fait quoi ? Comment j'me suis fait humilier par un rongeur ? Parce que c'est forcément de ça que tu viens me parler. Ça te fait bander à ce point de m'imaginer enchainé ?

Grincement amer, provocation facile. Rancoeur jamais éteinte d'un quelque chose piétiné trop tôt. Mais c'est pas ton genre, hein Jabb, la moquerie volontaire. Pourquoi t'es là putain ? Pourquoi tes sales yeux dans les miens frissonnent ? 

- Dégage.

Des ordres désordres. 
Ta seule présence comme un chaos ambiant, on rêve de ton sang au fond de la gorge, de tes os comme cure-dents. Mais on espère aussi la réconciliation, annuler le poignard dans le dos. La paix ou la mort. 

On a choisi la mort. Tu as choisi pour nous deux Jabb.

La mort à l'infini. La haine comme seul moteur, ta haine. Repousser ce qui existe (existait) au fond de nous, nier jusqu'à son existence. On a bon dos. Bête blessée à peine remise. Mental au banc, détruit au sol. On a tout perdu dans cette affaire Jabb.

Tout.

L'ami, l'honneur, la force. 
La légende du Bandersnatch n'effraie plus personne. Un vulgaire roquet.

Pathétique.

La pression des ordres (désordres) et le charisme qu'on aura jamais. Griffes sorties et soutenir le regard de l'immense. Du dragon, ne baisse pas les yeux, on ne baissera pas les yeux.

Oui.

Grondement sourd dans la gorge de Balth. Bordel. Oui. Non. Meurs Jabb de réveiller au cœur des contradictions millénaires. Il ose parler d'avant. Avant n'existe pas. N'existe plus. Les griffes chuintent, mauvaises, traitresse. Elles ont soif de ton sang comme on a soif de ton coeur.

- Non. 

Sourire mauvais. Tu aimerais qu'on se rappelle ? Tu aimerais la vérité sur ce passé flou ? Tu ne l'auras pas, on a claquemuré les émotions. On a gardé la haine pour te poursuivre à l'infini.

Fascinant. Sans autre mot. Le dragon avancer et toiser, ses yeux froids qu'on soutient. Des frissons et les instincts bestiaux poussent à la soumission. L'homme, la fierté hurle à la rébellion. On n'existe plus que pour ta mort.

Partager l'air, comme partager la chaleur et la glace. Un monde de contradiction. Grondement rageur, rugissement alors que les griffes jaillissent sur ton cou. Le bras tremblant encore faible. On ne te soulève pas, la menace comme seul arme. 

Tu es si faible.

Arrête d'avoir raison.
Oui, vous l'avez ruiné. C'est de ta faute s'il n'est rien. Le sourire aux lèvres (on a mal putain) à la recherche de tes failles inexistantes. Ou alors ... Pourquoi es-tu là Jabb ?

- Par derrière, par traîtrise. Comme toi Jabberwocky. Tu as agi comme un pauvre lapin. Je te fais peur ?

Serrer la main sur ta gorge, que ton air se tarissent. Tu es trop proche. Le poing dans ton ventre, force faible, bordel, on aurait aimé te faire vomir tes tripes. Un coup encore, la rage. Contre Opal, contre toi, contre ta Reine mais surtout contre cette putain de faiblesse chevillée au corps. 

On est fatigué aujourd'hui Jabb. Dégage.

On abandonne jamais. On ne s'abandonne jamais.

Mille éternités à lutter, un million d'années à haïr et pas une seule pause, pas une seule respiration. Jamais. Lancer des ancres en espérant s'accrocher quelque part pour ne pas sombrer.

Susan.
Trop loin, trop doux, trop bon.
On ne te montrera pas la déchéance, on ne t'exposera pas à une telle violence.

Anaël.
Déjà dévoré, déjà ravagé.
Trop défoncé, trop bestial pour qu'on lui offre le visage de la défaite.

Dundee. 
Trahison, amère, abandon et haine.
Quand on le verra, on le tuera, on achèvera les dernières bribes d'une amitié monstrueuse.

Alors, au creux de tes griffes, Jabberwocky, est-ce qu'on a le droit d'abandonner ?

Les coups ne lui font rien, parce qu'ils ne lui ont jamais rien fait. Notre seule victoire est un coup de chance. Finis-en maintenant Jabb, tue moi. Achève moi, détruis moi. Tu as l'air de tellement, tellement aimer ça. 

