Dr. Jekyll and Mr. Hyde
CARACTÈRE
Edward c’est le gars calme et serein. A un point où l’on pouvait mépriser car cet air apaisé et confiant pouvait être pris comme de la suffisance et de l’arrogance. Mais ça a toujours été l’opposé. Edward est profondément gentil, simple dans sa manière de vivre. Il se laisse porter par le flot de la vie. Il est malin mais fatigué de nager à contre-courant. Comme il le dit si bien. « Inutile de prévoir trop à l’avance… On verra sur le moment. Je préfère composer avec ce que je suis sûr d’avoir sous la main. » avec ce sourire solaire et rassurant. Il est ce genre de personne vers qui on va instinctivement se tourner quand on se sent submergé par les emmerdes, et qu’on peine à garder la tête hors de l’eau.
Mais ça n’a pas toujours été ainsi, Edward n’a pas toujours été aussi sage et charismatique. Eh non… Le revers de la médaille des gens plus cérébral, plus intellectuel qu’il ne le faut. Il ne l’a que trop bien connu. Conscient de la difficulté de ces objectifs, bien qu’au courant du niveau d’exigence qu’il avait envers lui et les autres. Il fut une époque où le jeune Edward subissait une pression dingue de tout son environnement, un stress constant, une anxiété omniprésente. Il avait beau exceller dans ce qu’il faisait, il avait conscience de ne maîtriser qu’une petite portion de son domaine. Ses débuts en fac de médecin furent désastreux. Il subissait une telle pression qu’il fit une dépression assez sévère. Pourtant il réussissait ce qu’il entreprenait… Mais il avait cette vue d’ensemble, un recul sur les choses qui lui faisait prendre conscient de sa petitesse, et du chemin qui lui restait à parcourir. Et ça le terrifiait. Quarante nouveaux kilos plus tard et une dépression vaincue, il changea radicalement sa vision des choses. Il avait touché le fond, mais il a su rebondir et sortir, de son trou, grandit.
Il se lança dans le sport pour récupérer une forme olympique. Ça plus son nouvel état d’esprit. Edward est revenu plus charismatique que jamais. Calme, réfléchit, souriant et bienveillant. Là où il aurait été trigger s’il sentait qu’on le prenait de haut ou pour un idiot, aujourd’hui il en rit avec légèreté. Là où hier il aurait perdu patience et se serait énervé devant de la lenteur ou de la stupidité, il y porte aujourd’hui un regard maternel, presque candide.
Il a tout simplement décidé d’arrêter de trop réfléchir, de surinterpréter le moindre signe, de tout rationaliser. C’est fini. Maintenant, il se laisse porter par le flot. Et improvise face à n’importe quelle situation. Il est conscient de ces capacités. Et il est aussi confiant. Peu importe l’obstacle, il le surmontera. Chaque problème a une solution. La vie est trop courte pour se prendre la tête, et se miner le moral avec de la négativité ou du pessimisme. Pour Edward, rien n’arrive pas hasard, alors pourquoi se fatiguer à nager à contre-courant ?
Il n'est pas pour autant devenu l'archétype du quarterback que tout le monde adule. Il reste posé et réfléchi, pudique et assez introverti. Il n'aime pas se mettre en avant, mais le fait à ses dépends en se montrant aussi généreux, patient et attentionné envers les autres.
Depuis sa mort, Jekyll l'a… quelque peu influencé, bien qu'il s'efforce à rester gentil. Il est moins stable. Les sauts d'humeurs sont plus fréquents. Il peut se montrer violent psychologiquement ou physiquement. Il prend moins de pincettes avec les gens, et il prend un malin plaisir à mettre les pieds dans plat. Il est devenu imprévisible. On a du mal à savoir sur quel pied danser avec lui. Ce qui peut le rendre encore plus magnétique aux yeux de certains. Il lui arrive de surjouer aussi, comme s'il essayait de faire pencher la balance de son humeur vers le côté joyeux de toutes ces forces. Et ce, au risque de se donner un air clownesque.
Parfois son comportement pourrait laisser penser qu'il se donne beaucoup de mal pour que les gens le sous-estime ou ne se méfie pas vraiment de lui. Alors qu'en vrai… Il lui suffirait d'être naturel… Si on oublie ses « sauts d'humeur »…
Ah et euh ouais… je.. Jekyll, bah lui… il n’est que colère, haine et destruction. Aller bisous.
