Bonne ou mauvaise idée, il était trop tard pour revenir sur ce choix. Toutefois, bien qu’elle avait hâte de rejoindre le confort de sa maison, les taquineries de monsieur l’avaient obligée à bien prendre son temps pour quitter les locaux. Il allait attendre dans le froid. Pas une éternité, mais une bonne quinzaine de minutes, juste le temps d’apprécier la douce température de Christmas Town. Elle avait été bien consciencieuse dans sa vérification des locaux, fermant bien tout à clé avant de daigner sortir de la caserne, un sourire triomphant au visage.

Le chemin jusqu’à chez elle n’avait pas été bien long, il était des plus simples ; pour une fois, elle ne s’arrêterait pas à la taverne qui se trouvait en plein milieu de l’itinéraire. Encore un chocolat chaud en moins. Pas de maison en pain d’épices pour la renarde, elle résidait dans le quartier résidentiel aux airs de marché de Noël. Illuminé, évinçant toute possible peur de rentrer dans l’obscurité, rassurant, sûrement étrange pour les inhabitués. Pas de marche interminable, ils étaient bien vite arrivés à destination : modeste maison en apparence, confort dissimulé à l’intérieur. Insérant la clé dans la serrure avant d’empoigner la poignée de la porte et d’ouvrir l’accès de son cher cocon, elle se fit galante, faisant signe à son invité de s’avancer à l’intérieur.

- Après toi. Je t’invite à laisser tes chaussures à l’entrée, tu trouveras sûrement des chaussons à ta taille, ou reste en chaussettes, du moment que tu ne salis rien.

S’il y avait bien une chose qu’elle ne supportait pas, c’était les godasses ternissant son plancher démuni de saleté ; et pour contrer cette possibilité irritante, elle avait préparé un panier rempli de chaussons pour tous les goûts, toutes les tailles possibles et inimaginables. Elle-même ne se baladait pas nu-pieds, oh non, elle aime le confort, les pantoufles moumoutées  lui donnant l’impression de marcher sur un petit nuage. Vixen lui laissait le temps d’ingérer l’information, fermant la porte derrière elle et remplaçant ses souliers par quelque chose de bien plus confortable.

- Fais comme chez toi. Mais pas trop.

Simplement. Terrible flemme de lui faire une visite guidée, ce n’était pas si grand après tout. Le couloir donnait ensuite sur le salon, tout était à sa place, la décoration était sophistiquée, si on oubliait le sapin décoré qui trône dans un coin et l’énorme cheminée qu’elle ne manqua pas d’allumer immédiatement en arrivant dans la pièce. Dans la continuité du salon, la cuisine était ouverte, une distance respectable de la pièce à vivre, séparée par une table ; elle aimait avoir vue sur la majorité de son espace. Une grande bibliothèque dissimulait la seconde partie de son antre, la plus importante : la suite dite ‘parentale’ de madame, chambre spacieuse, lit king size, dressing et accès sur la salle de bain - les toilettes se trouvant dans une petite pièce un peu plus vers l’entrée. Confort extrême, des coussins et quelques peluches trônaient sur son nid douillet.

- Si tu veux prendre un bain, une douche ou que sais-je, il y a un passage derrière la bibliothèque qui mène à la chambre. Une fois à l'intérieur, porte de gauche. Tu trouveras sûrement des affaires à ta taille dans la penderie - porte de droite, ou au moins un peignoir j’en sais rien. Je garde beaucoup trop de choses qui ne m’appartiennent pas.

Faible soupir.

- En attendant, je vais checker s’il y a de quoi cuisiner, je m’attends à un repas de chef.

Sur ces mots, elle accrocha ses affaires au porte-manteau, se dirigeant nonchalamment jusqu’à sa cuisine. Elle profiterait de la préparation pour se débarbouiller. Quasiment sûre que son frigo était plein à craquer ; de la viande, du poisson, des légumes et diverses victuailles. Il était facile de trouver son bonheur, elle prenait grand plaisir à se faire de bons petits plats, rien n’était gâché. Elle avait de grandes attentes pour ce soir, se disant même qu’elle le ferait dormir sur le palier s’il n’était pas à la hauteur.

