kisses and tears ★
leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. au lieu de se faire tomber,
ils s'aident à se relever.


Le portail s'ouvre juste au-dessus du sofa.
Son corps s'allonge, alors que le tien pose les genoux sur le tapis.
Chez toi.
Chez vous.
Chez nous.
Tu caresses son visage doucement.
Du bout des doigts en esquivant les plaies.
Glissent dans son cou.
Sens son pouls…
Il respire toujours, tu sens son torse se soulever doucement contre le tien, Opal.
L'horreur ne te saisi quand tes mains migrent délicatement dans sa nuque.
Tu n'appuie pas, frôle à peine.
Comprenant à la texture de sa chair.
Comprenant aussi le geste, le pourquoi.
Cela n'empêcha pas le haut-le-cœur.

▬ Q-Qu'est qu'ils… t'ont fait mon am-our ?

La voix qui déraille.
T'es à un rien d'éclater en sanglots, Opal.
Colère qui résonne encore si fort.
Peut-être même plus.
Contre eux, contre toi.
Toi qui l'a mis dans cette situation.
Toi qui a été incapable de le protéger.
Et tu sors son doigt sectionné de ta poche.
Le déposant sur la table.
Tu l'a récupéré juste avant de partir.
Ton attention revenant sur lui.
Tu allais poser ta tête sur son épaule, juste avant de capter une énième plaie.
Cette fois-ci tu sombre.
Visage contre le sofa.

▬ Ré-veille-t-toi… j-je t'en su-supplie… Dee… ne m-me laisse… p-pas…

Si tu connaissais des noms de dieux.
Quels qu'ils soient.
Il est certain qu'en cet instant, tu aurais prié, Opal.
De toutes tes forces.

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leur histoire, c'est la théorie des dominos, mais à l'envers. au lieu de se faire tomber,
ils s'aident à se relever.



Sanglot silencieux.
Les larmes roulent.
Tantôt translucides.
Tantôt blanches…
Pitié, pitié… pitié.

Implorant, tout en sachant que tu ne le mérites pas.
Tu n’as rien fait en ce bas monde pour que l’on te plaigne, Opal.
Le front contre le sofa.
Les mains au sol qui s’enfoncent dans le tapis.
Tu veux seulement qu’il se réveille.
Même si c’est pour te détester le reste de l’éternité.

Comme une entente à tes supplications.
Inspiration qui fend le silence.
Tu arrête de respirer, Opal.
Relevant la tête.
Croisant son regard d’encre.
Constatant que le noir sur sa peau a disparu… enfin, le sang demeure lui.
Dévoilant au mieux ses plaies.

Risette qui tient plus de la grimace.
Tu viens déposer un baiser sur son front.
Remerciant les étoiles silencieusement.
Passant tes doigts dans ses cheveux.

▬ J-Je… suis tellement dé-désolé... j-j’ai cru que… j’allais te per-dre...

J’ai cru que je t’avais perdu.
Et cette peur, elle ne te quitte pas, Opal.
Pourtant, tu essayes de te reprendre.
Chialer ne va rien arranger du tout.
Tu relèves la tête.
Regard en direction de la porte du placard.

▬ Bill-y !

La voix éraillée.
Sauf qu’aucune réponse ne vient.
Tu serres les dents.
Siffle un « putain » avant de reporter ton attention sur Dundee.
Étrangement, tu te doutes de là où il est et tu n’as pas le temps… tu peux te débrouiller seul, c’est juste que le lézard suture bien mieux que toi, Opal.

▬ Je m’oc-cupe de… toi.

Sur ces mots, tu t’es redressé.
Tant bien que mal.

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ils s'aident à se relever.


Il y a des avantages à vivre avec quelqu’un qui se blesse… Non.
A qui tu fais du mal, Opal.
Gratuitement.
Sans plus y prendre aucun plaisir.
Soit honnête pour une fois.

