le fond est toujours le plus intéressant.
CARACTÈRE
Dans la tête se découpent les idéaux, sales et lugubres, rouges et sanguinolent. C’est navrant, d’un si petit corps émane tant de cruauté, si peu de pitié. Si peu de pigmentations colorées qui diffèrent du sang, si peu de formes qui diffèrent des crânes rubiconds qui dévalent et dégringolent.
Inexorable ; c’est une tâche lourde que de couper des têtes,
Alors le valet ne fait que couper, couper encore tant la tâche est devenue aisée, c’est comme,
Si ses doigts étaient des lames de morfils lancinant qui tranche la peau laisse éclater le splénius ; éclater le rouge ardent.
Et répéter alors, encore la scène (voir parfois) les têtes rouler la nuit, (sentir parfois) l’odeur métallique envahir le palais,
Sait aussi, cher valet, à quel point sa propre tête a volé sous l’espoir, d’un renouveau d’une renaissance et même encore d’une rédemption. Être parfois, autrefois lassé même de lui, de ses actes et des immondices, prémices d’une époque désormais révolue.
Puis hocher la tête, écouter lourdement les ordres et se laisser faire bourreau du peuple.
La vision est rouge et le sang, tant versé qui jaillit des gorges déployées, est rouge aussi. Ce sont des chutes d’humanité découpées d’où les roses sourdent. D’où les cris s’élèvent comme une chorale de hyènes effarées. En bon bourreau ne laisser que la terreur derrière soi, devant soi.
Regard prisonnier sur les carcasses qui s’entassent.
Il est lamentable et froid, et le sang qui s’écoule et altier et chaud.
AVIS SUR LES BRAVE HEARTS le corps et l’âme dévoués au gré du temps. il n’y a que ce sang ardent qui pulse dans ses veines qui démontre sa fiabilité inestimable envers la reine et uniquement la reine. de sa colère et de son ardeur on se revêtira sans hésiter et des têtes ; on les regardera rouler. une après l’autre s’enchaîner et les visages on les oubliera. car érigez-vous contre le royaume de coeur et vous périrez - soyez bénis que cela soit de sa main.
AVIS SUR LES HOLY CROWNS ce ne sont que des pantins de satin et leur utopie de paix n’est qu’un prétexte, assurément. oubliés les pas vers la sagesse car tout de blanc vêtus devraient-ils se rappeler de la teinte sacrée des souillures incarnates.
AVIS SUR LES MASTER PIECES et sur le chemin sinueux contemple cher valet les pièces éparpillées ; patiente. et parce qu’ils sont autant on revêt l’incapacité de généraliser cette pièce qui s’ouvre juste pour eux. alors un jour peut-être, ils seront cette pièce maîtresse.
AVIS SUR LES DARK SHADOWS en goût prononcé pour le chaos, la route est commune mais les faisceaux lumineux n’éclairent pas le même chemin. dissocié de cette bande taraudante, on l’observe néanmoins de loin et on constate. un jour on découpera leur tête ou ils s’agenouilleront. l’une de ces deux informations est juste.
Se souvient-il de sa naissance ? parfois aux détours dans la royaume on se souvient de quelques fragments d’existence laissé sur le bord de la route ; on récupère comme les pièces d’un puzzle. sur le cadre, on voit le valet. grand et fort et fier, voué et orné d’un regard brasier pourtant celui qui l’a laissé sur le chemin ne devait plus désirer le revoir.
Où a-t-il grandi ? à crims, au coeur du royaume. dans son coeur dans son sein, dans ses couloirs dans ses chutes. suivi tout le temps et à jamais, jusqu’à sa gloire ou sa chute.
Un souvenir marquant ? le sang qui détonne ; il est partout dans les songes et ne quitte l’esprit. on décompose des corps alors, accule d’un regard les anciens. obéir à la reine est un choix, une obligation pourtant chaque nuit entendues les lamentations. elles nous hantent, c’est le chant des morts.
Comment est-il arrivé où il en est aujourd’hui ? en croyant fermement en sa reine, en ne lui donnant que son âme éperdue et en ne vouant que sa vie à sa protection et à ses ordres. en coupant, une puis deux, têtes de lâches, têtes de traîtres. en faisant couler le sang, en mourant à son tour et en comprenant que nous faisions partie d’une seule et même pièce et que nous étions voués à toujours répéter le même mouvement ; couper, encore, couper, toujours.
Quelle est sa plus grande peur ? à jamais perdurer, à jamais couper. pourtant c’est si apprécié désormais ; apprécié le sang qui découle toujours. appréciées les découpes parfaites. a-t’on peur que cela ne perdure indéfiniment ? a-t’on peur de simplement se lasser d’obéir ? a-t’on peur que la reine ne finisse par nous jeter ; nous craignons tant de choses.
Son objectif à Wonderland ? obéir à sa reine jusqu’à sa gloire ; obéir même jusqu’à sa chute et la supporter dans cette dernière, ou tomber à sa place. ou tomber avec elle. dans les deux cas on le sait désormais, elle sera fatale.Nous apprécions les carcasses qui s’entassent, les flaques qui se répandent et consument la terre.
Le peuple aime la reine adule la reine adore la reine - mourrez à genoux dans le cas contraire,
Et qu’on leur coupe la tête. Qu’on ne fasse pas d’entaille trop légère, que le moment soit brut. Peu délicat,
Mais que le sang n’implose pas tant.
Nous avons la vision rouge maintenant, des corps lamentables puants et des scies de nos doigts, sur la chaire.
Des nous que le passé a consumé dans sa chute, nous obligeant à pourfendre puis nous oublier,
Oublier la tendresse et l’amour pour les autres désormais
Nous aimons la reine, la reine plus que la reine elle-même - chasseurs acharnées que nous sommes,
De toute bête de foire sur son chemin.
Nous découpons, cisaillons, laissons trôner les têtes, nous obéissons,
Nous sommes féroce, vilenie court notre sang
Mémorisons l’effroi des os qui craquent, des orbites qui tournent, pivotent, se perdent. Du sang répugnant qui menace leur stabilité,
Du bruit assourdissant quand elles tombent, une à une
Nous rions, sifflons ; c’est un jeu désormais comme des pions qui tombent,
Tombent encore en chute libre - tête du Roi,
La chair se lacère et nous sommes fiers, sous nos doigts elle se déchire et de rouge nous sied désormais,
C’est un poison qui coule dans nos veines, dans vos histoires nous tranchons
Dans vos histoires nous serons indéniablement les plus cruels et les plus vils,
Mais dans notre histoire nous sommes démons et probe à la reine
L’ascension ;
nous,
La chute ;
vous.