Son sourire et bordel, oui on se souvient. Non on ne se souvient pas. C'est si flou c'est si douloureux d'imaginer un avant, c'est plus facile de juste te haïr. C'est plus facile de voir en toi un monstre sans coeur. Mais si tu es vide ? Pourquoi tu ris ? Pourquoi tu es là, la colère au fond des yeux ? Pourquoi tu tiens tant à me voir ramper ?

Plaqué contre le mur, les coups qui pleuvent tombent et s'acharnent. Eux font mouche, parce que personne n'a jamais brisé le dragon. Il est si grand si puissant. Son cou tranché par Vorpaline, revenu trois jours plus tard toujours plus fort. Non, Jabberwocky n'a jamais failli.

Tu le vois Jabb ? Le vide dans ses yeux quand tu saisis ses cheveux ? Ce regard qui jamais ne ploie, jamais ne se baisse mais qui pourtant abandonne, qui las, aujourd'hui recule.

Les insultes à l'oreille qui font mouche. Balth s'agite et grogne. Ses bras faiblards se posent sur le torse du dragon, tentent vainement de le repousser. Mais on est si f a t i g u é aujourd'hui.

Et les bras retombent le long du corps, brise nous encore Jabberwocky. C'est ton passe temps favori. Après baiser Susan (ça aussi tu nous l'as volé). Il n'y a rien à défendre.

La voix basse, contre le mur, réduit à rien, réduit à néant par tes mains royales, tes mains impériales. Il n'y a rien à défendre. Peut-être que c'est vraiment arrivé ? La fin du Bandersnatch. Peut-être que la haine n'est finalement pas assez puissante pour vivre l'éternité.

- Il m'a arraché les griffes. Il m'a brisé les poings. Il a éclaté mes dents. Il a ruiné mes côtes. Il a frappé chaque parcelle de mon corps jusqu'à ce que son arme lui échappe.

Il a réduit le Bandersnatch à l'impuissance, à rien. Il a fait pire que toi. T'as le seum hein Jabb. On a cassé le jouet de ta chère maitresse. On a cassé ton cadeau. Tu sens sous tes doigts qu'il ne résiste pas ? Tu sens sous ta poigne le vide ?

- Tu veux lui demander conseil ? Si je peux en donner un, histoire d'innover, il ne m'a pas brûlé vif. 

L'insolence lasse de la mort. Les immortels ne meurent pas, c'est leur esprit qui s'éteint.

- Il t'a tué.

Si seulement.
Si seulement putain.
Mais de toutes façons, on serait revenu, comme un mauvais rêve, comme une mauvaise herbe, indétrônable, insupportable. Le Bandersnatch aurait ressuscité. Il aurait eu la force de partir, de fuir. Mais ravagé comme il était, Opal l'a condamné à nouveau au collier.

Si seulement putain.

Qu'est-ce que tu ressens Jabberwocky ? Qu'est-ce qui se passe dans ton crâne là maintenant ? Est-ce que tu as mal toi aussi ? 
Ou juste, la rage dans les veines de ne pas être le seul et l'unique à briser Balthazar.

Et il hurle le dragon. Il hurle de colère. Il s'acharne et s'offusque. Comment le jouet peut-il être si vide ? Qui a retiré les piles ? Enfant capricieux et exigeant. Tu es libre Jabberwocky, tu ne peux pas comprendre l'abattement, et la fin. 

Si seulement. 
Si seulement ça avait pu être définitif. 
Adieu Bandersnatch. 
(Adieu Susan)
(On aurait enfin arrêter de tâcher de sang la poignée de ta porte)

Le sang dans la bouche a gout de métal, il coule sur le menton, se perd sur le torse. Et le rouge rouge rouge rouge réveille Balthazar. La mâchoire douloureuse et les yeux qui soutiennent les tiens. De verts (beau vert), il deviennent jaunes (sauvage jaune). Et il frissonne. Il y a sa mort derrière ces iris, il les connait, il est si souvent tombé face à eux (t o m b é). 

Si seulement ton poignard dans mon dos, 
Jabb, 
avait pu être le dernier. 

Il n'y aurait pas ce maelstrom dans tes yeux impitoyables.

Balth malmené s'échoue sur le sol, Jabberwocky au dessus de lui. Il a du sang sur le poing. Le sang rouge rouge rouge et les yeux jaunes jaunes jaunes. La douleur comme fantôme, on a trop eu mal avant pour avoir mal maintenant. 

Il rit Balth. Il éclate de rire un putain de rire dément et désespéré à tes pieds. 

- Je me suis battu. Je me suis battu comme je m'étais battu contre les soldats de ta chienne de Reine ce fameux jour.