On pourrait penser qu’il ramasse tout ce qu’Edward a rejeté. Tout ce mauvais « mood ». Jekyll s’en nourrit. Il enrage quand il voit Edward être aussi bienveillant, serviable et gentil. Alors qu’il a le potentiel d’écraser tout le monde. Après tout, Edward est bel homme, il est intelligent, charismatique et athlétique. Pourquoi ne va-t-il pas pécho des meufs dans une quantité industrielle ? Pourquoi avoir perdu tant de temps à aider les moins bons de sa promo ? Alors qu’il pouvait consacrer son temps pour se perfectionner et être le meilleur, encore meilleur qu’il ne l’était déjà ? Jekyll avait conscience d’être l’archétype du mec que tout le monde envie, et lui avait envie d’en profiter ? Non, d’en abuser, à outrance.
Et il déteste Edward pour être aussi honnête et droit. Un tel potentiel d’amusement gâché par des conneries de principes moraux. Ça pue la merde cette histoire…
AVIS SUR LES BRAVE HEARTS Je méprise les gens qui suivent aveuglément uen figure d’autorité. D’autant plus quand cette figure approuve l’esclavage et la soumission des plus faibles.
AVIS SUR LES HOLY CROWNS Des simples d’esprit pour qui tout est blanc ou noir (ou rouge) du genre à porter des tshirt « je suis attachiante ».
AVIS SUR LES MASTER PIECES Aucun.
AVIS SUR LES DARK SHADOWS Intéressant…
En quelle année et où a t-il grandi ? Londres, 1984
Un souvenir marquant de sa vie d’avant ?
Sa première crise dissociative. Il faisait son internat de médecine, ce soir-là il était de garde aux urgences. Il s’occupait d’une femme aux urgences qui avait subi une agression.
Son agresseur/compagnon l’a retrouvée et il essaya de la ramener de force avec lui. La sécurité intervint et le sorti de force de la salle d’urgence. C’est à ce moment qu’il l’entendit pour la première fois. Lui qui détestait l’injustice, et ces gens qui abusent de leur supériorité.
Il fut pris d’un vertige, une vague fulgurante qui lui retourna les entrailles. De légers tremblements, une sensation de légèreté.
Les gars de la sécurité avaient l’air un peu débordés, il prit une seringue de tranquillisant, lança un regard rassurant à sa patiente avec un léger sourire rempli de douceur, et il sorti. Edward était comme ça, il dégageait cette aura sereine et apaisante. Sûr et confiant dans chacun de ces gestes. Mais pourtant cette fois-ci il tremblait.
Il tremblait tellement. Il avait peur, non pas de cette ordure, mais de lui. Son champ de vision se réduisait progressivement. Casse-lui la gueule, il ne mérite que ça. Il approcha de l’homme qui se débattait. L’homme lui cracha dessus avant de lui mettre un coup de tête. Un bruit sec se fit entendre et son nez se brisa.
D’un calme sans faille, Edward le regarda, et rangea sa seringue dans la poche avant de sa blouse blanche. Fais-lui la peau, ce connard ne mérite que ça. Regarde comment il a amoché sa femme. Un voile noir, une sensation d’allégresse, il ne sentit plus la douleur qui irradiait de son nez. Ce goût métallique dans sa bouche disparu. Les sons s’éloignèrent. Mais pour moi…
Pour moi c’était l’exact opposé.
Edward vit son corps bouger sans qu’il ne le décide. Un coup du tranchant de la main, sec, puissant et brutal sous l’arrête du nez de l’homme, qui perdit connaissance sur le coup. Les gars de la sécurité avaient ce regard rempli d’incompréhension sur la situation. Ils regardèrent l’homme inconscient puis le corps d’Edward… Je dis bien le corps d’Edward et non pas Edward pour la simple et bonne raison que ce pauvre Edward n’était plus aux commandes… Le corps d’Edward, enfin… je souris avec la même bienveillance et douceur qu’auparavant. Je m’excusai. « Désolé, il m’a cassé le nez et je me suis emporté… Réveillez-le et veillez à ce qu’il ne se rendorme pas. Regardez s’il se souvient de ce qu’il s’est passé avant qu’il ne perde connaissance. S’il s’en souvient appelez la police. Et expliquez-leur ce qu’il s’est passé s’il vous plaît. Je dois retourner m’occuper des patients… Encore désolé de m’être… emporté… »
Je m’essuyai le nez sur un mouchoir qui vira immédiatement au rouge. Et d’un coup sec je réduisis la fracture de mon nez en réalignant l'os dans son axe. La douleur fut telle qu’Edward revint à lui avec l’étrange impression d’avoir fait un rêve éveillé…
Edward nomma cet épisode de notre vie : L’Étrange réveil de Mr. Jekyll, en référence évidente au bouquin, et à son nom inspiré directement du personnage principal. Comme quoi la vie a un certain sens de l’humour…
Comment est-il mort ?