Belial + chaussons, c’était quelque chose à voir, il avait peut-être choisi les plus simples, mais… des chaussons. En d’autres circonstances, elle aurait eu un fou rire, mais elle était plus contente de le voir respecter les règles qu’autre chose, pour une fois. La renarde lui lança un regard à moitié blasé, il n'arrêtera jamais de lui lancer des piques ; elle se contenta donc d’ignorer ses derniers propos se disant qu’elle allait arrêter d’être gentille à force. Après manger. Autant garder les représailles après le bon repas. Il lui en fallait peu, au final, elle allait certainement même oublier ses diverses taquineries. Sans surprise, plutôt simple comme femme la secrétaire, obsédée par la nourriture et le charnel ; forcée de se rabattre sur la première option pour ce soir.

A quelques mètres de sa cuisine, sortie de sa réflexion sur le contenu de celle-ci par Belial une nouvelle fois, qui n’avait pas attendu une quelconque réponse de sa part. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû lui dire de faire comme chez lui, mais est-ce qu’elle s’attendait à ce qu’il soit sage comme une image et timide tel un enfant ? Non pas vraiment.

- Eau chaude, si tu veux être capricieuse, c’est le moment.

Qu’elle se disait à elle-même. Une douche froide ne lui ferait pas de mal après tout, mais elle allait probablement se faire karma juste parce qu’elle avait dit ça, vie injuste.

Avec un peu plus de sérieux, il était temps de faire des choix quant à la nourriture. Un peu plus difficile que prévu, comme quoi avoir trop de choses dans sa cuisine n’aidait pas. Vixen croisa les bras devant toutes les victuailles à sa disposition, inspectant chacune d’elles. Qu’est-ce qu’elle avait envie de manger ? De la bonne viande rouge ? Du poulet ? Du poisson ? Attentive aux réactions de son estomac à chaque observation. Distinct gargouillement pour la volaille, qu’elle entreprit de poser sur le plan de travail. C’était déjà ça, la renarde en profita pour extirper une tripotée de légumes de son frigo et quelques pommes de terre, on pense à sa ligne, kinda ; place de choix dans son cœur pour les poivrons. Niveau épices, on est servi, pas difficile non plus du moment que ça ne lui brûlait pas l’estomac. Joli tableau qui se trouvait face à elle, il y avait de quoi faire quelque chose de potable, voire carrément bon, il suffisait maintenant de croire en les capacités de son invité.

Chantonnant, elle trottina jusqu'à sa chambre afin de poser son derrière sur le rebord du lit, le temps que monsieur daigne finir de se doucher, ayant fort besoin également de se laver des derniers péchés commis.

- J’espère que tu n’as pas glissé dans la baignoire, ce serait fort dommage.

Presque ironique, elle avait haussé la voix, mais est-ce que ça avait atteint ses oreilles ? La renarde faisait juste sortir verbalement ses frustrations, pour ne pas le faire différemment. Maturité/20.

Patiente la renarde, alors qu’elle aurait pu le déranger pendant sa douche, de bien des façons. Elle sait se tenir malgré tout, capable de se refroidir du moment que l’on ne la provoque pas. Sauf qu’elle omettait que la provocation incarnée était dans sa salle de bain et qu’elle s’était permise de sortir de celle-ci avec une simple serviette autour de la taille. Encore un test pour son self control, elle préféra même ne pas y jeter trop de coups d'œil, mais ça c’était avant que le tissu éponge rejoigne le sol offrant à Vixen une vue très appréciable. Se rincer l'œil ne ferait pas de mal après tout ? Pourquoi s’en empêcher, elle avait simplement à réprimer cette envie de lui bondir dessus. Facile. Un peu moins en le voyant se retourner, décidément. Elle ne se lasserait certainement jamais de le voir ainsi, pas la première fois, sûrement pas la dernière, mais toujours aussi agréable. Détourne le regard en captant le sien, oups, grillée.

Plisse les yeux lorsqu’il prend la parole, il l’avait donc entendue. C’était le but, certes. Ignore pourtant son commentaire, sale gosse.

- Je te remercie pour la vue.