Pause, rire dément qui s'agite. Réaliser qu'on est enfermé dans une boucle sans fin, la solitude nous pend au nez et la confiance est une denrée rare. 
(Resteras-tu vraiment, Susan ?)

- Et comme ce jour-là, la réponse à la question 'pourquoi' est venu d'un ami. 

Comme toi, J A B B E W O C K Y, l'a enfermé, l'a vaincu. C'est Dundee qui a mis Opal à ses trousses, c'est Dundee. Il n'y a plus d'ami.

Le rire s'éteint. Et le silence pèse.

- Je te hais, je te hais tellement, je vous hais tous. Mais je suis fatigué aujourd'hui.

Le bras sur les yeux, rompre le contact, on ne s'abaissera pas à supplier. La voix est inflexible, droite mais faillible. Mais on pense fort, s'il te plait.

- Dégage. T'as assez joué comme ça. 

Joué de mon corps, joué de mon âme, joué de mon coeur.
Va rire de mon humiliation avec ceux qui me haïssent et qui rient bien au chaud.

Laisse-moi disparaitre.
(si seulement)

On ne comprend pas.

Et ce qu'on croit percevoir ravage l'esprit (le cœur).

Pourquoi Jabberwocky, es-tu si énervé ? Pourquoi la reddition du Bandersnatch te fait-elle autant hurler ? Toi qui l'a condamné, toi qui l'a abattu, devrait se satisfaire qu'enfin il soit brisé. Qu'enfin il cesse de hurler à la lune et aux étoiles à quel point votre sang (ton sang) est son obsession. 

On est fatigué, on est seul, on est vide et perdu. 
Les yeux fermés sous le bras qui nous cache à toi, contempler les phosphènes en espérant que tu disparaisses, que tes mots (tes yeux jaunes jaunes jaunes) arrêtent de remuer le chaos dans notre tête.

Le craquement de tes doigts, (il imagine son sang goutter sur tes phalanges) et il attend venir les coups. Déjà les ordres et la voix glaciale, au fond, peut-être qu'il aimerait y obéir, qu'il aimerait être capable d'avoir renoncé et de se complaire dans sa servitude. Mais tout fatigué qu'il est, il n'est pas un chien (pas trop, pas encore). 

Jabberwocky, tu as l'habitude arrogante qu'on t'obéisse. Et l'immobilité doit te faire vriller hein. Un nouveau cri. 

- DEBOUT BALTHAZAR !

Comme un putain d'électrochoc, son prénom hurlé par le dragon. Lui qui ne le voyait plus que comme la bête qu'il a offert en cadeau à la reine. Les doigts de Balth s'agitent, se craquent. Tu n'as pas le droit à ce prénom, tu l'as perdu. Je ne suis que la bête que tu as fait de moi.

(Laisse moi dormir)
Et la colère hurle dans les veines, réveille à moitié le Bandersnatch amorphe. 
(Laisse moi mourir)

Il le relève, la main au col et les yeux dans les yeux.
Est-ce du désespoir qu'on discerne dans tes prunelles de lézard ?

La main (pas les griffes), un poing qui percute ta joue, violemment cette fois. Les dents serrées et le regard fou encore, la colère et la lassitude qui s'entrechoquent, le désespoir qui hurle à nouveau. Balthazar halète, son corps entier lui fait mal et pourtant il se rue sur le dragon, continue à frapper de ses poings.

- TA GUEULE PUTAIN FERME TA GUEULE ! Tais toi putain tais toi. Ne prononce pas mon nom, ne parle pas, tais toi dégage. Qu'est-ce que tu veux putain ? Qu'est-ce que tu veux ?

Le regard bleu qui passe sur ton corps, savoure les bleus qui bientôt le décoreront, s'arrête au creux de ton cou sur des marques de tendresse. Serrer les dents. Refuser de voir ce qui existe sous nos yeux.

Et pourtant. Comme un monde qui s'effondre. Et la solitude abyssale dans laquelle on s'immole. Dans le sang et la colère, parmi les écailles et le poison, flotte l'odeur du sable en hiver.

S u s a n.

- Ah c'est ça.

La voix basse, intérieure, fou de lui-même. Envie de hurler (mourir), envie de déchirer (mourir). 
Bandersnatch condamné à la solitude.

- C'est pour ça tout ce cirque. Tu t'en fous d'Opal. Tu t'en fous. Ça te fait juste kiffer de me prouver que tu l'as encore baisé après ce que tu lui as fait. 

Pas de cris, pas de rage, juste l'abattement à nouveau. 
Le pire de tous.