Plainte de douleur.
Tu baisses les yeux.
Ravale le sanglots alors que tu reviens.
Mains pleines de tout ce qu’il te faut.
Fils, aiguilles, potions de soins…
Pose le tout sur la petite table.

Opal…
Ton nom qui roule sur sa langue.
Tu lèves les yeux vers lui.
Supplication.
Doucement, tu t’approche.
Dépose un baiser sur ses lèvres.

▬ Je te le promet… Dee, il va falloir que tu boives ça et ça… puis, je vais te recoudre.

L’épaule et le doigts.
Avec délicatesse, tu l’aides à se relever.
A s’asseoir et à bien se caler.
Te penchant pour récupérer les deux potions.
Tu lui tends la première.
Lui indiquant de boire cul-sec.
Pareil avec la seconde.

T’appréhende, Opal.
Saisissant de quoi désinfecter, son doigt, du fil et la plus fine aiguille.
Sans un regard, tu désinfecte le tout.
Finissant par retirer ta ceinture.
Et la lui tendre.

▬ Mords dedans.

Tu passes le fil dans l’aiguille.
Inspiration.
Tremblant légèrement.
Tu soupire, Opal et commence ton travail.
Méticuleusement, le plus rapidement possible.
Tu relis les deux bouts entre eux.
Essayant d’ignorer les sons qui peuvent sortir de sa bouche.
Essayant de refouler les larmes.
Tu n’as pas le temps de pleurer, Opal.

Appliquant l’onguent sur la suture.
Juste avant de la bander.
Calant l’index contre son majeur.
Expiration et le regard qui cherche le sien.
Tu essayes d’esquisser un sourire, Opal.
C’est un échec.
Reposant ce que tu as entre les mains, tu viens agiter tes doigts sur son haut pour le lui retirer, toujours avec cette même attention.
Prenant conscience de la plaie à son épaule.
Caressant délicatement la peau de son torse.
Tu souffles :

▬ Plus que ça et j’en ai fini avec l’aiguille…

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C’est son geste qui coupe ta phrase.
Sa tête qui vient se poser contre ton épaule.
Plainte qui quitte ses lèvres.
Et te serre le cœur.
Tu prends une pause toi aussi, Opal.
Venant caler ta tête contre la sienne.
Passant une main délicatement dans ses cheveux.
Emmêlant tes doigts avec ses boucles.

▬ Si tu m'en veux, si tu me dé-déteste… saches que j-je… comprends...

Voix qui se brise.
Les larmes perlent à tes cils.
Et t'écarte ta tête de la sienne.
Viens sécher tes yeux du revers de la main.
Soupir lourd qui t'échappe, Opal.
Récupérant de quoi nettoyer sa plaie à l'épaule, puis l'aiguille et le fil.

▬ Serres les dents.

Et tu reprends ton travail.
Celui qui est de le recoudre.
De remettre les bouts à leur place.
Apposant à nouveau de l'onguent ici aussi avant de lui appliquer un bandage par-dessus.
Tu sais qu'il te reste sa nuque et son visage.
Lèvres qui se posent sur son front.

▬ Reste comme ça…

La tête contre mon épaule.
Pendant que toi tu étires ton cou, Opal.
Voir sa nuque et sa blessure.
Déglutissant de travers.
Et avec douceur, tu appliques de quoi faire cicatriser sa plaie.
Nouveau soupir… juste avant d'embrasser son cou, glisser sur sa clavicule et le haut de son épaule.
Te redressant, tu prends son menton entre tes mains. N'osant pas croiser son regard.

▬ Il ne reste que… ton visage.

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ils s'aident à se relever.


Son silence, il fait si mal.
Plus mal que s’il avait approuvé.
La boule dans la gorge, tu fais face, Opal.
Tu te souviens des paroles de Judas.
De ce que tu as pensé à ce moment-là.
Au fond, s’il te déteste, si demain il part pour toujours… ça sera sûrement mieux pour lui.
Tu te promets de ne pas le retenir.