Attrape délicatement la serviette qu’il lui tend, soufflant un “oui, votre majesté” pour réponse. Terrible, on dit bien que l’invité est roi, mais n'abuse-t-il pas un peu ? Il avait des jambes, des bras, tout pour aller faire sécher cettedite serviette lui-même. Coupée dans sa réflexion par un soudain baiser, contact qui avait bien trop traîné en longueur, elle qui faisait de son mieux pour ne pas se laisser dévorer par ses envies lubriques, elle était maintenant en proie à celles-ci serrant ses doigts sur la serviette pour ne pas les glisser ailleurs. Il semblait fort amusé, fier de ses actions, vile créature qu’il était. Nonchalant dans ses actions, alors qu’il avait décidé de repartir dans la cuisine, la laissant digérer le tout. Bordel. Il était temps qu’elle reprenne son calme sous une bonne douche.

La secrétaire passa ses mains sur son visage pour se recollecter avant de filer sous l’eau, se prenant bien évidemment le retour de bâton de sa remarque plus tôt, l’eau ayant décidé de faire son fameux caprice pile lorsqu’elle entreprit de se rincer les cheveux. Au fond, elle avait sûrement besoin d’une bonne douche froide pour calmer ses ardeurs, ce n’était pas plus mal. Est-ce que ça allait être suffisant ? Probablement pas, mais le miracle est toujours possible. Le bain avait été plus long que prévu, ayant rencontré quelques difficultés avec la température et ses problèmes libidineux. Elle avait ensuite glissé hors de la baignoire pour se sécher le corps, ne prenant pas la peine de prendre plus de temps pour sa longue chevelure, ayant simplement insisté sur sa queue de renard. Petit tour au dressing, choisissant une habituelle nuisette en soie noire accompagnée d’un simple châle de la même matière pour couvrir ses épaules subissant le froid de ses cheveux.  

Vixen n’avait pas pris beaucoup plus de temps pour sortir de sa chambre et rejoindre son cuisinier pour la soirée. En premier lieu curieuse de voir où il en était, puis attirée par son dos et le galbe plus bas. Incorrigible. Et puis, elle était provocatrice la femme renarde, donc elle aussi elle allait s’amuser un peu, pour sûrement regretter plus tard le fait de ne pas aller plus loin, car ce n’était pas le but de la soirée. Lascive, elle enlaça son amant, se pressant contre son dos et glissant ses mains aventureuses sous le t-shirt de celui-ci, les laissant pourtant sagement posées sur ses muscles.

- C’était très limite. Ne me fais pas glisser ici non plus, Belial. On a dit qu’on se comporterait comme des adultes, pas des animaux.

Sur ces mots, elle retira ses mains de son torse, les passant dans son dos puis plus bas, prodiguant une légère tape évitant ainsi de se faire mal comme dans son bureau ; purement taquin. Puis elle prit une distance raisonnable, se glissant sur le côté, prête à regagner son salon pour patienter.

- Ceci dit, si c’est toi le dessert…

Un petit rire appuyé par ses yeux qui papillonnent, joueuse, à moitié sérieuse, elle serait calme ce soir. En théorie.

Le ventre qui crie famine, l’odeur flottante dans la cuisine. Vivement qu’ils passent à table. Ignore ce qu’il dit concernant les adultes et animaux, comme s’il était bien placé pour faire un quelconque commentaire. Prends un temps de réflexion quant à sa seconde remarque, la confiance règne on dirait. Elle pouvait très bien aller dormir calmement, sans rien demander de plus, mais est-ce qu’elle le ferait ? C’était une autre histoire.

- Qui sait.

Pas elle, en tout cas. Total hasard. Peut-être qu’elle avait eu sa dose, peut-être pas. Plus encline à se tenir si monsieur évitait d’utiliser son pouvoir pour obtenir ce qu’il voulait, et s’il évitait aussi de la taquiner. Le premier repas, hein. La renarde prenait ça pour une invitation, répondant pourtant avec une simple onomatopée, un “Oh.” Peut-être légèrement plus attirée par ce qui se trouvait dans les assiettes qu’il avait miraculeusement trouvées dans sa cuisine que ses propos. Elle se pencherait sur cet aspect plus tard, n’étant clairement pas le plus important ici. Elle voulait simplement se remplir la panse, et le fait qu’elle n'ait pas eu à lever le petit doigt pour la préparation : priceless.