- Dégage. 

Et c'est (presque) une supplique.

Ce qui est beau avec l'infini, c'est qu'il ne s'applique pas qu'au temps. On peut toujours tomber plus bas.

Et Balth tombe tombe tombe et se fracasse encore et encore et continue de vivre et de tomber fracasser. C'était tellement bon de te frapper Jabb, tellement putain de bon de t'avoir à la merci de mes poings. Malgré les représailles et la force, c'était le Bandersnatch au dessus tout à sa rage vengeresse. C'était Balthazar le roi, le maitre de cette bataille.

Et lui qui provoque. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi tant d'acharnement à réveiller un adversaire vaincu ? Un mort presque mort sans jamais vraiment l'être ?

Tout ça pour mieux lui assener ta victoire. Parce qu'on ne se battait pas qu'aux griffes et aux crocs, on se battait pour un cœur. Et Balth a perdu. Mais alors qu'il voit, qu'il comprend sa défaite, pourquoi, Jabb as-tu l'air si déçu ?

Qu'est-ce qu'on devrait comprendre ?

Les positions inversées avec violence, le crâne qui claque contre le sol et on ne ressent pas la douleur. Anesthésié, les poings couverts de ton sang, c'est au dedans qu'on a mal, au dedans qu'on hurle. C'est là où rien ne guérit qu'on se déchire.

Pourquoi tu n'as pas l'air de comprendre ? 
Ce n'est donc pas ça que tu venais exposer ?
De quoi tu parles. T'as dit quoi.

Comme offusqué qu'on imagine que tu es venu pour autre chose que nous piétiner. Mais alors q u o i ? Pourquoi Jabberwocky ?

On a pas le temps de penser, d'imaginer, d'envisager que le crâne percute le sol, les mèches bleues dans les échardes et le sang rouge rouge rouge. (Bientôt les larmes bleues bleues bleues mais on attendra que tu partes (à jamais)).

Écrasé, ruiné, et pourtant si proche. Combien de siècles se sont écoulés depuis la dernière fois que vous avez été aussi proches ? Sans qu'en une fraction de seconde, l'un tente de tuer l'autre. À la fois trop de temps, pas assez de temps, impossible de savoir. 

Ne pas fuir les yeux jaunes jaunes jaunes, ne pas fuir le souffle qu'on partage. Et surtout, surtout, faire taire l'instinct ancestral qui pousserait à geindre, faire taire la bête qui reconnaît le prédateur. Faire taire celui qui veut se soumettre. 

- Ta gueule. 

Mais il ne se tait pas, susurre implacable, si près. Redit le prénom. Encore, pourquoi putain le considérer comme l'humain alors que c'est la bête que tu veux faire parler ? 

Et oui, on sait, qu'on a déjà dit, déjà tué pour cet affront, qu'on a déjà perdu. Parce qu'il ne gagne jamais le Bandersnatch. 

Asservi sous le corps du dragon, le crâne endolori, les côtes marbrées de bleus, la folie colère éteinte, on en serait presque à supplier. Prier pour qu'il parte, prier pour que cette torture cesse. 

-Prends pas tes rêves pour des réa-

Les yeux écarquillés, les griffes soudain s'enfoncent dans le bois de la cabane. Grondement sourd, colère (crainte), qu'est-ce que tu fous Jabberwocky ? 

C'est si h u m i l i a n t.
Comme un c h i e n. 

Geignement pitoyable quand il serre. Bordel. Bordel. B O R D E L. 
Ça n'aurait jamais dû arriver. Tu as pensé trop fort. Susan jamais ne sera à toi. 

Grondement et plonge le Bandersnatch sur tes lèvres, les déchire et savoure le sang qui gicle entre vos bouches tordues. Dérangés, vous êtes dérangés, détruits fracassés pour un ange inconscient de vos troubles.

Les griffes qui encadrent ton visage, se plantent dans tes tempes et les sillons sanglants que ça te laisse. Crève, crève putain. Passage en mode survie, on nous a assez arraché de choses dernièrement. Les griffes, l'ami, l'amour, le cœur ...

Le poison dans ton sang et le sourire sauvage de Balthazar. (Fais taire la bête qui chouine et rêve de se laisser faire). Gémissement sourd. Le collier à son cou s'agite, commence à comprendre que le Bandersnatch s'en prend à plus grand que lui.

Une main lâche le visage et se plante dans le bras qui descend, qui va trop loin, qui va juste là. Griffures, poison, hargne.

Amour, désespoir, vide.