La vie a un certain sens de l’humour… La boucle fut bouclée. Le début de Jekyll signa la fin d’Edward.
Cette femme revient aux urgences plusieurs mois plus tard. Mais cette fois-ci l’homme ne vint pas. Après sa garde Edward rentra chez lui aux alentours de 9h. Il marcha tranquillement dans la rue. Il repensait à la première fois qu’il vit cette femme arriver aux urgences recouvertes de bleus…
Edward repensait à cette voix, rocailleuse, déformée par la colère, rongée par la haine. Il la réentendait de temps en temps, mais Edward essayait de lutter contre elle par tous les moyens. Il se lança dans les sports de combat, mais cette sensation de légèreté et de toute puissance lui chatouillait les entrailles quand il se battait. Il se mit à la course à pied, et la méditation. Et accessoirement la cigarette.
Il en sorti une de son paquet et l’alluma. Et il se concentrait sur cette cigarette, il y projette toute sa colère, sa frustration, dans ce tube blanc… Il prit une inspiration et ferma les yeux, se concentrant sur le son du papier qui se consume sous la chaleur. Sa colère part en fumée. Il expire profondément, comme apaisé.
Derrière-toi trou d’balle.
Ce coup violent à l’arrière de son crâne donna à Edward la sensation de se faire expulser de son corps. Il avait l’impression de se voir de l’extérieur. Le gars qu’il avait assommé devant les urgences plusieurs mois auparavant… Il l’avait suivi depuis les urgences. Edward voyait son corps se faire malmener, impuissant, dans l’incapacité d’agir. Il en était privé.
Un frisson d’effroi lui parcouru le dos, son sang ne fit qu’un tour. Ce regard bestial qui le fixait. Comment ? Comment mon corps pouvait regarder dans ma direction ? se demandait-il. Terrifié. Un sourire ensanglanté déforma le visage de son corps. Il comprit. C’était Je…kyll.
Je me relevai malgré les coups répétés de l’homme. Je fus pris d’un fou rire. Enfin libre et j’attrapai notre agresseur par les cheveux. Les gens commençaient à s’attrouper autour de nous. Ils appelaient à l’aide. Certains hésitaient à venir en aide à Edward. Mais avant que quelqu’un ne se décide de bouger.
J’écrasai brutalement la tête tenue par ma main droite contre le mur de pierre le plus proche. Et je me mis à essuyer frénétiquement le mur avec la tête de l’homme. Des cris horrifiés se firent entendre dans la foule.
Je n’essuyais plus le mur avec la tête de cet homme… J’étais désormais en train de le repeindre en rouge… L’homme essayait de se débattre, il hurlait à la mort. Les gens ne savaient plus qui était l’agresseur, qui était la victime.
Des policiers arrivèrent et tentèrent de m’immobiliser. Edward impuissant face à ce cauchemar. Sa vie était foutue… Il va finir en prison… Ou dans un asile… Toutes ces années à se buter à la tâche pour réaliser ses rêves… Réduites à néant…
Un premier coup de taser, Jekyll fut paralysé quelques secondes… Je… j’arrachai la tête du câble d’un coup sec avant de me jeter sur le policier le plus proche… Je… Le second paniqua et tira trois balles dans le dos d’Edward. Le rire de Jekyll fut la dernière chose qu’il entendit avant de mourir…
Comment a-t-il réagi à son arrivée ? Incompréhension. L’impression de sortir d’une affreuse gueule de bois. Je… Edward ne comprenait plus rien. Avant de ressentir un profond soulagement face à sa propre mort. Ce sort était le plus doux auquel il pouvait aspirer après s’être fait voler son corps par c…ce… cette chose ?
Quelle est sa plus grande peur ? Perdre le contrôle. Perdre son libre-arbitre, sa liberté, mais avant tout, peur de perdre le contrôle de son être.
Son objectif à Wonderland ? Aux antipodes du Edward médecin, bienveillant et sérieux. Il veut s’amuser désormais. Faire rire, et prendre soin des gens autour de lui… Faire de son cirque un lieu sûr, un refuge pour les marginaux, ou les âmes en peine. SECRET INAVOUABLE Il n’attendait qu’une chose. C’est qu’on s’en prenne à lui pour qu’il ait un prétexte de se déchaîner, assouvir cette pulsion bestiale qui lui retournait le ventre et lui montait brutalement à la tête et qu’il n’a eu cesse de réprimer.