Seul.
En soit, tu l’as toujours su.
C’est comme cela que ça doit finir.
T’es né seul, Opal.
Et si un jour tu crèves, ça sera seul.
Alors quand tu poses tendrement tes lèvres sur sa peau, c’est comme si tu lui disais adieu.
Profitant de chaque contact.
De chaque seconde, comme si elles étaient les dernières.

Son menton entre tes doigts.
Le regard qui n’ose affronter le sien.
Il en a décidé autrement…
Mains qui saisissent ton visage.
Vermeille est obligé de plonger dans l’ébène.
Tu gasp malgré toi, Opal.

Et ses mots font du bien.
Savoir qu’il t’aime toujours.
Qu’il t’aime encore…
Parce qu’il ne sait pas tout.
Et t’as toujours l’appréhension au bide, Opal.
Tu ne peux pas t’empêcher de t’en vouloir.
Même quand il te dit que tu es tout ce dont il a besoin.

Le regard qui se baisse.
Les mains qui glissent, s’enroulent autour de ses poignets.
T’as la lèvre tremblante.
La boule dans ta gorge qui grossit.
T’étouffes lentement, mais sûrement, Opal.
Et l’estomac qui se tord.
T’accrochant à ta colère pour réussir à aligner les mots.
Rage contre toi-même.

▬ J-J’ai tellement merdé… si tu savais. Tu secoues la tête, soupirant. J’ai découpé quatre ou cinq personnes… je ne sais plus… juste parce qu’Alastor a planté une lame dans la main… d’Ariel. Ariel à qui j’ai ruiné l’existence… en long en large et en travers… en faisant ça. E-Et toi… j’ai pas été foutu de te pro-protégé… alors que j’aurais dû ! J’ai été absolument mi-minable… Un rire sans éclat t’échappe, Opal. Le pire, c’est qu’en un sens, les Dark Shadows je les aient initiés… j’en suis à l’origine… alors si, c’est de ma faute… sur toute la putain de ligne !

Et je n’aurais jamais assez d’une vie pour m’en excuser auprès de toi.

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ils s'aident à se relever.


Au sol.
Roulé en boule sur les pavés.
C’est un état émotionnel que tu ne connais pas et pourtant c’est celui dans lequel tu te trouves, Opal.
Les larmes silencieuses ont repris.
Et alors qu’il t’oblige à le regarder.
Pendant qu’il ne dit pas un mot.
Tu es a un rien de lui dire de s’en aller.
De te quitter, parce que tu le détruiras.
C’est une évidence.
T’es un destructeur, Opal.
Et il en payera forcément les frais à un moment ou à un autre.
Chose que tu ne souhaites pas : lui faire du mal.

Mais ça, c’était avant qu’il ne souffle ces mots.
Avant qu’il ne te rappelle ta condition.
Immortel ayant la vie éternelle.
Et qu’il t'achève, Opal.
Avec une de ses fameuses bombes d’amour.
Le cœur qui bat si fort.
Résonne jusque dans tes tempes.
Le souffle court, presque innexistant.
Qu’en penses-tu ?
Qu’il est fou.
Cependant, cela tombe bien, parce que toi aussi.

Front contre front.
Et tu fermes les yeux, Opal.
Très légère risette sur les lèvres.
Pendant que ses bras se referment sur toi.
T'attire vers lui et t’enlace tendrement.
Alors que tes mains se perdent sur sa peau.
Explore son torse nu du bout des doigts, comme si c’était la première fois.
Finissant par souffler :

▬ Comment peux-tu m’aimer à ce point... quand je me déteste autant ?

Paupières qui se relèvent.
Observant ses traits de si près.
Alors que du bout d’un doigt, tu viens toucher ses lèvres.
Juste avant de venir les frôler avec les tiennes.
Léger baiser, comme si tu n’osais pas, Opal.
Murmurant à son attention :

▬ Pourtant… je veux vivre avec toi. J-Je veux m’endormir et me réveiller chaque matin à tes côtés. Tes mains remontent, s’enfoncent dans ses cheveux. Je veux t’aimer, Dee… tous les jours, sans exception et te le dire, te le prouver… encore et encore.