Elle s’installe donc la renarde, ne se fait pas prier pour poser son derrière sur une chaise, bavant intérieurement devant le repas. Acquiesce à ses mots sur la pluie et le beau temps, en effet, il n’y avait pas grand-chose à dire là-dessus. Ce n’était que neige éternelle, un hiver qui s’éternisait. Donc c’était l’heure de l’interrogatoire ? Pas que ça la dérangeait, s’il y avait bien une chose qu’elle appréciait faire, c’était de parler d’elle.  Sans surprise, une nouvelle pique adressée à sa débauche. Pas non fondée. C’était sûrement normal de se poser cette question, c’est vrai ça, comment une personne comme elle pouvait se la couler douce dans la ville de la pureté de l’enfance ? En plus de faire un métier qui testait sa patience. Avait-elle même la réponse ?

- Bon appétit. Huuuuum… elle prenait beaucoup trop de temps pour se remémorer la raison pour laquelle elle avait choisi Christmas Town. Honnêtement, c’est arrivé comme ça. Je me souviens avoir vagabondé trèèèèès longtemps quand j’étais encore une alice, puis je suis tombée sur Daphnis. Fruit du hasard.

Fait une pause un instant, histoire de finalement goûter ce repas tant attendu. Une seule bouchée avait suffi à la ravir, si elle ne commenta que d’un simple “C’est comestible.” Son air agréablement étonné et le mouvement de ses attributs de renard la trahissaient. Peut-être qu’elle devrait faire appel à ses talents de cuisinier plus souvent, elle avait hésité à le ramener chez elle pour des raisons évidentes, mais au final, aucun regret.

- Je suppose que j’ai juste fini par m’attacher au père Noël et à la ville, ils étaient là quand j’en avais le plus besoin et c’est plutôt drôle de terroriser les lutins. Mais sinon je n’ai rien à cacher, monsieur. Daphnis est au courant de mes ‘bêtises’, il tolère (kinda) un peu comme un père qui doit gérer sa gosse "dissidente".

Sacrées daddy issues pour penser ça de son patron, ils étaient plus amis qu’autre chose en réalité, mais il était vrai que monsieur Klaus devait parfois gérer les mésaventures de la demoiselle.

- Rien de très intéressant. Je suis plus curieuse de savoir pourquoi tu passes ta vie à Halloween City, ça ne doit pas être très bon de vivre dans un endroit où il fait constamment nuit. Tu aurais bien besoin d’une petite cure de vitamine D.

No offense. Puis elle retourne à la dégustation du plat. Le saint Graal.

Un peu déçue de sa réponse, elle s’attendait à une répartie plus cinglante. Peut-être qu’elle aurait dû être elle-même plus piquante. Oh, tant pis, elle serait gentille ce soir, elle range la bitch attitude - elle se ferait karma bien trop vite. Profite du repas la renarde, l’écoute tout de même, curieuse de ce qu’il allait lui répondre, bien qu’elle se doutait un peu du contenu de celle-ci. Grimace lorsqu’il mentionne “amusements”, oh aucun doute que ceux offerts à Halloween City étaient bien plus grisant qu’ici. Ce n’est pas comme si elle n’était pas au courant de sa réputation, on entend beaucoup de choses sur monsieur Faustian, b e a u c o u p.  Et ce n'est pas fameux. Mais Vixen n’est pas Vixen sans être attirée par le danger.

- Oh, aucun doute là-dessus… surtout quand on n’a pas peur de se salir les mains.

Puis elle se remet à manger, toujours relativement attentive à ses propos, ses nouvelles questions. Peu expressive de son visage, elle prend le temps de réfléchir à ses propres réponses, ça ne lui avait jamais traversé l’esprit de partir d’ici, elle y était bien, rien ne l’empêchait d’être comme elle était. Prend quelques gorgées de son verre d’eau.

- Ravie de voir que tu t’inquiètes plus de mon appétit que je ne m'inquiète moi-même. Tout est sous contrôle. La neige me plaît, la lumière du jour également. Si tu arrives à survivre sans ta daily dose de vitamine D, grand bien t’en fasses, mais j’apprécie pouvoir faire la distinction entre le jour et la nuit.

Une pause, pour reprendre quelques bouchées, puis un air un peu plus sérieux, presque vexée ? Il la prenait pour qui ?