Parce que même si mon reflet m’horripile.
Toi, je ne pourrais jamais cesser de t’admirer.
Je ne pourrais jamais cesser de t’aimer.

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ils s'aident à se relever.


Parce qu'il faut bien quelqu'un pour le faire quand tu ne peux le faire.
Et ça t'électrise, Opal.
Lèvres timides qui se trouvent.
S'embrassent pour de vrai, malgré la douleur dans ta mâchoire.
Le désir de lui qui grimpe.
L’envie qui se fait ressentir.
Souffle manquant, tu t’écartes.
Mains se perdant dans ses boucles.
Tu lui souffles ce que tu ressens.
Amour débordant.
Pendant qu’il te serre dans ses bras.

N’oubliant pas qu’il faut s’occuper de ses dernières plaies, celles qui maculent les traits de son visage, tu allais t'écarter légèrement, Opal.
Sauf qu’il reprend la parole.
Et te clous sur place.
Les yeux qui s’écarquillent.
Carmin qui déborde des pommettes aux oreilles.
Celle-là de bombe, tu ne l’avais pas du tout prévue et tu ne savais pas trop comment la gérer.
Tu prends quelques secondes.
Réalisant maladroitement tout ce que cela impliquait.
Notamment, vivre sans le lézard.
Le cœur qui s’emballe.

▬ J-Je… oui ? Oui. J-Juste toi et… moi. Oui… je veux… oui.

Il faudra que ça soit sur les terres du Royaume d’Ivoire, mais tu n’as pas envie de le lui préciser maintenant.
Ayant déjà du mal à te dire que c’est réel.
Les yeux qui dévient de son regard.
Réalité qui te rattrape, Opal.
Ça se tord dans ton ventre.
Risette triste.

▬ Laisse-moi m’occuper de tes dernières plaies…

Et après, je serais tout à toi.
Pour toujours.

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Et il embrasse tes joues.
Pommettes brûlantes.
Paupières qui se baissent.
Profite de sa douceur un instant.
Juste avant qu’il ne s’écarte.
Regards qui se croisent.
Se mélangent.
Juste avant que tu ne lui dises qu’il faut s’occuper de ses dernières plaies.

Il se redresse, ferme les yeux à son tour.
Et avec le linge humide, tu commences à nettoyer son visage, Opal.
Jusqu’à ce qu’il t’interrompe.
Remarque qui te fait hausser un sourcil.
Paupières qui se relèvent, alors qu’il baisse le regard et tu comprends.
Virant cramoisi dans la seconde.
Manquant de peu de t’étouffer.

▬ Gyuiikuhghy… non ! Après, tu dois te reposer…

Pensant au fait que de toute façon, les potions allaient l’épuiser malgré lui.
Et tu reprends ta tâche, Opal.
Parce qu’une fois que tu en auras fini avec Dundee, il sera l’heure de t’occuper de toi.
Soupir long contre son visage.
Tu appliques l’onguent.
Venant poser tes lèvres sur son nez quand tu en as terminé, juste avant de te redresser sur tes deux jambes.

▬ Montes t’allonger, je te retrouve quand… Tu désignes ton visage, Opal. J’aurais arrangé ça.

Et tu t'éloignes.
Récupérant ce que tu as sorti.
Allant te laver les mains.
Farfouillant pour voir ce qu’il reste de potion de soin… la peur toujours fichée dans tes tripes, malgré la fatigue qui commence à vraiment se faire sentir.
Tu grimpes à la salle de bain.
Il te faut un miroir pour ne pas te louper, Opal.
Nettoyant, soignant… tu es bien moins doux avec toi que ce que tu avais pu l’être avec lui.

Grimace en buvant la mixture.
Tu abandonnes ici.
Blanc s’occupera de recouvrir les bleus.
Tu n’en doute pas.
Et c’est ainsi que tu te traînes jusqu’à votre chambre.