- Je n’aime pas mêler vie privée et professionnelle, Belial. Si c’est pour me proposer de travailler pour toi, tu m’en vois navrée, mais c’est un refus. Laisse-moi donc avoir l’impression d’être une adulte responsable le jour avec un travail normal.

Et batifoler après pour passer ses frustrations. Elle pose un coude sur la table la renarde, pour soutenir sa main où elle vient poser délicatement son visage, toisant monsieur Faustian du regard. Pas très polie, mauvaises manières à table. Elle avait été un peu hypocrite dans ses paroles, elle l’avait accepté dans son bureau après tout, lieu interdit, qu’elle protégeait. Bien qu’il ait triché, qu’user de son don était très bas et que s’il s’était retenu, peut-être que son lieu de travail n’aurait pas été souillé.

- Et puis… l’agréable vient à moi apparemment, donc pourquoi changer mon quotidien, mh ? Ou bien tu es désespéré au point de désirer m’avoir dans les pattes tous les jours ?

Phrase qu’elle souligne en glissant son pied hors de son chausson, pour venir frôler celui de son invité pas vraiment invité, l’air malicieux. Oups, on en oublie presque le repas, il y a le dessert juste en face.

Un effleurement mué en réel contact, peu innocent, frôle la provocation. Elle avait sûrement capté toute l’attention, supprimé toute possibilité de réponse à ses précédentes paroles avec ce simple geste. La renarde avait attendu quelques instants avant que monsieur daigne faire écho à son petit jeu. Petit rire mutin face à sa question. Certainement rhétorique d’ailleurs. La réponse n’était-elle pas évidente après tout ? Un simple sourire en retour. Sûrement n’avait-il pas fini de la taquiner, de lui rabâcher à quel point elle était vorace, comme à son habitude ? Sans surprise, une nouvelle pique quant à leur petit jeu dans son bureau.

- Oh, tu veux parler de la fois où tu as usé de ton don pour avoir ce que tu voulais ? Désolée, mais mes impressions sont un peu biaisées, c’est difficile de donner un réel avis sur une situation où il n'y a eu que tricherie.

Bien que le fin mot de l’histoire aurait certainement été le même, sournoiserie ou non, mais elle se gardait bien de le dire. Était-ce la culpabilité qui la frappait ? Lui faisait dire des choses qu’elle ne pensait qu’à moitié ? Certainement. Renarde se fait arracher à son contact vicieux, monsieur ayant décidé de quitter la table, faisant hausser les sourcils de la renarde. Oh, très bien. C’était donc provocation sur provocation. Elle tapote sur la table de ses ongles, finissant en parallèle son verre d’eau, en pleine réflexion quant à la marche à suivre. Se lever ? Continuer dans ce jeu ayant pour finalité celle qu’ils ne connaissaient que trop bien ? Ou attendre, retourner à une ambiance plus sereine, moins prône aux bêtises.

Rit de nouveau à sa nouvelle question. Constamment sous les effets de la dopamine la vixen.

- Peut-être que j’ai besoin d’une piqûre de rappel ?

La femme-renarde dans toute sa splendeur, qui ne sait pas quand s’arrêter, invariablement insatiable. Prenant la décision de se lever, de le rejoindre innocemment dans la cuisine avec sa vaisselle, aucun geste, aucun regard à son égard, elle dépose simplement le tout dans l’évier avant de repartir dans le salon. Empoigne la carafe d’eau encore bien remplie, jusqu’à ce qu’elle soit vidée intégralement sur Belial.

- Oups. J’ai glissé ?

Et quelle question, en plus de frôler l’âge mental d’un enfant de dix ans, elle s’était aspergée elle-même et le sol, qu’elle allait irrémédiablement devoir nettoyer après, si elle ne se brisait pas la nuque sur un meuble en glissant dedans. Quelle merveilleuse idée, quelle créativité dans l’amusement ! Ça la faisait bien rire, pas jusqu’au fou rire du renard, mais le tout sonnait très machiavélique. Regard provocateur, la gestuelle feignant l’innocence.

- Quelle maladresse. Il va falloir reprendre une douche, histoire de ne pas attraper froid.

Oupsie daisy.